Clap Posté(e) 17 mars 2012 Posté(e) 17 mars 2012 Oui, il y a une interdiction des devoirs dans le primaire pour des devoirs écrits. Alors au début, je n'en donnais plus. Et puis les parents en ont réclamés. Et puis on nous a dit qu'il fallait donner des leçons à apprendre. Et puis après, ça ne veut plus dire grand chose à moins d'en faire une interprétation la plus sensée possible. Apprendre oralement l'orthographe des mots à connaître sans les écrire, ça risque d'être difficile et saoulant . Il risque d'être difficile aussi de mémoriser ses tables et les techniques opératoires sans jamais s'entraîner. Je pense qu'avant tout, cette règle a été établie pour éviter que des leçons non abordées en classe soit déléguées aux parents, on comprend aisément pourquoi. En même temps, il est nécessaire de limiter le temps consacré aux leçons à la maison. J'estime que pour un ce2, 30 min par jour c'est un maximum. Cela veut dire qu'un élève aura fini en 5 min tandis que l'autre en 30 min n'aura pas fini, parce que l'égalité n'existe pas. Cela veut dire aussi qu'en tant que prof, je ne sanctionnerai pas un enfant parce qu'il ne m'a pas rendu un devoir, ou encore qu'un parent n'aura pas eu à payer un prof particulier pour son gosse parce que je n'aurai pas eu le temps de faire une leçon en classe.
maitressebea Posté(e) 17 mars 2012 Posté(e) 17 mars 2012 Moi je propose la quinzaine sans corrections, ça vous branche ? Plus sérieusement, je suis une vilaine maîtresse qui donne des leçons à apprendre, la lecture à refaire, des mots pour préparer la dictée, et quelquefois deux ou trois opérations pour s'entraîner à la maison... Peut-être que les devoirs "creusent" les inégalités sociales, mais je ne suis pas sûre que le fait de les supprimer les réduise. Franchement, celui qui est né dans une famille où on s'occupe de lui aura toujours plus de chance que le gosse qui doit se débrouiller tout seul... Je ne parle pas de milieux forcément favorisés d'ailleurs, mais de gens qui ouvrent le cahier de texte et s'intéressent à ce que l'enfant apprend à l'école. Je ne vois pas comment avancer dans le programme si les leçons ne sont pas sues et je ne trouve pas le temps de les faire mémoriser à chacun en classe à 25 ou 30... Déjà que j'en suis à considérer qu'une journée où une seule des séances prévues a sauté est une bonne journée !
Adan Posté(e) 17 mars 2012 Posté(e) 17 mars 2012 Moi, à chaud comme ça, je propose les blogs : cesoirpasdetélé , cesoirpasdeconsole et cesoirjem'occupedemesmomes... +1 +1 Tout pareil ! Mes parents faisaient partie de cette association de parents pendant notre enfance mais leurs combats étaient plus risqués et réellement plus utiles à notre scolarité : lutte contre la fermeture de classe, recherche et négociation de sorties culturelles, intervention dans des conflits avec certaines familles pour soutenir les enseignants ... Maintenant, ils sont en plein dans la société de consommation et de l'enfant-roi. Les valeurs de l'école et l'intérêt général sont souvent loin de leurs préoccupations. Ainsi, on les entend sur ce type de sujets avec des gros "plans comm" mais pas vraiment sur le remplacement des enseignants absents PAR DES ENSEIGNANTS TITULAIRES ni sur les risques inhérents à la précarisation du métier, pas vraiment sur l’absence de formation des enseignants (je connais plusieurs écoles dans lesquelles ce sont des PES qui sont titulaires de la classe, avec remplacements ponctuels par des brigades et malgré la présence