archimandine Posté(e) 4 juillet 2006 Posté(e) 4 juillet 2006 (modifié) On met beaucoup (trop) de choses sur le dos de l'école. Une petite anecdote : ma nièce qui a 3 ans et qui vient de terminer sa PS dit souvent des gros mots. Et les parents de s'écrier : "Ah, c'est depuis qu'elle va à l'école qu'elle a appris ça !" l'air un peu renfrogné. Enfin, l'ironie, c'est qu'elle apprend ces vilains mots de la bouche de ses parents, mais comme, chez les adultes, on n'y fait plus attention, ils ne s'en sont même pas rendu compte... Certes, l'école est un lieu où l'on "apprend" beaucoup de choses. A mon avis, celui qui a dit : C'est a l'école que l'on apprend à se bagarrer, à être violent, à insulter, à dire les pires grossiéretés, a faire l'idiot et même a voler. c'était un parent mécontent. Modifié 4 juillet 2006 par André Jorge
André Jorge Posté(e) 4 juillet 2006 Auteur Posté(e) 4 juillet 2006 Ces propos ne sont pas les miens, mais ils traduisent plus ou moins ce que je pense concernant une certaine catégorie d'élèves. Par exemple : quand un enfant insulte une enseignante, que les discussions avec lui ne changent rien, et que les punitions sont bien faibles et le font sourire, les élèves n'apprennent-ils pas ainsi qu'ils ou que certains ne sont pas obligés de faire preuve de respect envers l'adulte ou autrui ? (puisque de toutes façons, les punitions sont sans conséquences graves, et l'on peut même recommencer de temps en temps).
Invité Posté(e) 4 juillet 2006 Posté(e) 4 juillet 2006 Disons que l'enfant rencontre un nouveau lieu, un nouvel exemple d'impuissance face au désordre, à l'irrespect voire face à la violence.
--anonyme-- Posté(e) 4 juillet 2006 Posté(e) 4 juillet 2006 De toute façon, l'école n'apprend pas cela mais c'est la confrontation avec d'autres influences qui jouent. A l'école ou ailleurs. Et le comportement qui est décrit par AJ correspond déjà à un comportement conditionné qui ne respecte pas l'autre. Adulte ou non d'ailleurs. Ces enfants relèvent selon moi, d'une autre compétence que l'école, " en plus" de l'école. Il s'agit d'éducation spécialisée. Il y a volonté de confrontation.et de victoire. C'est en cet enfant avant l'école. L'école lui permet juste de l'exprimer , de le tester. Le rôle d'un enseignant n'est pas de contrer ce comportement. Ce n'est pas son travail. Il n'est pas éducateur mais pédagoque. Bref selon moi tu parles d'enfant qui de toute façon aurait cherché à concrétiser cette négation de l'autre, à l'école...ou ailleurs et la sanction, ne relève pas de l'enseignant puisque le comportement dépasse son domaine. prévention, sanction..exducere, conduire hors d'un certain état, est ce le rôle de l'enseignant et si oui faudrait il encore qu'il en ait les moyens. rendons à César...
Nanou68 Posté(e) 4 juillet 2006 Posté(e) 4 juillet 2006 De toute façon, l'école n'apprend pas cela mais c'est la confrontation avec d'autres influences qui jouent. A l'école ou ailleurs.Et le comportement qui est décrit par AJ correspond déjà à un comportement conditionné qui ne respecte pas l'autre. Adulte ou non d'ailleurs. Ces enfants relèvent selon moi, d'une autre compétence que l'école, " en plus" de l'école. Il s'agit d'éducation spécialisée. Il y a volonté de confrontation.et de victoire. C'est en cet enfant avant l'école. L'école lui permet juste de l'exprimer , de le tester. Le rôle d'un enseignant n'est pas de contrer ce comportement. Ce n'est pas son travail. Il n'est pas éducateur mais pédagoque. Bref selon moi tu parles d'enfant qui de toute façon aurait cherché à concrétiser cette négation de l'autre, à l'école...ou ailleurs et la sanction, ne relève pas de l'enseignant puisque le comportement dépasse son domaine. prévention, sanction..exducere, conduire hors d'un certain état, est ce le rôle de l'enseignant et si oui faudrait il encore qu'il en ait les moyens. rendons à César... Le problème c'est qu'il y de plus en plus d'enfants qui ne respectent plus les adultes (et parfois même pas leurs parents). Alors comment fait-on ? L'enseignant en tant qu'adulte est là aussi pour poser des limites, sinon où va-t-on ?
