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Le cortisol, hormone du stress, freine les apprentissages. Certains enseignants stressés par la visite de l'ien en perdent leurs moyens. Alors, imaginez des gosses!

Pour moi, il ne s'agit pas de passer la difficulté sous silence mais d'éviter de la pointer en permanence et de relever le positif. La plupart des élèves en difficulté scolaire ou comportementale ont une bien piètre  image d'eux. Or, on sait que le sentiment d'appartenance et l'estime de soi ont de puissants leviers de la réussite scolaire.

 

 

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Le conseil d'élèves me semble un outil intéressant pour travailler le climat scolaire. A condition que sa tenue soit régulière.

Tout comme les débats réglés.

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il y a 9 minutes, Tide a dit :

La plupart des élèves en difficulté scolaire ou comportementale ont une bien piètre  image d'eux. Or, on sait que le sentiment d'appartenance et l'estime de soi ont de puissants leviers de la réussite scolaire.

Je ne sais pas si "on" le sait, mais je te rejoins, c'est bien ce que j'ai constaté pour ma part. Le conseil d'élèves -régulier- comme tu le précises, encadré de manière à assurer le respect et la sécurité affective des participants, peut contribuer à ce sentiment d'appartenance au groupe et à renforcer l'estime de soi.

 

Il y a 1 heure, milimaitredecole a dit :

je prends le mot "bienveillance" dans le sens originel -> "qui veille au bien d'autrui". (le "bien" ne signifie pas forcément ce que l'enfant aime et veut faire... mode "enfant roi")

Donc j'instaure (ou j’essaye !) dans la classe un climat serein, propice à la confiance entre élèves et avec moi.

J'adhère à ta définition de la bienveillance. 

Tu évoques le climat de classe et la confiance, je trouve ça très pertinent. Ça me fait penser à ce livre de Catherine Gueguen : "Heureux d'apprendre à l'école", dans lequel elle écrit que l'enseignant représente une figure d'attachement pour l'enfant, qu'un attachement sécurisé favorise le développement de l'enfant. Puis elle enchaîne avec tout un chapitre sur la relation avec l'élève, autour de l'empathie. En intro de ce chapitre :

"Les adultes sont de très puissants modèles pour les enfants, ils ne peuvent leur demander d'être empathiques ou de réguler leurs émotions si eux-mêmes n'en sont pas capables. Il est donc illogique de chercher à développer les compétences émotionnelles et l'empathie chez les élèves si les enseignants (ou les parents) ne sont pas eux-mêmes formés. C'est ce que préconisent de nombreux spécialistes de ces questions."

Elle enchaîne avec un chapitre sur la CNV, un autre sur les compétences socio-émotionnelles. Et tout ceci, je pense, contribue à permettre une relation de confiance entre les adultes de l'école et les élèves.

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Assurer la sécurité affective, c'est quand même la base.

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Il y a 1 heure, Blagjackette a dit :

- Est-ce qu'on pourrait dégager précisément ce qui semble faire que les pédagogies Freinet et Montessori aient d'aussi bons résultats sur le bien-être des élèves ?

Montessori me semble trop dirigiste pour être qualifiée de bienveillante. Elle est aujourd'hui une pédagogie élitiste par son coût et ne concerne que des enfants déjà bien dans leur peau de part leur capital socio-éducatif élevé.

Freinet me paraît beaucoup plus intéressant:

- liberté d'expression par l'écriture, l'art.

- conseil de classe qui permet de régler les conflits en se basant sur l'expression de chacun, bannissant la punition, et permettant de réellement de trouver la source des disputes, et ainsi de réellement faire prendre conscience des écueils à éviter pour vivre ensemble.

- plan de travail qui permet de prendre des initiatives, d'éveiller sa curiosité, mais surtout d'exercer sa liberté, ce qui va de pair avec la responsabilité.

- coopération qui permet le partage de connaissances, excluant la compétition.

- correspondance qui permet d'élargir les horizons et de créer des liens d'amitié.

- sorties de proximité qui permettent, en plus d'une foule d'apprentissage, de moins subir l'espace et de mieux y trouver sa place.

- évaluation en continue où chaque travail raté est recommencé, validant les acquis à la suite de réussites exclusivement, augmentant la confiance en soi.

- présentation des travaux réalisés en plan de travail devant la classe et /ou les parents, là-aussi augmentant la confiance en soi.

... et aussi beaucoup d'autres choses.