d'une APE forte et de l'information donnée par les enseignants, il n'y a eu aucune action pour dénoncer cette situation), et tout un tas de problèmes qui aggravent les conditions d'exercice de notre profession et donc la qualité de l'enseignement à leurs enfants. Je me souviens aussi de la première campagne sur le poids des cartables. J'étais directrice et les représentants m'avaient "bassinée" avec ça alors que l'école connaissait des difficultés autrement plus importantes et qu'avec les cartables à roulettes, la situation s'est bien améliorée depuis le temps où j'étais enfant. J'ai accepté et ils ont pu s'apercevoir en direct de la réalité du contenu des cartables de la majorité des élèves : tout un tas de bric-à-brac (ballon, goûters, jouets, livres persos, ...) sans rapport avec la demande de l'enseignant pour la classe du jour et pour les leçons. Mais bon, de ça, on n'en a pas trop entendu parler ! J'ai beaucoup tourné et franchement, je ne trouve pas que les élèves de maintenant aient plus de travail que nous n'en avions autrefois. Simplement, on est dans la spirale du "tout est la faute de l'école" qui est dangereuse à terme car forcément, ça ne donnera jamais les résultats attendus. On aura beau supprimer totalement leçons et devoirs, les notes ... les cartables même, si on ne se penche pas un peu plus sur la réalité de la vie de nos élèves dans les familles (télé, console, repas plateau-télé au quotidien, pas de petit déjeuner, couchers tardifs, absences régulières, fait d'assister à des conversations qui ne les regardent pas, entendre très souvent des jugements négatifs sur leurs enseignants, entendre leurs parents utiliser un vocabulaire inadapté, ...), nous allons droit dans le mur ! ben moi je suis d'accord !!! marre de me prendre la tête avec mes enfants pour les devoirs !!! car honnêtement, il y a tout de même une surenchère car on a souvent des devoirs écrits avec parfois découverte de la notion ;( Je préférerais largement des leçons à apprendre par coeur ect Et je suis désolée, je m'occupe de mes enfants, ils regardent rarement la tv, jouent peu voire pas du tout à la console !! Refuser les devoirs écrits ne signifie pas que nos enfants sont délaissés : j'ai juste autre chose à partager avec eux !!! Et puis, combien des fois, j'ai entendu : " vous pouvez l'aider, ce n'est pas un problème" ;(. Mon boulot c'est maman et pas PE ou répétiteur de mes enfants. Honnêtement, je ne me rappelle pas avoir eu autant de devoirs jeune Reconnais quand même, en interrogeant les copains de tes enfants et en écoutant leurs parents, que ton cas est loin d'être la généralité. Je n'ai personnellement jamais donné de travail écrit à mes élèves et donne très peu de leçons mais je constate au fur et à mesure des années une déresponsabilisation constante des familles dans la scolarité de leurs enfants et ça touche maintenant toutes les catégories sociales y compris nous-mêmes. J'en suis triste car ça ne débouchera sur rien de bon pour les "enfants du peuple". Les autres, ils s'en sortiront toujours, mais ce n'est pas pour eux que j'ai choisi de faire ce métier. Je te rassure : je ne suis pas seule et c'est moi qui tempère les propos de certains parents. l'école où sont mes enfants est une école très bien, les parents sont concernés (sauf une minorité); De toute façon, ces élèves ne font pas les devoirs . Je préférerais aisément les leçons à apprendre !!!! Je ne changerais pas le système, c'est comme ça ! C'est pire au collège !
