Delphi Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 Parce que ce sont deux élèves comme les autres, qui ont le même travail que les autres à faire, et qui doivent aussi avoir à l'esprit qu'ils doivent, à terme, arriver à finir leur fiche dans les temps. D'ailleurs, petit à petit, je dois dire que ça s'améliore, du moins chez certains de mes Dylan et Momo. Voilà ! Je vois les choses différemment ! Pour moi ce sont deux élèves parmi les autres mais pas comme les autres. D'ailleurs chacun est différent. Il ne s'agit pas que de Dylan et de Momo, mais aussi de Noémie qui est dyslexique, ou d'Alan qui ne comprend rien de rien aux fractions (alors que Momo lui a bien compris). L'école est une norme. Faut-il absolument s'y conformer ? Doivent-ils tous apprendre au même rythme alors qu'ils sont tous différents ?
Delphi Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 Et pourquoi ne proposes-tu pas une fiche différente à ces deux élèves là, qu'ils pourraient terminer et réussir ? Peut-être que momo et dylan ont aussi le droit de goûter le menu pour riche, plutôt que de se contenter du menu pour les pauvres... Qui dit qu'ils ne vont pas y prendre goût ? A partir du moment où on a dans l'idée que c'est mal de faire moins bien ou moins vite que les autres, on peut effectivement faire cette métaphore. Sinon, on peut dire que Dylan est un canari qui mange du grain et Alan un loup qui évidemment se gave de viande. Doit-on forcer Dylan à manger de la viande ou Alan à manger du grain ? Il ne s'agit pas de riche ou de pauvre mais de régimes/rythmes différents qu'on peut prendre en considération tout en respectant l'estime que l'élève a de lui.
Sapotille Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 Delphi, as-tu déjà eu des CP ? Je crois que ce niveau de classe ne peut pas du tout être envisagé comme les autres niveaux de l'école primaire... D'ailleurs les exemples de la vidéo se passent au cycle 3, tu enseignes au cycle 3, hélénel enseigne au cycle 3... Les gens qui ont des réticences envers ce type de différenciation ont des classes de CP ... Moi-même quand j'argumente, je pense avant tout au CP ... Tu ne peux pas éviter un minimum de "maternage" avec ces petits qui doivent apprendre à lire avant d'envisager l'autonomie ... Et quand ces enfants-là débutent, il ne doit pas y avoir d'à priori "moineau" ou "loup"... Tout le monde a droit à la même gamelle dans un premier temps.
Delphi Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 Delphi, as-tu déjà eu des CP ? Je crois que ce niveau de classe ne peut pas du tout être envisagé comme les autres niveaux de l'école primaire... D'ailleurs les exemples de la vidéo se passent au cycle 3, tu enseignes au cycle 3, hélénel enseigne au cycle 3... Les gens qui ont des réticences envers ce type de différenciation ont des classes de CP ... Moi-même quand j'argumente, je pense avant tout au CP ... Tu ne peux pas éviter un minimum de "maternage" avec ces petits qui doivent apprendre à lire avant d'envisager l'autonomie ... Et quand ces enfants-là débutent, il ne doit pas y avoir d'à priori "moineau" ou "loup"... Tout le monde a droit à la même gamelle dans un premier temps. Ma seule expérience en cp était lors de mon stage de pratique accompagnée (1 semaine avec le maître formateur et deux semaines à deux stagiaires). Au mois d'octobre-novembre, il avait deux groupes de lecteurs (ceux qui apprenaient encore à déchiffrer et ceux qui lisaient bien). Sa séance de lecture était en deux temps : IL faisait une activité au tableau avec l'ensemble de la classe, sur un texte d'album, puis la classe se divisait en deux : les lecteurs avaient une fiche à compléter seuls et les non-lecteurs continuaient à travailler avec l'enseignant au tableau. Pas besoin que les élèves soient autonomes pour faire de la différenciation.
