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l'école maternelle menacée ?


Roserouge100

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A l'heure où une grande majorité de mères travaillent, supprimer un mode de garde quasiment gratuit remettrait tellement en question l'organisation du marché du travail que ça me paraît vraiment difficilement imaginable.

;) bon je ressers mon analyse d'école et territoire:

TECHNIQUES DE REGROUPEMENT A L’OEUVRE

La stratégie de poursuite des regroupements peut prendre bien des formes. Une d’entre elles, depuis 2003 consiste à inciter les élus à demander eux-mêmes la fermeture d'une de leurs écoles pour installer à leur place des garderies crèches muni-cipales (plusieurs maires de villes assez importantes s’y sont risqués). Les Caisses d'Allocations Familiales ont fait savoir qu'elles aideraient ceux qui s'engageraient dans cette voie. Ces garderies seront dans un premier temps gratuites (leur coût sera payé par les impôts locaux, c'est-à-dire réparti sur toute la population communale). Mais cela risque à terme de revenir à privatiser l’école mater-nelle. Ecole et Territoire défend actuellement 7 dossiers devant les tribunaux). C'est le début de la privatisation de l'école maternelle.

Une autre technique consiste à accélérer les fusions sans change-ment apparent. Dans un premier temps, la fusion peut n'être qu'admi-nistrative : l'école devient un satellite de l'autre, mais reste ouverte. Cela permet d'économiser des postes de directeurs d'école, de globaliser les effectifs et donc de réaliser des économies d'échelle. Mais une fois la fusion effective, plus rien n’empêchera la fermeture d'une école pour regrouper les enfants…

Fin du service public d’éducation pour les enfants d’âge préscolaire

Vers la fermeture des écoles maternelles ?

Les nouvelles dispositions en date du 30 septembre 2004 (BO spécial N° 10) viennent modifier le fonctionnement des écoles maternelles et primaire ainsi que l’accueil des enfants d’âge préscolaire (moins de six ans).

Jusqu’à présent, l’accueil des enfants de moins de six ans en école maternelle était un droit dans la mesure où la famille le souhaitait : « Tout enfant doit pouvoir être accueilli, à l’âge de trois ans, dans une école maternelle ou une classe enfantine le plus près possible de son domicile, si sa famille en fait la demande »,

Le nouveau texte évoque l’hypothèse d’ « absence d’école ou de classe maternelle. » Dans une telle situation, l’enfant de cinq ans sera admis en école primaire pour accéder au cycle II « cycle des apprentissages fondamentaux ».

Quelles sont les conséquences de ces nouvelles dispositions ?

Pour les écoles :

« En l’absence d’école ou de classe maternelle » les enfants de cinq ans sont accueillis dans une école primaire qui comprendra non plus 5 niveaux (CP, CE 1, CE 2, CM 1, CM 2) mais 6 niveaux, la grande section de maternelle étant intégrée à l’école primaire. Cela modifie donc le fonctionnement des écoles primaires mais aussi celui des écoles maternelles. Le texte suppose la suppression du cycle I (petite et moyenne section) et le regroupement du cycle II en primaire.

Concrètement, cela signifie la suppression de postes d’enseignants de maternelle. La France possède un modèle unique d’accueil des jeunes enfants avec des professeurs formés à l’enseignement d’apprentissages très précis. Ce modèle a longtemps été envié pour son efficacité et ses résultats.

Aujourd’hui, le nouveau texte fait se profiler un modèle identique à celui de nos voisins européens : l’école maternelle remplacée par des jardins d’enfants.

pour les familles et les enfants

Que deviennent alors les enfants de moins de cinq ans en l’absence d’école maternelle ? Qui va les accueillir ?

La réponse semble claire. Les parents auront la charge de la garde des enfants jusqu’à l’âge de cinq ans.

L’enfant a besoin de la socialisation qu’apporte l’école maternelle, les savoirs et compétences acquis en cycle I sont indispensables à l’entrée en cycle II.

