LouisBarthas Posté(e) 27 décembre 2010 Posté(e) 27 décembre 2010 Alors, dans la phrase "Il écrit à son frère", "son frère" serait un COS, dans la mesure où il s'agit d'un objet second, et que le COD est plus ou moins sous-entendu (une lettre, un SMS, un télégramme, un message secret...) Donc, "je pense à toi" serait en fait différent de "j'écris à papa", parce que "toi" est l'objet de ma pensée, mais "papa" n'est pas l'objet de mon écriture. je doute que ces subtilités soient appréciées à leur juste valeur par les minots ! En 2011, la langue française restera toujours belle, subtile et source de passions. On peut peut-être considérer que dans la phrase "Il écrit à son frère", "son frère" est un COS si on se réfère à ce qui est écrit. Mais on peut aussi ne retenir que l'acte d'écrire et on n'aurait plus qu'un COI. À l'école primaire, il suffit de dire que c'est un complément d'objet indirect rattaché au verbe par la préposition à. Dans "J'écris à Papa", Papa est complément d'objet indirect, comme à toi dans "Je pense à toi". Mais, effectivement, Papa pourrait être complément d'attribution en tant qu'objet second ; Papa est aussi objet de l'action d'écrire mais en tant que destinataire, marquant l'aboutissement de l'action, l'achèvement du processus : on lui attribue la lettre écrite par le sujet. La notion d'objet doit être interprétée dans un sens large : il désigne la personne ou la chose auxquels aboutit l'action du sujet. La distinction établie entre le complément d'objet direct et le complément d'objet indirect est fondée sur des habitudes de la langue plutôt que sur des différences essentielles. Ainsi, bien des verbes, dans l'ancienne langue, n'admettaient pas la même construction qu'aujourd'hui. Par exemple, on disait : "Délibérer une difficulté", "marcher l'herbe", "ressembler quelqu'un", "survivre son père", "entendre à quelqu'un". C'est pour cela que l'étude de la langue n'a rien de figé. La langue est malléable, vivante. Comme tu le dis si bien, elle est "belle, subtile et source de passions". La plus grande grammaire jamais conçue s'intitule "Le Bon Usage", sans plus. Son auteur, Maurice Grevisse (malheureusement disparu, Mufab), fut d'abord instituteur puis professeur. C'est en se rendant compte que les grammaires existantes ne répondaient pas au besoin de son enseignement qu'il reprit ses annotations en un nouveau concept qu'il intitula Le Bon Usage. À l'école primaire, il faut procéder par étapes, en structurant du simple au complexe et, en effet, "éviter les subtilités" qui posent des problèmes à nous-mêmes.
Invité mufab Posté(e) 28 décembre 2010 Posté(e) 28 décembre 2010 C'est très intéressant, Louis. Merci.
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant