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Le CRPE à bac+3


Acetabulum

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L'exécutif prévoit donc, dès la rentrée 2024, la mise en place de licences «préparation au professorat des écoles» (LPPE). Cette préparation au métier commencerait donc directement après le bac. La formation serait centrée sur les savoirs académiques, du français aux maths en passant par les sciences et l'EPS. Parmi les formateurs, les professeurs de terrain du primaire seraient largement représentés.

À l'issue de cette licence, les étudiants passeront le concours, qui sera donc abaissé de bac +5 à bac+3. Ils entreront ensuite «dans un master professionnalisant qui sera en fait nos écoles normales du 21e siècle», a expliqué le président.

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/formation-des-enseignants-macron-annonce-un-concours-a-bac-3-plutot-qu-en-fin-de-master-20240405

 

Excellente initiative qui ravira les Grandes Orientations Politiques et économiques européennes.

Alors que le niveau aux épreuves écrites du CRPE frisait déjà le ridicule, voilà qu'il faut les rendre accessibles à la fin d'une licence en bachotage et pédagogisme. Rassurons-nous, les candidats auront désormais trois ans post-bac pour comprendre le théorème de Pythagore au lieu d'une maigre année. De même, ils auront trois ans pour relever les métaphores dans un poème.

Pendant trois ans, ils regarderont de bien nombreux métrages, mettant en scène une pédagogie supposée parfaite, entre un enseignant distribuant des étiquettes et dix élèves représentant une classe typique de notre époque : « Mets l'étiquette qui correspond à l'animal. Non, ça c'est un lapin. Non, ça c'est une poule. L'enseignant montre avec insistance la vache, pendant que les neuf autres mangent leurs cheveux. Oui ! La vache est là. L'enseignant repositionne finalement l'étiquette qui était dans le vide, entre la vache et le lapin. »

 

Combien rémunérera-t-on ces génies ? Je propose le SMIC ! L'éducation nationale devra aller plus loin en mettant les enseignants professeurs des écoles sous la tutelle des ATSEM et des AESH, voire du personnel technique.

 

La pénurie d'enseignants est bien partie pour durer et les prochains lauréats au concours ne risquent pas d'être les meilleurs.

Modifié par Acetabulum
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J'ai eu le concours quand il était niveau licence, et je n'ai pas l'impression d'être plus mauvais que mes jeunes collègues ... Je ne crois pas que le niveau de formation initiale influe sur le niveau d'enseignement (dans une certaine limite bien sûr).

En revanche, on est d'accord que cela ne changera rien à l'attractivité du métier.

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il y a 1 minute, gascinho a dit :

J'ai eu le concours quand il était niveau licence, et je n'ai pas l'impression d'être plus mauvais que mes jeunes collègues ... Je ne crois pas que le niveau de formation initiale influe sur le niveau d'enseignement (dans une certaine limite bien sûr).

En revanche, on est d'accord que cela ne changera rien à l'attractivité du métier.

Je n'ai pas le sentiment non plus que les collègues proche de le retraite soient moins efficaces que ceux qui ont un bac+5... Il y a même des différences entre deux jeunes qui entrent dans le métier, le niveau est quand même assez inégal.

Facile de spéculer sur le contenu, honnêtement j'attends de voir ce qu'ils proposent. Mais je trouve que c'est une bonne nouvelle d'accorder 5 années pour former quelqu'un, à voir sir les 3 années de licence servent à quelque chose...

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il y a 18 minutes, Acetabulum a dit :

https://www.lefigaro.fr/actualite-france/formation-des-enseignants-macron-annonce-un-concours-a-bac-3-plutot-qu-en-fin-de-master-20240405

 

Excellente initiative qui ravira les Grandes Orientations Politiques et économiques européennes.

Alors que le niveau aux épreuves écrites du CRPE frisait déjà le ridicule, voilà qu'il faut les rendre accessibles à la fin d'une licence en bachotage et pédagogisme. Rassurons-nous, les candidats auront désormais trois ans post-bac pour comprendre le théorème de Pythagore au lieu d'une maigre année. De même, ils auront trois ans pour relever les métaphores dans un poème.