--anonyme-- Posté(e) 4 juillet 2006 Posté(e) 4 juillet 2006 De toute façon, l'école n'apprend pas cela mais c'est la confrontation avec d'autres influences qui jouent. A l'école ou ailleurs. Et le comportement qui est décrit par AJ correspond déjà à un comportement conditionné qui ne respecte pas l'autre. Adulte ou non d'ailleurs. Ces enfants relèvent selon moi, d'une autre compétence que l'école, " en plus" de l'école. Il s'agit d'éducation spécialisée. Il y a volonté de confrontation.et de victoire. C'est en cet enfant avant l'école. L'école lui permet juste de l'exprimer , de le tester. Le rôle d'un enseignant n'est pas de contrer ce comportement. Ce n'est pas son travail. Il n'est pas éducateur mais pédagoque. Bref selon moi tu parles d'enfant qui de toute façon aurait cherché à concrétiser cette négation de l'autre, à l'école...ou ailleurs et la sanction, ne relève pas de l'enseignant puisque le comportement dépasse son domaine. prévention, sanction..exducere, conduire hors d'un certain état, est ce le rôle de l'enseignant et si oui faudrait il encore qu'il en ait les moyens. rendons à César... Le problème c'est qu'il y de plus en plus d'enfants qui ne respectent plus les adultes (et parfois même pas leurs parents). Alors comment fait-on ? L'enseignant en tant qu'adulte est là aussi pour poser des limites, sinon où va-t-on ? Oui poser les limites qui lui permettent de dispenser son enseignement, mais ce n'est pas un parent, ce n'est pas un policier, ce n'est pas un éducateur, certaines limites dépassées sont hors de son champ. Il n'est pas formé et ce n'est pas son travail. Il faut donc certainement un travail d'équipe, et cela existe, où chacun oeuvre dans son champ, ses compétences. L'enseignant seul, est voué à l'échec avec ces enfants et pas seulement son echec mais celui aussi de l'enfant. En face d'un pb il faut mettre les moyens pour le résoudre et ne pas faire croire qu'on peut s'en sortir tout seul. Ce n'est pas de l'aveu de renoncement c'est savoir déléguer ...et le vrai problème ici c'est pouvoir déléguer.
André Jorge Posté(e) 5 juillet 2006 Auteur Posté(e) 5 juillet 2006 Il est bien vrai que l'enseignant n'est ni policier, ni parent, ni psychologue, éducateur, etc. Je reconnais que nous n'avons pas toutes les compétences requises pour jouer avec efficacité ces rôles. Il faudrait un travail d'équipe pour régler ces problèmes, mais il faut reconnaître que cela ne se fait que rarement et essentiellement pour les cas très lourds (élèves dangereux, handicapés,...). L'équipe, c'est qui ? Les collègues ? Le psychologue déjà débordé par les centaines d'élèves à problèmes ? Le maître spécialisé ? Je ne pense pas qu'ils auront le temps de se réunir pour des problèmes qu'ils considèrent comme mineurs parce qu'ils ne relèvent pas d'un enseignement spécialisé ou n'ont pas caractère de dangerosité : - l'élève X bouscule (disons au moins une fois par mois) les filles qui le contredisent. - l'élève Y est insolent avec sa maîtresse (au moins tous les 15 jours), - l'élève Z vole la calculatrice de sa mâitresse, puis 15 jours après, il lui vole son sablier, etc. - B, C, D et E passent leur temps à bavarder, à désobéir à l'enseignante et n'ont rien à faire des punitions ou des leçons de morale qu'on leur donne. On va donc faire la morale, envoyer chez le directeur, convoquer les parents, et ça sera réglé pour un moment. Mais l'élève aura-t-il compris, ou alors est-ce que pendant cette période de calme, il ne fera que ronger son frein en attendant de recommencer ? Quelles solutions l'enseignant (ou l'équipe) va-t-il donc choisir puisque l'école n'a ni les moyens ni les compétences pour les trouver et les appliquer ? Je pense que ces problèmes dits "mineurs" traînent en longueur, qu'ils ne sont jamais réglés, que certains élèves pratiquent régulièrement le manque de respect, la désobéissance, le vol... et comme l'école est incapable de régler leur problème et n'a peut-être pas les compétences pour cela, elle devient le lieu où ils peuvent pratiquer sans être réellement inquiétés. Ils quittent ensuite l'école sans savoir ce que c'est que le respect, au mieux en ayant appris à craindre les conséquences pour eux, au pire en se disant qu'ils peuvent voler ou tricher impunément. Je me trompe certainement et peut-être que tout ceci est normal, fait partie de la vie, de l'apprentissage, de la construction de la personnalité (pour les enfants) et que ces problèmes "mineurs" seront régles plus tard et n'auront pas de conséquences. Et dans ce cas, il faudrait au moins une formation pour les enseignants afin qu'ils sachent comment faire face à ce genre de petits souçis et comment les régler ou apporter leur aide. Mais je me pose la question depuis déjà un petit moment, et quand, lors de la kermesse, je vois revenir certains anciens élèves et que je les vois essayer de tricher ou voler quelque chose (même les nouveaux collègues les repèrent tout de suite), je me pose des questions.
