Delphi Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 Comment répondriez vous à ce sujet "gérer les différents niveaux en cp" -->
Delphi Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 Que c'est affreux d'en arriver là. Ca me semble effectivement l'exemple même des catastrophes auxquelles la différenciation peut mener, et ça va être dur de "rattraper le coup". Mais ce n'est pas forcément la faute de la collègue, elle doit avoir une méthode de lecture qui ne laisse aucune chance aux petits canaris maigrichons. Ma collègue ne différencie pas, du moins elle ne différenciait pas et elle était dans le même cas. Tu dois être une bergère parfaite pour arriver à contenir les moutons dans les rangs sans écarts aucun ! Moi qui croyait qu'une classe homogène n'existait pas...
Invité mufab Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 ça devient trop cool ici, je m'en vais ! Ah ben non, en fait ! Pas de panique je suis là. Enfin sur l'autre sujet. %%
Mogwli Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 Ben des enfants très à part pour ma part j'en ai quelques uns. 1 élève destinée à aller en ime, 1 autre en ULIS, sans compter un portugais qui n'écrit même pas phonétiquement, 1 dyslexique mais qui a énoooormément progressé (oui oui j'ai bien une classe de CM). Ce qui est terrible, c'est que ta classe de CM, avec ce groupe d'élèves très à part, correspond parfaitement à la classe standard de cycle 3 de notre époque (et encore, tu ne sembles pas avoir droit cette année à un élève psychotique ou autiste!). Et comme tous les collègues consciencieux, tu te tritures évidemment les méninges pour trouver des solutions satisfaisantes pour tous et pour chacun. Or c'est justement l'autre raison pour laquelle je trouve qu'il faut être très vigilant par rapport à cette histoire de différenciation. En effet, si l'on reprend les éléments que tu donnes sur tes élèves "très à part", que constate-t-on ? * Un Portugais qui n'écrit pas phonétiquement : il y a encore quelques années, il aurait pu bénéficier d'une prise en charge CLIN-CRI aussi longtemps que nécessaire. * Un élève destiné à aller en IME : il y a encore quelques années, il aurait pu bénéficier dès le primaire d'une classe spécialisée à petit effectif, avec un enseignant spécialisé. * Un élève destiné à aller en ULIS : idem. * Un élève dyslexique : là, on risque d'entrer dans un autre débat... Il y a encore quelques années, on pouvait solliciter l'intervention des maîtres E ou G pour certains élèves. Et c'était une vraie prise en charge, pas du saupoudrage puisque, avant 2002, leur temps de travail était essentiellement consacré aux élèves, pas à la paperasse et aux réunions. Bon, actuellement, entre la redéfinition de leurs missions et les suppressions de postes, on ne peut plus guère compter sur cette aide pour nos élèves. Et dans les ZEP, la dotation en postes de "zépiens" permettait vraiment de mettre en place des dispositifs qui tenaient la route, ce qui a commencé à se gâter avec la mise en place des REP et la mutualisation de ces moyens sur les circonscriptions. En même temps, on nous rebat les oreilles de l'exemple de la Finlande, mais on ne risque pas de pouvoir mettre en place ou même simplement envisager ce type de fonctionnement chez nous, alors que nous sommes dans une logique de suppression massive de postes dans la Fonction publique (objectif 1 sur 2, quel que soit le gouvernement en place). Bref, autant je considère qu'il est de notre devoir de tout mettre en oeuvre pour assurer la réussite de chacun de nos élèves et de ne pas délaisser les petits canards plus lents ou plus fragiles -et qu'il est donc de notre responsabilité de prendre en charge certains types de difficultés- autant je considère qu'à l'impossible nul n'est tenu et que -quoi que prétendent Grenelle et Bercy- un enseignant avec une classe de 20 à 35 élèves ne peut à lui seul remplacer tous les autres professionnels dont ont besoin certains de ces élèves. Autrement dit, ce que je trouve inacceptable dans la différenciation telle qu'elle nous est demandée par l'Institution depuis quelque temps, c'est le fait de transférer sur notre responsabilité individuelle (avec toute la culpabilisation qui va avec, du fait de l'impossibilité d'atteindre les objectifs irréalistes qui nous sont fixés) ce qui ressort de la responsabilité de l'Etat, tout ça pour compenser le désengagement politique et financier de l'Etat par rapport à l'école de la République. P.S. En revanche, je ne comprends pas qu'on puisse envoyer en CE1 et à plus forte raison en cycle 3 des élèves qui ne savent pas lire. Sur ce point, je considère en tant qu'instit de CP qu'apprendre à lire à tous les élèves de CP relève de notre responsabilité et que c'est un objectif réalisable, sauf cas très exceptionnel de handicap très très lourd.
