JulieMarmotte Posté(e) 3 novembre 2009 Posté(e) 3 novembre 2009 Moi, je suis une gentille maîtresse (enfin, j'essaye), mais une très méchante maman qui ne supporte pas les fautes d'orthographe de ses enfants. A l'école, je suis politiquement correcte, j'appelle ça des erreurs, je bosse dessus... mais à la maison, je me fâche, je crie, je fais recopier, j'exige que ça soit nickel. Evidemment, ils sont plus grands, mais je fais ça en gros depuis qu'ils ont 8 ans, et c'est terrible. Je pense que c'est parce que c'est les miens, les fautes d'orthographe qu'ils font me vexent personnellement. Du coup, j'ai eu peur d'être hyper castratrice, et de les dégoûter à vie de l'écriture. (...) Bref, je pense qu'aucune maman, aussi vilaine soit-elle à enquiquiner ses enfants et à brider leur créativité avec ces histoires d'orthographe, n'arrivera à empêcher d'écrire un enfant qui en a si manifestement envie ! Penses-tu sincèrement que le fait que tu aies deux enfants sur trois qui aient une excellente orthographe et la troisième qui aime malgré tout écrire est le fait "du Saint-Esprit" ? Il faut arrêter de niveler par le bas et de penser que la simple exigeance est de la torture, que les enfants ont des difficultés par "la faute à pas de chance". Ce qui est dommage, c'est que même les enseignants qui sont des parents exigeants par ailleurs, deviennent "politiquement corrects" lorsqu'ils sont avec leurs élèves. Est-ce parce qu'il est devenu beaucoup plus confortable, depuis une dizaine d'années, de "laisser pisser" plutôt que de se mettre parents, collègues et administration à dos parce qu'on est ambitieux pour ses élèves ? D'accord sauf que des remarques de ce style, si on ets un tant soit peu fragile font hyper mal Ma mère , vu que j'étais excellente en classe ne supportait pas que je fasse une seule faute d'ortho, ne supportait pas que j'ai une seule note bonne (au lieu de très bonne ou excellente) et au lieu de me complimenter elle passait son temps à me dire que j'aurai pu faire mieux, que franchement, j'aurai pu me relier une 5ème fois pour voir cette faute ... Bref, si le sremarques sont faites sans aucun compliment, sans aucune gentillesse, ok, son ortho sera certainement super, mais on ne sait pas quel dégât cela peut causer ! J'ai mis très longtemps à comprendre que ma mère fonctionnait comme cela mais qu'elle m'aimait quand même ! Je ne vois pas pourquoi il faudrait être violent dans ses remarques pour faire progresser ses enfants. Bon, je suis sans doute très mal placée, ayant des enfants très prometteurs scolairement (et plus encore en orthographe), et ayant subi les foudres d'un père qui râlait quand je n'avais pas 20 en maths (il pouvait râler pour un 19 ... ce qui m'a dégoûté des études scientifiques, alors que j'adorais les maths et les sciences - Vudici : tu es une veinarde ! Après avoir ramené un 21,5 / 20, j'ai eu régulièrement droit à : "20 ? Et pourquoi pas 21 ?"). Je ne me vois pas m'énerver sur mes enfants pour quelques fautes d'orthographe. Les taquiner sur une faute "plus grosse qu'eux", oui, mais s'énerver systématiquement à chaque faute, à quoi ça sert ? Ils ont bien intégré que l'orthographe est importante, et qu'il faut s'efforcer de ne pas faire d'erreurs en la matière (même le tout petit commence à me demander quand il a un doute du genre en/an, au/eau et commence à penser aux s du pluriel, bref : à avoir une conscience orthographique). Je préfère les féliciter de ces questions qu'ils se posent et leur donner les réponses, pour ma part. En classe, avec mes collégiens, je pratique la dictée, mais surtout la réflexion orthographique. Avec mes 4è, en ce moment, c'est une phrase par jour ; ils adorent : c'est vite fait, ça permet d'apprendre, de revoir, d'appliquer les réflexes de la pensée orthographique (tout en faisant de la grammaire et du vocabulaire). Je pense appliquer aux 6è après la prochaine dictée. J'aimerais qu'ils intègrent tous une "check-list" des points à vérifier et des réflexes de résolution (accords en tous genres, homophones, consonnes finales et familles de mots ...). Je n'enseigne pas en primaire, mais il me semble que ce qu'il faut, c'est instaurer dès le début cette conscience orthographique, dès que l'occasion s'en présente (par exemple : "il y en a plusieurs, donc on met un -s ...", "on peut dire grande donc à la fin de grand il y a un -d ..."). Et apprendre les mots outils très tôt, mille fois oui. J'en ai assez de voir des 6è écrire "ainssi", "alor", "desus" et "desous" ... Au fait, Rikki, bravo à ta fille ! Et pour les parents, aucun ne m'a jamais reproché de faire des dictées (certains m'ont en revanche reproché de ne pas en faire assez, mais avec le peu d'heures dont nous disposons et le programme à avaler, hein ...). En revanche, ils ont du mal avec les dictées dialoguées, dont je dois expliquer l'utilité à chaque rentrée ...
