punition corporelle

[dhaiphi]

Ca ne doit amener personne à le prendre violement par le bras ou le manteau voire à l'imobiliser contre un mur mais quand on se rend compte que c'estl e seul moyen de le calmer, on se pose beaucoup de questions... en tout cas, je me sens totalement démunie face à ce type d'élèves et j'en ai marre d'avoir quotidiennement à l'empêcher de frapper d'autres élèves en le maintenant physiquement à l'écart pendant quelques minutes. Surtout que je commence à perdre espoir de le voir aller mieux quand le directeur de l'école gère la situation en le prenant dans son bureau en lui répétant d'un ton mielleux "ce n'est pas bien, X. Il ne faut pas recommencer, bonhomme." A votre avis, que fait cet élève en sortant du bureau du directeur???

Et bien sûr, pour ma conseillère pédagogique, malgré le vécu difficile de mes élèves, vécu que tous les enseignants de mon école connaissent, les problèmes de violences et de dissipation de mes élèves sont entièrement ma faute. A croire que je viens à l'école uniquement pour rendre fou mes élèves...

Je connais bien la réaction de ton directeur (et part extension celle de ta conseillère pédagogique) :

1) Contrairement à ce que tu peux penser, il n'existe malheureusement pas de moyens efficaces mis à sa disposition par l'institution pour résoudre ce problème.

2) D'autre part, sachant cela, il compte bien arriver à la retraite dans un état acceptable et donc éviter tout mouvement d'humeur préjudiciable à sa santé aussi bien qu'à son avancement.

[Nath]

Je crois que ton post se rapproche du mien ouvert hier (malheureusement)...

Et je te comprends d'autant mieux...

[Navi]

Je ne suis pas encore PE (j'espère bien l'être un jour) mais je me souviens qu'en CE2 il y avait un vrai cas dans ma classe, d'une violence presque indescriptible. Un jour il a même jetée par terre une étagère remplie de livre. La prof (et on ne peut pas lui en vouloir de s'être emportée) lui a donné une ENORME gifle ce jour là.

Je me souviens aussi avoir vu le directeur trainer ce même enfant dans toute la cour d'école alors qu'il se roulait par terre et hurlait. Ca m'a vraiment marqué!

Je ne sais pas si ma prof et le directeur ont subit des remontrances suite à tout cela, mais en tout cas l'élève a été renvoyé.

Franchement je ne sais pas comment je réagirai face à un élève comme celui là. Mais même si frapper un enfant est une chose grave, parfois je comprend que la main des enseignants les démange fortement :o

[virginieho]

bonjour,

un prof nous a raconté qu'il avait donné une seule et unique gifle dans sa carrière lorsqu'un élève l'a mordu à l'épaule pour le goûter!! il en a toujours la marque et a expliqué que c'était légitime car c'était un acte de défense et ça été considéré comme tel.

Virginie

[dhaiphi]

Je me souviens aussi avoir vu le directeur trainer ce même enfant dans toute la cour d'école alors qu'il se roulait par terre et hurlait.

l'élève a été renvoyé.

C'était le bon temps !

[lamentine]

Bonjour à tous!

On se sent vraiment moins seul quand on lit ce post, et je pense que ce serait hypocrite de dire qu'on n'a jamais eu de "montée de violence" face à certains éléves...J'en ai discuté avec une collègue l'année dernière, et elle m'a donné un conseil tout simple qu'elle applique, et qui marche vraiment bien: sortir de la classe quelques secondes, pour reprendre ses esprits. Je l'ai fait plusieurs fois quand je sentais la tension monter, et ça a plutot bien marché. C'etait en maternelle et la porte était transparente, donc c'est vrai qu'on pouvait continuer à surveiller les enfants, mais je crois qu'ils sont tellement surpris de voir sortir la maîtresse, qu'ils n'osent plus bouger...enfin, là c'était le cas! Peut-être qu'il y en a d'autres qui en profiteraient pour faire encore plus de bêtises...

[manue107]

c'est un vaste sujet!

Une chose est sûre, pour moi, il serait hors de question de frapper un élève; comment être crédible ensuite pour expliquer que la violence n'est pas une solution, que les personnes responsables ne se comportent pas d'une telle façon.

Cela n'enlève pas le fait que ce n'est pas toujours facile d'avoir la bonne réaction, j'ai des élèves qui peuvent péter les plombs dans ma classe et en général j'arrive à gérer mon énervement sans trop de mal, mais quand cela me concerne directement et je pense que c'est beaucoup dû au fait que je suis enceinte, c'est beaucoup plus difficile. Par exemple, une élève m'a jeté une chaise de colère et cette fois là je l'ai emmené dans le bureau du directeur, le problème est qu'elle n'était pas du tout d'accord donc je l'ai pratiquement trainée pour descendre les deux étages, en faisant très attention à ne pas la blesser. résultat j'ai mis une heure à m'en remettre, j'ai cru que j'allais faire une fausse-couche. heureusement j'ai eu juste le droit à une grosse fatigue. mais du coup, j'ai fait beaucoup plus attention par la suite, préférant 'sortir" un élève dans le couloir et attendre 10 minutes avant d'aller le voir, histoire de me calmer et de réfléchir à ce que je lui dirai.