Il y a 2 heures, Blagjackette a dit :

- Quels pourraient être les écueils de ces pédagogies, à éviter pour ne pas retomber dans les mêmes travers que la péda tradi ?

Le système Freinet étant un peu l'antithèse de la pédagogie traditionnelle, il s'agit d'abord d'effectuer une bonne "déconstruction" personnelle. L'écueuil classique, c'est de se retrouver dans une classe b*rdélique, bruyante, où l'on ne sait pas qui fait quoi, qui apprend quoi, où l'on perd de vue ce qu'on veut faire et où l'on finit par retourner au traditionnel, pour retourner dans sa zone de confort. Là encore, des dispositifs existent: le code du son "je chuchote / je demande la parole / je fais silence", le Qui Fait Quoi qui récapitule collectivement ce que chacun a fait dans un tableau à la fin de chaque séance de plan de travail, un(e) enseignant(e) qui abandonne un rôle dirigiste au profit de celui qui guide et qui aide tout le monde et partout.

Le mieux est de commencer petit à petit, en instituant un dispositif après l'autre, et en attendant qu'un dispositif roule bien avant d'introduire le suivant.

Se tenir constamment à chaque dispositif mis en place est aussi crucial. Le code du son correspondant à chaque moment de la journée doit être systématiquement pointé, le conseil de classe doit avoir lieu régulièrement, Un(e) élève ne parvenant pas à choisir une activité ou choisissant simplement d'écouter sa flemme doit être systématiquement assisté.

Si on y va pas à pas jusqu'à obtenir une classe qui roule bien comme ça, l'enseignant(e) se trouve apaisé(e) et d'autant plus disponible, ce qui se ressent positivement sur les élèves, et un cercle vertueux se met en place.

Bien sûr, avoir un niveau multiple est bien mieux pour faire tout ça, puisqu'il nous évitera de recommencer à zéro chaque année. Le top étant évidemment que tous les enseignants de l'école appliquent cette pédagogie, ce qui demande un gros travail d'équipe.

Il existe un blog pas mal:

https://maclassesystemevivant.fr/

Il y a 2 heures, Blagjackette a dit :

- Qu'est-ce qui, dans la méthode traditionnelle, empêche la bienveillance ?

Typiquement, elle provoque l'ennui, donc les conflits et les incartades, donc un(e) enseignant(e) énervé(e). Mais ça dépend comment on entend "pédagogie traditionnelle". On peut certainement rendre les enfants contents d'aller à l'école et serein avec une pédagogie traditionnelle, je ne sais pas.

 

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Bonjour, 

Je trouve que c'est un vrai sujet de société, pour tous les enfants que ce soit à la maison, dans les lieux publics, à l'école/la crèche/assistante maternelle, partout. 

Je suis le compte de Marion Cuerq, j'ai commencé son livre, c'est très intéressant de voir le traitement de l'enfant de manière globale en Suède, le virage à 180 degrés qu'il y a eu dans les années 70 et le monde qu'il y a entre leur rapport à l'enfant et celui en France. Pour être dans une vraie bienveillance, sans toutes ces VEO, en considérant l'enfant comme un individu à part entière avec cette spécificité de l'enfance qui implique forcément à l'adulte d'être responsable de cet être humain sans le posséder ni le contrôler. 

Je trouve déjà difficile de construire à hauteur de l'enfant dans la relation parent-enfant mais il l'est encore plus en classe dans le contexte de l'école telle qu'elle est. Je suis un peu vue comme un ovni par mes collègues, pour eux c'est un phénomène de mode bobo et l'adulte doit s'imposer dans tous les cas. 

J'ai conscience que je ne fais pas tout parfaitement, la remise en question n'est pas facile, et la mise en pratique également.

  • Solidaire 1
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1 hour ago, Janelyne said:

J'ai conscience que je ne fais pas tout parfaitement, la remise en question n'est pas facile, et la mise en pratique également.

Le problème c'est que c'est un sujet qui dépasse le cadre de l'école et qui devrait concerner également l'éducation parentale. Mais on se heurte inexorablement à la société telle qu'elle est et/ou ce qu'elle devient ...

Posté(e)
il y a 33 minutes, Courfeyrac a dit :

Le problème c'est que c'est un sujet qui dépasse le cadre de l'école et qui devrait concerner également l'éducation parentale. Mais on se heurte inexorablement à la société telle qu'elle est et/ou ce qu'elle devient ...

