Sebon Posté(e) 18 juin 2021 Posté(e) 18 juin 2021 Bonjour à tous, je suis déjà venu sur ce forum il y a deux ans demandant des précisions sur une mise en disponibilité en catastrophe car j'étais dans un tel état que je ne me voyais pas reprendre la classe. J'ai profité de ces deux ans de disponibilité pour juste profiter de la vie, m'occuper sereinement des enfants, etc... Est ce que l'école m'a manqué? : oui et non, plus souvent non à vrai dire. un peu le contact avec les élèves, oui tout le reste non (préparation et stress, la gestion de classe non...) Je me suis remis dans le mouvement, je ne peux pas rester éternellement comme cela (côté pragmatique financier tout simplement) . Et là rebelotte, ma classe m'a été affectée, et......sans surprise aucune, je ressens cette même boule de stress qui commence à monter, je le sens : ce n'est pas ce stress qui vous fait vous dépasser c'est ce stress qui monopolise tout et accapare tout. Je ne veux pas revivre l'état émotionnel que j'ai enduré il y a 2 ans. je sais je connais je passe mon tour. Comment gérer? Y'en a t'il qui ont réussi à dépasser celà? Merci de tout retour! 3
Yann 93 Posté(e) 18 juin 2021 Posté(e) 18 juin 2021 Bonjour, Cette année a été très dure. T1 avec un double niveau CE1-CE2, 2 niveaux que je ne connaissais pas... Ce qui a été le plus dur, c'est le contrôle des CPC et le manque de soutien de la dirlotte, madame Magueule. En cette fin d'année, je fais ce que je peux, finis les contrôles (des CPC). Juste le plaisir de transmettre, d'être utile. L'an prochain, je suis sur que j'aurai un ce1, je vais pouvoir reprendre tout ce que j'ai déjà préparé cette année. Donc moins de travail, moins de pression. Et dans un an T3 plus de contrôles du tout. Je vais essayer de travailler gentiment d'autres niveaux pour ne pas être dépourvu à l'heure du changement. Peut-être peux tu voir avec la prochaine équipe, expliquer ton appréhension avant la fin et demander le niveau que tu connais le mieux. Fraternellement votre, Yann 93
éowin Posté(e) 18 juin 2021 Posté(e) 18 juin 2021 @Sebon le premier pas est celui qui coûte le plus. Peut-être pourrais-tu préparer un joli petit projet sur quelque chose qui te tient à coeur, musique, art plastique ou autre. Cela te mobiliserait de manière positive pour l'école. Pas simple cette situation. De tout coeur avec toi! 1
rose455 Posté(e) 18 juin 2021 Posté(e) 18 juin 2021 toute ma compassion !! tu sais quel niveau tu vas avoir ? c'est donc la même école que celle où tu étais avant ?
Sebon Posté(e) 18 juin 2021 Auteur Posté(e) 18 juin 2021 bonsoir, je me suis éloigné de l'école depuis 2 ans et ce soir je retourne lire quelques postes. Finalement, j'y redécouvre au travers de différents postes un quotidien que j'ai toujours connu : une ambivalence entre le fait d'être en classe et ce que ça apporte de très positif et tous les à côté négatifs tels que la fatigue, le comment gérer 30 enfants et gérer en parallèle la différenciation, le stress... Finalement je crois que ce n'est pas le métier que je n'aime plus, ce sont les conditions. L'évolution de la société où il est peut être plus difficile de faire sa place dans ce métier sans se laisser impacter par les parents, la direction, les inspecteurs, la pression que l'on se met, la charge mentale... La confiance ça s'acquiert mais ça se perd vite également. Je conçois aisément que beaucoup s'y retrouvent vraiment dans ce travail.(D'ailleurs Yann93, je trouve dommage que les premières années soient vécus avec beaucoup de pression. Ne prends surtout pas mon exemple, et essaie de ne pas te laisse envahir par cette pression. je n'ai pas toujours été cet instit blasé ;-)) Finalement est ce ça vraiment la vie de travail que je veux? Je ne sais pas trop. Le côté finance/sécurité me rassure à vrai dire. Je médite sur ça ce soir et j'y verrai peut être plus clair demain.
