Frédo45 Posté(e) 30 octobre 2013 Posté(e) 30 octobre 2013 Tiens, Dajta, pour augmenter ta culture et bien que ce ne soit pas le sujet du fil, un lien du Snuipp national.... Ce n'est pas ma position et encore moins celle de ma section dont certains conseillers ont refusé de participer à cette mascarade (en ne donnant pas de nom d'élève) notamment. Quant à Dajta... Mon pauvre, relis-toi... Qui est haineux et en colère ? Allez, bon vent Abraham !
lamed Posté(e) 30 octobre 2013 Posté(e) 30 octobre 2013 Oh ! Dajta-Abraham ....comme j'aimerais être ta Sarah ....
prof désécol Posté(e) 30 octobre 2013 Posté(e) 30 octobre 2013 (modifié) bien que ce ne soit pas le sujet du fil, un lien du Snuipp national.... Le Coup de Pouce pose des problèmes de principe, mais pas seulement. Ton lien est intéressant, Mayre ; et si, c'est un peu le sujet du fil !... voilà ce qu'on obtient quand le périscolaire cherche à singer l'école : "Fin mai, un rapport intermédiaire et une étude qualitative pour le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse (FEJ) ont émis des avis contradictoires. Si l’étude détaille les effets positifs des Coups de pouce, le rapport estime que si le dispositif « réalise son objectif premier qui est de donner aux enfants le goût de la lecture », il ne montre pas d’évolution particulière des apprentissages « dans le temps limité de l’année de CP ». Pour les auteurs, « l’introduction de Coup de pouce clé ne permet pas d’améliorer les compétences en lecture des bénéficiaires davantage que les formes mises en oeuvre par l’éducation nationale sur les élèves faibles ciblés par les CPC ». En d’autres termes, l’aide personnalisée et les dispositifs spécialisés internes aboutiraient à un résultat identique. Ce rapport a aussitôt été contesté par 3 chercheurs membres du Conseil scientifique de l’Apféé, Anne-Marie Chartier, Dominique Glasman et Françoise Lorcerie. Pour ces derniers l’étude précédente ne bénéficie pas de garanties scientifiques suffisantes, tire des conclusions hasardeuses, contredit toutes les évaluations antérieures et les observations des personnels. Ils réaffirment la convergence et la récurrence des évaluations quant à l’effet très favorable du CPC pour permettre à une bonne partie de leurs élèves de sortir de la zone dangereuse ». Le dispositif a un coût de 1200 euros par enfant et par an pour un résultat assez discutable. Il ouvre surtout la porte à l'externalisation du traitement des difficultés scolaires par toute sorte d'associations dont la "caution scientifique" leur permet de s'introduire dans l'école. Les évaluations qu'évoquent les 3 chercheurs de l'Apféé se résument à... un questionnaire rempli par l'enseignant de l'enfant. (avec des questions du genre : Selon vous, le coup de pouce a-t-il eu sur l'enfant un effet : - extrêmement positif - très très positif - très positif - positif - plutôt positif - aucun effet ) Modifié 30 octobre 2013 par prof désécol
mayre Posté(e) 31 octobre 2013 Posté(e) 31 octobre 2013 Mais, entendons-nous bien, je ne mets pas ce lien pour dire que les coups de pouce, c'est bien, juste pour qu'on sache de quoi on parle... Juste, je pense que ce système est le reflet de ce que tu dis justement (au delà des financeurs), à savoir le désengagement de l'Etat sur les structures d'aides spécialisées.
Franck68 Posté(e) 31 octobre 2013 Posté(e) 31 octobre 2013 Mais, entendons-nous bien, je ne mets pas ce lien pour dire que les coups de pouce, c'est bien, juste pour qu'on sache de quoi on parle... Juste, je pense que ce système est le reflet de ce que tu dis justement (au delà des financeurs), à savoir le désengagement de l'Etat sur les structures d'aides spécialisées. Je ne comprends pas le lien entre aide spécialisée et coup de pouce. Je travaillais dans une école qui utilisait le système coup de pouce. Les élèves ciblés étaient des élèves qui n'avaient pas l'usage de la langue française dans leur environnement familial, ils ne disposaient pas du capital de mots et des structures langagières nécessaires à une bonne compréhension des textes rencontrés durant le temps scolaire. Cet aspect n'était pas pris en charge par le RASED présent dans l'école qui avait largement de quoi faire par aileurs. Du coup nous constations effectivement des progrès sensibles, non pas au niveau des apprentissages scolaires directement, mais le répertoire était sans conteste enrichi et les élèves plus impliqués. Cependant il ne faut pas se leurrer, le fait de ne pas parler français à la maison constitue un véritable handicap.
prof désécol Posté(e) 31 octobre 2013 Posté(e) 31 octobre 2013 Le problème est, si j'ai bien compris, le risque de diminution du nombre de RASED et l'arrivée massive dans les écoles de personnels extérieurs chargés de prendre en charge la difficulté scolaire et la diminution puis la suppression de nos structures EN. Les élèves ciblés étaient des élèves qui n'avaient pas l'usage de la langue française dans leur environnement familial, ils ne disposaient pas du capital de mots et des structures langagières nécessaires à une bonne compréhension des textes rencontrés durant le temps scolaire.Cependant il ne faut pas se leurrer, le fait de ne pas parler français à la maison constitue un véritable handicap. Avec l'exemple de Franck68, on pense à la raréfaction des CLIN, par exemple...
nola Posté(e) 31 octobre 2013 Posté(e) 31 octobre 2013 On est un peu HS mais je voudrais nuancer: le fait de ne pas parler la langue de scolarisation à la maison ne constitue pas un handicap en soi.