Pendant trois ans, ils regarderont de bien nombreux métrages, mettant en scène une pédagogie supposée parfaite, entre un enseignant distribuant des étiquettes et dix élèves représentant une classe typique de notre époque : « Mets l'étiquette qui correspond à l'animal. Non, ça c'est un lapin. Non, ça c'est une poule. L'enseignant montre avec insistance la vache, pendant que les neuf autres mangent leurs cheveux. Oui ! La vache est là. L'enseignant repositionne finalement l'étiquette qui était dans le vide, entre la vache et le lapin. »

 

Combien rémunérera-t-on ces génies ? Je propose le SMIC ! L'éducation nationale devra aller plus loin en mettant les enseignants professeurs des écoles sous la tutelle des ATSEM et des AESH, voire du personnel technique.

 

La pénurie d'enseignants est bien partie pour durer et les prochains lauréats au concours ne risquent pas d'être les meilleurs.

S'insurge la personne qui vente les mérites de l'enseignement privé  alors que les enseignants y sont souvent moins diplômés. 

Comme quoi on peut être bon prof sans être bac+5.

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Il est possible que l'on puisse être excellent enseignant sans aucun diplôme. C'est par ailleurs le concours qui sanctionne la capacité à enseigner. En revanche, il existe un lien étroit entre le niveau du concours (donc des enseignants) et les diplômes requis pour le passer.

Vous savez pertinemment qu'enseignants du privé sous contrat et du public passent le même concours. Il suffit de regarder les annales pour constater la simplicité de celui-ci. Elle justifie malheureusement la faible rémunération.

 

Ce que je vante du privé, c'est sa capacité à exclure les élèves qui n'ont rien à faire en filière générale. Je souhaiterais du public qu'il puisse faire de même, dès le collège. Les voies de l'apprentissage ne sont pas une honte; elles peuvent être une gloire.

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Trois ans d'études pour maîtriser le programme de fin de 3e.... chapeau.

Jusqu'ici, les licences permettaient heureusement d'étudier autre chose que les bases permettant de passer le concours. 

Ces trois années vont être mortelles pour ceux qui ont déjà un bon niveau.  

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Il y a 10 heures, Acetabulum a dit :

Il est possible que l'on puisse être excellent enseignant sans aucun diplôme. C'est par ailleurs le concours qui sanctionne la capacité à enseigner. En revanche, il existe un lien étroit entre le niveau du concours (donc des enseignants) et les diplômes requis pour le passer.

Vous savez pertinemment qu'enseignants du privé sous contrat et du public passent le même concours. Il suffit de regarder les annales pour constater la simplicité de celui-ci. Elle justifie malheureusement la faible rémunération.

 

Ce que je vante du privé, c'est sa capacité à exclure les élèves qui n'ont rien à faire en filière générale. Je souhaiterais du public qu'il puisse faire de même, dès le collège. Les voies de l'apprentissage ne sont pas une honte; elles peuvent être une gloire.

Oui et non pour l'apprentissage. 

En 3eme, le collège a voulu mettre N°2 en bac pro. On a dit non. Pourquoi ? Simplement parce qu'il ne savait pas ce qu'il voulait faire. On a alors obtenu un redoublement. Cette 3eme supplémentaire lui a permis de mûrir, de réfléchir. Ensuite, il est parti en bac pro. Puis BTS en apprentissage, puis licence pro en apprentissage, puis master 1 et 2 en apprentissage. 

N°3, savait ce qu'elle voulait faire. Après la 3 ème, elle est partie en bac pro en apprentissage... Elle a arrêté avant le bac. Trop jeune en fait. 

Alors l'apprentissage, l'orientation pourquoi pas...mais il faudrait revoir la politique de l'orientation. Car quand je vois qu'aujourd'hui encore, en seconde, se voit une proposition d'orientation en hôtellerie restauration (connaissant très bien l'ado en question et connaissant très bien le monde de la restauration, j'en ris encore...jaune) et pour les filles, la proposition est bac pro sapat ou assp (bonjour le cliché). Bref, tout ça pour dire qu'il y a un énorme boulot à faire sur la politique de l'orientation...voir la formation des conseillers d'orientation aussi peut-être ...