Effectivement l'éducation parentale mais aussi la société. Le regard sur l'enfance et la place de l'enfant, les droits de l'enfant. Mais tout ça passe par une rééducation de la société, une adaptation du monde du travail aussi.

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Il est vrai qu'on se heurte aux pratiques éducatives familiales aussi. Quand j'ai une élève (PS) qui me dit qu'elle a reçu une claque, qu'elle est triste car elle a eu mal à la joue et au cœur c'est délicat d'en parler. Déjà en équipe parce que "une fois si elle a poussé ses parents à bout" "au moins elle ne recommencera pas" ça paraît acceptable à leurs yeux et puisque cette enfant est perturbée par ce geste alors il était "nécessaire/éducatif" si le geste est unique... mais alors comment aborder le sujet avec une famille. Difficile notre rôle, on entre dans le privé, l'intime, et entre notre posture d'enseignant mais aussi de citoyen, je trouve que c'est complexe. 

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Il y a 7 heures, Janelyne a dit :

Il est vrai qu'on se heurte aux pratiques éducatives familiales aussi. Quand j'ai une élève (PS) qui me dit qu'elle a reçu une claque, qu'elle est triste car elle a eu mal à la joue et au cœur c'est délicat d'en parler. Déjà en équipe parce que "une fois si elle a poussé ses parents à bout" "au moins elle ne recommencera pas" ça paraît acceptable à leurs yeux et puisque cette enfant est perturbée par ce geste alors il était "nécessaire/éducatif" si le geste est unique... mais alors comment aborder le sujet avec une famille. Difficile notre rôle, on entre dans le privé, l'intime, et entre notre posture d'enseignant mais aussi de citoyen, je trouve que c'est complexe. 

Et que dire des violences sexuelles qui touchent 2 à 3 élèves par classe en moyenne...

https://www.vie-publique.fr/en-bref/289865-violences-sexuelles-sur-mineurs-un-cout-du-deni-de-10-milliards-par

5,5 millions d'adultes ont été abusés...

 

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C'est rigolo j'ai lu ce topic lundi et l'ai mis de côté car je savais que j'avais ma réunion mensuelle de l'ICEM de mon département.

On a fait aujourd'hui une séance d'arpentage (se partager un livre pour le lire à plusieurs et rendre compte de sa lecture).

Et aujourd'hui c'était "naissance d'une pédagogie populaire" d'Elise Freinet (même si dans les moteurs de recherche il est référencé "livre de Célestin Freinet", passons)

Ce vers quoi je tends c'est en effet cette pédagogie avec un tel désir de prendre en compte l'enfant pour ce qu'il est. Un de mes copains du groupe résume sa propre démarche comme "un accueil inconditionnel de la parole de l'enfant".

Je suis dans une école qui fonctionne bien, nous sommes dans la même optique, toutes. Dans mon groupe certains et certaines viennent rechercher cette bienveillance qu'ils n'ont pas dans leur école. Quand les repas se passent avec des critiques et des dénigrements constants des familles et des enfants, c'est dur à supporter.

J'ai vécu un moment de réelle bienveillance sur un stage régional Freinet, pendant 4 jours, avec 80 personnes qui s'écoutent, font attention à tous et à toutes, essayent d'inclure chacun et chacune en permanence. 4 jours hors du temps, j'ai enchaîné la fin du stage avec un repas familial. J'ai eu beaucoup de mal à me reconnecter avec la réalité du quotidien et cette violence où personne ne s'écoute, où il y a 36 conversations lancées en même temps alors qu'on est que 8 autour de la table.

Les premières questions de famille sur comment s'était passé mon stage, ce qu'on y avait fait sont arrivées 3 jours après mon retour ... Pour une expérience qui m'avait moi profondément bouleversée, grosse frustration :lol:

L'expérience pédagogique la plus enrichissante dans ce groupe, c'est la pratique adulte, on travaille tous et toutes sur un thème bien particulier lié à la pédagogie Freinet et on le pratique non pas en imaginant des situations de classe avec les enfants mais bien à hauteur d'adultes.

Et c'est cette richesse échangée entre nous qui donne du sens ensuite à ma pratique de classe où je peux mieux comprendre l'enfant car j'ai vécu dans mon corps et dans ma tête ce que parfois je leur demande (l'expression libre corporelle entre adultes c'est quelque chose à  vivre !) Oui mais on va demander très tôt à nos élèves de finalement faire la même chose dans un groupe où la confiance est encore en construction.

