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La modernisation de notre métier


André Jorge

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ah ok! mais tu connais leur régime indemnitaire actuel? leurs horaires? leurs contraintes?

Et les nôtres? Et notre niveau de salaire?

Il est dorénavant à la hauteur de mon engagement professionnel. Quelle tristesse! ...

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J'ai cherché en vain le paragraphe sur l'augmentation de nos salaires ou de l'isae. Belle fumisterie que tout ça.

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Oui, on lui dit de quoi on a besoin et elle nous expliquera comment nous en passer :-) . C'est moderne !

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La modernisation, on est en plein dedans dans notre académie avec ECLORE : un réseau allant de la primaire au bac.

Pendant la conférence, un prof du secondaire a bien insisté sur le fait que certains collègues vont être chargés de donner des cours dans le secondaire...

L'objectif ? pas très clair mais on sent bien qu'il faille qu'on bosse moins dans nos écoles (forcément, les intervenants vont s'occuper de l'EPS et de tout ce qui n'est pas FR/Maths) et qu'on aille à droite ou à gauche donner des cours, donc moins besoin de prof.

Une révolution qu'on vous dit. Et ceux qui sont contre ne seront que des cons contre le progrès.

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On ferait donc du soutien au collège ? Mais alors ils vont augmenter notre temps de travail ou encore changer les rythmes ?

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Moi j'ai aimé la partie où le catégories C deviennent B et les B A, et nous elle a oublié de dire qu'on avait été déclassé par l'INSEE??? Curieux hein? Une modernisation qui nous baisse! J'adore.

J'attends plus rien d'eux de toutes façons, y'a longtemps que ça ne sert plus à rien, ils savent même pas ce que c'est que d'être en classe avec des enfants de 2 à 11 ans. Parce qu'ils ont chacun trois mômes ils ont leurs avis très précis sur la chose, comme la majorité des gens.

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Le document est tout de même bien intéressant.( http://cache.media.education.gouv.fr/file/11_Novembre/20/0/DP-Modernisation-des-metiers-de-l-education-nationale_366200.pdf )

Concernant les professeurs des écoles de base, notre métier bénéficie de 2 pages.

Mais que dans ces deux pages, la grande majorité des PE n'exite quasiment pas (à part : améliorer les conditions d’exercice de tous les professeurs des écoles via la création d’une indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves).

➜ Le budget 2015 intègre l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves de 400 € créée à la rentrée 2013 pour tous les professeurs enseignant dans les écoles, et l’augmentation du nombre de promotions à la hors-classe (passage de 4 à 4,5 % du taux de promotion).

Quid de la perte de plus de 10% de notre rémunération, l'indemnité de 400€ est censée nous récompenser! [Rappel: perte sur l'année précédente de 0,8% de notre pouvoir d'achat.]

0,5% d'augmentation du taux, chouette. (A ce sujet: a quel pourcentage d'enseignants qui ont été toute leur vie dans une classe ce passage en hors classe correspond-il?)

Elle omet de dire que, dans le même temps, l'administration pourrait baisser en partie les passages au choix et demi-choix. (L'idée a été émise.)

➜ Le budget 2015 intègre les revalorisations indemnitaires de responsables en milieu pénitentiaire, des référents pour la scolarisation des élèves handicapés, ainsi que l’harmonisation des obligations de service et du régime indemnitaire des personnels prenant en charge les élèves à besoins particuliers

Voilà la technique utilisée : revaloriser légèrement certains en faisant croire que tout le monde en profite.

C'est déjà ce qui a été utilisé avec le "plus de maîtres que de classes" dont très peu ont bénéficié.

➜ Par ailleurs, la création de 2 511 postes d’enseignants est prévue au budget 2015 pour accompagner les priorités du Gouvernement : scolarisation des enfants de moins de 3 ans, dispositif « plus de maîtres que de classes », éducation prioritaire, renforcement du remplacement, Rased, accompagnement des besoins démographiques et rééquilibre territorial.

Donc l'Etat, dans sa grande mansuétude, crée des postes quand le nombre d'élèves augmente.

Mais dans le même temps, il fait croire que ce nombre est largement plus grand que celui réel et que tous ces merveilleux postes (qui n'existent qu'en partie) vont permettre de mettre en place de nombreux dispositif.

Ma conclusion est que les politiques sont capables de faire de bien belles phrases mais que notre réalité se dégrade. Je ne vois pas grand chose dans cette modernisation qui apporte un bénéfice à l'ensemble des PE.

