Arrêter à la fin de l'année de PES ?

[Hyuga42]

Avec le temps tu prendras de la distance et développera tes autres centres d intérêt.

[Choconougatine]

Je trouve quand même que c'est dur à gérer les remarques négatives de toutes parts, les élèves qui nous respectent pas, les parents qui critiquent la moindre sanction, et la direction ou les collègues qui trouvent que c'est notre faute , sans oublier les rapports tuteurs ... J'ai vraiment l'impression de pas être soutenue, comme si on m'enfonçait un peu plus chaque jour et ce qui pouvait passer au début car je débutais maintenant je le traduis par "je suis incompétente".

bref si vous avez des témoignages d'être passé un peu au fond du trou et d'avoir réussi à remonter ça me remotiverai. Ou même l'inverse, que je sache à quoi m'en tenir.

[Kity.K]

Je comprends car je suis passée par là et nous sommes beaucoup à avoir vécu cela. Pour les parents, j'ai presque envie de dire "tu t'en fous". Bien sûr c'est toujours désagréable de se prendre une remarque mais c'est toi la prof, c'est ton boulot, tu as fait des études et passé un concours pour en arriver là, ce n'est pas à eux de t'apprendre ton métier. Je dis pas de les envoyer bouler, on reste courtois, à l'écoute, néanmoins je le répète : c'est toi la maitresse, c'est ta classe, ton boulot. Autre chose : dis toi que c'est avec leurs enfants que tu passes la journée, pas avec eux. Pour les élèves on apprend à se faire respecter, pour ma part l'autorité c'était catastrophique au début, je rame encore un peu mais c'est mieux.La direction et les collègues ça va dépendre des écoles, c'est vrai que c'est pas terrible d'être dans une école où on se sent mal, des fois certains oublient qu'on débute et en demandent trop, d'autres fois au contraire on est pris limite comme des incapables parce qu'on débute, mais ne t'inquiète pas ce n'est pas partout pareil! Tout ça ce sont des choses qui s'apprennent et qui évoluent avec le temps, fais-toi respecter, montre que tu as ta place ici (et oui tu l'as!), détache toi de ce que peuvent penser les autres.

Les rapports de tuteurs... les formateurs... Ça je crois qu'on y a quasiment tous le droit, je me suis aussi faite démolir, les 3/4 d'entre eux me collent aujourd'hui des boutons tellement je ne les supporte plus. Ce qu'il faut faire? Acquiescer bêtement face à leurs remarques, car évidemment ils savent tout sur tout ces gens-là et sans eux nous ne serions rien... Va au maximum dans leur sens, même si tu n'es pas d'accord, ils te laisseront un peu plus tranquille. Argumente quand même tes choix mais éviter de les contredire. J'ai eu du mal avec ça mais plus tu les contredis pire c'est en général. Bon je prends un peu les choses du côté négatif, il y a aussi des formateurs qui sont très bons et savent te rebooster! Pour les rapports, leurs conseils, prends ce qu'il y a à prendre, fais ce que tu peux, mais détache toi de leurs remarques. Ils ne seront JAMAIS satisfaits, dans ce métier on n'a jamais fini et on peut toujours mieux faire de toute manière!
Tu vois moi je suis T1 depuis novembre, ça se passe plutôt bien, pas de catastrophe, sauf que j'ai eu le malheur de me planter une fois quand la CPC est venue (eh oui il y a des jours avec et des jours sans comme pour tous les boulots). Résultat la CPC s'est imaginée que j'étais une grosse incompétente et que ça devait être le foutoir tous les jours dans la classe, elle a donc décidé de venir me voir 2 fois par semaine : une fois pour parler de mes préparations et ensuite pour voir comment j'applique ce que j'ai préparé. En revenant elle s'attendait à ce que je me plante et non, elle était limite étonnée de voir que ça se passait bien... Ca ne va pas l'empêcher de revenir me coller dès la rentrée -_-"