Goëllette Posté(e) 3 novembre 2009 Posté(e) 3 novembre 2009 Je n'ai pas dit qu'il fallait se fâcher pour corriger les erreurs d'orthographe ou de langage de ses enfants... Simplement que cela fait aussi partie du rôle d'éducateur des parents que de s'attacher à parler un langage correct devant ses enfants, et à les reprendre (gentiment, poliment) lorsqu'ils font une erreur de Français à l'oral ou d'orthographe à l'écrit dans la vie de tous les jours. Je n'ai pas été un enfant martyr et pourtant, c'est ce que faisaient systématiquement mes parents. Je n'ai aucun souvenir de traumatisme et je pense que ce n'est pas un miracle si ils ont des enfants qui s'expriment correctement à l'oral et à l'écrit. Et ils n'étaient pas pour autant polytechniciens.
JulieMarmotte Posté(e) 3 novembre 2009 Posté(e) 3 novembre 2009 Je n'ai pas dit qu'il fallait se fâcher pour corriger les erreurs d'orthographe ou de langage de ses enfants... Non : Rikki l'a dit. Bien sûr, l'exemple parental est essentiel. Et là, on retrouve les vieilles sources d'inégalité liées au milieu familial, celles qui font que l'école a un rôle essentiel à jouer, quand les parents ne peuvent le jouer, ce rôle. Je pense que, grosso modo, les enfants des intervenantes de cette discussion auront une expression orale et écrite correcte. Mais nous avons tous des exemples d'élèves dont il vaut mieux que les parents ne se mêlent pas de corriger l'orthographe, ou la syntaxe.
AllyG Posté(e) 3 novembre 2009 Posté(e) 3 novembre 2009 Je me demande comment je ferais pour lire tous les écrits de ma fille . Je n'enseigne pas en primaire, mais il me semble que ce qu'il faut, c'est instaurer dès le début cette conscience orthographique, dès que l'occasion s'en présente (par exemple : "il y en a plusieurs, donc on met un -s ...", "on peut dire grande donc à la fin de grand il y a un -d ..."). Et apprendre les mots outils très tôt, mille fois oui. J'en ai assez de voir des 6è écrire "ainssi", "alor", "desus" et "desous" ... Oui, tout à fait. J'ai une ainée naturellement bonne en orthographe (je ne corrige pas ses écrits, tant pis, elle sera excellente quand même!) et un petit deuxième qui n'a pas le sens inné de l'orthographe. Pourtant, il s'en sort très bien car, grace à ses maitresses, il commence à intégrer les règles et les appliquer. S'il me demande l'orthographe d'un mot, je lui demande de réflechir et le plus souvent il trouve tout seul ... Par contre quand mes enfants écrivent à la maison c'est souvent dans le cadre d'un jeu ... et ca me viendrait jamais à l'ésprit d'intervenir dans leurs jeux pour faire la maitresse .
dhaiphi Posté(e) 3 novembre 2009 Posté(e) 3 novembre 2009 Mais nous avons tous des exemples d'élèves dont il vaut mieux que les parents ne se mêlent pas de corriger l'orthographe, ou la syntaxe. Ne t'inquiète pas, ils n'en n'ont pas l'intention.