Ces nouvelles dispositions dessinent un nouveau choix de société.

L’offre d’accueil en crèche, halte-garderie ou chez les assistantes maternelles est déjà dérisoire eu égard aux besoins. La garde d’enfants relève de « l’art de la débrouille ». Dans 84 % des cas, c’est la famille qui opère*.

L’offre de la garde d’enfants par la collectivité et la scolarisation des enfants d’âge préscolaire sont des choix de société.

En prenant de telles dispositions le choix est clair : diminuer les dépenses publiques.

On sait que des fermetures de classe ont déjà eu lieu pour cette rentrée scolaire, que ce soit en milieu rural ou en milieu urbain.

Les ménages les plus riches vont financer le secteur privé et profiter d'une défiscalisation croissante des aides à domicile. Pour les populations aux revenus modestes confrontés à la fermeture d'écoles maternelles, ce sont les difficultés de garde d'enfant, le choix forcé de la cessation d'activité qui se profilent à l'horizon. Pour beaucoup de mères, évidemment, c'est le retour, par le refus d'une politique éducative digne de ce nom, de la "mère au foyer". Pour les enfants, c'est le recul de la socialisation et de la mise au contact de l'école, facteur d'épanouissement et de réussite scolaire.

* « Garde d’enfants, l’art de la débrouille » Alternatives économiques N° 228 – septembre 2004 d’après une étude du ministère de la santé et de la protection sociale : « ‘intervention informelle dans la garde des jeunes enfants » Etudes et résultats N°318, juin 2004.

.

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Lul, je vois que l'on se comprend, chez nous il y a des communes qui ont fait ces choix, c'est d'après ce qui en est dit " en expérimentation"...

Evidemement, département exeption française, 70% des enfants de deux ans sont scolarisés ( si je me souviens bien) :blink:

Mais aussi 70% des mères de famille qui travaillent et seconde département en ce qui concerne la natalité il y a deux ans :rolleyes:

On peut y faire des expérimentations :( mais .......

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......mais des expérimentations ......s'installent des habitudes de fonctionnement :( et quand on aura fait sans école mat on ne verra pas pourquoi on "reviendrait en arrière" <_<

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Les ménages les plus riches vont financer le secteur privé et profiter d'une défiscalisation croissante des aides à domicile. Pour les populations aux revenus modestes confrontés à la fermeture d'écoles maternelles, ce sont les difficultés de garde d'enfant, le choix forcé de la cessation d'activité qui se profilent à l'horizon. Pour beaucoup de mères, évidemment, c'est le retour, par le refus d'une politique éducative digne de ce nom, de la "mère au foyer". Pour les enfants, c'est le recul de la socialisation et de la mise au contact de l'école, facteur d'épanouissement et de réussite scolaire.

Outre un accroissement des problèmes de socialisation de certains enfants, c’est effectivement un grand pas en arrière au plan social : les familles les plus modestes n’auront plus aucun choix, ne payant pas suffisamment d’impôts pour que la défiscalisation leur rembourse les frais de garde, les mères resteront au foyer par la plus stricte obligation.

Quid des familles monoparentales ? Interdiction de travailler pour celles qui ont un revenu modeste puisque l'essentiel du salaire passerait dans la garde de l’enfant. Mais de quoi vit-on lorsqu’on est seule et sans travail ? Le législateur l’a-t-il prévu, les allocations familiales seront-elles suffisantes ou les femmes vont-elles être obligées pour élever leurs enfants de rester en couple quoiqu'il advienne ?

Je suis toujours  par cette rumeur (?) concernant la disparition de la maternelle. J'avais lu (mais où??) que c'était un chiffon rouge agité par les syndicats depuis un bon bout de temps (30 ans ?) ?