J'ai plongé à cause de l'année de PES, cette année a en fait duré 2 ans pour moi, j'ai multiplié les arrêts, fais un burn out, grosse dépression, voulu me foutre en l'air plusieurs fois, je ne supportais plus ce métier, faisais des crises d'angoisse dès que je passais près d'une école, je ne supportais même plus de voir des enfants et d'entendre parler de tout ce qui pouvait avoir un rapport avec l'éducation! J'ai cru que je ne pourrais jamais remettre les pieds dans une classe et pourtant j'y suis retournée et j'ai été titularisée alors que j'avais très peu de chances que ça a arrive : j'ai été arrêtée un an, j'ai repris comme PES en prolongation et mon inspection a eu lieu 6 jours après ma reprise! En plus de ça j'ai été convoquée par le jury car ils avaient des doutes sur ma situation, j'ai donc dû me défendre et faire genre "oui oui oui j'adore ce métier, tout va bien dans le meilleur des mondes" alors que je n'avais que 6 jours de pratique derrière moi!
Je vais pas te dire que tout est idyllique pour moi aujourd'hui, il y a encore des moments de découragement, tout n'est pas toujours simple mais j'ai appris à me détacher de tout ça, je me dis que ce n'est qu'un boulot et que c'est ce qui me permet d'avoir un revenu. J'essaye de réapprendre à aimer mon boulot, me focaliser sur les raisons qui m'ont poussée à le faire, les choses que j'ai réussi à surmonter, les petites victoires du quotidien... Les jours où je me plante tant pis, ça arrive à tout le monde et il n'y a pas mort d'homme. Concentre toi aussi sur ta vie à côté, tes loisirs, tes proches, ce qui te fait plaisir, c'est très important! Mets bien une limite entre ta vie privée et ta vie professionnelle, ce n'est pas évident au début mais je pense que c'est nécessaire si on veut tenir dans ce métier.
J'espère t'avoir été utile, n'hésite pas à me contacter si tu le souhaites.

[Lady Oscar]

Oui, un professeur stagiaire non validé (ils peuvent proposer de refaire une deuxième année pour retenter d'être validé) est alors licencié et touche des indemnité chômage qui prennent plusieurs mois avant de se mettre en place --> il faut tenir bon et se faire licencier car ils poussent souvent à la démission.

[Choconougatine]

Merci, je crois que je vais essayer de lâcher prise, je prends trop les choses à coeur du coup ça me ronge.

[HappyPomme]

Ben moi, je ne voudrais pas démoraliser les troupes mais je n'ai eu aucun souci en PES. Très bonne année. Maintenant, je suis T1 et je découvre l'enfer de l'EN. Et c'est l'inverse de ce qu'ont vécu certains d'entre vous : alors que je me noyais et tentais d'appeler à l'aide, je n'ai eu pratiquement aucun soutien. Je n'ai pas vu les CPC, je n'étais pas une priorité (pourtant, du fractionné en ASH, je crois que c'est un des postes les plus durs qu'il soit...).

Après, si on aime malgré tout ce métier, il y a des années meilleures que d'autres...

[Kity.K]

Je pense que quand on débute, titulaire ou non, il faut s'attendre à en ch*** au départ. On m' déjà dit plusieurs fois qu'il fallait au moins attendre 4 ans pour commencer à se sentir mieux. Comme tu dis il y a des années meilleures que d'autres... Perso là je n'ai pas trop à me plaindre niveau poste (mon souci c'est surtout de me réconcilier avec l'education nationale et me rentrer dans la tete qu'il va falloir accepter cette voie), mais je n'ose pas trop penser à la suite ça me fait toujours peur.
Il faut essayer de se focaliser sur ce qui a fait qu'on a voulu devenir prof, les bons moments, et se dire qu'au fond "ce n'est qu'un boulot". Pas évident je sais...

[hippolène]

Mon mari et moi sommes PE depuis 20 ans. On est donc passés par l'IUFM, qu'on critiquait beaucoup à l'époque mais je réalise aujourd'hui que c'était loin d'être l'enfer des ESPE et de l'année de stagiarisation. On rencontre autour de nous des PES littéralement broyés par des tuteurs tout sauf bienveillants (et pourtant le mot est très à la mode dans le monde de l'éducation).

