ronin Posté(e) 3 mai 2014 Posté(e) 3 mai 2014 (modifié) Si l'on en croit Claude Allègre qui était alors conseiller du minsitre Jospin, la transformation d'instituteur à PE et donc l'adoption de la grille indiciaire des certifiés avait pour objectif de faire voter les instits pour le PS alors qu'ils étaient majoritairement communistes dans les années 80. Il s'agissait de les rallier définitivement au PS ( dans son livre "Toute vérité est bonne à dire" chez Pocket ). Sachant que l'on ne peut augmenter la grile indiciaire pour une seule catégorie de fonctionnaires ( donc uniquement pour les instituteurs ) l'astuce a consisté à transformer le métier en cadre A donc recrutement niveau licence et grille des certifiés. Il ne s'agissait en aucun cas d'améliorer le niveau des enseignants du premier degré ( car des générations d'instituteurs avec un bac de très bon niveau ont fait de l'aussi bon boulot, si ce n'est meilleur, que des PE ). Pour la masterisation c'est exactement le même raisonnement. Pour compenser les suppressions de postes, et ne pouvant augmenter tout le monde ( plus de sous ) on a essayé de calmer l'énervement des français en leur assurant que les jeunes enseignants seraient meilleurs puisque bac + 5 au lieu de bac +3 et avec un salaire reavalorisé ( échelon 3 au lieu d'échelon 1, mais derrière, stagnation automatique... ). Honnêtement, qui croit qu'avec un master 2 de l'ESPE on est meilleur enseignant que les instituteurs avec leurs bacs ou les PE niveau Licence ? Tout cela ce n'est que de la politique et de la poudre aux yeux pour amuser le peuple. La vérité c'est que les politiques ne savent pas/ne veulent pas améliorer l'Institution ( par incompétence, par idéologie, pour cause de déficits, parce que l'EN ça ne les intéresse pas ) mais doivent annoncer des mesures pour faire croire qu'ils font qqch. Il ne s'agit que de mesures cosmétiques. Modifié 3 mai 2014 par ronin
Sarri Posté(e) 3 mai 2014 Auteur Posté(e) 3 mai 2014 Natja et Nola, vous m'avez mal compris., j'ai dû mal m'exprimer.. J'essaie d'être plus clair. Je ne soutiens pas du tout l'idée qu'il faut être surdiplômé pour bien enseigner (ou mal enseigner). J'ai dans ma famille très proche quelqu'un qui a été recruté au début des années 60 en sortant de la 3ème. Il a adoré son métier et l'a fait avec force et conviction jusqu'au dernier jour. A l'époque on passait le concours d'entrée à l'EN en 3ème ou 2nde pour certains, puis on passait le bac à l'EN, et on sortait 1 an après titulaire. Les jeunes instits n'avaient alors que 20 ans voir 19 ans pour certains. Ils n'étaient pas plus mauvais que les jeunes T1 ou T2 d'aujourd'hui. La grosse différence, c'est qu'à l'époque devenir instit était une REUSSITE. Aujourd'hui ce n'est plus cas. Du coup, les "bons", "l'élite" passe son chemin et se dirige vers des métiers plus rémunérateurs, mieux reconnus. Le niveau de diplômes n'a rien à voir là dedans.... Qu'on place le concours à la sortie du bac ou à bac+5 ne changera rien à l'affaire, le phénomène sera le même. On risque d'avoir de plus en plus de gens qui viennent faire ce job par défaut avec toutes les conséquences que cela comporte... Aujourd'hui, "réussite" n'est plus synonyme d'"enseigner". A tel point que dans notre propre corporation, ceux qui "réussissent" n'ont plus d'élèves...
ronin Posté(e) 3 mai 2014 Posté(e) 3 mai 2014 C'est un peu caricatural mais il y a du vrai dans ce que tu dis. Cela rejoint d'ailleurs ce que j'ai écrit plus haut, le passage au recrutement à bac +3 puis bac +5 n'a rien à voir avec un quelconque besoin de "monter" le niveau mais avec des calculs politiciens.
Lena Posté(e) 5 mai 2014 Posté(e) 5 mai 2014 Entendu sur une chaine d'info TV , à propos du manque de reçus aux concours de l'enseignement: le fait, tout simplement dit, pas argumenté, pas ironisé, que les profs sont mal payés.
