nonau Posté(e) 25 septembre 2024 Posté(e) 25 septembre 2024 On pourrait aussi redéfinir le mot "REUSSITE"... Est ce que la réussite c'est seulement et uniquement être dans le moule d'items à l'intérieur d'évaluations bidons? La "réussite" est un concept bien plus profond et plus vaste dans une démocratie en principe non défaillante. 1
Kesako87 Posté(e) 29 septembre 2024 Posté(e) 29 septembre 2024 La bonne question à se poser est donc sans doute "à quoi servent ces évaluations ?"... C'est la condition nécessaire pour établir, puis publier chaque année, un classement (national ou régional, ou... peu importe) des établissements scolaires. Quelques années après, on supprimera la carte scolaire et les petits bourgeois pourront enfin faire comme les grands bourgeois : séparer leurs enfants des gosses de prolos en les mettant dans des établissments bien classés. Les élites de très haut niveaux (ultra riches, grands patrons et politiques) partiquent cela depuis très longtemps, les cadres sup succombent de plus en plus à ce phantasme (on trouve sur youtube des reportages édifiants sur ces "écoles de l'élite" où les bourgeois mettent leurs enfants). N'avoir jamais fréquenté un prolo de sa vie est un gros avantage en ce qui concerne le mépris, la froideur et la brutalité qu'il est nécessaire d'avoir quand on est DRH, Manager, Chef de travaux,...et qu'on veut virer ou faire obéir un employé. Nous mêmes, pauvres instits, nous seront soumis tôt ou tard à des directeurs d'école qui seront nos supérieurs hiérarchiques (on nous ressortira la Loi Rilhac). Peu nombreux, il leur sera difficile de résiter à la pression managériale des inspecteurs. Ils en deviendront les relais zélés et nous contraindront à appliquer les directives du ministère, qu'elles soient discriminantes ou pas (groupes de niveaux par exemple). Nous serons nous aussi mis en concurrence les uns contre les autres pour plaire au directeur et aux inspecteurs. Nos "résultats" aux évaluations nationales viendront se ranger à côté d'autres indicateurs de notre "efficacité", de notre "implication", comme le nombre de projets culturels, le nombre de sorties scolaires qu'on aura organisées, le nombre d'heures passées à rencontrer les famille, la note obtenue après des familles dans les enquêtes de satisfaction (lors des évluations d'école), ... Bref, tout ceci provient de l'obsession capitaliste néolibérale pour le contrôle appliquée aux institutions publiques : le New Public Management. C'en est la manifestation directe. L'internet a très considérablement aggravé le problème. Ces 3 dernières années, j'ai dû rendre des comptes sur 3 nouvelles platefomes (applications?) : une de plus par an. Tribu pour la formation continue (les fameuses Constellations) , Adage pour les projets culturels, et cette année le LPI qui devient obligatoire. 3
Kesako87 Posté(e) 29 septembre 2024 Posté(e) 29 septembre 2024 Le 21/09/2024 à 16:22, nonau a dit : C'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé en Angleterre. Absolument. et aux USA aussi. Les anglo-saxons ont même inventé une expression pour décrire cette dérive : "Teaching for the test". Aux USA, c'est ce brave Obama qui a étendu ce système. Il a même conditionné les aides de l'Etat aux résultats des évaluations. Pour suciter l'émulation entre établissment, bien-sûr. Bravo! 1
nonau Posté(e) 29 septembre 2024 Posté(e) 29 septembre 2024 Il y a 2 heures, Kesako87 a dit : Absolument. et aux USA aussi. Les anglo-saxons ont même inventé une expression pour décrire cette dérive : "Teaching for the test". Aux USA, c'est ce brave Obama qui a étendu ce système. Il a même conditionné les aides de l'Etat aux résultats des évaluations. Pour suciter l'émulation entre établissment, bien-sûr. Bravo! Avec l'autonomie des établissements les enseignants iront se vendre dans les écoles et seront remerciés si pas d'atteinte des objectifs. Et tant pis si plus de rased, plus aucune aide de qui que ce soit, des inclusions à l'arrache, des pressions des parents... Nous serons responsables de la mise de politiques mortifères. Ce système permet à nos dirigeants défaillants de ne plus rendre de comptes. D'ailleurs ils n'en rendent jamais. Ils détruisent puis s'en vont en Suisse enseigner ou pantoufler dans des grandes entreprises. Ce qui se profile est terrifiant. 1
jeanounette Posté(e) 1 octobre 2024 Posté(e) 1 octobre 2024 (modifié) Le 29/09/2024 à 17:04, Kesako87 a dit : La bonne question à se poser est donc sans doute "à quoi servent ces évaluations ?"... C'est la condition nécessaire pour établir, puis publier chaque année, un classement (national ou régional, ou... peu importe) des établissements scolaires. Quelques années après, on supprimera la carte scolaire et les petits bourgeois pourront enfin faire comme les grands bourgeois : séparer leurs enfants des gosses de prolos en les mettant dans des établissments bien classés. Les élites de très haut niveaux (ultra riches, grands patrons et politiques) partiquent cela depuis très longtemps, les cadres sup succombent de plus en plus à ce phantasme (on trouve sur youtube des reportages édifiants sur ces "écoles de l'élite" où les bourgeois mettent leurs enfants). N'avoir jamais fréquenté un prolo de sa vie est un gros avantage en ce qui concerne le mépris, la froideur et la brutalité qu'il est nécessaire d'avoir quand on est DRH, Manager, Chef de travaux,...et qu'on veut virer ou faire obéir un employé. Nous mêmes, pauvres instits, nous seront soumis tôt ou tard à des directeurs d'école qui seront nos supérieurs hiérarchiques (on nous ressortira la Loi Rilhac). Peu nombreux, il leur sera difficile de résiter à la pression managériale des inspecteurs. Ils en deviendront les relais zélés et nous contraindront à appliquer les directives du ministère, qu'elles soient discriminantes ou pas (groupes de niveaux par exemple). Nous serons nous aussi mis en concurrence les uns contre les autres pour plaire au directeur et aux inspecteurs. Nos "résultats" aux évaluations nationales viendront se ranger à côté d'autres indicateurs de notre "efficacité", de notre "implication", comme le nombre de projets culturels, le nombre de sorties scolaires qu'on aura organisées, le nombre d'heures passées à rencontrer les famille, la note obtenue après des familles dans les enquêtes de satisfaction (lors des évluations d'école), ... Bref, tout ceci provient de l'obsession capitaliste néolibérale pour le contrôle appliquée aux institutions publiques : le New Public Management. C'en est la manifestation directe. L'internet a très considérablement aggravé le problème. Ces 3 dernières années, j'ai dû rendre des comptes sur 3 nouvelles platefomes (applications?) : une de plus par an. Tribu pour la formation continue (les fameuses Constellations) , Adage pour les projets culturels, et cette année le LPI qui devient obligatoire. Merci pour ces prévisions qui se reveleront exactes j'en suis certaine. Le pire c'est que cette école ne sera qu'une toute petite partie d'un tout : - si tu as une bonne assurance (ou mutuelle mais désormais c'est quasiment la même chose) tu pourras être bien soigné. Sinon tes 3 jours de carence ne seront pas pris en charge, tu crèveras sans doute de ton cancer mal soigné car ton assurance ne prendra pas en charge le traitement trop coûteux. - si tu peux te payer une bonne assurance retraite privée tu pourras arreter de bosser à un âge pas trop avancé. Selon les conditions de ton contrat tu pourras peut-être même partir avant l'âge légal. - Si tu es assez riche tu pourras profiter de ta clim et de ta piscine sans crever de chaud dans un logement exposé aux chaleurs insupportables. - Si tu es assez riche tu pourras payer les études que choisissent tes enfants sinon ils seront forcés de choisir une autre voie. Etc etc ... Tout ça a déjà commencé à se mettre en place. Tout ça c'est la société dont ne voulaient pas (ou ne voulaient plus en fait) la génération d'après guerre qui avait mis en marche le programme des Jours heureux du CNR et que petit à petit les gens du monde de Macron nous reprennent. Dans l'indifférence quasi générale. Modifié 1 octobre 2024 par jeanounette
KerGraine Posté(e) 29 décembre 2024 Posté(e) 29 décembre 2024 (modifié) Bonjour, est-ce que certain-es d'entre vous ont jeté un oeil aux éval de mi CP ? En dehors de toutes les critiques que j'ai déjà lues et que je partage, j'envisage de ne pas les faire passer. D'une part on n'a que 5 semaines en P3, pas vraiment le temps pour passer des évals. Ensuite, j'ai fait des éval' perso en fin de P2 pour faire le point en lecture/écriture/maths, les évals nationales ne me serviront à rien (d'autant qu'il y a 4 CP dans l'école, je connais leur niveau). Enfin, si je ne me trompe pas, ces éval de mi CP ressemblent très très fort aux éval de début de CE1. Est-ce que ça veut dire qu'après 15 semaines de CP, les élèves doivent avoir le niveau qu'ils auront en septembre 2026 ? De qui se moque-t-on ? Modifié 29 décembre 2024 par KerGraine Faute de frappe
nonau Posté(e) 29 décembre 2024 Posté(e) 29 décembre 2024 Le but est ailleurs... Combien coûtent ces évaluations inutiles? Sans production d'écrit pourtant la priorité des priorités...