Je me demande même si cette pression permanente mise sur eux n'est pas "que" de l'abus de pouvoir, mais carrément une méthode managériale issue du secteur privé (et des théories Darwinistes?) où seuls les plus résistants (nerveusement, physiquement) resteront. On s'en fout complètement de leur vie privée, de leur épuisement dû au transport, du fait qu'ils/elles soient séparés de leur famille. On leur balance une "formation" minable et on exige d'eux qu'ils soient déjà parfaitement opérationnels dans toutes les disciplines (et franchement, j'en connais pas des collègues qui savent tout faire... ou plutôt si... ceux-là pensent qu'ils savent tout faire et surtout juger leurs jeunes collègues dont ils deviennent tout naturellement les "tuteurs").

Je ne suis pas psy mais je me demande quelles motivations animent certains (allez, il doit bien y en avoir d'humains dans le lot) aspirant tuteurs, toujours enclins à ne voir que "ce qui ne va pas". Serait-ce une façon de se sentir important?

Mon mari a remis la main hier soir sur un rapport d'une MAT (à l'époque ça devait s'appeler autrement, mais peu importe) chez laquelle il avait fait son premier stage d'observation (15 jours) en PE1 (donc avant de passer le concours). C'est un rapport épouvantable, où en gros, elle lui conseille de choisir une autre voix. Il avait eu le culot de la contredire et elle s'en offusquait. Elle le trouvait "pas assez professionnel", manquant d'autorité, etc. Franchement, pas une ligne de positif sur la page A4 recto/verso rédigée à la main. Je précise qu'il est aujourd'hui très épanoui dans ce métier, reconnu par les parents, les élèves, les collègues, l'IEN (qui lui a conseillé de passer un CAFIMF récemment).

[linou93110]

Pour essayer d'aider, j'ai fait mon année de stage il y a une dizaine d'années. J'avais eu le concours du premier coup, et j'ai donc effectué mes stages dans l'académie de Créteil.

Niveau programmation, pas de souci. Niveau gestion de classe, une catastrophe. Me suis retrouvée dans une ZEP (à l'époque), sans outils pour m'en sortir, sans soutien. Non seulement je n'ai pas tenu, mais ça m'a carrément fait passer par la case dépression (non diagnostiquée à l'époque). Bref, j'ai décidé d'arrêter à la fin de cette année-là et n'ai pas fait le stage de rattrapage (nous avions 3 stages/an à l'époque et non une classe à mi-temps).

Sauf que voilà, ça me manque, c'est ce que je veux faire depuis gamine, du coup je me retrouve aujourd'hui à re-préparer ce concours. J'ai appris depuis que j'aurais pu demander une mise en disponibilité, qui aurait duré 10 ans, et qui m'aurait fait garder l'avantage du concours.

Donc pour ceux qui hésitent, demandez plutôt une mise en disponibilité, faites autre chose, comme ça si un jour vous voulez revenir (car vous avez choisi ce métier pour une raison), vous pourrez le faire plus facilement.

[hippolène]

Pour essayer d'aider, j'ai fait mon année de stage il y a une dizaine d'années. J'avais eu le concours du premier coup, et j'ai donc effectué mes stages dans l'académie de Créteil.

Niveau programmation, pas de souci. Niveau gestion de classe, une catastrophe. Me suis retrouvée dans une ZEP (à l'époque), sans outils pour m'en sortir, sans soutien. Non seulement je n'ai pas tenu, mais ça m'a carrément fait passer par la case dépression (non diagnostiquée à l'époque). Bref, j'ai décidé d'arrêter à la fin de cette année-là et n'ai pas fait le stage de rattrapage (nous avions 3 stages/an à l'époque et non une classe à mi-temps).

Sauf que voilà, ça me manque, c'est ce que je veux faire depuis gamine, du coup je me retrouve aujourd'hui à re-préparer ce concours. J'ai appris depuis que j'aurais pu demander une mise en disponibilité, qui aurait duré 10 ans, et qui m'aurait fait garder l'avantage du concours.

Donc pour ceux qui hésitent, demandez plutôt une mise en disponibilité, faites autre chose, comme ça si un jour vous voulez revenir (car vous avez choisi ce métier pour une raison), vous pourrez le faire plus facilement

Quel courage de ta part

En tout cas, c'est un conseil qui paraît très sensé.