Zarko Posté(e) 5 mai 2014 Posté(e) 5 mai 2014 Ben oui, un conducteur d'engins ou un chauffeur de bus a un salaire supérieur à un PE (chauffeur de bus: 32h/semaine, 13°mois, primes diverses et salaire mensuel 2500€...Beaucoup ont bac-3...) En Allemagne, le salaire d'un enseignant du primaire est supérieur de 40%.... Voilà les pistes !
chableu Posté(e) 5 mai 2014 Posté(e) 5 mai 2014 enfin!!!et même le point l'a écrit!!!!mais parlait-il des PE????? sinon voici une lecture en lien avec le sujet http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2014/05/05052014Article635348718885583335.aspx
cm88 Posté(e) 5 mai 2014 Posté(e) 5 mai 2014 Elever le niveau de recrutement me semble une erreur. D'une part, un bon technicien n'est pas forcément un bon pédagogue, les exemples sont nombreux sous nos yeux de collègues qui sont des "têtes" dans leur matière (c'est encore plus criant dans le secondaire) mais qui sont incapables de faire régner un minimum de discipline dans leur classe ou pire qui ne proposent pas de démarche pédagogique pertinente. Pour faire une analogie avec un phénomène populaire, on voit également que les bons joueurs de foot ne font pas forcément de bons entraîneurs. D'autre part, en recrutant à un niveau élevé de diplômes, on crée un fossé social et culturel important entre les élèves et les enseignants qui provoque une distorsion entre ce qui est exigé par ceux-ci et ce qui est exigible. Quand on vient d'un milieu favorisé, on ne se rend pas toujours compte (et souvent en toute bonne foi) que certains élèves n'ont pas les conditions matérielles et/ou intellectuelles pour travailler chez eux (je pense aux devoirs notamment) et du coup on creuse encore ce fossé. +1 Dajta, on est bien d'accord qu'un niveau bac ''d'avant'' n'a rien à voir avec un niveau bac de maintenant, non ?
Sarri Posté(e) 18 mai 2014 Auteur Posté(e) 18 mai 2014 http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/13/france-peut-devenir-prof-ecoles-41720-moyenne-252109 Rien à dire de plus...
benoit10 Posté(e) 19 mai 2014 Posté(e) 19 mai 2014 (modifié) et les nouveaux programmes pour l'école élémentaire à la rentrée 2016 vous y pensez ? la redéfinition du métier de professeur des ecoles : les heures en dehors de devant les élèves seront encadrées, régulées. Fini le bordel ! Plus possible de se plaindre que vous faites trop d'heure ! Tout sera comptabilisé, les heures de réunion, les heures de préparation, tout. Enfin, on va pouvoir bosser sérieusement et efficacement. Encore faut-il que la formation suive ... Modifié 20 mai 2014 par benoit10
AubergineFelee Posté(e) 6 juin 2014 Posté(e) 6 juin 2014 http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/13/france-peut-devenir-prof-ecoles-41720-moyenne-252109 Rien à dire de plus... C'est vrai ... mais .... Est-ce que, sincèrement, vous pensez que sur un concours, une épreuve à un instant T, on peut réellement juger de la personne ? Comment expliquer sinon, pourquoi, l'année dernière, certaines personnes, en master, donc, ayant fait des stages, ayant été visitées, ayant eu de très bon rapports de visites, d'excellentes notes lors de leur master ... d'autres, contractuelles, ayant été visitées aussi avec d'excellent rapports de visites .. .se sont vus attribuer des zéro éliminatoires lors des épreuves orales ? Qui, je le rappelle, n'avaient rien à voir avec les épreuves orales que l'on passait avant la mastérisation ? Comment peut-on, un jour de concours, demander à des futurs enseignants de préparer une séquence de maths, ou de français, avec, pour seuls documents disponibles "les programmes" et le socle commun ? Et, là, dessus, leur coller un zéro ? Mais, éventuellement, les réembaucher en contractuels pour l'année suivante ? Si je n'avais pas eu ce zéro à l'oral (oui, j'ai fais partie de ces zéros), j'étais admise. Mais ... ils n'ont pas voulu. Bref ... Est-ce pour cela que l'on peut dire, réellement, sincèrement, que je n'aurais pas été une bonne enseignante ? Même si, sans ce zéro, je passais en effet, mais avec une très faible moyenne ? Même si, en effet, sans ce zéro, je passais, malgré le fait que je n'ai ni un master, ni une licence, ni même un bac ? Juste 3 enfants ... et plus ? Je ne suis pas convaincue que les meilleurs enseignants sur le terrain soient forcément ceux qui ont eu une meilleure moyenne le jour du concours ... Les premières années où j'ai passé le concours, nous étions 6000 environ à se présenter pour 1300 postes environ. Cette année, nous étions à peine 2000 à participer aux écrits, pour 1215 postes je crois. Le problème est là ... Cela dit, travailler avec les enfants ne fait plus rêver ...
chableu Posté(e) 6 juin 2014 Posté(e) 6 juin 2014 le problème c'est que pendant que les examinateurs restent sur leur mont Parnasse.....on n'arrive plus à recruter ....ou on ne veut plus.....
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