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Activité "à risques" à l'école (Ski alpin)


Macteyss

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Je poste ce message dans cette partie du forum car je souhaiterais avoir des avis de collègues enseignants et de parents.

Je suis instit de CM2 en Savoie. Vous imaginez fort bien que nous profitons de notre situation privilégiée (8 km de la première station de ski) pour faire pratiquer le ski alpin à nos élèves de cycle 3 (C'est une assez grosse école : 2 classes de CE2, 2 de CM1 et 2 de CM2). Cette activité vise en priorité les enfants qui ne vont pas au ski avec leurs parents, soit par manque de moyens financiers, soit parce que plus simplement ceux-ci ne savent pas en faire eux-même (Il y en a plus qu'on ne le croie). L'expérience aidant, nous nous sommes rendu-compte que l'organisation "classique" de l'activité, à savoir une journée par semaine pendant la troisième période, n'était pas franchement satisfaisante. Pour des élèves de niveau débutant, une journée complète, c'est bien trop long. Ils se fatiguent vite, donc peuvent se blesser plus facilement, et, finissent par être dégoûtés du ski. C'est pourquoi nous sommes passés à une organisation par stage : nous emmenons les élèves au ski pendant 6 après-midis à la suite (scolairement parlant, c'est-à-dire, par exemple : lundi/ mardi/ jeudi/ vendredi après-midi, plus lundi et mardi après-midi de la semaine suivante). Avec un recul de plus de dix ans, nous constatons que cela fonctionne bien mieux ainsi et que tous les enfants savent faire du ski quand ils sortent de l'école élémentaire, y compris notre coeur de cible, ceux qui ne skient qu'avec l'école. (Le but n'est pas d'en faire des champions, uniquement qu'ils sachent skier).

Par contre, cette organisation présente un désavantage. Comme les stages sont organisés par niveaux (les CM2 ensembles, puis les CM1 et enfin les CE2), il y a 3 stages à caser entre la rentrée de janvier et les vacances de printemps. Chaque stage mobilise 5 moniteurs de ski, plus des parents accompagnateurs (Chauqe groupe est encadré par au moins deux adultes, dont un moniteur). Enfin, pour éviter les encombrements sur les pistes, ils ne peuvent avoir lieu quand d'autre zones sont en vacances scolaires. Par conséquent, il y a un problème de temps : nous ne pouvons faire les difficiles sur les conditions météo parce qu'on ne peut pas reporter trop de journées.

Cependant, il faut garder à l'esprit que, les enfants ne sont sur les pistes que 2 heures / 2 heures et quart, au maximum. De plus, il ne s'agit pas de "sorties plaisir", auquel cas le beau temps serait indispensable, mais bien de séances d'apprentissage. Enfin, nous prenons l'avis du directeur des pistes de la station avant de monter et, come je l'ai déjà dit, chaque groupe dispose d'un moniteur, parfaitement qualifié et brieffé, qui sait donc sur quelles pistes et dans quelles conditions il peut emmener les élèves. Il est de toute façon bien clair que si, une fois sur les pistes, nous nous rendons compte que la situtation s'est dégradée au point que l'activité ne soit plus possible, nous redescendons à l'école.

Mais, depuis quelques temps, nous constatons un phénomène inquiétant : certains parents refusent de façon de plus en plus virulente que leurs enfants participent à ces sorties si les conditions ne sont pas optimales, c'est-à-dire enneigement maximum, grand ciel bleu et tout ça... Ce sont généralement des parents qui emmènent leurs enfants au ski le week-end, dans le cadre de "sortie plaisirs" et qui ne comprennent pas - ou ne veulent pas comprendre - le but de l'activité dans le cadre scolaire.

Si encore ils se contentaient de refuser que leurs enfants participent à la sortie (Ils viennent cependant à l'école où ils sont normalement accueillis dans une autre classe), ça pourrait passer. Mais, de plus en plus, ils nous prennent à partie, nous repprochant notre "inconscience d'emmener des enfants au ski dans de mauvaises conditions". J'en ai récemment eu un au téléphone et cela s'est plutôt mal placé. En gros, je lui ai signifié qu'en ce qui concerne la sécurité, je préférais m'en remettre à des avis de professionnels plutôt que d'écouter les bruits de sortie d'école. J'ai ajouté que qu'une telle attitude ne finirait par déboucher que sur l'annulation pure et simple de l'activité, voire des autres sorties, parce que cela reflétait un manque de confiance flagrant à notre égard.

