Aller au contenu

L' EPS dans le périscolaire ?


Zarko

Messages recommandés

La question va forcément se poser. D'abord parce que les après-midis amputés suppriment forcément un créneau "stade" ou "piscine", ensuite parce qu'on imagine mal enchaîner deux activités sportives dans une même journée...

Le SNEP FSU y a déjà pensé et ce n'est pas rassurant:

« Les collectivités qui s’engagent [notons que ce n’est pas obligatoire] sont garantes de la qualité ».
Elles ne sont cependant soumises à aucune norme, sauf pour les structures agrées d’accueil de
mineurs (centres de loisirs). Celles‐ci passent à 14 enfants pour les moins de 6 ans (au lieu de 10
précédemment) et 18 pour les plus de 6 ans (au lieu de 14). « Les activités proposées n’ont pas de
caractère obligatoire, mais chaque enfant doit avoir la possibilité d’en bénéficier». La gratuité n’est
pas assurée. La question des inégalités territoriales n’est pas abordée, ni celles des équipements.
La question de la réduction des inégalités ainsi que l’accès aux pratiques de loisirs éducatifs est
présente, mais elle ne constitue pas l’axe central du document. « [Le PEDT] contribue à une politique
de réussite éducative et de lutte contre les inégalités scolaires ou d’accès aux pratiques de loisirs
éducatifs ».
Quant aux objectifs, ils posent question : si le PEDT rassemble les différents dispositifs qui existent
déjà dans le cadre du périscolaire (garderies, ateliers, études, accompagnement éducatif, clubs,
centres de loisirs..). Il va plus loin. « Il propose à chaque enfant un parcours éducatif cohérent et de
qualité avant, pendant et après l’école, organisant ainsi dans le respect des compétences de chacun,
organisant ainsi la complémentarité éducative ». Le PEDT doit « garantir la continuité éducative entre
les projets des écoles et les activités proposées aux enfants en dehors du temps scolaire. Il doit donc
permettre d'organiser des activités périscolaires prolongeant le service public d'éducation et en
complémentarité avec lui). Il peut concerner les établissements du second degré ».
Evolution de la circulaire
Nous étions intervenus lorsque nous avions eu connaissance du projet de texte. Il faut noter
quelques évolutions entre le projet de circulaire et la version définitive. Dans la première version, le
PEDT devait « favoriser l’élaboration d’une offre nouvelle d’activités périscolaires, voire extrascolaire,
afin que les enfants tirent le meilleur profit de l’organisation du temps scolaire qui se met en place..

dans les écoles primaires à la rentrée 2013 ». Cette formulation posait un problème essentiel : le

périscolaire était annoncé comme enjeu essentiel la réussite scolaire ! A partir là, tout devenait
possible, y compris que progressivement certaines opérations du périscolaire se fassent en lieu et
place du scolaire. Pour le SNEP‐FSU, les objectifs de réussite scolaire sont d’abord et essentiellement
de la responsabilité du système éducatif. Le péri scolaire doit avoir d’autres objectifs (loisirs
éducatifs), ce qui bien sûr ne veut pas dire qu’il ne participe pas de la réussite, mais tel n’est pas son
objectif premier. La version finale, qui ne reprend pas cette phrase atténue donc ce risque et rajoute
de manière explicite que les actions se font « dans le respect des compétences de chacun », qui
n’était pas stipulé au départ.
Les risques de confusion ont‐ils pour autant disparu ?
Pour répondre à cette question, il faut revenir sur l’histoire. Sur le fond, ce projet s’inscrit dans la
continuité des dispositifs qui ont déjà existés (contrats bleus, ARVE, CATE, …), ceci à plus grande
échelle. Il faut se rappeler qu’à chaque fois, ces dispositifs ont été mis en place pour tenter
d’améliorer l’école …sans investir dans l’école ! Le projet du gouvernement n’échappe pas à la règle.
Si certaines formules entretiennent moins de confusion entre école et hors école, la notion de
continuité éducative reste une nébuleuse. Le cahier des charges prévoit que « Les activités proposées
[doivent être] cohérentes et complémentaires entre elles et avec les projets d’école ». La majorité
des projets d’école étant centrés sur la maîtrise de la langue, l’ouverture culturelle et la
citoyenneté… Qu’est‐ce que cela veut dire concrètement ? Chacun va mettre des choses différentes
dans ce qu’il considère cohérent ou incohérent, complémentaire ou pas. Le PEDT doit‐il servir à
compléter les programmes pas assurés dans les horaires obligatoires ? Doit‐il suppléer à l’aide
personnalisée ? Ces questions sont renvoyées à l’initiative locale…
Si l’on prend les aspects positifs du projet, il peut permettre de sensibiliser toutes les communes et
permettre d’impulser une meilleure offre périscolaire, mais un grand nombre de communes n’auront
pas les moyens de le faire, et rien n’est prévu pour assurer une péréquation. Pour assurer des
activités périscolaires de qualité, elles devront se regrouper (l’acte III de la décentralisation prévoit
d’ailleurs de réduire leur nombre, ce qui est un autre débat). Autre aspect positif : le retour à la
semaine de 4,5 jours…mais… la réforme ne revient pas aux 26h d’avant Darcos, elle entérine donc le
« moins d’école » mis en place par la droite et aujourd’hui paradoxalement soutenu par la FCPE,
certaines organisations syndicales et associations dites « complémentaires de l’école » pour qui
l’école est ennuyeuse et fatigante et ne doit pas durer plus longtemps !
La suite:
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je vais sans doute faire bondir, mais la pluridisciplinarité est-elle toujours d'actualité ?