nainess Posté(e) 17 mars 2012 Posté(e) 17 mars 2012 J'ai beaucoup tourné et franchement, je ne trouve pas que les élèves de maintenant aient plus de travail que nous n'en avions autrefois. Simplement, on est dans la spirale du "tout est la faute de l'école" qui est dangereuse à terme car forcément, ça ne donnera jamais les résultats attendus. On aura beau supprimer totalement leçons et devoirs, les notes ... les cartables même, si on ne se penche pas un peu plus sur la réalité de la vie de nos élèves dans les familles (télé, console, repas plateau-télé au quotidien, pas de petit déjeuner, couchers tardifs, absences régulières, fait d'assister à des conversations qui ne les regardent pas, entendre très souvent des jugements négatifs sur leurs enseignants, entendre leurs parents utiliser un vocabulaire inadapté, ...), nous allons droit dans le mur ! +1, et je ne pense pas qu'on puisse réellement faire quelque chose pour contrer tout ça...? Moi je propose la quinzaine sans corrections, ça vous branche ? ... Je ne vois pas comment avancer dans le programme si les leçons ne sont pas sues et je ne trouve pas le temps de les faire mémoriser à chacun en classe à 25 ou 30... Déjà que j'en suis à considérer qu'une journée où une seule des séances prévues a sauté est une bonne journée ! Ah oui pas mal ça!! Et idem pour la "bonne journée"
Charivari Posté(e) 17 mars 2012 Posté(e) 17 mars 2012 Je ne vois pas comment avancer dans le programme si les leçons ne sont pas sues et je ne trouve pas le temps de les faire mémoriser à chacun en classe à 25 ou 30.. Je crois que personne ne dit qu'il faut arrêter de donner des leçons à apprendre. Au contraire, je suis, personnellement, CONTRE les devoirs écrits parce qu'à mon avis ils sont responsables du fait que les enfants ne sachent pas leurs leçons. L'écrit, comme il "se voit", il est plus important que la leçon à apprendre, aux yeux des enfants, et peut-être de certains parents. Quand il n'y a plus d'écrit, on peut leur dire qu'il n'y a rien de plus important que d'apprendre ses leçons. Que c'est son boulot d'élève. Que certes, on apprendre en classe, qu'un élève attentif aura beaucoup moins de travail le soir, mais que, quand même, il y aura toujours des leçons le soir.
Laurence* Posté(e) 17 mars 2012 Posté(e) 17 mars 2012 Tiens, même pour les "leçons", je suis plus que septique..... A vous lire, il semble que le plus important c'est que les enfants passent du temps à "apprendre une leçon" et non pas qu'ils soient captivés et apprennent sans effort apparent... C'est pourtant bien le "secret" des bons élèves : ils sont assez curieux et attentifs pour absorber "sans effort" ce qu'on leur propose... C'est bien plutôt là dessus qu'il faudrait vous concentrer, non ?!
Eli-P Posté(e) 17 mars 2012 Posté(e) 17 mars 2012 (modifié) Je pense que les "bons" élèves sont justement ceux qui ont apprit à faire leurs devoirs tout seul. Et forcément, ça se fait pas en un soir ! Alors peut-être que les premières années de l'école primaire sont des moments où les parents doivent être très présents pour aider leurs enfants à faire les "devoirs". Mais c'est un apprentissage qui paye ! Et d'un point de vue tout à fait personnel, j'ai fait "récité" des leçons jusqu'en deuxième année de classe prépa littéraire. Et pas forcément qu'à mes parents. Comme quoi, qu'on y comprenne quelque chose ou pas, ça n'est pas du tout la question !! Donc, il n'y a pas à proscrire tous les devoirs, ni à les boycotter. Simplement à savoir les gérer. Et, comme vous l'avez bien exprimé, l'immense majorité des PE ne donnent des devoirs qu'avec la conviction profonde que cela va aider les élèves. Modifié 17 mars 2012 par Eli-P
Goëllette Posté(e) 18 mars 2012 Posté(e) 18 mars 2012 Tiens, même pour les "leçons", je suis plus que septique..... A vous lire, il semble que le plus important c'est que les enfants passent du temps à "apprendre une leçon" et non pas qu'ils soient captivés et apprennent sans effort apparent... C'est pourtant bien le "secret" des bons élèves : ils sont assez curieux et attentifs pour absorber "sans effort" ce qu'on leur propose... C'est bien plutôt là dessus qu'il faudrait vous concentrer, non ?! J'ai toujours été très bonne élève mais j'ai toujours passé du temps à apprendre mes leçons. Rares sont ceux qui retiennent en claquant des doigts. Et je pense que la différence entre un enfant captivé et un autre qui ne l'est pas est en grande partie liée à l'attitude de ses parents face à l'école et à ses enseignants. S'ils montrent leur respect et leur intérêt pour eux, ça ira. Dès lors qu'ils laissent transparaître un soupçon de défiance, de mépris, de désintérêt, les enfants ont du mal à s'approprier l'enseignement.