Mais peut-être que quelqu'un peut éclairer ma lanterne et me montrer les bons points de cette "modernisation".

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Tout ça, c'est du blabla. Encore une fois, les vrais causes du désastre actuel sont éludées : lourdeur administrative (4 mois d'instruction pour un dossier MDPH, même urgent, 1 mois avant acceptation d'une demande urgente d'UPE2A, demande institutionnelle exponentielle et inutile etc...), condescendance, infantilisation, absence de soutien de la hiérarchie en cas de problème, salaires pourris, reconnaissance zéro, programmes infaisables, classes surchargées, loi sur le handicap sans mesures financières, absence de médecine du travail, suppression des RASED, pas assez de TR, sans parler des rythmes scolaires bien entendu, on pourrait faire un inventaire à la Prévert presque à l'infini.

C'est ça.

L'Education Nationale est un puits sans fond, la maison qui rend fou, et c'est à coup de saupoudrage que NVB va sauver l'édifice, avec des tablettes tactiles pour les 5è et une énième consultation sur les programmes qui sera à peine analysée ?

Quant aux promos, parlons-en : on nous demande de ne plus noter les élèves, et nous, nous le sommes encore ???? Cela fait 10 ans que l'on augmente ma note à coup de demi-point, comme bon nombre de mes collègues, à la merci d'un IEN tout-puissant, capable de laminer un quidam en une petite heure et à coup de phrases assassines dans un rapport d'inspection.

A ce rythme-là, autour de moi, personne d'autre que les psys ou les CPC n'atteindront jamais la hors-classe, ou alors il faudra travailler jusqu'à 75 ans, ou encore s'attendre à une retraite diminuée....

La façon dont tous les gouvernements successifs nous maltraitent depuis 30 ans est une véritable honte. 30 ans !!!!

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"Si l’Éducation est un secteur reconnu comme prioritaire, les personnels n’en voient pas toujours la traduction dans leur quotidien", estime la Fsu qui demande "des mesures concrètes" .pour les personnels. Le Snuipp reste aussi sur sa faim. " Force est de constater que les enseignants du primaire auront bénéficié de quelques évolutions nécessaires mais encore bien trop timides. En témoigne la création de l’ISAE de 400 euros par an qui ne permet pas de compenser le décrochage salarial des professeurs des écoles", écrit le syndicat. " La revalorisation salariale des enseignants du primaire reste au point mort. La ministre n’a toujours pas répondu à la demande du SNUipp-FSU de programmer un calendrier d’augmentation de l’ISAE".

On est plus positif au Se-Unsa. Interrogé par le Café pédagogique, Christian Chevalier, secrétaire général , estime "qu'on a progressé" par exemple avec la réécriture des missions, la transparence du régime indemnitaire, dans un budget très contraint. "On est plutôt satisfait", dit-il, "car on voit les résultats et tout cela s'est fait dans la concertation". Mais il interroge aussi l'avenir : "Il va falloir acter en 2015 tout ce qui concerne le régime indemnitaire. On verra comment cela se passe".

(http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2014/11/14112014Article635515496705425071.aspx)

L'optimiste est d'être satisfait puisque cela s'est fait dans la concertation.

Mais au bout de 30 ans de concertation, j'ai un doute sur mon optimisme.

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Et nos salaires ?
Gel du point d'indice depuis 2010, baisse continue du pouvoir d'achat et des salaires!

Entre inflation, fausses revalorisations et gel du point d’indice, les traitements ont baissé de 17% depuis 2000 ! 38 % de perte de pouvoir d’achat depuis 1982 !

Dans le même temps, tous les prélèvements ont augmenté : le prélèvement de la retenue pour pension civile est passé de 7,85% du traitement brut en 2010, à 9,14% en 2014. Augmentation de la TVA. Augmentation des prix.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’austérité, c’est l’appauvrissement, la smicardisation :

Une catégorie C aujourd'hui fait sa carrière au SMIC !

Une Catégorie B est à la traîne.

Un enseignant ou un cadre A commence sa carrière à 12% au-dessus du SMIC contre 83% en 1983

FO revendique :

8% d’augmentation du point d’indice pour rattraper les pertes de salaires depuis 2000

La revalorisation de la grille indiciaire pour toutes les catégories C, B et A : 50 points d'indice pour tous.

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