emcj Posté(e) 31 octobre 2013 Posté(e) 31 octobre 2013 Je rebondis sur cela: en effet le principal handicap est le milieu social, culturel dans lequel on vit. Les enfants de diplomates anglo-saxons ont-ils un handicap à l'école? Oh les pauvres choux billingues anglais-français! Plus près de nous j'ai, dans ma classe, depuis cette rentrée, en cp, un petit hispanophone dont la mère est étudiante en France. Eh bien il "lit" mieux que la plupart des cp, connaît tous les mots outils appris et en deux mois comprend énormément de choses alors qu'il venait d'arriver en France fin août. Allez, je m'efface.
nola Posté(e) 31 octobre 2013 Posté(e) 31 octobre 2013 Je rebondis sur cela: en effet le principal handicap est le milieu social, culturel dans lequel on vit. Les enfants de diplomates anglo-saxons ont-ils un handicap à l'école? Oh les pauvres choux billingues anglais-français! Plus près de nous j'ai, dans ma classe, depuis cette rentrée, en cp, un petit hispanophone dont la mère est étudiante en France. Eh bien il "lit" mieux que la plupart des cp, connaît tous les mots outils appris et en deux mois comprend énormément de choses alors qu'il venait d'arriver en France fin août. Allez, je m'efface. Tutafé J'ai même l'exemple de petits gitans sédentarisés de milieu modeste, hispanophones, et leur bilinguisme ne semblait pas particulièrement les gêner en maternelle. Je ne te raconte pas leur étonnement quand ils se sont aperçus que mon collègue "gadjo" parlait aussi "gitan" couramment. Plus sérieusement, restons prudents avant de décréter qu'un élève, de part son milieu, démarre avec un handicap scolaire. Les prophéties auto-réalisatrices, ça existe (effet Pygmalion).
mayre Posté(e) 31 octobre 2013 Posté(e) 31 octobre 2013 Le principe est effectivement intéressant: donner la possibilité aux enfants dont les parents étaient absents/illettrés/analphabètes/désinvestis (et ce sans lien avec l'origine, je rejoins emcj) de faire leurs devoirs correctement. J'ai aussi exercé dans une école avec coup de pouce, et j'y ai envoyé des élèves quand j'ai eu les CP. Il y a mes convictions, et la réalité, à savoir l'avenir de mes élèves, je ne me serais pas vue les priver de ce moyen de réussir par "idéologie". Par contre, en parlant avec l'animateur (un jeune très sympa et qui avait à coeur de bien faire): aucune connaissance sur l'apprentissage de la lecture, il a du construire tous les jeux que la coordinatrice conseillait... La coordinatrice était incompétente. Il s'en est très bien tiré, mais bon... Bref, dommage que ce ne soit pas un personnel formé qui fasse cela, et ici, on est encore face à un manque de moyens. Sinon, j'aime beaucoup le questionnement que tu poses, Dajta: jusqu'où aller pour avancer et faire évoluer l'école? Si on prend cet exemple de coup de pouce en le généralisant: faut-il accepter que des structures apportant un plus pour les élèves soient financées par de grandes entreprises (qui par ailleurs, ne paient pas toutes leurs impôts à hauteur de ce qu'elles devraient, privant de fait l'Ecole de financement)? Cela correspond-il à l'idée d'une école dégagée de toute pression extérieure? Ou faut-il accepter que c'est un reflet de la société actuelle: les entreprises qui influent sur la politique (ici, celle de l'éducation)?
prof désécol Posté(e) 31 octobre 2013 Posté(e) 31 octobre 2013 Le principe est effectivement intéressant: donner la possibilité aux enfants dont les parents étaient absents/illettrés/analphabètes/désinvestis (et ce sans lien avec l'origine, je rejoins emcj) de faire leurs devoirs correctement. J'ai aussi exercé dans une école avec coup de pouce, et j'y ai envoyé des élèves quand j'ai eu les CP. Il y a mes convictions, et la réalité, à savoir l'avenir de mes élèves, je ne me serais pas vue les priver de ce moyen de réussir par "idéologie". Et pour les enfants qui seraient de tout façon restés à l'étude surveillée (payante) sur ce temps-là, c'est la possibilité d'être dans un petit groupe, et ce sans frais pour les familles. Quelle que soit l'"efficacité" du dispositif, ces simples considérations rendent cornélien un refus de principe. Mais là encore, la mise en place de ce dispositif dépend des choix de la municipalité, de son budget (j'ignore à quelle hauteur chaque commune participe). On en revient à la question des inégalités évoquées à propos de la réforme...
Frédo45 Posté(e) 31 octobre 2013 Posté(e) 31 octobre 2013 Le premier problème des coups de pouce, c'est qu'il s'agit d'une externalisation. S'il y a des élèves en difficultés, c'est à, l'école de la République d'y remédier et pas à des associations, aux intentions les plus pures soient-elles. C'est comme les Restos du coeur, ça ne devrait pas exister car ce devrait être à l'Etat de prendre en charge la misère. Ce sont les RASED, les CLIS, les CLIN et le dispositif du maître supplémentaire qu'il faut développer pour prévenir la difficulté scolaire. On a supprimé - et je ne crois pas que le 45 soit un cas unique - les dispositifs permettant l'intégration scolaire des primo-arrivants et des gens du voyage. Le second problème, c'est ce qu'il y a derrière et notamment toutes les entreprises qui tentent par ce biais d'entrer dans l'école par l'intermédiaire de ces coups de pouce. Enfin, le dernier problème, et c'est ce que disent les collègues, c'est que ça ne s'adresse pas en priorité aux élèves en grandes difficulté mais aux élèves souffrant de difficultés ponctuelles, comme les stages de remise à niveau ou l'aide personnalisée.
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