bdisse Posté(e) 19 juin 2021 Posté(e) 19 juin 2021 Il y a 8 heures, Sebon a dit : Finalement je crois que ce n'est pas le métier que je n'aime plus, ce sont les conditions. L'évolution de la société où il est peut être plus difficile de faire sa place dans ce métier sans se laisser impacter par les parents, la direction, les inspecteurs, la pression que l'on se met, la charge mentale C'est tellement vrai et c'est tellement ce qui fait que ce n'était pas comme ça avant. Je sais, ça fait très cliché, mais je ne suis pas loin de la retraite alors je vous assure que c'est vrai. Quand je suis entré dans le métier, mes parents (enfin surtout ma mère ! ) en ont pleuré de joie (statut social mieux que le leur, sécurité de l'emploi....) Aujourd'hui, si mes gosses m'avaient dit vouloir être PE, j'aurais fait la grimace. J'entends plein de jeunes collègues dire : "je ne ferai pas ce métier là toute ma vie". Quand j'ai commencé, je savais que j'irais au bout. On ne se posait pas la question. Mon conseil, c'est lever le pied. Faire de son mieux sans essayer de vouloir sauver le monde et placer ses intérêts ou ses passions ailleurs. La vie, elle est hors de la classe. Ne pas laisser le boulot prendre le pas sur le reste, il n'en vaut pas (plus) la peine. Ne plus prendre les remarques des peronnes toxiques autant à coeur et s'entourer de gens bienveillants. Des collègues sympas, il y en a toujours. Et quand ça va plus, en parler. Ne pas rester seul. Les délégués du personnel sont là aussi pour ça. Allez, plus que 2 semaines et demie (10 jours) ! 1 3
De Mantinée Posté(e) 19 juin 2021 Posté(e) 19 juin 2021 Je pense qu'il faut arriver à se poser les bonnes questions mais pris dans l'épuisement et la surcharge mentale de ce travail, il est souvent difficile de faire la part des choses et d'avoir l'énergie de penser autrement. La sécurité financière est bien évidemment un des aspects qui nous poussent à rester. Mais par exemple, s'il n'y avait pas cette question de sécurité financière, reprendrais-tu ? Par ailleurs, certes le métier est rendu plus difficile par les conditions mais elles sont une des circonstances actuelles de ce métier. Qu'il y ait eu dégradation, certes. Mais ça ne change rien à notre réalité actuelle. La question est donc est-ce que ces circonstances, tu arriveras à faire avec ou pas ? Si tu réponds non à ces deux questions et à quelques autres, peut-être est-ce le moment, avant de reprendre, de réfléchir à l'après. Peut-être finalement y retourneras-tu libérée d'avoir un plan B en cas de difficultés. Peut-être envisageras-tu d'autres options. Mais il est vain d'éluder le fait que ce boulot te stresse. On peut apprendre à le gérer mais si on n'y trouve pas vraiment sa place, ça finit toujours pas ressortir. Par contre, c'est comme tout, le retour de dispo est difficile surtout avant. Et puis pris dans les impératifs des premiers jours, on retrouve vite ce qu'on a à faire. Ça n'est finalement pas ça, le plus difficile 😉. Sinon, prend le temps de poser ce que tu souhaites réellement, ce que tu ne veux pas, ne serait-ce que pour évacuer. On est nombreux à fonctionner en serrant les dents. Pour autant, est-ce que c'est réellement la vie que l'on se souhaite ? Alors parfois on doit, pour diverses raisons, rester encore un peu (ne serait-ce que parce qu'une reconversion ne se fait pas en un claquement de doigt). Il faut voir ce qui nous plait et essayer de le mettre en valeur dans ses journées. Et surtout préserver des temps pour ce qui nous fait du bien. Pour le reste, ne pas chercher à changer ce qu'on ne peut pas changer... 2
André Jorge Posté(e) 19 juin 2021 Posté(e) 19 juin 2021 Il y a 17 heures, Sebon a dit : se laisser impacter par les parents, la direction, les inspecteurs, la pression que l'on se met, la charge mentale... Peux-tu préciser, expliquer ? Je n'ai jamais eu de problèmes avec les parents, le directeur est dans son bureau et il ne se mêle pas de ce que font ses adjoints dans leur classe, l'inspecteur je ne le voyais que rarement... De quelle pression s'agit-il ? Et qu'appelles-tu "charge mentale" ?