Invité mufab Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 (modifié) En revanche, je ne comprends pas qu'on puisse envoyer en CE1 et à plus forte raison en cycle 3 des élèves qui ne savent pas lire. Effectivement, c'est bien la question que je me pose, et mon directeur avec moi, mais : - enfants déjà maintenus en cycle 2; - ayant bénéficié, pour l'un, lors de son premier Ce1, d'un décloisonnement Cp en lecture; - 2ème Ce1 dans un classe ayant vu se succéder une pléthore de remplaçants, et sans demande de CLIS faite à temps pour l'un d'entre eux; + drame familial devenu prégnant et comportement limite; - (...) ligne supprimée, comme anoncée. - (...) ligne supprimée,idem. Quèquifofer? Pas les noyer quand même ? Modifié 21 février 2011 par mufab
Delphi Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 Ben des enfants très à part pour ma part j'en ai quelques uns. 1 élève destinée à aller en ime, 1 autre en ULIS, sans compter un portugais qui n'écrit même pas phonétiquement, 1 dyslexique mais qui a énoooormément progressé (oui oui j'ai bien une classe de CM). Ce qui est terrible, c'est que ta classe de CM, avec ce groupe d'élèves très à part, correspond parfaitement à la classe standard de cycle 3 de notre époque (et encore, tu ne sembles pas avoir droit cette année à un élève psychotique ou autiste!). Et comme tous les collègues consciencieux, tu te tritures évidemment les méninges pour trouver des solutions satisfaisantes pour tous et pour chacun. Tout à fait d'accord... c'est exactement ce que je disais à Rikki sur un autre sujet.
Delphi Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 Ben des enfants très à part pour ma part j'en ai quelques uns. 1 élève destinée à aller en ime, 1 autre en ULIS, sans compter un portugais qui n'écrit même pas phonétiquement, 1 dyslexique mais qui a énoooormément progressé (oui oui j'ai bien une classe de CM). Ce qui est terrible, c'est que ta classe de CM, avec ce groupe d'élèves très à part, correspond parfaitement à la classe standard de cycle 3 de notre époque (et encore, tu ne sembles pas avoir droit cette année à un élève psychotique ou autiste!). Et comme tous les collègues consciencieux, tu te tritures évidemment les méninges pour trouver des solutions satisfaisantes pour tous et pour chacun. Or c'est justement l'autre raison pour laquelle je trouve qu'il faut être très vigilant par rapport à cette histoire de différenciation. En effet, si l'on reprend les éléments que tu donnes sur tes élèves "très à part", que constate-t-on ? * Un Portugais qui n'écrit pas phonétiquement : il y a encore quelques années, il aurait pu bénéficier d'une prise en charge CLIN-CRI aussi longtemps que nécessaire. * Un élève destiné à aller en IME : il y a encore quelques années, il aurait pu bénéficier dès le primaire d'une classe spécialisée à petit effectif, avec un enseignant spécialisé. * Un élève destiné à aller en ULIS : idem. * Un élève dyslexique : là, on risque d'entrer dans un autre débat... Il y a encore quelques années, on pouvait solliciter l'intervention des maîtres E ou G pour certains élèves. Et c'était une vraie prise en charge, pas du saupoudrage puisque, avant 2002, leur temps de travail était essentiellement consacré aux élèves, pas à la paperasse et aux réunions. Bon, actuellement, entre la redéfinition de leurs missions et les suppressions de postes, on ne peut plus guère compter sur cette aide pour nos élèves. Et dans les ZEP, la dotation en postes de "zépiens" permettait vraiment de mettre en place des dispositifs qui tenaient la route, ce qui a commencé à se gâter avec la mise en place des REP et la mutualisation de ces moyens sur les circonscriptions. En même temps, on nous rebat les oreilles de l'exemple de la Finlande, mais on ne risque pas de pouvoir mettre en place ou même simplement envisager ce type de fonctionnement chez nous, alors que nous sommes dans une logique de suppression massive de postes dans la Fonction publique (objectif 1 sur 2, quel que soit le gouvernement en place). Bref, autant je considère qu'il est de notre devoir de tout mettre en oeuvre pour assurer la réussite de chacun de nos élèves et de ne pas délaisser les petits canards plus lents ou plus fragiles -et qu'il est donc de notre responsabilité de prendre en charge certains types de difficultés- autant je considère qu'à l'impossible nul n'est tenu et que -quoi que prétendent Grenelle et Bercy- un enseignant avec une classe de 20 à 35 élèves ne peut à lui seul remplacer tous les autres professionnels dont ont besoin certains de ces élèves. Autrement dit, ce que je trouve inacceptable dans la différenciation telle qu'elle nous est demandée par l'Institution depuis quelque temps, c'est le fait de transférer sur notre responsabilité individuelle (avec toute la culpabilisation qui va avec, du fait de l'impossibilité d'atteindre les objectifs irréalistes qui nous sont fixés) ce qui ressort de la responsabilité de l'Etat, tout ça pour compenser le désengagement politique et financier de l'Etat par rapport à l'école de la République. P.S. En revanche, je ne comprends pas qu'on puisse envoyer en CE1 et à plus forte raison en cycle 3 des élèves qui ne savent pas lire. Sur ce point, je considère en tant qu'instit de CP qu'apprendre à lire à tous les élèves de CP relève de notre responsabilité et que c'est un objectif réalisable, sauf cas très exceptionnel de handicap très très lourd. :applause: :applause: :applause: :applause: J'adore !!! Tu as raison ! Entièrement d'accord avec tout ce que tu dis... Mais il ne faut pas aller jusqu'à dire que cette différenciation qu'on propose à ces classes très hétérogènes n'aide pas les élèves.