Suspendue au-dessus de l’école maternelle depuis longtemps, l'épée de Damoclès est tombée. La constitution des classes en cycle en a bien été un prémice, mais elle n'a guère inquiété apparemment. Pourtant c’était limpide comment peut-on concevoir un cycle à cheval sur deux écoles ?? B) ça ne pouvait avoir du sens qu'avec une perspective de rattacher la grande section à l'école primaire. Alors nous y voila cryin cryin cryin

Rien de surprenant puisque l'AGIEM n'a pas été auditionnée par la commission qui a élaboré le rapport (communiqué de presse de l'AGIEM du 15/10/2004) c'est bien qu'on considérait que l'école maternelle était déjà morte sans qu'elle le sache elle-même.

Je ne suis pas sure qu'il suffira de croiser les doigts pour que ça ne se fasse pas :(

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Bonjour,

Il me semble qu'il y a une grande confusion sur la "technique des regroupements".

École primaire = l'ensemble des maternelles + l'ensemble des élémentaires.

Mais aussi une école primaire = une école élémentaire avec une section enfantine.

Je veux bien rechercher les textes sur les inscriptions mais, c'est certain, on "remplit" selon les places disponibles. Ce qui a pour conséquence

-en maternelle la possibilité d'avoir des listes d'attente.

-en élémentaire obligation d'inscrire.

-en primaire "jouer" sur la section enfantine...

C'est notre fonctionnement depuis des lustres...

Le rappoert Thélot, souligne l'importance de l'école maternelle et la scolarisation précoce en priorité pour les zones sensibles. En souhaitant la scolarité obligatoire à 5 ans, le rapport améliore le sort des écoles primaires et renforce, un peu, les écoles maternelles (on pourra plus nous dire, la maternelle c'est pas obligatoire!).

Si on lit attentivement les programmes 2002, qui consolident la politique des cycles, on verra que le cycle 2 DOIT continuer la PÉDAGOGIE DE LA MATERNELLE.

Si ce n'est pas appliqué c'est de notre faute!

Que ce soit sur le rapport, les cycles, les programmes, les méthodes de lecture... C'est toujours la même chose, on parle de l'homme, qui à vu l'homme, qui à vu l'homme qui à vu l'ours...

Et rien ne change vraiment:

-15% d'élèves ne possédent pas les bases pour le collège,

-11% des élèves de ZEP n'ont AUCUNE des compétences du cycles 3 (11% c'est 2 à 3 élèves par classe) alors que depuis 90 il y a les RASED,(pour ceux qui ne réclament QUE des moyens sup.)

-ascenceur social en panne...

Seul espoir: le départ massif à la retraite des anciens (dont je fais partie)...

BOF et reBOF.

cryin

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Ce n'est pas moi qui le dit, mais les observateurs de l'éducation nationale, qui trouvent, d'ailleurs, le rapport plutôt bon.

Ici, un article du Monde.

Et un dossier très complet .

B)

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Le rappoert Thélot,  souligne l'importance de l'école maternelle et la scolarisation précoce en priorité pour les zones sensibles. En souhaitant la scolarité obligatoire à 5 ans, le rapport améliore le sort des écoles primaires et renforce, un peu, les écoles maternelles (on pourra plus nous dire, la maternelle c'est pas obligatoire!).

Si on lit attentivement les programmes 2002, qui consolident la politique des cycles, on verra que le cycle 2 DOIT  continuer  la PÉDAGOGIE DE LA MATERNELLE. 

Si ce n'est pas appliqué c'est de notre faute!

On peut voir ça comme ça ! Qu'est ce que tu défends comme idée ? Que le fait d'écrire dans un rapport qu'on renforce les liens et le caractère obligatoire des choses va aider les enfants à acquérir ce qu'ils ne savant pas actuellement ?