Quand au Bac +3, c'était le cas il y a quelques années. Mes enfants ont eu des enseignants avec le Bac "seulement", pas sûre que ces derniers étaient moins bons. 

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il y a 34 minutes, AubergineFelee a dit :

Quand au Bac +3, c'était le cas il y a quelques années. Mes enfants ont eu des enseignants avec le Bac "seulement", pas sûre que ces derniers étaient moins bons. 

Oui, bien sûr. 

Les anciens instits écrivaient sans faute. Actuellement un certain nombre de PE à bac+5 ne distinguent pas "je ferai' de "je ferais" et confondent les tâches et les taches. Je peine à comprendre cette dégradation de la maîtrise de la langue. La baisse des heures de français ne peut pas expliquer qu'on ignore une règle de niveau école primaire. Je pencherais plutôt pour de la désinvolture, et une incapacité à vouloir s'améliorer. Ça ne dépend donc pas du nombre d'années d'étude.

Le reproche que je fais à ce qui est proposé, c'est de spécialiser trop tôt les candidats. Une licence actuelle n'a déjà pas grande valeur, mais une licence maths-français niveau collège n'en aura plus du tout, pour ceux qui décideront finalement de faire un autre métier.

 

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Posté(e) (modifié)
il y a 50 minutes, AubergineFelee a dit :

Bref, tout ça pour dire qu'il y a un énorme boulot à faire sur la politique de l'orientation...voir la formation des conseillers d'orientation aussi peut-être ...

Absolument. La première des politiques d'orientation consistera à sanctionner le niveau réel des élèves et non leurs compétences supposées. Il faut ensuite savoir guider ceux dont les parents ne connaissent pas les différentes formations possibles

 

il y a 50 minutes, AubergineFelee a dit :

Quand au Bac +3, c'était le cas il y a quelques années. Mes enfants ont eu des enseignants avec le Bac "seulement", pas sûre que ces derniers étaient moins bons.

Je ne sais pas si vous avez l'occasion de regarder des devoirs remis à l'université, ou d'avoir suivi les productions écrites d'étudiants en master ou en doctorat. S'il existe une extrême minorité de personnes brillantes, la majorité est composée de médiocres ne maîtrisant en premier lieu pas la syntaxe. Nombre d'enseignants du supérieur sont épuisés et consternés par la faiblesse générale des étudiants et c'est peu dire : jamais dans leur scolarité n'a-t-on pu sélectionner sur les capacités intellectuelles. Leur cerveau n'est tout simplement pas armé pour le supérieur. Ils deviendront pour certains docteur d'Etat.

 

Exiger une licence, ce n'est plus qu'exiger rien du tout. La rémunération des enseignants étant trop faible, il est attendu une cohorte de doux rêveurs au futur concours ; ils voudront devenir enseignant parce qu'ils "aiment les enfants", avant d'aimer en premier lieu le savoir, l'érudition, la transmission.

 

La solution pérenne n'est pas d'exiger un doctorat pour devenir enseignant, mais de restaurer le niveau des diplômes, que l'accès au collège soit déjà réservé à ceux maîtrisant les bases arithmétiques, logiques, syntaxiques et orthographiques. Reste à trouver quoi faire faire aux autres, dans un pays qui ne compte plus que 9% d'emplois industriels...autant que la Grèce.

Modifié par Acetabulum
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il y a une heure, léontiine a dit :

Je peine à comprendre cette dégradation de la maîtrise de la langue. 

Le manque de lecture ? La pauvreté du langage utilisé dans les médias et sur les réseaux sociaux ? On voit des fautes même sur les bandeaux des chaînes d'information publique... Toutefois, une bonne orthographe ne garantit en rien des idées et des raisonnements brillants, et heureusement, l'inverse est également vrai... Ce qui me semble beaucoup plus problématique ce sont tous ces abus de langage et tous ces mots que l'on utilise à tort et à travers, en dépit de leur sens initial : on égare sciemment les gens dans un but qui selon moi n'est que politique, au sens large. Cf ces employés que l'on appelle désormais collaborateurs alors qu'ils continuent de subir, comme nous d'ailleurs, de violents rapports de domination. On pourrait multiplier ce genre d'exemples...