tatoune972 Posté(e) 3 novembre 2009 Posté(e) 3 novembre 2009 Des bibliothèques entièreS, non? (désolée, c'était tentant)
loodie Posté(e) 3 novembre 2009 Posté(e) 3 novembre 2009 conclusion: l'orthographe passionne toujours autant! Pourquoi tout le monde pense avoir la bonne façon de faire et ne prend pas en compte la diversité des élèves! Certains propos élogieux sur les enfants d'untel ou untel me font assez rire, comme si une façon de faire qui marche avec des enfants d'instit "bons élèves" était la solution pour relever le niveau d'écriture des français! "L'exigence ambitieuse", c'est facile à mettre en place avec des enfants qui n'ont pas d'autre souci que de bien écrire!!! Pour les autres, comment fait-on? J'ai l'impression parfois, quand je lis certains propos, qu'on fait le même métier mais pas avec les mêmes réalités! Puis les propos sur les parents, je trouve ça tellement facile!!! Tout le monde n'a pas le bagage d'un enseignant, c'est pour cela que l'école publique a été mise en place! Si vous n'êtes pas convaincus, qu'effectivement, certains parents ne peuvent pas apporter ce "B-A-BA" à leurs enfants, vous faites quoi avec ces élèves? C'est le rôle des parents de ceci, de cela...d'après quels critères? Parce que pour moi, le rôle des parents est d'apporter amour, soins et protection, l'essentiel. Après certains ont la chance de par leur culture, leur éducation...de pouvoir leur donner plus! Je dis bien "chance" et non pas "conscience" ou "intelligence" ou tout autre terme qui leur ferait croire que tout ce qu'ils ont n'est que le fruit de leur effort!! Ce plus, cette inégalité, l'école est là pour la combler et c'est un comble que l'école ( représentée entre autre par les enseignants) dise: "Oh! Quel langage a cet élève! Oui, mais ils parlent tous comme ça dans sa famille! Ils ne savent même pas écrire!" Et alors!! Ne sommes-nous pas là pour montrer aux élèves qu'il existe un autre langage? Certes, il est plus facile d'enseigner une culture scolaire commune à la culture familiale! Mais voilà, tous les petits français ne sont pas enfants d'instits, de cadres, d'écrivains, de journalistes, de scientifiques!!! Il y a un autre métier où il est possible d'être très ambitieux et où on peut exiger ne permanence une orthographe parfaite dès le cp: PRÉCEPTEUR.
loodie Posté(e) 3 novembre 2009 Posté(e) 3 novembre 2009 Corriger les erreurs d'orthographe de son enfant n'est pas uniquement le travail de l'école, ça fait partie de la vie de tous les jours.Je persiste : il ne me semble pas traumatisant pour un enfant que ses parents le reprennent lorsqu'il s'exprime incorrectement ou qu'ils lui corrigent ses erreurs orthographiques. Bien sûr, ça doit se faire sur le moment, comme on lui dit "redresse-toi", "assieds-toi correctement", ..., pas dans un cours magistral. Et il est également important que les parents s'attachent à parler et écrire correctement en présence des enfants. On se croirait presque au 19è siècle. "Redresse toi", oui si: l'enfant n'est pas fatigué ou malade pour x raisons (redresse toi à 16h30, ce n'est pas la même chose qu'à 10h et les enfants peuvent tomber malade en classe, si si , ça arrive!!) les élèves ne sont pas sur la même activité depuis 1h (désolée, mais des cours de 1h, voire plus, je suis sûre que ça arrive très souvent) parfois (je suis la 1ère concernée) le mobilier scolaire est vraiment pourri! et puis pas d'explication....assieds-toi bien...je sais que tu fatigues, mais nous sommes en classe, c'est mauvais pour ton dos, nous avons bientôt terminer, je te demande de faire un effort supplémentaire (prise en compte que l'enfant a tenu le coup jusque là!!! lol)