Parce que le fond du problème est là : même si nous sommes sûrs de notre organisation, le ski alpin demeure une activité à risques. il y a quelques années, nous avons d'ailleurs déplorés un grave accident survenu à une élève (excellente skieuse au demeurant et alors que les conditions étaient splendides... Comme quoi...). Or, nous avons de plus en plus l'impression que ces parents (une minorité, je vous rassure, mais quand même....) sont, lors de ces journées, à l'affût du moindre incident qui leur permettrait d'affirmer sentencieusement "On l'avait bien dit !". Le moins que l'on puisse dire, c'est que mes collègues et moi-même ne partons pas au ski dans la sérénité...

Au point où nous en sommes, nous envisageons trois solutions possibles :

1) Le coup du mépris : étant donnnée qu'une large majorité de parents nous fait confiance, nous continuons ainsi comme si de rien était. Mais le problème des parents récalcitrants demeure. Comment réagiront-ils en cas d'accident, toujours possible, surtout s'il touche leur progéniture ? (Ah oui ! Ils ne voient aucun inconvénient à l'envoyer au ski quand il fait un temsp superbe).

2) La solution radicale : plus de ski. Mais bon, les premiers à en pâtir seraient les enfants...

3) Ré-expliquer une nouvelle fois notre démarche en début d'année et demander aux parents d'y adhérer - auquel cas ils s'engagent à ce que leur enfant participe à toutes les sorties (sauf raison valables, bien sûr). Soit, pour ceux qui refuseraient, de décréter que leurs enfants ne participeraient pas au stage de ski, ni à la sortie "plaisir" organisée en fin de stage mais qu'ils seraient évidemment accueillis à l'écle ces jours-là dans uen autre classe. L'ennui, c'est que si de plus en plus de parents adoptaient une telle attitude, cette solution ne serait plus possible : on ne pourrait décemment organiser une sortie si trop d'élèvess n'y prennent pas part.

A mes collègues enseignants : Qu'en pensez-vous ? Quele solution aurait votre faveur et pourquoi ?

Aux parents : Quelle attitude adopteriez-vous ? Acceptez-vous que votre enfat participe à des activités comportant un risque inévitable, mais mesuré et maîtrisé ?

Merci.

P.S. : petite méchanceté gratuite mais ô combien jouïssive ! Lundi dernier, lors de la rentrée, le père avec lequel j'avais eu un échange téléphonique assez conglant a amené sa fille à l'école.. avec un bras dans le plâtre. Je n'ai pu m'epêcher de lui demander si elles 'était blessée au ski... Et bien non, elle est tombée chez elle. Seule la décence et le respect à l'égard de cette gamine, qui n'y est pour rien, m'a fait conserver par devers moi le sourire sardonique qui me montait aux lèvres.

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Chez nous (en Ariège) ça se fait par stages, je n'ai pas eu écho de soucis quelconques avec les parents.

Je prendrais la solution 1 si tu vois que les enfants s'éclatent majoritairement sur les pistes même quand il fait mauvais.

J'ai fait pas mal de colos de ski dans les Pyrénées temps où on pouvait y aller sans BE (t'imagines aujourd'hui ! :P ).

J'étais bien plus confiante les jours de mauvais temps parce que les enfants étaient plus prudents.

Les jours de beau temps je devais fliquer à mort parce que les enfants avaient tendance à oublier qu'ils étaient dans un milieu "hostile".

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Je prendrais la solution 1 si tu vois que les enfants s'éclatent majoritairement sur les pistes même quand il fait mauvais.
C'est ce qui semble se dessiner pour l'instant. Au début, suite à une prise de bec assez virulente devant le car, la directrice avait suggérer l'idée d'annuler le stage en cours... et l'activité par la même occasion. Des parents ont protesté, l'assurant de leur soutien. Mais bon, ils suffit de quelques chercheurs d'embrouilles pour gâcher le truc.