Bref c'est un peu fourre tout mais pour moi, il faut avoir vécu soi-même ces situations bienveillantes pour pouvoir les transmettre ou du moins pour pouvoir en prendre toute la mesure et s'en faire un objectif prioritaire par rapport à tous les autres dans sa façon d'être.

Nous avons des discussions parfois houleuses dans d'autres parties de ce forum, on mentionne de temps à autre ma mesure dans mes réponses. J'essaie d'avoir là aussi un accueil inconditionnel de la parole de l'autre, si je ne suis pas d'accord avec lui ou avec elle, je tâche d'expliquer mon point de vue sans pour autant dénigrer le sien (bon par contre je lui prouve parfois qu'il ou qu'elle raconte des conneries :bleh: ). Par contre j'attends en retour que mon point de vue soit respecté.

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  • Merci 1
Posté(e)
il y a 19 minutes, Yuuko a dit :

Quand les repas se passent avec des critiques et des dénigrements constants des familles et des enfants, c'est dur à supporter.

Merci, c'est exactement ça et ça dépasse le simple SAS de décompression dans un moment tendu. J'y vois une forme de déshumanisation des usagers de l'école par les collègues qui se laissent emporter par le cynisme. Je n'ai aucune envie d'alimenter ce poison, du coup quand j'ai épuisé toutes mes cartouches (nuances, reformulations, alternatives...) je me retrouve en bout de table à contempler mon assiette. 

 

il y a 26 minutes, Yuuko a dit :

cette violence où personne ne s'écoute

Où chacun réfléchit à ce qu'il va répondre pour imposer son point de vue... 🥲

 

il y a 30 minutes, Yuuko a dit :

l'expression libre corporelle

Tu parles de danse libre ?

 

il y a 31 minutes, Yuuko a dit :

J'essaie d'avoir là aussi un accueil inconditionnel de la parole de l'autre, si je ne suis pas d'accord avec lui ou elle (...). Par contre j'attends en retour que mon point de vue soit respecté.

Je te tire mon chapeau, j'essaie d'y tendre aussi mais je sens qu'il reste encore du travail pour apprendre à répondre plutôt qu'à réagir. Mais c'est grâce aux personnes comme toi qui se donnent la peine de montrer le chemin, que les personnes comme moi qui ont envie de l'emprunter peuvent le suivre 🙏

 

il y a 38 minutes, Yuuko a dit :

il faut avoir vécu soi-même ces situations bienveillantes pour pouvoir les transmettre

Oui, en tout cas je dirais qu'il faut en avoir vécu suffisamment pour savoir à quoi ça ressemble. Je crois avoir compris que tous les intervenants dans ce fil s'accordent sur le fait que toute la société est violente. Alors on peut en déduire que tout le monde n'a pas la chance d'avoir grandi dans une famille aimante ou sécurisante, d'être entouré d'amis ou de voisins qui entretiennent des relations positives, encore plus rares sont ceux qui travaillent dans un cadre à peu près sain. 

Pour ma part, j'ai grandi dans une famille où régnait la violence sous presque toutes ses formes. Arrivée au début de l'âge adulte, et bien qu'ayant très envie de diffuser la paix autour de moi, je continuais de m'entourer de violence, de la faire ressortir par le langage verbal et non verbal. C'est comme essayer de sortir d'un labyrinthe de miroirs. On sait que quelque part, c'est meilleur, mais on avance à tâtons, sans mode d'emploi, et on se prend régulièrement le nez dans la vitre. Au final, j'ai trouvé le chemin grâce à la REP+, et par la nécessité impérieuse d'endosser le rôle de l'adulte sécurisant. J'ai pu constater que la bienveillance tue dans l'oeuf la plupart des problèmes de comportements, y compris dans les quartiers où ça pète des vitres de voitures occupées au fusil à pompe juste avant la sortie des écoles.

 

 

J'avais très envie de répondre aux autres collègues qui ont fait de super contributions récemment, que j'ai lu avec plaisir, mais je me suis sentie dépassée par la quantité d'infos à traiter alors je vous remercie très simplement à la place 🙏

 

Je me souviens avoir eu l'intention de partager le lien vers le "guide" d'accueil pour la petite enfance (avril 2025) dans lequel il est question de pratiques qui vont dans le sens de la bienveillance, et qui peuvent s'adresser aussi aux collègues de TPS : ici.

 

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