dameoiselle Posté(e) 16 avril 2022 Posté(e) 16 avril 2022 Le 15/04/2022 à 15:10, nonau a dit : 20 élèves par classe.... Fin de l'histoire... Ah mais je suis complètement d'accord avec toi, ça change tout. Et les profs sont beaucoup mieux payés que nous. Ils travaillent 4 périodes de 10 semaines, 5 jours par semaine de 8h40 à 15h (jusqu'à la terminale). Les formations et les rdv parents ont lieu sur temps scolaire. Ces jours là l'école est fermée. Et il y a des profs d'art, de langue, de sport et de musique en élémentaire. Donc qd notre gvt laisse entendre que moins d'élèves par classe ce n'est pas possible, que ça coûterait trop cher... c'est un choix financier. 2
dameoiselle Posté(e) 17 avril 2022 Posté(e) 17 avril 2022 il y a 5 minutes, Goëllette a dit : Je suis d'accord mais ... quid des enfants de milieux populaires qui auraient rêvé de devenir ingénieur ou médecins ? Le peuvent-ils vraiment ? C'est cela ma préoccupation. Je ne place pas un métier intellectuel devant un métier manuel mais je souhaite, pour mes élèves, de pouvoir accéder au métier de leur choix. Je comprends ta question. Je vais faire des recherches mais j'ai tendance à penser que c'est sans doute plus facile ici qu'en France, à l'exception de la population aborigène, même si les choses changent. La question de la population aborigène d'Australie et de sa scolarisation est une question complexe, pour plusieurs raisons. D'abord parce que les colons se sont comportés de manière abominable: massacres de masse, exactions, déportations, vol d'enfants... Ensuite parce que les grosses communautés aborigènes sont désormais majoritairement localisées dans des territoires retirés. La taille des territoires rend la question de l'accès aux services publics plus difficile. Je sais qu'il y a des écoles fédérales dans tous les territoires mais je ne sais pas vraiment comment elles sont gérées et comment elles fonctionnent. Se pose aussi la question de la volonté pour ces populations d'intégrer des écoles tenues et gérées par des non aborigènes. Les générations volées ont laissé un traumatisme important, on le comprend. Le rapport au savoir est aussi très différent dans sa forme et sa transmission dans la culture aborigène. Ceci étant, l'instruction est obligatoire pour tous. Il existe des programmes spécifiques pour l'accès à l'université des populations aborigènes, il en va de même pour l'accès aux soins, à la culture, à l'éducation...La question de l'appartenance à la communauté aborigène est systématiquement posée par l'administration car les aborigènes d'Australie et de Torres Island bénéficient d'un statut particulier aux yeux des services publics. Il existe aussi des parcours particuliers pour former des médecins aborigènes car il y a une méfiance vis-à-vis de la "médecine moderne" et surtout des considérations spécifiques à prendre : les anticorps des populations premières différent de ceux des populations issues de l'immigration. Raison pour laquelle par exemple le vaccin contre la varicelle est obligatoire. Pour les enfants qui vivent dans les immenses fermes au milieu des territoires du Nord, l'école se fait à distance. Les enfants ont des cours sur internet et par radio. Je suis venue une première fois en Australie il y a 25 ans car mon père y a vécu. Je vois une différence considérable sur la manière dont l'histoire et les atrocités du passé sont désormais admises et la manière dont les premiers peuples d'Australie sont désormais considérés. C'est clairement perfectible : il y a sans doute un niveau d'étude moins élevé dans les populations aborigènes, une sur-représentation dans le milieu carcéral...mais ce pays avance dans la bonne direction à mon sens. Je partage totalement ta préoccupation de l'égalité des chances mais force est de constater qu'en France le système ne fonctionne pas, et même de moins en moins. Cela me pèse beaucoup car j'ai l'impression que tous ces efforts énormes déployés par les enseignants ne permettent pas de changer le système. Un des points critique est à mon sens celui de la connaissance du système scolaire par les familles. Je ne sais pas quels souvenirs vous avez de votre orientation au lycée mais la mienne était catastrophique. Mon époux, fils d'ouvrier, et tête de classe n'a pas été informé de l'existence des classes préparatoires par son établissement. Il l'a su par un copain et s'est débrouillé seul pour s'inscrire. Il a désormais une thèse mais a dû travailler en parallèle de ses études pour financer ses premières années d'université. Le coût de l'accès aux études est aussi un point important car au delà des frais de scolarité se pose la question du logement quand l'université/ l'école est trop éloignée.