éowin Posté(e) 19 juin 2021 Posté(e) 19 juin 2021 C’est une question rhétorique ? Dans nos écoles tout peut-être vécu ( si vous me permettez la métaphore) de l’enfer au paradis, à cela s’ajoute notre ressenti, notre résistance qui dépend de notre état d’esprit, de notre capacité à encaisser, de notre vie. Et puis la boîte à penser qui mouline beaucoup! « On est foutu on pense trop » 1 1
borneo Posté(e) 19 juin 2021 Posté(e) 19 juin 2021 Bonjour, quand on ne se réjouit plus pour la rentrée, je pense qu'on peut réfléchir à un autre métier. Aller travailler à reculons, ça pourrit la vie. Je suis entrée dans ce métier à plus de 40 ans, et je ne l'ai jamais regretté. Mais je comprends tout à fait qu'on ait envie d'autre chose. Je pense que le travail libère l'homme, et encore bien plus la femme. Ce n'est pas l'avis de certains penseurs, mais c'est le mien. 2
rose455 Posté(e) 19 juin 2021 Posté(e) 19 juin 2021 Une question : pendant tes deux ans de dispo est ce que tu as entrepris des choses pour ta reconversion ? 1
Sebon Posté(e) 20 juin 2021 Auteur Posté(e) 20 juin 2021 Merci pour ces réponses. Il y a 17 heures, rose455 a dit : Une question : pendant tes deux ans de dispo est ce que tu as entrepris des choses pour ta reconversion ? Je suis parti en dispo pour souffler, aucune reconversion envisagée puisque dès le départ il a toujours été question d'y retourner. (un an qui s'est transformé en 2) Il y a 18 heures, André Jorge a dit : Peux-tu préciser, expliquer ? Je n'ai jamais eu de problèmes avec les parents, le directeur est dans son bureau et il ne se mêle pas de ce que font ses adjoints dans leur classe, l'inspecteur je ne le voyais que rarement... De quelle pression s'agit-il ? Et qu'appelles-tu "charge mentale" ? Hélas, ici cette pression c'est surtout de mon côté (préparation autant matérielle que prep et prog, journal de classe), sentiment de l'imposteur aussi, confiance en soi et en ce que l'on fait surement entaché. Et puis plus jeune, je ressentais moins cette responsabilité pédagogique. Je faisais mon maximum et puis voilà. J'ai adoré préparé ma classe, vraiment. ça ne m'a jamais posé de problème d y consacrer du temps, j'étais efficace, je le prenais plus cool. Les années d'enseignement ont fait tout l'inverse de la plupart des profs, je suis devenu exigeant avec moi-même, me poser mille questions, me remettre sans cesse en question pour faire essayer de nouvelles choses, faire plus. Charge mentale de 25-30 enfants également, essayer de faire le meilleur de soi-même et être conscient des limites ( systèmes, enfants, parents...). Et puis l'impression de n'être pas sortir de classe depuis 35 ans finalement. Le 19/06/2021 à 09:05, De Mantinée a dit : Je pense qu'il faut arriver à se poser les bonnes questions mais pris dans l'épuisement et la surcharge mentale de ce travail, il est souvent difficile de faire la part des choses et d'avoir l'énergie de penser autrement. La sécurité financière est bien évidemment un des aspects qui nous poussent à rester. Mais par exemple, s'il n'y avait pas cette question de sécurité financière, reprendrais-tu ? non Par ailleurs, certes le métier est rendu plus difficile par les conditions mais elles sont une des circonstances actuelles de ce métier. Qu'il y ait eu dégradation, certes. Mais ça ne change rien à notre réalité actuelle. La question est donc est-ce que ces circonstances, tu arriveras à faire avec ou pas ? oui...je n'ai que 12 ans d'ancienneté, ces circonstances qui ont soi disant changé par avant, ne sont pas un réel pb, dans le sens où j'ai moins connu l'évolution du système scolaire que d'autres enseignants. Si tu réponds non à ces deux questions et à quelques autres, peut-être est-ce le moment, avant de reprendre, de réfléchir à l'après. Peut-être finalement y retourneras-tu libérée d'avoir un plan B en cas de difficultés. Peut-être envisageras-tu d'autres options. Mais il est vain d'éluder le fait que ce boulot te stresse. On peut apprendre à le gérer mais si on n'y trouve pas vraiment sa place, ça finit toujours pas ressortir. Exactement, mais partir sans plan B niveau stress c'est pas mal non plus J'ai peut être une trop haute exigence du métier, mais honnêtement, je n'ai vu que sur le terrain, des instits passionné(es) et je ne m'y retrouve plus.
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