mayre Posté(e) 28 février 2013 Posté(e) 28 février 2013 Je suis assez d'accord avec Timis. Après, André, des arguments contre le projet de loi (pas du décret), j'en ai pas mal... Mais à condenser, cela risque d'être compliqué . -Les régions organiseront la carte de formation des lycées professionnels en créant "des campus des métiers, pôles d’excellence offrant une gamme de formations professionnelles, technologiques et générales, dans un champ professionnel spécifique. Ces campus pourront accueillir différentes modalités de formation (statut scolaire, apprentissage, formation continue, validation des acquis de l’expérience)" Donc, celui qui veut faire menuiserie devra aller ailleurs dans son académie pour suivre une formation qui ne sera pas forcément dispensée dans son département. Quand on sait ce que coûte l'hébergement des étudiants aux familles, est-ce une avancée égalitaire? " Art. L. 331-7. - L'orientation et les formations proposées aux élèves tiennent compte de leurs aspirations, de leurs aptitudes et des perspectives professionnelles liées aux besoins prévisibles de la société, de l'économie et de l'aménagement du territoire" Donc, on ne tient plus compte des voeux des élèves, déjà un peu à la ramasse, mais qui peuvent avoir un centre d'intérêt fort. Mais bon, si il n'y a pas de "perspectives professionnelles" dans la région, va voir ailleurs... - Je suis opposée au PEDT, qui pour moi n'a rien à voir avec les CEL. En effet, « Des activités périscolaires prolongeant le service public de l'éducation, et en complémentarité avec lui, peuvent être organisées dans le cadre d’un projet éducatif territorial" Ce qui implique que les APC peuvent être de l'Aide Perso, ou des activités Pédagogiques mais qui doivent être en lien avec le PEDT dès qu'il existe. Or le PEDT peut être entièrement rédigé par la mairie... Cela peut être fait en concertation avec l'équipe pédagogique dans le meilleur des cas, mais ce n'est pas obligatoire. Danger pour moi. - Je me méfie des TAP: les temps d'enseignement permettant une pause pour les élèves (EPS, arts,...) vont être en doublon avec ce qui sera proposé dans les APC, à terme, ces matières resteront dans notre domaine d'enseignement ? - Le cycle CM2-sixième: « Art. L. 401-4. - Afin d’assurer la continuité pédagogique entre l’école élémentaire et le collège et contribuer à l’acquisition par les élèves du socle commun de connaissances, de compétences et de culture prévu par l’article L. 122-1-1, ainsi qu’à la mise en oeuvre coordonnée des programmes, chaque collège et les écoles dont les élèves résident dans la zone de desserte du collège déterminent conjointement des modalités de coopération et d’échange. « Il est institué un conseil école-collège qui propose au conseil d’administration du collège et aux conseils des écoles des actions de coopération et d’échange. Le conseil école-collège peut notamment proposer que certains enseignements ou projets pédagogiques soient communs à des élèves du collège et des écoles. La composition et les modalités de fonctionnement de ce conseil sont fixées par décret. « Après accord du conseil d’administration et des conseils des écoles, les enseignements ou projets communs sont mis en oeuvre dans les collèges sous l’autorité du chef d’établissement et dans les écoles sous la responsabilité des directeurs d’école." Sur quel temps ces concertations? Et puis, comment va-t-on faire? Les instits de CM2 vont-ils faire 1h de rencontre pour chaque matière? (français, maths, anglais, sciences, histoire-géo.... ) - Le socle commun renforce pour moi la notion de contrat d'objectif... J'aurais préféré la mise en place de niveaux de compétences dans lequel chaque élève peut avancer à son rythme, car pour moi (et je pense plus à mes loulous de ZEP qu'à mon école privilégiée), l'important est de les faire progresser, à leur rythme mais le plus loin possible. "D'une deux-chevaux tu ne feras pas une rolls-royce, le tout c'est que ça roule!" D'ailleurs, le contrat d'objectif existe et sera validé par la collectivité territoriale! "[le conseil d'administration] se prononce sur le contrat d’objectifs conclu entre l’établissement, l’autorité académique et, le cas échéant, la collectivité territoriale de rattachement. » - Les ESPE seront dans le giron des universités, responsable des plans de formation: plus de programme national de formation? De plus, les ESPE seront donc soumis à la loi LRU. Désolée de ne pas plus développer sur la fin, il se fait tard! -
Yuuko Posté(e) 28 février 2013 Posté(e) 28 février 2013 (...) je ne suis pas sûre que beaucoup ait conscience de ce qu'il y a dans le projet de loi. Quelle haute opinion des collègues ! Absolument pas. Ai-je dit que les collègues n'avaient rien compris? Loin de moi cette pensée méprisante. Juste que chacun voit midi à sa porte, et n'en retient que ce qui lui est présenté. Ce qui est normal, compte-tenu que c'est dur de s'informer en ce moment. Qui est au fait de ce que ce projet implique pour les lycées pro? Sur la mise en œuvre du socle commun? Je veux bien croire que tout le monde voit les tenants et aboutissements du truc, je veux bien croire qu'il y a du bon, mais je trouve qu'il y a bien des choses à redire aussi. M'enfin, ce n'est que mon opinion. C'est quand même moi qui ai alerté pas mal de collègues de ma circo sur ce qu'il y avait dans le décret des rythmes, alors la loi d'orientation, n'en parlons pas ... et le nombre de collègues qui découvraient les dessous à la manif ... Donc je rejoins Mayre sur ce coup-là. Mais c'est sans dénigrer les collègues, franchement j'ai passé des soirées entières sur EDP à lire et décrypter tout ça, j'ai pris le temps mais j'en suis sortie usée et fatiguée
Goëllette Posté(e) 1 mars 2013 Posté(e) 1 mars 2013 Et pourquoi dune deux chevaux on ne ferait pas une rolls royce ? Tu veux dire qu'en zep, il ne faut pas s'occuper de la tête de classe ?
mayre Posté(e) 1 mars 2013 Posté(e) 1 mars 2013 Pas du tout, c'est la fin qui compte: il faut tous les faire avancer, en partant de là où ils sont et en les amenant plus loin: la tête de classe devient encore meilleure, et les moins bons deviennent moins mauvais, mais ce sans se fixer des objectifs qu'ils ne pourront pas atteindre... Le principe des ceintures de compétences: chacun va aussi loin qu'il peut, dans un parcours pré-déterminé, et avance autant qu'il peut. On reprend là où on est, et on continue à avancer. On mesure le progrès et non l'écart à la norme, en visant des choses dans la ZPD de l'élève. En mesurant les progrès, on valorise le travail et on investit l'élève, on leur montre qu'ils sont capables de faire, on leur redonne confiance. Et la tâche leur semble moins insurmontable.
Goëllette Posté(e) 1 mars 2013 Posté(e) 1 mars 2013 J'aime mieux ! Par contre, je pense quand même que le but ultime de tout enseignant de ZEP est que sa tête de classe (au minimum) atteigne le même niveau que celui des élèves hors ZEP. C'est tout à fait possible mais ce n'est pas toujours à la mode, hélas. Ces élèves et leurs familles ont besoin de ce signal fort, et c'est, à mon avis, une marque de respect. J'aime me principe des ceintures de compétences quand elles accompagnent une pédagogie ambitieuse, avec de vraies leçons, et non le simple système des fiches à gogo auto corrigées et les fameux plans de travail qui ont plutôt tendance à tirer les élèves vers l'approximation et le minimum.
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