nellou Posté(e) 29 décembre 2024 Posté(e) 29 décembre 2024 Il y a 2 heures, KerGraine a dit : Bonjour, est-ce que certain-es d'entre vous ont jeté un oeil aux éval de mi CP ? En dehors de toutes les critiques que j'ai déjà lues et que je partage, j'envisage de ne pas les faire passer. D'une part on n'a que 5 semaines en P3, pas vraiment le temps pour passer des évals. Ensuite, j'ai fait des éval' perso en fin de P2 pour faire le point en lecture/écriture/maths, les évals nationales ne me serviront à rien (d'autant qu'il y a 4 CP dans l'école, je connais leur niveau). Enfin, si je ne me trompe pas, ces éval de mi CP ressemblent très très fort aux éval de début de CE1. Est-ce que ça veut dire qu'après 15 semaines de CP, les élèves doivent avoir le niveau qu'ils auront en septembre 2026 ? De qui se moque-t-on ? Oui elles existent depuis des années, je les connais par cœur ! Elles sont "mieux" que celles de début d'année, mais voilà quoi...
Syra Leon Posté(e) 29 décembre 2024 Posté(e) 29 décembre 2024 Je viens de jeter un œil rapide et je suis abassourdie : en fluence, il y a plein de mots à lire avec des graphèmes que mes élèves n'auront pas encore étudiés. Alors que le guide orange répète une centaine de fois de ne proposer que des mots décodables et de limiter au maximum les mots outils. Le 13 janvier, mes CP n'auront pas encore vu au, eau, eu, ai, et en fin de mot, in , le e sans accent qui se prononce è... Pourtant j'ai une méthode recommandée par le ministère et je n'ai pas pris de retard sur la programmation ... Ils se moquent vraiment de nous !
Syra Leon Posté(e) 29 décembre 2024 Posté(e) 29 décembre 2024 il y a 3 minutes, Syra Leon a dit : Je viens de jeter un œil rapide et je suis abassourdie : en fluence, il y a plein de mots à lire avec des graphèmes que mes élèves n'auront pas encore étudiés. Alors que le guide orange répète une centaine de fois de ne proposer que des mots décodables et de limiter au maximum les mots outils. Le 13 janvier, mes CP n'auront pas encore vu au, eau, eu, ai, et en fin de mot, in , le e sans accent qui se prononce è... Pourtant j'ai une méthode recommandée par le ministère et je n'ai pas pris de retard sur la programmation ... Ils se moquent vraiment de nous ! Et j'en oublie : le c, le g, er en fin de mot ... Je suis furieuse d'être prise pour une imbécile. Et ma collègue de CP qui s'est fait démonter en inspection car elle utilisait Taoki avec trop de mots outils ! Du coup, je pense interpeler l'inspectrice à propos de tous ces mots non encore décodables des évaluations nationales.
Alex32 Posté(e) il y a 3 heures Posté(e) il y a 3 heures Les évaluations nationales ne servent à rien. Les enseignants le savent déjà. TIMSS (qui mesure et compare le niveau des élèves dans différents systèmes éducatifs pour améliorer l'enseignement et l'apprentissage) dresse le même constat. Il y a une bonne nouvelle dans les résultats de l'enquête internationale TIMSS : ils démontrent l'inutilité des évaluations nationales imposées petit à petit à toutes les classes du 1er degré depuis 2017. Il y a peu, N. Belloubet, puis A. Genetet annonçaient une hausse des résultats dans ces évaluations "maison" particulièrement en maths. TIMSS affirme le contraire. Cela confirme le caractère ascientifique de ces évaluations nationales qui sont avant tout un objet de communication politique et de pilotage, erroné, du système éducatif. Alors que l'Etat cherche à réaliser des économies, il peut supprimer ce poste budgétaire. TIMSS est une enquête internationale, réunissant 57 pays ou provinces. Elle évalue le niveau en maths et sciences des élèves de CM1 et de 4ème grâce à un protocole sérieux appliqué à un échantillon représentatif d'élèves dont on suit aussi de nombreuses caractéristiques sociales, culturelles ou propres au système scolaire. Dans cet article, pour simplifier, nous ne retiendrons que les résultats en maths en CM1. Médiapart - TIMSS : Le futur gouvernement doit changer de politique éducative
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