mincealors Posté(e) 18 mars 2012 Posté(e) 18 mars 2012 A propos du moule parfait et du chemin à reproduire, le mien aurait dû être -si je suis ton raisonnement- caissière à carref*** ou femme d'entretien, voire maçon sur les chantiers si j'avais été un garçon.J'ai eu la chance de naître dans un foyer où l'école, les enseignants étaient importants. Et même si personne chez moi n'avait dépassé le certificat d'études primaires, mes parents en rentrant de leur journée de travail ouvraient systématiquement mon cartable et me faisaient travailler un peu chaque soir. Ils me répétaient sans cesse que si je veux "m'en sortir" dans la vie, choisir le métier que je veux, il faut bien travailler à l'école, il faut s'adapter à "ces gens là" les gens instruits qui parlent bien, qui ont de beaux métiers. J'ai suivi leurs conseils et je me destinais au métier d'interprète quand j'ai finalement opté pour l'enseignement. Durant ma scolarité, j'ai fait partie de ces bons élèves dont tu parles "appliqués et dévoués". Cela dit je n'ai malheureusement pas eu le temps de "tomber de haut" et m'apitoyer sur mon sort car dès 16 ans j'ai commencé à faire les saisons et à partir de la fac, je bossais environ 20 h/sem pour compléter ma bourse et avoir les moyens de faire des études. Aujourd'hui je n'ai pas la prétention d'être une super instit' mais au moins quand je suis face à des familles qui me disent qu'elles travaillent dur et qu'elles n'ont pas le temps d'ouvrir le cartable ou de signer un cahier, et bien je sais de quoi je parle quand je leur explique ce vieil adage du "quand on veut on peut". J'aurais pu écrire ce message
Charivari Posté(e) 18 mars 2012 Posté(e) 18 mars 2012 Mais dans une grande partie des foyers y compris dans des milieux sociaux-culturels élevés, c'est la télé et les jeux vidéos qui éduquent les enfants et leurs sorties culturelles se limitent à passer l'après-midi dans un complexe commercial ou un parc d'attraction. Je suis peut-être atypique et à contre-courant, mais de mon côté, par rapport à ce à quoi je m'attendais en entrant dans l'enseignement, je suis au contraire très heureusement surprise de l'implication des parents dans la scolarité de leur enfant. C'est même parfois l'excès inverse, y compris dans des milieux défavorisés. C'est un vrai stress pour les parents, de voir réussir leur enfant (je précise que je n'ai encore jamais exercé dans des écoles de milieux plutôt favorisés, mais toujours dans des écoles de milieux populaires). Après, il y a toujours une poignée de parents qui prennent beaucoup de place dans notre quotidien parce qu'ils sont en conflit avec l'institution, parce que tous les profs sont des fainéants, leurs enfants des incompris etc... Ils sont grande gueule, ils prennent de la place, mais ils ne sont pas du tout majoritaires dans les écoles que j'ai vues. Bref, je trouve qu'en donnant des "outils" aux parents, ça marche pas mal. De mon côté, quand je donne une leçon d'HG ou de sciences, je donne aussi "les questions auxquelles il faut savoir répondre", pour que les parents sachent ce que j'attends. Pour une leçon de français ou de maths, il y a toujours un exercice, copié dans le cahier de leçon, avec son corrigé au dos. Le message c'est "savoir sa leçon, c'est être capable de refaire cet exercice type". Et ça fonctionne. Je ne dis pas que tous les élèves savent merveilleusement leurs leçons, mais en tous cas je n'ai jamais eu à me plaindre d'une démission générale des élèves ou des parents sur les leçons.
maitressebea Posté(e) 18 mars 2012 Posté(e) 18 mars 2012 Je crois que personne ne dit qu'il faut arrêter de donner des leçons à apprendre. Euh à la lecture du fameux blog, j'ai franchement eu l'impression que les parents réclamaient une quinzaine cartable fermé... Il n'y a pas de distinction entre leçons et travail écrit. Ils ne veulent pas de devoirs, point. Enfin, j'ai peut-être mal interprété, mais bon... Si c'est pour éviter le conflit avec les gosses, à la limite, l'apprentissage des leçons est plus susceptible de créer des tensions entre parents et enfants que des exercices écrits, je trouve...