Goëllette Posté(e) 17 avril 2022 Posté(e) 17 avril 2022 Il y a 6 heures, dameoiselle a dit : Je comprends ta question. Je vais faire des recherches mais j'ai tendance à penser que c'est sans doute plus facile ici qu'en France C'est un peu étonnant avec un niveau scolaire moyen plus bas qu'en France. Que fait-on des bons élèves de milieux sociaux défavorisés pour qu'ils puissent accéder à de hautes études ? Car ça me paraît très difficile s'ils restent au milieu des autres sans être, à un moment donné, "sortis du panier".
dameoiselle Posté(e) 17 avril 2022 Posté(e) 17 avril 2022 Il y a 2 heures, Goëllette a dit : C'est un peu étonnant avec un niveau scolaire moyen plus bas qu'en France. Que fait-on des bons élèves de milieux sociaux défavorisés pour qu'ils puissent accéder à de hautes études ? Car ça me paraît très difficile s'ils restent au milieu des autres sans être, à un moment donné, "sortis du panier". Je ne comprends pas ta logique. En quoi un niveau général plus élevé serait favorable aux élèves des classes populaires ? Ce qui détermine la suite de tes études c'est tes résultats au VCE. Si ces résultats reposent plus sur des connaissances purement scolaires et ton attitude face aux apprentissages, en quoi est ce pénalisant ? En France on note par exemple beaucoup la qualité de la rédaction écrite dont on sait qu'elle favorise les milieux privilégiés.
Goëllette Posté(e) 17 avril 2022 Posté(e) 17 avril 2022 Il y a 1 heure, dameoiselle a dit : Je ne comprends pas ta logique. En quoi un niveau général plus élevé serait favorable aux élèves des classes populaires ? Bah parce que ce n'est qu'à l'école que ces élèves peuvent acquérir les connaissances et les compétences leur permettant d'y arriver. Plus le niveau général est bas, plus ils seront nivelés par le bas, et moins de hautes études leurs seront possibles. En gros : l'ascenseur social.
dameoiselle Posté(e) 18 avril 2022 Posté(e) 18 avril 2022 Il y a 17 heures, Goëllette a dit : Bah parce que ce n'est qu'à l'école que ces élèves peuvent acquérir les connaissances et les compétences leur permettant d'y arriver. Plus le niveau général est bas, plus ils seront nivelés par le bas, et moins de hautes études leurs seront possibles. En gros : l'ascenseur social. On voit bien en France que ça ne fonctionne pas. Je l'explique personnellement par une dissociation entre les compétences purement scolaires acquises en classe et les modalités d'évaluation, mais aussi par un manque de mixité sociale dans les classes. Comment expliques tu l'absence d'ascenseur social en France?
Goëllette Posté(e) 18 avril 2022 Posté(e) 18 avril 2022 il y a 1 minute, dameoiselle a dit : Comment expliques tu l'absence d'ascenseur social en France? Les 80% d'une classe d'âge au Bac de 1988 qui a poussé à baisser de façon continue le niveau des programmes et forcé à l'hétérogénéité des classes de telle façon que les élèves ne pouvant acquérir les connaissances et les compétences nécessaires pour faire de hautes études qu'à l'école sont de plus en plus noyés. Et l'inclusion à tout prix a aggravé les choses. En France, c'est un fait : de moins en moins d'enfants de classes populaires accèdent à des hautes études et, encore, certains le font via des parcours parallèles, sans passer les mêmes concours. C'est pourquoi je suis curieuse de savoir comment ça se passe ailleurs. Comment fait-on pour tirer ces jeunes vers le haut et ... est-ce qu'on les tire, ou bien n'est-ce qu'un système magnifique en surface, mais si on creuse un peu, on s'aperçoit qu'en réalité ce n'est pas mieux qu'en France ? C'est une question.
chableu Posté(e) 18 avril 2022 Auteur Posté(e) 18 avril 2022 Il y a 11 heures, dameoiselle a dit : Comment expliques tu l'absence d'ascenseur social en France? https://m.youtube.com/watch?v=q2VyR875gwU Un début d'explication et il existe une partie 2 si tu as le courage.
Anonyme Posté(e) 18 avril 2022 Posté(e) 18 avril 2022 Dans notre école nous avons des CP issus de cette pédagogie (classe triple niveaux par choix et montessori). Mi avril une majorité ne sont toujours pas élèves, l'apprentissage de la lecture est difficile pour beaucoup (plus que les autres années, les maîtresses de CP n'ont pas changées et les méthodes non plus), les évaluations CP de début d'année étaient particulièrement mauvaises. Quelle est la part de la méthode de la maternelle et celle du covid ? Impossible à dire mais nous nous posons beaucoup de questions. A voir la prochaine promotion...
Goëllette Posté(e) 18 avril 2022 Posté(e) 18 avril 2022 Il y a un moment où l'excuse du COVID n'aura plus cours ... Et quand on peut comparer avec des élèves venant de classes où on pratiquait différemment, ça ne tient pas.
Anonyme Posté(e) 18 avril 2022 Posté(e) 18 avril 2022 il y a 21 minutes, Goëllette a dit : Il y a un moment où l'excuse du COVID n'aura plus cours ... Et quand on peut comparer avec des élèves venant de classes où on pratiquait différemment, ça ne tient pas. Tous nos CP sauf rares exceptions viennent de la même école où le fonctionnement est le même pour toutes les classes. D'où notre interrogation sur ce fonctionnement.
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant