edmonde Posté(e) 3 juillet 2009 Posté(e) 3 juillet 2009 Il m'arrive souvent, lorsque j'essaie d'intervenir sur les sujets du fil "école maternelle que l'on m'informe que ce que je propose est "trop dur" pour des enfants de moins de six ans. Pourtant il me semble ne proposer que des activités simples, à la portée des capacités intellectuelles et psychomotrices de jeunes enfants. En revanche, lorsque mes cheveux se dressent sur ma tête devant la complexité de certains "projets" destinés à des classes de maternelle, personne n'a l'air de trouver cela bien "trop dur" pour des enfants qui n'ont encore du monde ou des relations humaines qu'une vue très parcellaire, teintée d'une bonne dose d'immaturité, bien excusable chez des moins de six ans. Alors qui peut m'expliquer ? Pourquoi est-ce "trop dur" de jouer avec les Alphas, de s'entraîner chaque jour à reproduire de courts modèles d'écriture après en avoir longuement travaillé les gestes, de colorier "avec les bonnes couleurs", d'apprendre petit à petit à jouer avec les quantités, de faire des leçons de choses à partir d'objets du quotidien, d'apprendre à parler tous ensemble alors qu'il n'est pas "trop dur" de "travailler sur" les cinq continents ou sur le thème de la presse ou d'établir des comparaisons entre les différentes versions d'un même conte ? En quoi passer une longue période à travailler sur un abécédaire dont on ne se servira jamais est "motivant" alors que découvrir chaque semaine une nouvelle lettre que l'on apprendra à lire, à écrire, à associer aux autres pour déchiffrer petit à petit des syllabes puis des mots est forcément "primarisant" (ce qui n'a pas l'air d'être un compliment) ? En quoi se retrouver confronté dès trois ans à une file numérique jusqu'à 30 est moins perturbant pour un enfant que de pouvoir vers cinq ans et demi compter avec du matériel de petites opérations ? Pourquoi la première situation où l'enfant est confronté sans explications préalables (et pour cause, comment expliquer à un tout-petit notre numération décimale) à ce que l'humanité a mis des milliers d'années à découvrir est considéré comme "ouvert et constructif" alors que la deuxième qui se base sur ce que font tous les enfants intuitivement dans la cour de récréation ou dans les coins jeux de la classe dès lors qu'ils jouent à deux ou trois pour se partager le matériel, se constituer un "trésor", s'échanger des images ou des jouets, est au contraire considéré comme "mécaniste et passéiste" ? Tout ceci me semble tellement aberrant que je lirai avec beaucoup d'attention toutes les interventions...
Julieee Posté(e) 3 juillet 2009 Posté(e) 3 juillet 2009 Il m'arrive souvent, lorsque j'essaie d'intervenir sur les sujets du fil "école maternelle que l'on m'informe que ce que je propose est "trop dur" pour des enfants de moins de six ans.Pourtant il me semble ne proposer que des activités simples, à la portée des capacités intellectuelles et psychomotrices de jeunes enfants. En revanche, lorsque mes cheveux se dressent sur ma tête devant la complexité de certains "projets" destinés à des classes de maternelle, personne n'a l'air de trouver cela bien "trop dur" pour des enfants qui n'ont encore du monde ou des relations humaines qu'une vue très parcellaire, teintée d'une bonne dose d'immaturité, bien excusable chez des moins de six ans. Alors qui peut m'expliquer ? Pourquoi est-ce "trop dur" de jouer avec les Alphas, de s'entraîner chaque jour à reproduire de courts modèles d'écriture après en avoir longuement travaillé les gestes, de colorier "avec les bonnes couleurs", d'apprendre petit à petit à jouer avec les quantités, de faire des leçons de choses à partir d'objets du quotidien, d'apprendre à parler tous ensemble alors qu'il n'est pas "trop dur" de "travailler sur" les cinq continents ou sur le thème de la presse ou d'établir des comparaisons entre les différentes versions d'un même conte ? En quoi passer une longue période à travailler sur un abécédaire dont on ne se servira jamais est "motivant" alors que découvrir chaque semaine une nouvelle lettre que l'on apprendra à lire, à écrire, à associer aux autres pour déchiffrer petit à petit des syllabes puis des mots est forcément "primarisant" (ce qui n'a pas l'air d'être un compliment) ? En quoi se retrouver confronté dès trois ans à une file numérique jusqu'à 30 est moins perturbant pour un enfant que de pouvoir vers cinq ans et demi compter avec du matériel de petites opérations ? Pourquoi la première situation où l'enfant est confronté sans explications préalables (et pour cause, comment expliquer à un tout-petit notre numération décimale) à ce que l'humanité a mis des milliers d'années à découvrir est considéré comme "ouvert et constructif" alors que la deuxième qui se base sur ce que font tous les enfants intuitivement dans la cour de récréation ou dans les coins jeux de la classe dès lors qu'ils jouent à deux ou trois pour se partager le matériel, se constituer un "trésor", s'échanger des images ou des jouets, est au contraire considéré comme "mécaniste et passéiste" ? Tout ceci me semble tellement aberrant que je lirai avec beaucoup d'attention toutes les interventions... J'attends de savoir aussi ! Les maîtresses (et maîtres bien sûr ) de maternelle ne passent pas par ce sujet pour nous expliquer ? ou bien seraient-ils tous d'accord avec toi mais on les obligerait à l'insu de leur plein gré...
delphine59 Posté(e) 3 juillet 2009 Posté(e) 3 juillet 2009 c'est "p'tet" qu'ils sont en vacances de leur plein gré
del20160722 Posté(e) 3 juillet 2009 Posté(e) 3 juillet 2009 Alors qui peut m'expliquer ? Pourquoi est-ce "trop dur" de jouer avec les Alphas, de s'entraîner chaque jour à reproduire de courts modèles d'écriture après en avoir longuement travaillé les gestes, de colorier "avec les bonnes couleurs", d'apprendre petit à petit à jouer avec les quantités, de faire des leçons de choses à partir d'objets du quotidien, d'apprendre à parler tous ensemble alors qu'il n'est pas "trop dur" de "travailler sur" les cinq continents ou sur le thème de la presse ou d'établir des comparaisons entre les différentes versions d'un même conte ? En quoi passer une longue période à travailler sur un abécédaire dont on ne se servira jamais est "motivant" alors que découvrir chaque semaine une nouvelle lettre que l'on apprendra à lire, à écrire, à associer aux autres pour déchiffrer petit à petit des syllabes puis des mots est forcément "primarisant" (ce qui n'a pas l'air d'être un compliment) ? En quoi se retrouver confronté dès trois ans à une file numérique jusqu'à 30 est moins perturbant pour un enfant que de pouvoir vers cinq ans et demi compter avec du matériel de petites opérations ? Pourquoi la première situation où l'enfant est confronté sans explications préalables (et pour cause, comment expliquer à un tout-petit notre numération décimale) à ce que l'humanité a mis des milliers d'années à découvrir est considéré comme "ouvert et constructif" alors que la deuxième qui se base sur ce que font tous les enfants intuitivement dans la cour de récréation ou dans les coins jeux de la classe dès lors qu'ils jouent à deux ou trois pour se partager le matériel, se constituer un "trésor", s'échanger des images ou des jouets, est au contraire considéré comme "mécaniste et passéiste" ? Tout ceci me semble tellement aberrant que je lirai avec beaucoup d'attention toutes les interventions... Je n'ai pas lu les posts en question mais j'ai l'impression que ce que l'on t'a probablement reproché c'est faire de la grande section qui ressemble à un cp...si tu es PE tu as bien dû constater par toi même en écoutant les profs ce n'est pas à la mode et les formateurs voient cela d'un très mauvais oeil car beaucoup de personnes tiennent à ce que la maternelle reste la maternelle, avec ses jeux, la non systématisation de l'évaluation etc... à l' iufm on nous apprend que les apprentissages doivent passer par le jeu, que la systématisation c'est ennuyeux, qu'il faut travailler par projets (et non pas par thèmes) pour attirer l'attention des enfants et rendre les apprentissages ludiques, pas systématiques ni contraignants pour que les élèves oient contents de venir à l'école. Perso je n'applique pas toujours (loin de là) ce qu'on m'a enseigné à l'iufm, j'ai fait le tri une fois sur le terrain. Mais pourrais tu mettre des liens vers ce que tu as proposé dans les différents posts dont tu parles? Parce que là sans rien voir c'est un peu difficile de s'exprimer
del20160722 Posté(e) 4 juillet 2009 Posté(e) 4 juillet 2009 à l' iufm on nous apprend que les apprentissages doivent passer par le jeu, que la systématisation c'est ennuyeux, qu'il faut travailler par projets (et non pas par thèmes) pour attirer l'attention des enfants et rendre les apprentissages ludiques, pas systématiques ni contraignants pour que les élèves oient contents de venir à l'école. Je ne travaille pas par projet. Mes enseignements sont systématiques, contraignants, et pas toujours ludique. Pourtant mes élèves sont contents de venir à l'école et fiers de ce qu'ils y apprennent. je n'ai pas besoin "d'attirer leur attention" par des projet pharaonique car leur attention je l'ai car apprendre à lire, à écrire, à compter... ça les interesse. C'est bien pour ça que je dis que je n'applique pas tout ce qu'on nous raconte à l'iufm. Moi aussi je les contrains, moi non plus je ne travaille pas vraiment par projets , plutôt par thèmes même si on nous dit qu'il ne faut pas. J'essaie de rendre les choses ludiques et pas trop rébarbatives ( mais bon je suis avec des PS-MS, je ne fais pas de GS) même en MS on passe par des activités pas toujours très plaisantes et qui demandent beaucoup de rigueur mais les enfants apprécient tout autant, c'est vrai. Surtout quand ils en ont compris l'utilité pour eux. De toutes façons pour certains apprentissages on est bien obligé de rentrer dans la répétition pour les amener à assimiler les notions.
del20160722 Posté(e) 4 juillet 2009 Posté(e) 4 juillet 2009 Bah si ça se passe bien avec tes élèves, que tu constates qu'ils progressent bien et qu'ils sont intéressés ne change rien C'est très bien comme ça Je crois que je ne fais pas partie des ces personnes qui évaluent des compétences trop complexes pour des enfants de mater donc je ne peux pas faire avancer ta réflexion, désolée... Moi j'en suis à des choses très basiques vu que je suis en zep 4 ( éval' sur les couleurs, les formes, la capacité à copier des mots, connaître du lexique de base sur des thèmes proches d'eux, construire une phrase sujet verbe complément, etc etc...) Je ne me reconnais pas dans tes détracteurs Bonne continuation
pyllou Posté(e) 4 juillet 2009 Posté(e) 4 juillet 2009 Akwabon, ce que je trouve trop dur, c'est de voir le niveau de tes élèves... Argh! Trop dur!
tartinette Posté(e) 4 juillet 2009 Posté(e) 4 juillet 2009 Longtemps que je n'étais pas intervenue sur un post hormis "entre vous", mais là , un coup de blues d'Akwabon , il faut que j'intervienne ! : Akwabon, une bonne pédagogie est pour moi : - celle qui donne envie d'apprendre et de progresser aux élèves - celle qui transmet le savoir, le savoir-faire et le savoir-être (oui, j'ose le gros mot IUFM !) - celle qui permet que tout cela se déroule dans la joie, la sérénité et le bonheur de venir à l'école, surtout en maternelle ! Il me semble (je dirais même plus, je suis sûre) que ta pédagogie répond complètement à ces trois critères. Donc, tout le reste, les critiques, les accusations de "primairisation", de "mini-Cp", les "c'est trop dur" ...pfff ... A ta place, je ne chercherais même pas à savoir ce qui les dérange ...Cependant, cette façon de se remettre en question, malgré ta "réussite" indéniable dans ta profession t'honore. Je n'aurai qu'un dernier mot : "chapeau bas" ! et
del20160722 Posté(e) 4 juillet 2009 Posté(e) 4 juillet 2009 moui je suis d'accord avec tartinette, tu écris mieux que moi ce que je voulais exprimer
Mogwli Posté(e) 4 juillet 2009 Posté(e) 4 juillet 2009 Ben moi, parmi les trucs que je trouve vraiment "trop durs" pour des maternelles, il y en a trois en particulier qui me laissent : - obliger ces petits à "écrire" une longue phrase truffée de graphèmes complexes, alors qu'ils ne sont pas capables de la lire ; - leur préparer une entrée en CP très déstabilisante (pour ne pas dire violente) en leur faisant croire que lire, c'est connaître par coeur le texte de l'album qu'ils doivent lire ; - leur faire subir une évalutionnite aiguë au terme de laquelle certains enfants (et leurs parents) construisent une image dévalorisée d'eux-mêmes et une angoisse de l'échec carabinée face à tout apprentissage nouveau, alors qu'ils sont le plus souvent en mesure de réussir leur CP sans aucun souci. Heureusement, certains collègues de GS prennent leurs distances par rapport à certaines "instructions" officielles, et permettent à leurs élèves d'arriver au CP en étant tout à la fois conscients de l'application dont il leur faudra faire preuve et confiants dans leurs aptitudes de petits humains dès lors qu'ils sont prêts à travailler, tout ça dans l'enthousiasme et avec le sourire ! Le plus terrible dans cette histoire, c'est que l'immense majorité des collègues de maternelle font leur métier avec conscience et le souci de faire au mieux pour leurs élèves... et qu'il suffirait d'avoir enfin des IO et une formation professionnelle qui tiennent la route pour que notre belle maternelle française retrouve tout son éclat et que ses petits élèves soient les plus heureux de monde !