Le risque étant inhérent à l'activité, mes collègues et moi ne partons jamais l'esprit vraiment tranquille. Si tu ajoutes à cela l'impression d'être guettés au coin du bois par une bande de vautours accrochés à la branche morte d'un chêne noir... L'envie tend à s'amenuiser de notre côté et je sens bien que tôt ou tard, on devra envisager autre chose...

J'étais bien plus confiante les jours de mauvais temps parce que les enfants étaient plus prudents.

Les jours de beau temps je devais fliquer à mort parce que les enfants avaient tendance à oublier qu'ils étaient dans un milieu "hostile".

Parfaitement d'accord.
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Franchement, ça me révolte . Aucune confiance ! Et quand on ne fait plus rien, ils critiquent encore ...

C'est terrible d'être confrontés à de tels casses-pieds et Rabat-joie !! :ninja:

Vous avez prévu une activité ski , c'est vraiment super pour les enfants. Je suppose que tout est prévu au niveau sécurité , même si bien sur, comme toute activité , il y a des risques : ne sommes nous pas là , justement dans les milieux instables ????

Bref, c'est terrible à dire, mais, oui, franchement, moi, qui prend tout à coeur, je serais comme vous, et j'aurais envie de tout arrêter.

Ces parents enquiquineurs doivent attendre le moindre faux pas pour vous tomber dessus .

Je pense que moi j'appellerai l'ien pour prendre son avis .

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Ouf ! Je viens de lire ton long message mais il y a une information qui mériterait d'être développée : quels sont les objectifs visés par ces stages ? Est-ce que vous avez communiqué clairement sur ce point avec les parents ? En tant que parent, je serais certainement favorable à cette activité si les objectifs me semblent intéressants.

Et en tant que candidate au CRPE, ces infos me seraient utiles pour préparer mon oral EPS.

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Ouf ! Je viens de lire ton long message mais il y a une information qui mériterait d'être développée : quels sont les objectifs visés par ces stages ? Est-ce que vous avez communiqué clairement sur ce point avec les parents ? En tant que parent, je serais certainement favorable à cette activité si les objectifs me semblent intéressants.

Et en tant que candidate au CRPE, ces infos me seraient utiles pour préparer mon oral EPS.

Si tu parles des objectifs "officiels", je vais te citer la Bible ;) :

Adapter ses déplacements à différents environnements dans des milieux ou sur des engins instables de plus en plus diversifiés [...] Activité de glisse : ski.

Plus prosaïquement, l'objectif n'est pas de former des champions de ski (Il y a les clubs pour cela) mais que tous les enfants, en sortant de CM2, aient un niveau minimal (au moins 1ère étoile pour les moins avancés). Et, je vais te faire une confidence : ça marche. Bon nombre de gamins qui ne skient qu'avec l'école, soit 18 demi journées en trois ans (plus 3 journée "sortie plaisir") ont aisément leur 2ème, voire 3ème étoile lors du dernier stage.

En ce qui concerne la communication avec les parents, nous sommes rodés : cela fait plus de 10 ans que ce système est en place, le projet-ski est systématiquement évoqué lors des réunions de début d'années et rappelé avant chaque stage.

L'ennui, c'est que quelques parents sont tout à fait favorables à ce qu'on emmène leurs enfants au ski... mais à leurs conditions et pour faire ce qu'ils veulent. Bref, une attitude consummériste qui consiste à choisir ce qui leur plait. Alors, certes, il ne s'agit que d'une minorité mais qui a tendance à augmenter d'année en année et te plombe l'ambiance.

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J'ai le même type de problème vec la piscine. Nous avons (en stage filé, c'est tombé sur mon jour...) 10 séances de piscine en CE1, et les enfants n'en auront plus par la suite. Toutes les semaines, 4 à 5 enfants n'ont pas leurs affaires : toujours un rhume, une fin de grippe... + un qui ne les a jamais eues (il n'ose pas se déhabiller devant les autres). Les parents prennent ces séances pour de la récréation, et n'envoient leurs enfants que lorsqu'ils le désirent. Et n'étant là qu'une fois par semaine, j'ai du mal à agir!

