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Un enseignant a-t-il le droit de dire ouvertement à un enfant


florianna

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Bonsoir,

Désolé de ne pas être revenue plus vite.

Entre les enfants, la compta de mon mari, la gestion des problèmes patrimoniaux suite au décès accidentel de mes parents, j'ai du mal à sortir un peu de tout cela.

Je n'ai toujours pas rencontrer l'instituteur pour faire le point sur la situation actuelle.

En revanche, j'ai rencontré la directrice avec qui nous avons eu un échange sur ce sujet.

Elle me confirme bien qu'il y a des problèmes relationnels entre ma fille et son maître. La directrice semble s'être aperçue qu'il n'a d'yeux que pour les "grosses têtes" ou les "meilleurs éléments" dont ma fille n'a pas la chance de faire partie.

Ma fille a 9 ans et demi. Elle a eu quatre entretiens avec la psychologue scolaire qui a avoué que ma fille avait la maturité d'une adolescente responsable, bien lucide et plutôt très consciente de ce qu'elle vit puisqu'elle a été en mesure de mettre en mots son ressenti.

Ma fille ne demande pas à être aimée de qui que ce soit. Elle est aimée de sa fille et c'est ce qui compte le plus pour elle. En revanche, elle n'accepte pas de servir de tête de turc à place de ceux qui font des bétises justes pour qu'elle se fasse constamment punir ou enguirlander, sanctionner par le maître. L

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Oups le message est parti trop vite....

Quelqu'un me dit "Personne n'a, nulle part, à faire confiance à ma fille".

S'il n'y a pas relation de confiance entre un instit et un enfant, comment l'enfant peut-il accepter de recevoir le discours d'un enseignant en toute confiance ? Avec un tel propos, je comprends mieux pourquoi ma fille n'a plus confiance en aucun enseignant désormais....

A mon sens, il ne peut y avoir apprentissage sans relation de confiance... Cela me semble évident

Je ne sais pas si vous mesurez l'ampleur de votre propos. Mais, c'est plutôt dévastateur comme propos. Je comprends mieux pourquoi la relation enseignant-parent se dégrade dans le contexte actuel.

Avec un tel propos, la crédibilité des enseignants est plutôt remise en cause.....

Ce qui explique la "crise de confiance" actuelle et des frustrations de part et d'autre aussi bien chez les parents que chez les enseignants. Il serait peut-être temps de se poser les vraies questions et d'y apporter de vraies réponses.

Depuis le changement de directeeur, nous avions senti une dégradation de l'ambiance en général et une dégradation des relations parents-enseignants-enfants. Aujourd'hui, plus que jamais cela se confirme.

Dans la mesure où nous ne sentons pas de part et d'autre une véritable volonté d'affronter le problème, nous avons solutionné la chose tout simplement en changeant d'école.

Bien qu'au départ, quand nous sommes arrivés dans cette école, nous nous sentions bien. Nous sentions une cohésion, un équilibre dans l'équipe pédagogique. Les anciens instits sont partis, l'ancienne directrice est décédée. L'école et l'état d'esprit ont trop changé. Nous n'avons probablement pas su nous adapter à cette évolution car nous sommes restées à des valeurs plus humaines et bien moins hypocrites. Nous avons choisi de quitter cette école.

Voilà les dernières nouvelles.

Ceci étant dit, je n'irai pas faire d'histoires auprès de l'inspection académique. Je laisse le soin à des parents plus excédés et plus procéduriers que moi de le faire. Je ne demande pas à un enseignant d'aimer ma fille. Mais, j'ai du mal à envisager la possibilité d'envisager le moindre apprentissages sans une relation de confiance entre au moins l'enseignant et l'élève.

Je demande simplement que l'enseignant se garde de ce genre de commentaire. Qu'il apprécie ou pas ma fille, qu'il n'ait confiance ou pas, il n'a pas à démolir une enfant de cette manière. C'est tout ce que je demande.

Florianna, un peu déçue de devoir quitter l'école sur une note un peu négative. Mais ainsi va la vie.

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Sans vouloir en rajouter encore, la "crise de confiance" dont vous parlez, entre enseignants et parents vient plutôt, à mon humble avis, d'un manque de confiance des parents envers les enseignants. Et je note dans vos propos que vous n'aimez pas l'enseignant de votre fille. Je me permets de relever ce terme exact parce que c'est justement ce que vous reprochez au maître de votre enfant qui, à mon sens, n'a pas à aimer votre enfant, soit dit en passant. Vous n'avez pas non plus à l'aimer mais "simplement" à le respecter et à lui faire, par principe, confiance. Bien entendu il ne s'agit pas d'être aveugle et de tout accepter mais pour peu que votre enfant ait senti vos doutes envers son maître et c'est terminé! Un élève DOIT sentir que ses parents le confient en toute confiance à une personne qui va lui apporter quelque chose. S'il sent que ses parents doutent des capacités, de l'honnêteté ou du sens de l'équité du maître, il aura à son tour les mêmes doutes et là, oui, le contrat nécessaire et tacite entre l'élève et le maître est corrompu et les apprentissages beaucoup moins faciles.

Très franchement, vous n'avez pas la moindre idée de la difficulté de notre métier aujourd'hui, du public auquel nous sommes confrontés, avec ses handicaps, ses troubles, ses histoires familiales plus ou moins lourdes et je pense qu'à tout le moins le maître de votre fille doit être agacé d'être interpellé parce que votre fille ne se sent pas "aimée". Il a d'autres choses à gérer, croyez-moi. Et s'il a le sentiment de ne pas pouvoir lui faire confiance c'est très certainement que celle-ci l'a déçu dans ce domaine d'une façon ou d'une autre. Et oui, moi aussi je dis cela très souvent à mes élèves et ils savent que perdre ma confiance c'est quelque chose de grave et très difficile à regagner. C'est important, je pense, dans la construction des relations inter-individuelles.

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Dommage que cela termine comme ça... C'est bien dommage de quitter l'école là-dessus. Je réitère néanmoins mon conseil: rencontre quand même l'enseignant, peut-être sous prétexte de récupérer le matériel... D'autant que les dires de la directrice me paraissent plutôt flous.

Cécilel: je comprends tes arguments, mais il ne faut pas oublier de ménager la sensibilité de nos élèves. Dans nos classes, on a des élèves sur lesquels tout glisse et d'autres qu'un froncement de sourcil traumatise. Nous nous devons d'être vigilants là-dessus parce que ce que nous disons, l'image que nous renvoyons aux élèves ça peut les marquer à vie! (j'en parle en connaissance de cause, j'en ai moi-même fait les frais :cry: ).

Florianna: Tu vois les choses du côté parent, ce qui est normal, tu protèges ton enfant.

Bon, c'est sûr qu'il ne me viendrait pas à l'esprit de dire à un élève "je ne te fais pas confiance" mais il n'empêche que, pour moi, la confiance, ça se gagne, ça se mérite. (D'autant plus que ma responsabilité est engagée, et j'estime que c'est une façon de les protéger, parce que si j'accordais ma confiance à tout va........ :cry: :glare: ).

Je n'accorde jamais ma confiance d'emblée à mes élèves même si je me garde bien de le leur dire.

Je ne suis pas d'accord avec toi et avec Cecilel sur les raisons de la dégradation des relations parents-enseignants.

Il y a des torts de chaque côté.

Plus les enseignants se sentent persécutés, plus ils se renferment sur eux-mêmes, plus les parents les critiquent, plus les enseignants se sentent persécutés...etc..

Bref, tu l'as compris: c'est un cercle vicieux...

Parce que certains enseignants sont de vrais incompétents, les parents sont devenus méfiants....

Parce que certains parents se mettent à harceler les enseignants, les enseignants se montrent de plus en plus en distants avec les parents, qui, eux, se disent que si l'enseignant agit ainsi, c'est qu'il a sûrement quelque chose à cacher, donc il est probablement incompétent, donc ils deviennent méfiants...

Dans l'une de mes anciennes écoles, les parents s'étaient mis à nous espionner, à noter à quelle heure nous arrivions et que nous partions de l'école, qui était dans la cour de récré ou pas, qui était absent et ont tout rapporté en très haut lieu.

Notre réaction: puisqu'on nous traite de cette façon, et qu'on nous traite comme des gamins, et bien nous tournerons au strict minimum côté projets et que nous aurions le moins de contact possible avec les parents. Du coup, on leur a sûrement donné encore plus de blé à moudre. Et l'année d'après, on a commencé à déserter l'école...

L'ambiance d'une école est très instable: il suffit d'un changement infime pour que les relations péniblement construites soient à rebâtir.

Il ne me reste plus qu'à te souhaiter à toi et à ta puce que vous retrouviez un peu de sérénité dans votre nouvelle école... :smile:

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Je n'apporte sûrment rien au débat mais je comprends juste Florianna a qui on dit "la confiance d'un enseignant envers un enfant se gagne" et d'un autre côté on lui dit "ce n'est pas normal que tu ne fasses pas confiance à l'enseignant de ta fille".

Je n'ai certes pas encore beaucoup d'expérience mais pour moi evidemment que la confiance se gagne dans les deux sens, un enseignant doit également gagner la confiance des élèves et des parents en montrant une certaine qualité dans son travail, une certaine constance dans ses réactions vis à vis des élèves, il se doit d'être juste dans ses décisions. Là visiblement c'est admis (même par la directrice) qu'il y a une sorte de favoritisme envers certains élèves pour moi c'est une raison suffisante pour ne plus faire confiance à l'enseignant.

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Aspect de l'impact sur la famille ou l'enfant mis à part dans cette situation,

ce qui m'interpelle dans cette histoire c'est l'attitude de la directrice, qui laisse apparaître à des parents angoissés ou furieux, (je ne sais pas trop, en tous les cas indignés), qu'un enseignant n'est pas vraiment valable, fait du favoritisme et autre charmant cassage dans le dos gratuit.

J'imagine d'abord les parents inquiets, ressortir de l'entretien encore plus remontés ou inquiets, en tous les cas rien n'a été fait pour les apaiser, s'engager à assainir la situation, et déjà c'est pas très sympa pour eux de la part de la dirlo...

Secundo, j'imagine l'enseignant qui va apprendre ce charmant dialogue tôt ou tard, sans avoir eu un droit de réponse auprès des parents et qui de toute façon ne pourra jamais réparer le mal qui lui a été fait...

Cette directrice, elle n'entretiendrait pas une certaine animosité envers l'enseignant, et ne ferait pas passer un point de vue personnel avant une attitude professionnelle, pour de dédouaner, elle, et se protéger, au détriment des collègues?

Imaginez, vous parents qui vous plaignez de lui, qu'au boulot on vous monte une réputation de branleur en deux-deux, que vous n'avez aucun moyen de vous justifier une fois le mal fait, quel effet cela vosu ferait -il et quelle serait votre réaction?

Non que je veuille à tout prix défendre une brebis galeuse, il y en a partout, et dans l'éducation comme ailleurs. MAis quand même, l'ambiance de l'école que vous décrivez me paraît assez "glissante", et sachant ce métier vraiment difficile par moment, et les enseignants si vite attaqués pour des riens et donc forcément toujours un peu sur leurs gardes, je trouve que cette école n'est pas vraiment l'endroit exact d'une équipe soudée et cohérente. Le travail des profs et l'épanouissement des enfants s'en ressentent peut-être? D'où peut-être ce ressenti amer au delà du prof que vous en avez...

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Petit HS : Tasdeplumes, c'est pas cool d'avoir mis le même avatar que moi :devil: Y'a pas que les autruches qui ont des plumes !! T'as pas un avatar de poulet, de canard ou de moineau ? Allez, un petit effort :wink:

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Bonjour

Je suis plutôt estomaquée par ce qui s'est passé entre ma fille et son enseignant.

Comment un enseignant peut-il se permettre de dire à un enfant "je ne t'aime pas et je n'ai pas confiance en toi" ? Même s'il le pense, doit-il le faire sentir par ses comportements, le dire ouvertement ? A-t-il le droit d'afficher ouvertement ses préférences pour les bons élèves et négliger les autres ?

...

Bonjour

d'accord avec vous pour ne pas afficher ses préférences

par contre j'ai déjà dit à un élève que je n'avais plus confiance en lui après de multiples mensonges et aussi que je ne suis pas là pour vous aimer mais pour vous faire travailler, vos parents sont là pour ça et ça n'empêche pas de bien s'entendre

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