Quel est le mal à employer des spécialistes pour des matières demandant des qualifications particulières ?

Est-ce vraiment un mal pour les élèves ?

Partout où j'ai eu la chance d'avoir un prof d'EPS ou un intervenant en arts plastiques, en sciences, en techno, ...., mes élèves ont pu pratiquer ou apprendre des choses que je n'aurais jamais pu leur apporter.

J'ai discuté avec des personnes de 60-80 ans ayant effectué leur scolarité à Paris. Quand ils étaient jeunes, à l'école primaire, c'était un prof de sport qui faisait le sport, un prof de dessin qui enseignait le dessin, un prof de sciences qui les éveillait dans cette matière.

Donc ça existait déjà autrefois.

Qu'on lutte pour garder l'école dans le giron de l'Etat, qu'on se batte pour que ce ne soit pas des dames de cantine qui enseignent l'athlétisme si elles n'en ont pas les compétences, je suis complètement d'accord, mais qu'on se prive d'améliorer l'enseignement donné aux élèves et nos conditions de travail (ça fait quand même des séquences à préparer en moins), j'ai du mal à comprendre.

Mais peut-être me manque-t-il des éléments pour pouvoir tout appréhender.

  • J'adhère 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je vais sans doute faire bondir, mais la pluridisciplinarité est-elle toujours d'actualité ?

Quel est le mal à employer des spécialistes pour des matières demandant des qualifications particulières ?

Est-ce vraiment un mal pour les élèves ?

Partout où j'ai eu la chance d'avoir un prof d'EPS ou un intervenant en arts plastiques, en sciences, en techno, ...., mes élèves ont pu pratiquer ou apprendre des choses que je n'aurais jamais pu leur apporter.

J'ai discuté avec des personnes de 60-80 ans ayant effectué leur scolarité à Paris. Quand ils étaient jeunes, à l'école primaire, c'était un prof de sport qui faisait le sport, un prof de dessin qui enseignait le dessin, un prof de sciences qui les éveillait dans cette matière.

Donc ça existait déjà autrefois.

Qu'on lutte pour garder l'école dans le giron de l'Etat, qu'on se batte pour que ce ne soit pas des dames de cantine qui enseignent l'athlétisme si elles n'en ont pas les compétences, je suis complètement d'accord, mais qu'on se prive d'améliorer l'enseignement donné aux élèves et nos conditions de travail (ça fait quand même des séquences à préparer en moins), j'ai du mal à comprendre.

Mais peut-être me manque-t-il des éléments pour pouvoir tout appréhender.

Mais le débat est ouvert ! Et il faudra bien que le MEN y réponde. Et il faudra alors se demander si les CPC EPS ont encore leur place au sein de l'EN...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'ai du mal à croire à un transfert total de l'EPS vers le périsco, tout simplement parce que les contraintes (encadrement, qualification des intervenants) sont bien plus fortes pour un TAP sportif que pour un TAP scrapbooking.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J'ai du mal à croire à un transfert total de l'EPS vers le périsco, tout simplement parce que les contraintes (encadrement, qualification des intervenants) sont bien plus fortes pour un TAP sportif que pour un TAP scrapbooking.

