nonau Posté(e) 25 septembre Partager Posté(e) 25 septembre On pourrait aussi redéfinir le mot "REUSSITE"... Est ce que la réussite c'est seulement et uniquement être dans le moule d'items à l'intérieur d'évaluations bidons? La "réussite" est un concept bien plus profond et plus vaste dans une démocratie en principe non défaillante. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Kesako87 Posté(e) 29 septembre Partager Posté(e) 29 septembre La bonne question à se poser est donc sans doute "à quoi servent ces évaluations ?"... C'est la condition nécessaire pour établir, puis publier chaque année, un classement (national ou régional, ou... peu importe) des établissements scolaires. Quelques années après, on supprimera la carte scolaire et les petits bourgeois pourront enfin faire comme les grands bourgeois : séparer leurs enfants des gosses de prolos en les mettant dans des établissments bien classés. Les élites de très haut niveaux (ultra riches, grands patrons et politiques) partiquent cela depuis très longtemps, les cadres sup succombent de plus en plus à ce phantasme (on trouve sur youtube des reportages édifiants sur ces "écoles de l'élite" où les bourgeois mettent leurs enfants). N'avoir jamais fréquenté un prolo de sa vie est un gros avantage en ce qui concerne le mépris, la froideur et la brutalité qu'il est nécessaire d'avoir quand on est DRH, Manager, Chef de travaux,...et qu'on veut virer ou faire obéir un employé. Nous mêmes, pauvres instits, nous seront soumis tôt ou tard à des directeurs d'école qui seront nos supérieurs hiérarchiques (on nous ressortira la Loi Rilhac). Peu nombreux, il leur sera difficile de résiter à la pression managériale des inspecteurs. Ils en deviendront les relais zélés et nous contraindront à appliquer les directives du ministère, qu'elles soient discriminantes ou pas (groupes de niveaux par exemple). Nous serons nous aussi mis en concurrence les uns contre les autres pour plaire au directeur et aux inspecteurs. Nos "résultats" aux évaluations nationales viendront se ranger à côté d'autres indicateurs de notre "efficacité", de notre "implication", comme le nombre de projets culturels, le nombre de sorties scolaires qu'on aura organisées, le nombre d'heures passées à rencontrer les famille, la note obtenue après des familles dans les enquêtes de satisfaction (lors des évluations d'école), ... Bref, tout ceci provient de l'obsession capitaliste néolibérale pour le contrôle appliquée aux institutions publiques : le New Public Management. C'en est la manifestation directe. L'internet a très considérablement aggravé le problème. Ces 3 dernières années, j'ai dû rendre des comptes sur 3 nouvelles platefomes (applications?) : une de plus par an. Tribu pour la formation continue (les fameuses Constellations) , Adage pour les projets culturels, et cette année le LPI qui devient obligatoire. 3 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
Kesako87 Posté(e) 29 septembre Partager Posté(e) 29 septembre Le 21/09/2024 à 16:22, nonau a dit : C'est d'ailleurs ce qu'il s'est passé en Angleterre. Absolument. et aux USA aussi. Les anglo-saxons ont même inventé une expression pour décrire cette dérive : "Teaching for the test". Aux USA, c'est ce brave Obama qui a étendu ce système. Il a même conditionné les aides de l'Etat aux résultats des évaluations. Pour suciter l'émulation entre établissment, bien-sûr. Bravo! 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
nonau Posté(e) 29 septembre Partager Posté(e) 29 septembre Il y a 2 heures, Kesako87 a dit : Absolument. et aux USA aussi. Les anglo-saxons ont même inventé une expression pour décrire cette dérive : "Teaching for the test". Aux USA, c'est ce brave Obama qui a étendu ce système. Il a même conditionné les aides de l'Etat aux résultats des évaluations. Pour suciter l'émulation entre établissment, bien-sûr. Bravo! Avec l'autonomie des établissements les enseignants iront se vendre dans les écoles et seront remerciés si pas d'atteinte des objectifs. Et tant pis si plus de rased, plus aucune aide de qui que ce soit, des inclusions à l'arrache, des pressions des parents... Nous serons responsables de la mise de politiques mortifères. Ce système permet à nos dirigeants défaillants de ne plus rendre de comptes. D'ailleurs ils n'en rendent jamais. Ils détruisent puis s'en vont en Suisse enseigner ou pantoufler dans des grandes entreprises. Ce qui se profile est terrifiant. 1 Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