Quand dans l'article du Monde on lit ceci, sur les bases minimum requises :

Pourquoi cette focalisation sur une question qui peut paraître déconnectée des difficultés actuelles de l'école ? Parce que l'instauration d'un socle commun marquerait une rupture : en donnant à l'éducation nationale la mission de garantir son acquisition, on ne définit plus les exigences par le haut - ce que doit savoir un candidat au baccalauréat - mais par le bas - ce qu'aucun élève ne doit ignorer à la fin de la troisième.

On peut se poser la question de l'efficacité !

En rendant l'école obligatoire à 5 ans ne va pas nous aider à résoudre les problèmes de niveaux. Actuellement, en plus, je crois qu'il y a plus de 85 ù des petits français scolarisés à 5 ans, sans obligation  :D

Et rien ne change vraiment:

-15% d'élèves ne possédent pas les bases pour le  collège,

-11% des élèves de ZEP n'ont AUCUNE des compétences du cycles 3 (11% c'est 2 à 3 élèves par classe) alors que depuis 90 il y a les RASED,(pour ceux qui ne réclament QUE des moyens sup.) 

Dans mon CM2 de campagne, il y a des lustres  :D , lorsque je suis entrée en 6 ème, sur 7 élèves nous ne fûmes que 3  :(  . Il n'y avait pas de chômage, les 4 continuèrent en fin d'étude et entrèrent rapidement sur le marché du travail !

Ils n'avaient pas non plus les bases du collège !

Les "aides" RAZED pour des remédiations sont très ouvent réduites à une peau de chagrin quand elles n'ont pas totalement disparues ( dans mon groupe scolaire de ZEP, nous avons par ex. un demi poste de maître d'adaptation ) et une intervention par semaine... ça aide un enfant à parler, à se structurer, à combler ses lacunes  :(

MCD

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Qu'est ce que tu défends comme idée

Juste qu'on ne réagit que par "diabolisation" . Ce rapport n'est qu'un rapport qui devrait nous amener à plus de reflexion sur (je cherche à être conscensuel) la manière d'améliorer notre efficacité. ;) Et avant de critiquer, balayons devant notre porte.

on ne définit plus les exigences par le haut - ce que doit savoir un candidat au baccalauréat - mais par le bas - ce qu'aucun élève ne doit ignorer à la fin de la troisième.

Je ne vois pas de grande différence. Si une, dans le 2ème cas la "responsabilité" des professeurs me semble engagée plus clairement.

Dans mon CM2 (petite commune du bord de mer) pareil que toi... Tu as raison.

Je ne suis pas de ceux qui pensent que le niveau a baissé, je pense que les exigences de la société ont drôlement augmentées. Et que l'école n'est plus assez réactive. Et que petit à petit nous dérivons (comme les continents), nous nous éloignons des buts à atteindre pour fonctionner en autarcie: pas de regards extérieurs (les méchants qui veulent anéantir l'EN), pas d'évaluation du système que par lui même...

"Lire,écrire, compter... Mais c'est ce qu'on fait non"...

Ah! s'il ne suffisait que de faire! On ce "focalise" sur ce que les enseignants font, pas sur ce que les élèves apprennent!

-Les RASED: alors que chez toi ils sont utiles, l'IA a nommé une 1/2 CLAD sur les 2 écoles de ma commune. Elle prendra (sortir de la classe...) des GS 1 fois par semaine...

Où est la recherche d'efficacité? la gestion du personnel? le saupoudrage comme règle de fonctionnement...

et une intervention par semaine... ça aide un enfant à parler, à se structurer, à combler ses lacunes 

Pas sûr du tout, mais par contre moins de 20 élèves par classe cela permettrait de mieux prendre en compte l'Enfant et ses rythmes d'acquisition sans le sortir de SA classe.

Avec 30 élèves en PS c'est MOI qui fabrique l'échec.

J'arrête parce que

1/je ne suis pas le défenseur de Thélot

2/je ne suis pas en désaccord avec ce que dit sourimmi.

(sans me relire c'est trop long cryin )

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