Et puis surtout, ça coûte plus cher, les activités TAP à l’œil...

:bye2:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je vais sans doute faire bondir, mais la pluridisciplinarité est-elle toujours d'actualité ?

Quel est le mal à employer des spécialistes pour des matières demandant des qualifications particulières ?

Est-ce vraiment un mal pour les élèves ?

Partout où j'ai eu la chance d'avoir un prof d'EPS ou un intervenant en arts plastiques, en sciences, en techno, ...., mes élèves ont pu pratiquer ou apprendre des choses que je n'aurais jamais pu leur apporter.

J'ai discuté avec des personnes de 60-80 ans ayant effectué leur scolarité à Paris. Quand ils étaient jeunes, à l'école primaire, c'était un prof de sport qui faisait le sport, un prof de dessin qui enseignait le dessin, un prof de sciences qui les éveillait dans cette matière.

Donc ça existait déjà autrefois.

Qu'on lutte pour garder l'école dans le giron de l'Etat, qu'on se batte pour que ce ne soit pas des dames de cantine qui enseignent l'athlétisme si elles n'en ont pas les compétences, je suis complètement d'accord, mais qu'on se prive d'améliorer l'enseignement donné aux élèves et nos conditions de travail (ça fait quand même des séquences à préparer en moins), j'ai du mal à comprendre.

Mais peut-être me manque-t-il des éléments pour pouvoir tout appréhender.

Mais le débat est ouvert ! Et il faudra bien que le MEN y réponde. Et il faudra alors se demander si les CPC EPS ont encore leur place au sein de l'EN...

Ça existe encore chez toi ?

Dans beaucoup d'endroit, ils ont été transformés en CPC généralistes, de même que les animateurs TICE.

Abracadabra !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ça existe encore chez toi ?

Dans beaucoup d'endroit, ils ont été transformés en CPC généralistes, de même que les animateurs TICE.

Abracadabra !

Ah, alors je comprends mieux... :unsure:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Au fait, Peillon avait déjà préparé le terrain !

En EPS c’est principalement sur les horaires, jugés trop lourds, que les enseignants s’expriment :
« EPS : 3 heures c’est trop ». Ils déplorent massivement aussi les conditions matérielles qui ne
permettent pas de mener à bien les programmes. Plus particulièrement en milieu rural, ces mauvaises
conditions sont relevées ainsi que le temps de transport, notamment pour l’enseignement de la
natation. Comme au cycle 2, certains font le vœu d’une disparition de ces enseignements au profit du
temps qu’ils pourraient consacrer à d’autres disciplines. On peut lire dans une contribution : « EPS :
moins car ils en font en périscolaire ». Ce propos est partagé quand d’autres suggèrent de laisser
l’EPS aux mains des animateurs dans le cadre des activités hors temps scolaire, voire qu’on enlève
l’EPS des programmes.
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Eh bien moi, je vais me faire taper :devil: mais c'est avec plaisir que je laisserais mes créneaux de sport au périscolaire. Déjà que je cours toujours après le temps (rien que ça, c'est du sport !!!)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Eh bien moi, je vais me faire taper :devil: mais c'est avec plaisir que je laisserais mes créneaux de sport au périscolaire. Déjà que je cours toujours après le temps (rien que ça, c'est du sport !!!)

Je comprends ce que tu veux dire...mais en suivant ta préconisation, on finira par ne faire que maths/français dans nos classes...Pas sûr que les élèves aiment mieux la "vraie" école que le périsco...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Disons que si on avait classe le matin avec maths et français et que l'après-midi était réservé aux matières artistiques et sportives avec de vrais spécialistes, ce serait bénéfique pour tout le monde :)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Dans beaucoup pays d'Europe, l'éducation physique se pratique en dehors de l'école.

Pour ma part, j'ai la chance d'être à Paris justement et de bénéficier de l'apport des professeurs de sports, arts visuels et musique. Nous travaillons ensemble et je les intègre régulièrement à mes projets surtout en musique et arts visuels. C'est pourquoi je ne voudrai pas que ces disciplines disparaissent des programmes scolaires.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...