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Il me semble que pour toutes les activités risquées, il y a des parents qui râlent...et ce, de plus en plus :ninja: . On doit vivre dans une société asceptisée : plus d'activités sportives (on peut se faire mal), plus de cuisine à l'école (on peut attraper des microbes)...Bref, je crois qu'on doit tenir bon face à cela, on a assez de lois qui nous contraignent et qui limitent les prises de risques, on (enseignants et autres parents ravis de ces activités) ne va pas se laisser enquiquiner par 2 ou 3 coincés !

Faire face aux risques, c'est apprendre à être vigilant tout en ayant confiance en soi. Alors pour le ski, je pense que tu dois continuer (et en plus, c'est tellement bien le ski surtout en Savoie :P )

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J'ai le même type de problème vec la piscine. Nous avons (en stage filé, c'est tombé sur mon jour...) 10 séances de piscine en CE1, et les enfants n'en auront plus par la suite. Toutes les semaines, 4 à 5 enfants n'ont pas leurs affaires : toujours un rhume, une fin de grippe... + un qui ne les a jamais eues (il n'ose pas se déhabiller devant les autres). Les parents prennent ces séances pour de la récréation, et n'envoient leurs enfants que lorsqu'ils le désirent. Et n'étant là qu'une fois par semaine, j'ai du mal à agir!

Un truc quand même qui pourrait te faciliter la tâche : l'activité de natation figure en bonne place dans les programmes et, normalement, en allant à la piscine, on ne déborde pas des horaires scolaires. On peut donc la considérer comme obligatoire.

Pour ceux qui oublient régulièrement leurs affaires, il est possible que l'école achète un lot de maillots, bonnets et serviettes. Ainsi, on peut leur prêter et ils n'ont plus de raisons de ne pas pratiquer l'activité.

Pour les raisons médicales douteuses, une petite discussion avec les parents, histoire de montrer qu'on n'est pas dupe, en évocant un signalement éventuel à l'IA (L'activité étant obligatoire). Cela peut avoir un effet dissuasif.

Mais bon, il est clair qu'il y en aura toujours pour y couper. Comme ça ne remet pas en cause la pratique de la natation dans l'école... tant pis pour eux.

@Prune2007> Sur le fond, je suis d'accord avec toi. Mais cela devient de plus en plus lourd. Notamment parce qu'on se sait attendu au tournant. J'évoquais dans mon premier message un accident qui avait eu lieu au cours d'un stage de ski il y a deux ans. Les conditions météo étaient idéales, l'élève victime une très bonne skieuse, la piste adaptée au niveau du groupe, avec un encadrement adéquat (1 moniteur et 2 parents agrées accompagnateurs pour 10 enfants). La première réaction des parents de l'enfant a été de porter plainte parce qu'ils, je les cite "ne pouvaient admettre qu'il y ait un accident". Alors, certes, celle-ci a été classée sans suite étant donné que nous étions largement dans les clous, mais inutile de dire que cela nous a nettement refroidi, instits, moniteurs et parents accompagnateurs compris.

pour ma part, je fais mon boulot d'instit avec toute la conscience professionnelle qu'il mérite, mais je refuse absolument de sacrifier ma tranquillité d'esprit pour une activité qui n'est pas obligatoire.

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La première réaction des parents de l'enfant a été de porter plainte

Je comprends tout à fait que cela vous ait tous refroidis. Quand j'étais anim' Bafa, une gamine s'est cassé le bras lors d'une balade à poney et même si tout était légal, on se sent quand même responsable malgré tout... Mais ouf, la maman n'avait pas porté plainte !

mais je refuse absolument de sacrifier ma tranquillité d'esprit pour une activité qui n'est pas obligatoire.

Là, c'est à toi de voir. Chaque enseignant ou PE doit faire son choix, mais c'est tellement dommage de nous priver (les enfants et nous aussi !) de toutes ces activités, comme les classes-découvertes aussi... :cry: Et comme tu le disais, les accidents arrivent aussi dans la cour de l'école et certains parents portent plainte : on va finir par supprimer les récréations :P

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