Nanou68 Posté(e) 5 juillet 2006 Posté(e) 5 juillet 2006 Je pense que l'école n'est que le miroir de notre société : tout nous est dû, tout est normal, on ne respecte plus les autres. Exemple : il n'y a plus d'effort à faire (quand on a envie de quelque chose c'est maintenant et tout de suite, on peut faire des prêts pour tout et n'importe quoi, et quand on obtient pas de prêt on se le procure autrement !!). J'ai accompagné la classe de mon fils en sortie de fin d'année, certains enfants avaient un peu d'argent. Un de ceux qui n'en avait pas (et qui par ailleurs vient d'une famille aisée) n'a pas cessé d'embêter ses camarades jusqu'à temps qu'il lui donne qui un bonbon, qui une pièce. Et il bousculait ceux qui lui disaient non. Je suis intervenue, mais dès que je tournais le dos il recommençait. Autre exemple : l'école de notre village est située à côté d'un petit parc (avec des jeux). Les enfants sont donc attirés (et c'est normal) par cet endroit quand ils vont à l'école. Et souvent ils oublient l'heure. Quand je passe et qu'il y a encore des enfants qui devraient être à l'école, je les rappelle à l'ordre (gentiment). L'autre jour une maman m'a dit : "Pourquoi tu t'occupes d''eux, après ils vont t'en vouloir te détester et s'en prendre à ton fils". Je lui ai dit que si mon fils trainait dans le parc et qu'une maman le voyait, j'aimerai qu'elle lui dise de rejoindre l'école, et que nous les adultes, nous sommes tous là pour que tous les enfants grandissent. Un autre problème : les parents. Combien de parents vont voir l'enseignant quand leur enfant a une punition pour la faire sauter : ce n'était pas de sa faute c'est x ou y qui a commencé, et de toute façon il ne la fera pas ! Comment voulez-vous parler de respect à ces enfants là. Est-ce que les parents respectent l'enseignant en mettant sa façon de fonctionner en doute. Je peux vous dire que quand vous êtes de l'autre côté de la barrière (du côté des parents) vous en entendez des choses (et le petit chéri est à côté et ouvre bien grandes ses oreilles). Alors oui à "l'équipe" mais tant qu'on impliquera pas les parents, je crois que c'est peine perdue. Non je ne suis pas pessimiste, la preuve, je me mouille souvent auprès des parents pour que ça change.
Yseult Posté(e) 5 juillet 2006 Posté(e) 5 juillet 2006 Ce que AJ expose :"Je me trompe certainement et peut-être que tout ceci est normal, fait partie de la vie, de l'apprentissage, de la construction de la personnalité (pour les enfants) et que ces problèmes "mineurs" seront régles plus tard et n'auront pas de conséquences", sauf cas particuliers, ce sont des problèmes auxquels sont confrontés tous les éducateurs, les parents les premiers..., non ? Il est rare qu'un seul rappel de la règle suffise pour qu'un petit humain ne la transgresse plus (ça se saurait) ... par défi, mais c'est finalement l'interprétation que nous, adultes, en donnons, ou bien plus simplement parce qu' un jeune mammifère social met du temps à mettre en veilleuse son narcissisme primaire (certains adultes n'y parviennent même jamais !) pour parvenir à considèrer qu'il n'est plus le bébé qui voyait satisfaits tous ses désirs par sa mère (ou la personne qui en tenait lieu) sitôt qu'ils étaient exprimés... Longtemps (toute leur vie parfois !) les individus respectent les règles plus par crainte de la sanction que parce qu'ils en ont intègré le bien-fondé. Longtemps un enfant est "sage" par crainte de perdre la considèration de ses mâitres ou l'amour de ses parents, pas parce qu'il a réellement acquis l'auto-nomie : "obéir à la loi qu'on s'est fixé soi-même" On met du temps, et certains plus que d'autres (!!), à admettre qu'il y a "moi" et "les autres" dont il faut bien tenir compte... et à chaque étape de la vie, et tout au long de la vie, pour peu que le contexte diffère, on voit ressurgir le "moi" qui cherche à s'imposer : qui aura intègré la règle dans le cadre de son lieu de travail, l'oubliera dans sa sphère privée pour devenir un tyran domestique, autrement dit, l'enfant capricieux refera surface... Et on n'apprend pas la loi des autres uniquement à l'école...
--anonyme-- Posté(e) 5 juillet 2006 Posté(e) 5 juillet 2006 Il faudrait qi'il y ait plus "davantages" au respect qu'à l'irrespect !? L'école n'est qu'un espace de plus où l'on teste son pouvoir. elle n'est pas la source de tels comportements. La plupart des enseignants n'auront pas la réponse, et ce qui est grave, c'est qu'ils se sentiront défaillants, ou pire, démissionnaires, alors que, pour leur "métier", ils ne le sont pas.
Invité Posté(e) 5 juillet 2006 Posté(e) 5 juillet 2006 Lieu pacifiste par essence, l'école n'est pas si fermée que ça. Du moins elle s'est très ouverte depuis plusieurs années. Y entre les maux de la société sans que l'institution ne se soit donné les moyens d'y faire face. Comme dans beaucoup de cas, la démagogie a remplacé la réflexion.
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