De toute façon, chaque jour est un jour nouveau et je remets les compteurs à 0 tous les matins, c'est la seule façon de ne pas se braquer sur un élève et de reconnaître sa valeur.

[saphirmament]

J'avoue aussi que certains jours je me serais laisser tenter de secouer un peu certains de mes élèves. Mais je m'y refuse. Alors quand je suis vraiment à bout, je ne dis rien, je point ejuste le doigt vers une chaise et mes élèves comprennent et vont s'y asseoir. J'ai ainsi le temps de reprendre mon calme et d'aller parler à mon élève plus sereinement.

[matelot]

bug

[Fanoue]

Je viens de relire ce sujet, et je dois dire que cela arrive à tous de perdre notre sang froid je n'ai jamais mal agi, j'ai déjà remis en place correctement mes élèves de maternelle avec un certain aplomb mais pas violente du tout, juste pour cadrer ! Pour les plus grands quand j'ai vraiment envie de péter les plombs je me fais la scène dans la tête (genre Ally Mc Beal ) et ça marche ensuite je souffle !

Sinon autour de moi j'ai vu des choses que je n'accepte pas et que je ne ferais jamais (tirage d'oreilles en traversant une cour, une secousse explosive bref...j'admets pas du tout d'en venir là !)

[Ariane]

L'envie d'en claquer, d'en secouer quelques uns parfois oui me prend. Jamais je n'ai mis suite à ses envies (et j'espère ne jamais faire suite à ses envies) parce que

1- mes élèves sont plus forts et plus grands que moi (plaisanterie, même si véridique, mais demi-plaisanterie quand même )

2- en effet, comment éduquer à la non violence si on est violent?

Mais je ne dis pas que ça m'arrivera jamais. J'ai toujours envisagé le cas d'un élève qui m'agresse, là je vous avoue que je ne me laisserai pas faire, justement à cause du 1- cité ci dessus.

Ou d'un élève qui en agresse un autre (je parle d'agression violente hein). Oui je me pose la question. Quotidiennement quand j'ai en face de moi un élève qui a déjà essayé de m'envoyer une table alors que je lui demandai de ne pas parler pendant que j'explique la consigne. Ce même élève qui bat sa soeur et sa mère à la maison, et qui en 5 minutes passe d'ange à démon et qui dans ce cas là vous regarde avec de la haine. Cet élève de 15 ans qui a fait 10 ans de boxe.... Donc oui je me pose des questions parfois.

Pour ce qui est de prendre sur moi, j'essaie de souffler, de me "défouler" dans ma tête. Et quand vraiment rien ne va plus, que je reprend des dizaines de fois un élève qui ne m'entend même pas, je tape un grand coup sur mon bureau, toute la classe s'arrête, me regarde et avec mon plus grand sourire je regarde l'élève en question.

Je pense qu'admettre qu'on n'est pas infaillible, qu'on a ses pensées, prouve que nous sommes des êtres humains. Passer à l'acte, même avec "douceur", impose une remise en question immédiate et tous ceux qui ont témoigné ici disent l'avoir fait.

Et ouid es fois, on a des élèves, petits ou grands, qui font tout pour nous mettre à bout, et qui le font consciemment.

En centre de loisirs j'ai vu un enfant de 5 ans, très potelé et très musclé dont le jeu préféré était de foncer tête la première dans le ventre des animatrices.Et si en plus alors elles sont enceintes alors c'est le bonheur suprême pour lui.Oui certes celà révèle un gros problème psy, mais concrêtement là au moment où ça arrive dur de dire qu'on ne sera pas virulent, voir violent avec cet enfant, pour se protéger ou pour en protéger un autre.

Ce qui serait inquiétant serait un enseignant (de maternelle ou d'ailleurs) qui trouve "normal" la fessée, la claque, la violence comme punition, aussi extrême dans son échelle des punitions soit elle.

[jannot]

Le 30 avril, journée internationale contre la fessée.

L'association Liberté, écoute, accompagnement permet aux parents d'échanger sur son blog :

http://lea-asso.over-blog.org/

Lu ce matin :

Selon une décision du tribunal de police de Bordeaux qui fait jurisprudence :

Parents et enseignants possèdent, dans un but éducatif, un pouvoir disciplinaire pouvant s'exercer sur de jeunes enfants, sous forme de gifles ou de tapes inoffensives.

Très étonnant. :o

Qui en a entendu parler ?