poujohel Posté(e) 18 mars 2012 Posté(e) 18 mars 2012 Je trouve la FCPE très intrusive par rapport à nous,enseignants du premier degré. Elle voudrait ceci, cela... En plus, elle n'est pas si représentative que cela... Je pense quand même intéressant que les parents partagent un petit moment avec leur enfant autour de devoirs (pas une tartine bien-sûr et généralement, quand on trouve la bonne mesure, on n'a pas de problème avec les parents...) pour valoriser l'importance de leur métier d'élève et de l'école... J'en ai un peu marre de ces parents (pas un généralité bien-sûr mais une catégorie quand même) qui voudraient que la société assume tout pour leur enfant et qui seraient prêts à les amener en pyjama à l'Ecole et les récupérer ainsi... Après bien-sûr ce n'est pas à eux de faire la classe après la classe. A nous de trouver le bon tempo en matière de devoirs
Pablo Posté(e) 18 mars 2012 Posté(e) 18 mars 2012 A propos du moule parfait et du chemin à reproduire, le mien aurait dû être -si je suis ton raisonnement- caissière à carref*** ou femme d'entretien, voire maçon sur les chantiers si j'avais été un garçon. J'ai eu la chance de naître dans un foyer où l'école, les enseignants étaient importants. Et même si personne chez moi n'avait dépassé le certificat d'études primaires, mes parents en rentrant de leur journée de travail ouvraient systématiquement mon cartable et me faisaient travailler un peu chaque soir. Ils me répétaient sans cesse que si je veux "m'en sortir" dans la vie, choisir le métier que je veux, il faut bien travailler à l'école, il faut s'adapter à "ces gens là" les gens instruits qui parlent bien, qui ont de beaux métiers. J'ai suivi leurs conseils et je me destinais au métier d'interprète quand j'ai finalement opté pour l'enseignement. Durant ma scolarité, j'ai fait partie de ces bons élèves dont tu parles "appliqués et dévoués". Cela dit je n'ai malheureusement pas eu le temps de "tomber de haut" et m'apitoyer sur mon sort car dès 16 ans j'ai commencé à faire les saisons et à partir de la fac, je bossais environ 20 h/sem pour compléter ma bourse et avoir les moyens de faire des études. Aujourd'hui je n'ai pas la prétention d'être une super instit' mais au moins quand je suis face à des familles qui me disent qu'elles travaillent dur et qu'elles n'ont pas le temps d'ouvrir le cartable ou de signer un cahier, et bien je sais de quoi je parle quand je leur explique ce vieil adage du "quand on veut on peut". + 1 (sauf pour le 20H/sem)
JBB Posté(e) 18 mars 2012 Auteur Posté(e) 18 mars 2012 A propos du moule parfait et du chemin à reproduire, le mien aurait dû être -si je suis ton raisonnement- caissière à carref*** ou femme d'entretien, voire maçon sur les chantiers si j'avais été un garçon. J'ai eu la chance de naître dans un foyer où l'école, les enseignants étaient importants. Et même si personne chez moi n'avait dépassé le certificat d'études primaires, mes parents en rentrant de leur journée de travail ouvraient systématiquement mon cartable et me faisaient travailler un peu chaque soir. Ils me répétaient sans cesse que si je veux "m'en sortir" dans la vie, choisir le métier que je veux, il faut bien travailler à l'école, il faut s'adapter à "ces gens là" les gens instruits qui parlent bien, qui ont de beaux métiers. J'ai suivi leurs conseils et je me destinais au métier d'interprète quand j'ai finalement opté pour l'enseignement. Durant ma scolarité, j'ai fait partie de ces bons élèves dont tu parles "appliqués et dévoués". Cela dit je n'ai malheureusement pas eu le temps de "tomber de haut" et m'apitoyer sur mon sort car dès 16 ans j'ai commencé à faire les saisons et à partir de la fac, je bossais environ 20 h/sem pour compléter ma bourse et avoir les moyens de faire des études. Aujourd'hui je n'ai pas la prétention d'être