Delphi Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 Tous égaux, tous différents ? Je veux bien, mais seulement si Dylan, nourri à l'allégé et terminant en apprentissage parce que finalement, c'est un manuel, sera aussi bien payé et considéré à l'issue de sa filière "chaudronnerie" que Charles-Edouard avec son diplôme de Sciences Po. Et j'y croirais sûrement plus aussi si on me prouvait que c'était tout à fait par hasard que Dylan, fils de RMIste, et Mohammed, fils d'immigré arabe, ont plus de mal en français que Théo, fils de profs... ??? Je vois pas le rapport ! On sait qu'on est différent pour tout un tas de choses, que se soit dû à notre environnement social ou à notre famille et TOUT le reste. Notre but c'est d'essayer de donner les mêmes chances à tous... je vois pas en quoi la différenciation empêcherait un élève d'un milieu défavorisé à se trouver une place dans le milieu scolaire et même pourquoi pas à sciences po. Qui parle de fatalité ?
Delphi Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 Différencier : - Sur un projet : distribuer les tâches en fonction des envies et des atouts de chacun. - Lors de l'entraînement : proposer des exercices plus simples ou plus difficiles, proposer plus ou moins d'exercices en fonction du rythme et des possibilités de chacun. - Lors d'une étude de document ou de la lecture d'un texte : proposer un questionnaire plus ou moins difficile. Il s'agit ici de la culture commune de la classe (un livre, un thème historique, une notion mathématique et j'en passe). Bien sûr que tout le monde n'a pas la même culture de base. Mais on construit une culture commune à la classe. La différenciation n'empêche pas cette acquisition de culture commune. Il s'agit d'adapter les apprentissages en fonction des besoins, pas d'exclure certains élèves de la culture. On peut travailler sur le même livre tout en adaptant les parcours. J'avoue que je ne comprends pas où vous souhaitez en venir !
Sapotille Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 Ma seule expérience en cp était lors de mon stage de pratique accompagnée (1 semaine avec le maître formateur et deux semaines à deux stagiaires). Au mois d'octobre-novembre, il avait deux groupes de lecteurs (ceux qui apprenaient encore à déchiffrer et ceux qui lisaient bien). Sa séance de lecture était en deux temps : IL faisait une activité au tableau avec l'ensemble de la classe, sur un texte d'album, puis la classe se divisait en deux : les lecteurs avaient une fiche à compléter seuls et les non-lecteurs continuaient à travailler avec l'enseignant au tableau. Pas besoin que les élèves soient autonomes pour faire de la différenciation. Des gamins qui arrivent en sachant lire dès le mois d'octobre au CP, je n'en ai pas beaucoup vus ... Il y avait la solution de pousser la table du côté du CE1. Il faut dire que je suis dans un milieu rural de chez rural, et frontalier de plus... Donc j'ai beaucoup eu des gamins qui ne parlaient français qu'à l'école... Leurs langues, c'était l'alsacien, le suisse allemand, l'anglais et le turc... Le CP, cela peut aussi être un excellent tremplin pour emmagasiner beaucoup, beaucoup de vocabulaire, et tout le monde peut en profiter ...
Delphi Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 j'abandonne le débat ! Helenel, tu vois ce qui te reste à faire... ni constructivisme, ni différenciation... ce n'est pas "souhaitable" ! Et pas grand monde pour te prouver que tout ça a du bon quand on s'y prend bien !
Sapotille Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 Allez, Delphi, ne te décourage pas... Tu vas apprendre avec le temps qu'il y a beaucoup de chemins pour faire le mieux possible avec les enfants... Et qu'il est difficile de se couler dans un moule tout prêt ... Tu as pu lire, au cours de cette discussion intéressante que des PE ont fait évoluer leur pratique au cours des années... Je ne pense pas qu'il y ait des vérités absolues en pédagogie ...