pooniaz Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 je suis d'accord avec votre dernier message Mogwli, on se retrouve enseignant lambda à faire le travail d'enseignants spécialisés, c'est la conséquence de la politique actuelle. Ceci dit... ces enfants sont bien présents dans nos classes! Et je ne vois que la pédagogie différenciée pour les aider au maximum! Rikki, je me demande des fois si vous n'êtes pas dans l'ironie, tellement vos réactions me paraissent absurdes! Si vous ne faites pas varier les supports, les modes d'entrées, les interactions dans votre classe vous ne prenez pas en compte la diversité de vos élèves! ce n'est pas en donnant la même chose à tout le monde que vous êtes égalitaire, c'est en apportant à chacun ce qu'il a besoin, pour qu'au final ils se trouvent au même niveau! on ne peut pas nier qu'il y a des différences de niveau dans nos classes, et cibler les difficultés ce n'est pas montrer du doigt les canaris pour qu'ils se fassent dévorer par les loups!!! c'est dire toi canari tu en es là, le loup est ici, je vais te faire aller jusqu'au loup, parfois même il va t'aider à le rejoindre et toi canari peut être que tu vas lui apporter quelque chose aussi. faire croire aux élèves qu'ils peuvent faire tous, les mêmes choses au même moment, c'est les prendre pour des idiots!
Mogwli Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 Quèquifofer? Pas les noyer quand même ? Bien sûr que non ! Ils n'y sont pour rien. Pas noyer les collègues de CP non plus. Mais, petit à petit, tout doux tout doux, discuter avec tes collègues de CP. Je te le redis pour l'avoir expérimenté depuis plusieurs années : sauf handicap exceptionnellement lourd, tout élève peut apprendre à lire au CP (à des niveaux de compétences variables bien sûr, le minimum étant d'être capable de déchiffrer seul un texte inconnu contenant n'importe quel graphème du français et de lire seul et comprendre des consignes). Et ce n'est pas une question de maître, mais de méthode...
Invité mufab Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 Pas noyer les collègues de CP non plus. C'est qu'ils ne se sont pas laissés faire, les bougres ! Mais, petit à petit, tout doux tout doux, discuter avec tes collègues de CP. Oui, on cause, on cause... Je parle beaucoup de Stop la carotte, et du travail formidale et spontané qui est en train de s'y faire...
Mogwli Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 Delphi et Pooniaz, Bien sûr qu'il faut faire quelque chose pour ces élèves. Et d'ailleurs, si nous sommes en train de joyeusement nous étriper sur le sujet, c'est bien parce que nous en sommes tous convaincus. Finalement, c'est sur le "comment" que porte le débat, non ? Je suis d'accord avec ce que disait Sapotille un peu plus haut : je crois que la question ne se pose pas tout à fait dans les mêmes termes selon qu'on enseigne en CP ou sur le cycle 3, et que les réponses peuvent de ce fait pas mal varier. Pour avoir assez longtemps travaillé en cycle 3, je suis bien consciente des écarts parfois considérables qui peuvent exister entre élèves et de la nécessité d'en tenir compte, sous une forme ou sous une autre, dans ses choix pédagogiques. Mais c'est aussi pour cela que, maintenant que je travaille sur le CP, je considère qu'il est de ma responsabilité qu'aucun élève ne quitte ma classe sans savoir lire et écrire, parce que l'expérience démontre que c'est possible (y compris avec des élèves pour qui ce n'est pas du tout du tout gagné d'avance). Et c'est avec une pédagogie d'inspiration nettement frontale que j'y parviens. Et ça fait accessoirement un problème de moins à gérer pour les collègues qui prennent la suite, ce qui leur permet de pouvoir se concentrer sur d'autres points !
pooniaz Posté(e) 19 février 2011 Posté(e) 19 février 2011 moi ça m'est égal qu'on soit loup, canari ou je ne sais quoi encore! c'est bien des enfants/élèves que j'ai en face de moi, mais tous différents, et je prends en compte ce qu'ils sont, en ce sens si tu veux je les mets dans une case... mais comme je ne fais pas d'individualisation je suis bien obligée de mettre ces cases dans des tiroirs = groupe de besoins!
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