Laurence* Posté(e) 18 mars 2012 Posté(e) 18 mars 2012 Et si l'un des problèmes était que seuls des élèves modèles sortant du moule et parfaitement adaptés à lui deviennent effectivement les enseignants... qui ne voient de salut que dans la reproduction de leur propre chemin ? Selon vous il n'y a donc qu'un seul modèle de réussite possible, donc ? En tout cas, c'est certain : il n'y en a qu'un qui est valorisé à et par l'école... malheureusement... Parce que mes observations et mes expériences me démontrent plutôt que ce n'est pas la manière d'apprendre qui compte, mais bien plutôt la curiosité et le goût d'apprendre. Les gens curieux et créatifs sont ceux qui s'en sortent toujours le mieux dans la vie... Mieux que les appliqués et les dévoués qui tombent d'ailleurs souvent de haut en quittant le cocon qu'était devenu pour eux l'école...
fifie83 Posté(e) 18 mars 2012 Posté(e) 18 mars 2012 A propos du moule parfait et du chemin à reproduire, le mien aurait dû être -si je suis ton raisonnement- caissière à carref*** ou femme d'entretien, voire maçon sur les chantiers si j'avais été un garçon. J'ai eu la chance de naître dans un foyer où l'école, les enseignants étaient importants. Et même si personne chez moi n'avait dépassé le certificat d'études primaires, mes parents en rentrant de leur journée de travail ouvraient systématiquement mon cartable et me faisaient travailler un peu chaque soir. Ils me répétaient sans cesse que si je veux "m'en sortir" dans la vie, choisir le métier que je veux, il faut bien travailler à l'école, il faut s'adapter à "ces gens là" les gens instruits qui parlent bien, qui ont de beaux métiers. J'ai suivi leurs conseils et je me destinais au métier d'interprète quand j'ai finalement opté pour l'enseignement. Durant ma scolarité, j'ai fait partie de ces bons élèves dont tu parles "appliqués et dévoués". Cela dit je n'ai malheureusement pas eu le temps de "tomber de haut" et m'apitoyer sur mon sort car dès 16 ans j'ai commencé à faire les saisons et à partir de la fac, je bossais environ 20 h/sem pour compléter ma bourse et avoir les moyens de faire des études. Aujourd'hui je n'ai pas la prétention d'être une super instit' mais au moins quand je suis face à des familles qui me disent qu'elles travaillent dur et qu'elles n'ont pas le temps d'ouvrir le cartable ou de signer un cahier, et bien je sais de quoi je parle quand je leur explique ce vieil adage du "quand on veut on peut".
Goëllette Posté(e) 18 mars 2012 Posté(e) 18 mars 2012 Laurence, on serait d'accord si tu précisais que cette curiosité patati patata ... c'est aux parents de la développer ! Le problème, c'est que leur désengagement de tout ce qui représente une contrainte pour eux est de plus en plus grand. Alors peut-être que chez toi, on développe l'amour des arts, de la culture, ... Mais dans une grande partie des foyers y compris dans des milieux sociaux-culturels élevés, c'est la télé et les jeux vidéos qui éduquent les enfants et leurs sorties culturelles se limitent à passer l'après-midi dans un complexe commercial ou un parc d'attraction. Mes parents sont issus du milieu ouvrier et c'est grâce à l'école qu'ils se sont élevés socialement et culturellement. Et comme on ne peut pas tout apprendre en 6h de classe et qu'un enfant ne peut pas s'investir dans l'école s'il ne sent pas sa famille derrière lui, les leçons à apprendre à la maison sont impératives et nécessaires.
Eli-P Posté(e) 18 mars 2012 Posté(e) 18 mars 2012 Laurence, on serait d'accord si tu précisais que cette curiosité patati patata ... c'est aux parents de la développer ! Le problème, c'est que leur désengagement de tout ce qui représente une contrainte pour eux est de plus en plus grand. Et comme on ne peut pas tout apprendre en 6h de classe et qu'un enfant ne peut pas s'investir dans l'école s'il ne sent pas sa famille derrière lui, les leçons à apprendre à la maison sont impératives et nécessaires. +1 !!
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