giga Posté(e) 4 juillet 2009 Posté(e) 4 juillet 2009 Volubilys et Sapotille, Akwabon,Il me semble que vous avez toutes trois des classes multiples ... Pour avoir eu pendant 14 ans une Classe Unique, avec des enfants de la PS au CM2, et avec un gros effectif (entre 25 et 28 selon les années) et par la suite une année des PS seuls puis depuis 3 ans des PS/MS ... je peux vous dire que le fait que vos GS déchiffrent ne m'épate pas Les "miens" aussi "lisaient" à cette époque de l'année ... rien d'exceptionnel à cela :depuis la PS, ils baignaient littéralement dans la lecture et le "scolaire" : lecture, écriture ... les "grands" étaient leurs modèles, ils étaient accrochés en permanence au bord des CP ... se dépêchaient de faire leur programme, puis mine de rien venaient pousser leur chaise et s'installer pour suivre la leçon de lecture, ou de math ... tout entrait en eux et rien ne se perdait Ils profitaient de tout ! Ils étaient tellement avides de "devenir des grands" Quand je me suis retrouvée en PS pure, j'ai eu beaucoup de mal : j'avais l'impression que la classe se trainait ! Chaque apprentissage prenait des heures ... C'est pour cela, que depuis 3 ans, j'insiste auprès de mes collègues pour avoir un cours double, je retrouve un peu de cette dynamique ! Tout cela pour vous dire, que OUI vous avez de bons résultats, vous avez réfléchi et adapté vos méthodes, vous avez de bons résultats ... mais cela n'est pas comparable ni transposables à une classe "pure" où la motivation et la compétition (dans le bon sens) sont "moindres" et où la classe est plus lourde" ... Je remets là, une réponse faite il y a quelques temps déja ... Pas sure d'apporter une réponse complète à ta question mais peut-être un début ... Pour ce qui est des projets ... je leur préfère les thèmes (il y a 17 ans, à l'IUFM, c'était encore "à la mode", j'y suis restée !). Le projet me parait difficile à mettre en place ... et vire toujours au thème chez moi Et j'ai proposé cette année à mes élèves en fil rouge un travail de découverte du monde qui a été très porteur ... Je me cite une fois encore :
giga Posté(e) 4 juillet 2009 Posté(e) 4 juillet 2009 En début d'année, j'ai passé 3 semaines sur le thème de la rentrée avec les albums "Dans la cour, Non, non et non, Calinours ..."Puis j'ai enchainé avec l'arrivée de notre mascotte (Biscotte la souris) : 2 semaines avec un réseau d'albums sur les souris ... et j'ai terminé en lisant " Roméo et Juliette" ... le lendemain Biscotte avait très envie de partir voir des éléphants en Afrique D'Afrique (où elle est restée une semaine), elle nous a envoyé des photos : avec des enfants, avec un crocodile, sur le dos d'un éléphant ... Quand elle est rentrée, elle nous a ramené des albums sur l'Afrique, un masque, un boubou, un instrumnt de musique et ... des animaux en plastique !! Début décembre, elle a reçu une lettre du Père Noël lui demandant de l'aide car il était enrhumé ... elle est donc partie au Pôle Nord ... En février, la Chine ... Nous avons fait un break en mars avec 3 semaines sur le Cirque (car Stage avec intervenants) ... et en mai Biscotte est partie en Australie ... J'avais choisi ce projet car je voulais le lier avec les Arts Plas (Projet d'école sur le Graphisme et les Arts) et avec la Musique (intervenante) ... et cela a été super porteur dans ces 2 disciplines ! A chaque nouveau pays, nous avons lu beaucoup d'albums en relation ... Au final : mes PS connaissent les mots Africain, chinois, esquimaux, aborigènes, savent qui est qui en voyant des photos et où il vit, le nom des animaux vivant dans ces pays (et savent dire qui vit où), le nom des habitations : case, igloo, pagode (c'est comme une église ou une mosquée) , savane, banquise, désert, didgeridoo, boomerang ... Je n'ai pas du tout travaillé sur une carte (on a juste dit que Biscotte partait en avion car c'était très loin, après la mer) ... Les enfants ont adoré ... et moi aussi ! J'aimerai savoir, si tu trouves ce que j'ai fait trop ambitieux ?
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