loodie Posté(e) 3 novembre 2009 Posté(e) 3 novembre 2009 Corriger les erreurs d'orthographe de son enfant n'est pas uniquement le travail de l'école, ça fait partie de la vie de tous les jours.Je persiste : il ne me semble pas traumatisant pour un enfant que ses parents le reprennent lorsqu'il s'exprime incorrectement ou qu'ils lui corrigent ses erreurs orthographiques. Bien sûr, ça doit se faire sur le moment, comme on lui dit "redresse-toi", "assieds-toi correctement", ..., pas dans un cours magistral. Et il est également important que les parents s'attachent à parler et écrire correctement en présence des enfants. Certaines des réponse au dessus m'ont fait tiquer parce qu'on a conseillé à la maman d'appliquer les mêmes (grosses) exigences que dans certaines classes. Comme tu le dis, il y a la manière de faire. Cet enfant n'a que 2 mois de CP derrière lui et a l'air d'avoir très envie d'écrire, et sait écrire phonétiquement.... C'est déjà très bien, je trouve. Il est aussi conscient que certains mots ne s'écrivent pas comme on pense et sait utiliser des référents pour trouver la bonne orthographe (la liste des courses). Je continue de penser qu'on peut lui laisser encore le choix de vouloir un cours d'othographe ou non quand il fait des dessins de ses héros préférés ou pas. Et cette maman n'a pas l'air de vouloir laisser tout le boulot à l'école, ni faire plein de fautes devant son enfant. (cf 1er message). Et je me demande si je n'ai pas tort de le corriger systématiquement parce que je vois bien que ça le vexe. J'ajoute que je ne supporte pas les fautes d'orthographe, et les premières fois, j'étais assez sèche mais je me rends compte quand je le vois découvrir les mots combien tout cela est compliqué pour un enfant de son âge. Alors, il vaut mieux le corriger, gentiment, ou le laisser faire, en se disant qu'il aura bien l'occasion de se corriger tout seul? bien parlé, parce que si j'écris "bien écrit" et que ce n'est pas le cas à cause de l'orthographe! Je vais me faire houspiller.
Nävis Posté(e) 3 novembre 2009 Posté(e) 3 novembre 2009 Donc, je ne vois pas pourquoi, en tant que parents, nous hésiterions à transmettre l'orthographe au même titre que les bonnes manières ou autre, à nos propres enfants. Evidemment, d'autres ne transmettront pas la même chose, mais ça, c'est la vie ! Et certains rejetteront ce qui leur a été transmis... Oui, mais il faut savoir doser nos exigences en fonction de l'âge de l'enfant. Par exemple : si mon fils de 4 ans ne dit pas merci, j'exige qu'il le fasse, alors que pour ma fille de 2 ans, je le dit à sa place si elle oublie (enfin, maintenant elle le fait systématiquement, mais à 14 / 18 mois non). Idem, j'exige que mon fis prononce des phrases correctes, pour ma fille j'accepte avec joie des "mots-phrases" tels que "papa parti boulot" ou "N école" (mais je reformule la phrase correcte en retour). Et bien j'estime personnellement qu'un enfant de CP en est au stade d'apprentissage de l'écrit, comme un enfant de 2 ans peut l'être avec le langage.... et qu'on peut le laisser "tester" l'écrit, tout en proposant toujours la bonne solution pour montrer l'exemple. Mais ça n'engage que moi
Goëllette Posté(e) 4 novembre 2009 Posté(e) 4 novembre 2009 Donc, je ne vois pas pourquoi, en tant que parents, nous hésiterions à transmettre l'orthographe au même titre que les bonnes manières ou autre, à nos propres enfants. Evidemment, d'autres ne transmettront pas la même chose, mais ça, c'est la vie ! Et certains rejetteront ce qui leur a été transmis... Oui, mais il faut savoir doser nos exigences en fonction de l'âge de l'enfant. Par exemple : si mon fils de 4 ans ne dit pas merci, j'exige qu'il le fasse, alors que pour ma fille de 2 ans, je le dit à sa place si elle oublie (enfin, maintenant elle le fait systématiquement, mais à 14 / 18 mois non). Idem, j'exige que mon fis prononce des phrases correctes, pour ma fille j'accepte avec joie des "mots-phrases" tels que "papa parti boulot" ou "N école" (mais je reformule la phrase correcte en retour). Et bien j'estime personnellement qu'un enfant de CP en est au stade d'apprentissage de l'écrit, comme un enfant de 2 ans peut l'être avec le langage.... et qu'on peut le laisser "tester" l'écrit, tout en proposant toujours la bonne solution pour montrer l'exemple. Mais ça n'engage que moi On va vous dénoncer à la DDASS !
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