Quant aux annonces de Macron, je ne sais pas quoi en penser. Ma scolarité a été chaotique et médiocre, j'ai pourtant eu le crpe en candidat libre, sans trop de difficultés, à un niveau licence. Cela ne m'empêche pas, je pense, d'être un instit correct. Ce qui me limite serait plutôt le manque de formation continue, dans tous les domaines... A aucun moment on ne peut faire un pas de côté et s'interroger sur sa pratique et ses connaissances. On est toujours dans l'urgence, les animations pédagogiques nous sont imposées en grande partie et à des moments où nous sommes fatigués et peu réceptifs, quand elles ne se réduisent pas purement et simplement à des PowerPoint à regarder chez soi...

 

Modifié par BrunoXXX
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Il y a 1 heure, Acetabulum a dit :

 

 

Je ne sais pas si vous avez l'occasion de regarder des devoirs remis à l'université, ou d'avoir suivi les productions écrites d'étudiants en master ou en doctorat. S'il existe une extrême minorité de personnes brillantes, la majorité est composée de médiocres ne maîtrisant en premier lieu pas la syntaxe. Nombre d'enseignants du supérieur sont épuisés et consternés par la faiblesse générale des étudiants et c'est peu dire : jamais dans leur scolarité n'a-t-on pu sélectionner sur les capacités intellectuelles. Leur cerveau n'est tout simplement pas armé pour le supérieur. Ils deviendront pour certains docteur d'Etat.

 

Exiger une licence, ce n'est plus qu'exiger rien du tout. La rémunération des enseignants étant trop faible, il est attendu une cohorte de doux rêveurs au futur concours ; ils voudront devenir enseignant parce qu'ils "aiment les enfants", avant d'aimer en premier lieu le savoir, l'érudition, la transmission.

 

La solution pérenne n'est pas d'exiger un doctorat pour devenir enseignant, mais de restaurer le niveau des diplômes, que l'accès au collège soit déjà réservé à ceux maîtrisant les bases arithmétiques, logiques, syntaxiques et orthographiques. Reste à trouver quoi faire faire aux autres, dans un pays qui ne compte plus que 9% d'emplois industriels...autant que la Grèce.

Tout à fait d'accord.

Je le vois cette année. J'ai repris un Master (j'ai déjà un master) et je suis toujours stupéfaite de mes (très) bonnes notes qui sortent de nulle part. A l'époque, clairement, j'aurais eu moins (des bons résultats mais pas aussi hauts). Les exigences ont baissé. Un exemple : j'ai un "séminaire d'ouverture" en civilisation hispanique. J'ai le choix de rédiger en français/oral en espagnol ou inversement rédiger ma dissertation en espagnol/oral en français. Du temps de ma Licence LLCE espagnol, on faisait tout, absolument tout en espagnol. Et ça me semblait logique. Alors là, niveau Master, me laisser le choix de la langue, ça me laisse perplexe.

Les profs sont nombreux à nous montrer des partiels-types à l'avance. Hier, par exemple, partiel de bilinguisme : la prof nous a donné le sujet qu'elle nous avait présenté la semaine dernière. Aucune surprise.

Et en discutant avec certains enseignants de la fac, ils me confirment mon ressenti : ils notent beaucoup plus souple qu'avant. Même en ne fichant rien pendant les cours voire en séchant allègrement, tu peux facilement valider ton année. D'ailleurs, c'est arrivé d'entendre des collègues de fac dire qu'il ne faut pas s'inquiéter de nos notes, ils font en sorte que ça passe (oui, naïve que j'étais en septembre, j'étais très stressée à l'idée d'être à nouveau évaluée car ça faisait longtemps et que je ne savais pas ce qu'il me restait de mon niveau d'antan).

Bref, une Licence d'il y a 15-20 ans ou + n'est pas égale à une Licence actuelle.

Modifié par HappyPomme
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