Invité mufab Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 Il est vrai qu'au cycle 3, quand on voit arriver les enfants qui sont "en réussite" depuis le CP avec des exos aménagés spécialement pour eux, niveau - 1, on n'a plus d'autre solution que de "différencier", c'est-à-dire de faire ce que fait Mufab dans sa classe : utiliser des progressions de CP au CE2. C'est triste. Je ne comprends même pas qu'on puisse ériger ça en mode d'enseignement souhaitable. Non, ce n'est pas exactement ça. Mes "non lecteurs" ont, en classe, les mêmes progressions que les autres. Je garde le travail sur la correspondance -de type CP- (Borel d'Akwabon + textes adaptés du post "Stop à la carotte" ou que je fabrique spécialement) pour le soutien uniquement (1h30 hebdo). Pour eux, sur le temps de classe, c'est : - je suis avec eux pour les aider à lire les consignes ou les phrases des exos - dictée à l'adulte pour la prod - je ne leur impose pas de lecture à voix haute face aux autres (sauf les petits textes que l'on prépare en soutien et que l'on théâtralise), ni trop à la maison - je suis près d'eux pour les dictées, ou je leur décompose tous les sons à l'oreille, - etc. Ils n'ont pas des plans différents mais il est certain, que, dans ces conditions, où ils dépendent de moi (ou d'un camarade qui s'ennuierait) pour travailler effectivement, ils n'auront pas fait toute la série prévue. Parce qu'il arrive aussi (en permanence en fait ) que d'autres élèves me sollicitent... Je ne vois pas comment faire autrement.
Delphi Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 Je ne revendique aucune pédagogie. Je ne suis pas contre le frontal (à juste dose) et j'ai essayé plusieurs chemins pour faire le mieux possible avec les élèves, tout en ayant bien compris que ce qui fonctionne avec un groupe classe ne fonctionne pas forcément avec le suivant. J'essaie juste de défendre la différenciation pédagogique qui pour moi est un moyen de répondre aux besoins de chacun et non un moyen de creuser l'écart social. Sapotille, je ne prétends pas détenir des vérités absolues par contre vous êtes très absolus vis à vis de la différenciation. Et je n'arrive pas encore à comprendre pourquoi. Quelques questions si vous permettez : Comment aidez-vous vos élèves en difficulté (je ne parle pas des élèves moyens qu'on arrive à tirer vers le haut, je parle des élèves pour qui c'est vraiment dur...) ? A quel moment ? Que font les autres pendant ce temps ?
anelia Posté(e) 18 février 2011 Posté(e) 18 février 2011 je suis contente de vous lire, en effet en tant que stagiaire j'ai de grosse difficulté dans le choix de ma façon d'enseigner, je n'ai pas eu la possibilité de tester ni dans les niveaux ni dans les manières. j'ai une classe de CM1 avec laquelle je suis pour l'instant assez frontale je suis assez désemparée devant mes 5 élèves en grande difficulté ... mais je ne vois pas quoi faire, ces 5 élèves sont en difficultés depuis 3 ans voir plus pour, le maintien a été proposé tous les ans et refusé à chaque fois par les parents. Maintenant je me demande quoi faire ... et si c'est vraiment à moi de faire ... en DAPE ça ne suffit pas, en classe il ne faudrait que j'ai qu'eux et que je fasse le programme de CE1 pour qu'ils y arrivent et encore .... Alors je fais quoi ? je les laisse couler ? Je n'y arrive pas (et heureusement) mais ça m'use ! et j'ai l'impression de ralentir les autres ... Du coup après avoir différencié, un peu, j'en reviens car du coup je ne suis plus assez présente pour ceux qui voudraient avancer, alors je suis repassée en mode plus frontale, chacun prend ce qu'il peut, et le DAPE me sert de différenciation quasi uniquement. Je ne dis pas que c'est une solution, j'en suis même loin, au contraire je cherche des solutions qui permettent de ne léser personne ... je sui encore idéaliste du haut de mes 6 mois d'ancienneté En tout cas je suis contente de voir que l'on se remet en question même avec de l'ancienneté !
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