jeanounette Posté(e) 1 octobre Partager Posté(e) 1 octobre (modifié) Le 29/09/2024 à 17:04, Kesako87 a dit : La bonne question à se poser est donc sans doute "à quoi servent ces évaluations ?"... C'est la condition nécessaire pour établir, puis publier chaque année, un classement (national ou régional, ou... peu importe) des établissements scolaires. Quelques années après, on supprimera la carte scolaire et les petits bourgeois pourront enfin faire comme les grands bourgeois : séparer leurs enfants des gosses de prolos en les mettant dans des établissments bien classés. Les élites de très haut niveaux (ultra riches, grands patrons et politiques) partiquent cela depuis très longtemps, les cadres sup succombent de plus en plus à ce phantasme (on trouve sur youtube des reportages édifiants sur ces "écoles de l'élite" où les bourgeois mettent leurs enfants). N'avoir jamais fréquenté un prolo de sa vie est un gros avantage en ce qui concerne le mépris, la froideur et la brutalité qu'il est nécessaire d'avoir quand on est DRH, Manager, Chef de travaux,...et qu'on veut virer ou faire obéir un employé. Nous mêmes, pauvres instits, nous seront soumis tôt ou tard à des directeurs d'école qui seront nos supérieurs hiérarchiques (on nous ressortira la Loi Rilhac). Peu nombreux, il leur sera difficile de résiter à la pression managériale des inspecteurs. Ils en deviendront les relais zélés et nous contraindront à appliquer les directives du ministère, qu'elles soient discriminantes ou pas (groupes de niveaux par exemple). Nous serons nous aussi mis en concurrence les uns contre les autres pour plaire au directeur et aux inspecteurs. Nos "résultats" aux évaluations nationales viendront se ranger à côté d'autres indicateurs de notre "efficacité", de notre "implication", comme le nombre de projets culturels, le nombre de sorties scolaires qu'on aura organisées, le nombre d'heures passées à rencontrer les famille, la note obtenue après des familles dans les enquêtes de satisfaction (lors des évluations d'école), ... Bref, tout ceci provient de l'obsession capitaliste néolibérale pour le contrôle appliquée aux institutions publiques : le New Public Management. C'en est la manifestation directe. L'internet a très considérablement aggravé le problème. Ces 3 dernières années, j'ai dû rendre des comptes sur 3 nouvelles platefomes (applications?) : une de plus par an. Tribu pour la formation continue (les fameuses Constellations) , Adage pour les projets culturels, et cette année le LPI qui devient obligatoire. Merci pour ces prévisions qui se reveleront exactes j'en suis certaine. Le pire c'est que cette école ne sera qu'une toute petite partie d'un tout : - si tu as une bonne assurance (ou mutuelle mais désormais c'est quasiment la même chose) tu pourras être bien soigné. Sinon tes 3 jours de carence ne seront pas pris en charge, tu crèveras sans doute de ton cancer mal soigné car ton assurance ne prendra pas en charge le traitement trop coûteux. - si tu peux te payer une bonne assurance retraite privée tu pourras arreter de bosser à un âge pas trop avancé. Selon les conditions de ton contrat tu pourras peut-être même partir avant l'âge légal. - Si tu es assez riche tu pourras profiter de ta clim et de ta piscine sans crever de chaud dans un logement exposé aux chaleurs insupportables. - Si tu es assez riche tu pourras payer les études que choisissent tes enfants sinon ils seront forcés de choisir une autre voie. Etc etc ... Tout ça a déjà commencé à se mettre en place. Tout ça c'est la société dont ne voulaient pas (ou ne voulaient plus en fait) la génération d'après guerre qui avait mis en marche le programme des Jours heureux du CNR et que petit à petit les gens du monde de Macron nous reprennent. Dans l'indifférence quasi générale. Modifié 1 octobre par jeanounette Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites Plus d'outils de partage
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