une super instit' mais au moins quand je suis face à des familles qui me disent qu'elles travaillent dur et qu'elles n'ont pas le temps d'ouvrir le cartable ou de signer un cahier, et bien je sais de quoi je parle quand je leur explique ce vieil adage du "quand on veut on peut". + 1 (sauf pour le 20H/sem) Se pose à mon avis le problème du temps que "doivent" consacrer les élèves à l'école et aussi à ce qu'on veut qu'ils sachent faire... On va de réduction en réduction du temps scolaire (la dernière en date avec la suppression de deux heures (celles du samedi) pour les bons comme les moins bons élèves et leur remplacement par l'AP (à laquelle assiste qui le veut bien...). Sans réduction des programmes... Arguer de la fatigue, de ci, de là, on risque fort d'aller à l'encontre du but recherché. Si on supprime purement et simplement les entraînements (je préfère ce terme à devoirs) à la maison, ce ne sont pas les élèves issus de milieu sociaux favorisés ou proche qui en pâtiront, ceux-là auront des séances de "rattrapages" à la maison, les autres deviendront un peu plus "moyens"... Et pour eux, personne pour leur "offrir" un soutien type "Acadomicile"... Les "prescripteurs" des réformes ne seront pas les "payeurs" (leurs enfants seront "suivis") mais les décideurs devraient quand même y regarder à deux fois... Et penser que certains doivent effectuer un peu plus de travail pour "y" arriver... A+ JBB
Laurence* Posté(e) 19 mars 2012 Posté(e) 19 mars 2012 Je reviens juste sur un "détail" qui semble avoir échappé à certains : la décision de réouvrir publiquement le débat en proposant "une semaine sans..." n'est pas du tout unilatérale de la part des parents... C'est une initiative commune avec un mouvement d'enseignants représentant quand même une part non négligeable de vos collègues... Parce que là où les devoirs à la maison scolarisent la vie quotidienne, certains se posent quand même la question de commencer à penser à "Déscolariser l'école" ...
JBB Posté(e) 19 mars 2012 Auteur Posté(e) 19 mars 2012 Je reviens juste sur un "détail" qui semble avoir échappé à certains : la décision de réouvrir publiquement le débat en proposant "une semaine sans..." n'est pas du tout unilatérale de la part des parents... C'est une initiative commune avec un mouvement d'enseignants représentant quand même une part non négligeable de vos collègues... Parce que là où les devoirs à la maison scolarisent la vie quotidienne, certains se posent quand même la question de commencer à penser à "Déscolariser l'école" ... On peut aussi se poser la question de la représentativité des "voix" qui annoncent de pareille "mesure" par rapport au nombre de parents "syndiqués" et aussi par rapport au nombre total de familles d'enfants scolarisés... Pour le reste, lorsque j'ai "lancé la débat", je suis allé consulté les réactions sur le site de la FCPE. A ma grande surprise, elles se comptaient sur les doigts d'une main... On peut alors en déduire... n'importe quoi... A+ JBB
Franck68 Posté(e) 19 mars 2012 Posté(e) 19 mars 2012 classe sans professeur pendant 3 mois l'an dernier, vraiment? Merci d'avoir relevé. Les "bébés" ont été trimbalés à droite, à gauche sans professeur fixe pendant trois mois l'an dernier dont trois semaines complètes sans professeur.
mincealors Posté(e) 21 mars 2012 Posté(e) 21 mars 2012 mincealors, le 17 mars 2012 - 10:04 , dit : Citation classe sans professeur pendant 3 mois l'an dernier,vraiment? Merci d'avoir relevé. Les "bébés" ont été trimbalés à droite, à gauche sans professeur fixe pendant trois mois l'an dernier dont trois semaines complètes sans professeur. J'avais compris que c'étaient des CM1... C'était quel niveau? (sans vouloir insinuer un seul instant que c'est moins grave de ne pas remplacer en mater )
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