Je me pose la même question que toi et je n'ai pas de réponse évidente à y apporter. Il y a plusieurs angles à voir.
Les deux plus évidents selon moi sont :
- qu'il est intéressant d'avoir une discussion citoyenne sur le sujet pour savoir dans quelle mesure d'autres personnes en France sont affectées par les rythmes scolaires. On est (censé être) en démocratie, le débat citoyen y a toute sa place.
- qu'il est important que cette consultation garde une valeur consultative et non pas décisionnaire. Il ne viendrait jamais à l'idée de demander à un constructeur automobile de décider de la manière dont les équipes médicales doivent prendre en charge leurs patients. Réfléchir collectivement, faire remonter des problèmes, des besoins ou des attentes, jusqu'ici c'est utile. Pour ce qui est d'imaginer un plan ou de prendre des décisions, on peut légitimement attendre que ça vienne d'une équipe composée de pédiatres, d'infirmières puéricultrices, d'éducateurs, de pédopsych-iatres/-ologues, d'enseignants, d'atsems et d'aesh (j'en oublie peut-être, mais vous voyez l'idée).
Et ça nous amène à une 3ème facette de cette consultation qui est la confiance. Dans un monde idéal, personne n'aurait à craindre le résultat de cette consultation puisqu'elle passerait naturellement au filtre de l'expertise des acteurs du terrain que j'ai mentionnés juste avant. Mais on commence à avoir l'habitude, et des consultations maïeutiques, et de la tendance de notre cher gouvernement à, appelons un chat un chat, manipuler les mots, mépriser le peuple, détruire le service public, faire fi de la majorité (les élections législatives en étaient l'exemple le plus frappant, la non-nomination d'un premier ministre durant l'été, avant ça les gilets jaunes, après ça la pétition contre la loi Duplomb qui a rassemblé près de 2 millions de signatures alors que la procédure imposait de passer par France connect, en j'en passe...).
On peut se douter que cette consultation est un outil de plus pour permettre de justifier les fausses bonnes mesures qui seront prises "pour le bien des enfants". En ce sens, tirer des citoyens "au sort" pour discuter de choses dont je suis experte et sur lesquelles je devrais avoir mon mot à dire, me hérisse le poil.