prof désécol Posté(e) 6 janvier 2015 Posté(e) 6 janvier 2015 **************************************************************************** Je lance ce sujet pour annoncer le départ en retraite de Philippe Meirieu. Une journée en son hommage est organisée par l'université LUMIERE Lyon 2 le 10 janvier 2015. http://www.meirieu.com/ACTUALITE/Invitation_10janvier2015_meirieu.jpg Intitulée de la manifestation : "Où vont les pédagogues ?" (Bien trouvé, pour son pot de départ... ) À lire également : "Meirieu : Attila des savoirs ou Dalaï Lama ?" http://blogs.lexpress.fr/le-mammouthologue/2014/12/01/meirieu-attila-des-savoirs-ou-dalai-lama/ Et selon vous, Meirieu, c'est plutôt Attila des savoirs ou Dalaï Lama ?
Zarko Posté(e) 6 janvier 2015 Posté(e) 6 janvier 2015 Ah, ça c'est un bon sujet ! Je vais mettre plein de liens ! A eux deux , ils résument des siècles de "guerres" et de contradictions "pédagogiques" !
katarinabellachichi Posté(e) 6 janvier 2015 Posté(e) 6 janvier 2015 Ha ha ha ! Enfin, il part. (ses écrits restent)
ronin Posté(e) 6 janvier 2015 Posté(e) 6 janvier 2015 Bon pour faire court. Meirieu n'a jamais rien inventé, créé de valable. Il s'est contenté d'importer des idées issues des pédagogues américains qui ont influencé les années 50 et 60 là-bas. Il a basé sa carrière sur un jargon pseudo-pédagogique mâtiné de philosophie. Or il est nul sur le plan de la philosophie mais ça en jette un max et beaucoup ont l'impression d'avoir affaire à quelqu'un de super intelligent, mais lorsqu'un véritable philosophe analyse ses "thèses", rien ne tient debout ( Denis Kambouchner, "Une école contre l'autre", PUF, 2000 ) et la vacuité de son discours est évidente. Il a enfourché toutes les idées progressistes, mais il a osé écrire que l'on pouvait apprendre à lire aux enfants défavorisés dans des publicités ou des manuels d'électroménager ( pas un peu méprisant ça ? ) ; il a soit disant défendu l'école publique mais a mis ses gamins dans le privé. Le tout basé sur l'expérience d'instit d'un an....d'ailleurs il a repris récemment une classe de CM2 après avoir été directeur de l'IUFM de Lyon et a déclaré avoir été surpris par la difficulté du travail, tu m'étonnes ! il n'en avait pas la moindre idée ! Il symbolise pour moi la caricature de l'arriviste, du sophiste vivant grâce à la démagogie, du politique à la petite semaine. Et pour seule défense quand certaines de ses glorieuses citations lui ont été mises sous le nez, sa courageuse défense a été de dire qu'il ne pouvait pas être tenu pour responsable des excès commis par ses adeptes.
André Jorge Posté(e) 6 janvier 2015 Posté(e) 6 janvier 2015 il a osé écrire que l'on pouvait apprendre à lire aux enfants défavorisés dans des publicités ou des manuels d'électroménager ( pas un peu méprisant ça ? ) Où peut-on lire cet écrit ?
ronin Posté(e) 6 janvier 2015 Posté(e) 6 janvier 2015 Le support ? je ne sais pas. Mais la question lui a été posé il y a une dizaine d'années par Le Figaro, pour savoir s'il soutenait toujours la même chose. Il avait reconnu avoir commis une erreur, mais s'était défendu en prétextant une forme de naïveté. Je vais chercher voir si je ne retrouve pas au moins l'interview du Figaro.
Zarko Posté(e) 6 janvier 2015 Posté(e) 6 janvier 2015 il a osé écrire que l'on pouvait apprendre à lire aux enfants défavorisés dans des publicités ou des manuels d'électroménager ( pas un peu méprisant ça ? ) Où peut-on lire cet écrit ? Philippe Meirieu : "Oui, je me suis trompé" Philippe Meirieu, directeur de l'INRP (Institut national de la recherche pédagogique), est un personnage clé de l'Education nationale. C'est lui que Claude Allègre a choisi pour inventer le " lycée du XXIe siècle ". Considéré comme le hérault du " pédagogisme ", il fait l'objet de nombreuses critiques. Il répond ici à ses détracteurs. Le Figaro Magazine - On vous reproche souvent d'être l'un des principaux responsables de la déliquescence de l'école… Philippe Meirieu - Je ne me sens pas visé par les attaques contre le pédagogisme. On a mal lu ce que j'ai écrit. Je n'ai jamais prétendu qu'il fallait abolir la culture. Au contraire, je me bats pour faire accéder tous les jeunes à la culture. Ce que nous disons, nous pédagogues, c'est que l'apprentissage ne se décrète pas. Il ne suffit pas d'affirmer que les élèves doivent lire Eschyle pour qu'ils le fas-sent. Le travail du pédagogue est de faire en sorte que les savoirs soient désirés, Chacun sait que, à handicaps socio-culturels identiques, il y a des pédagogies qui sauvent et d'autres qui enfoncent. Nous voulons développer celles qui sauvent. On accuse les pédagogues d'avoir détruit l'école dite " réactionnaire " de Jules Ferry pour des motifs idéologiques… Soyons clairs : l'école de Jules Ferry a été créée après 1870. à un moment où il fallait éradiquer les patois et imposer le français ; à un moment où il fallait une armée unie pour reprendre l'Alsace-Lorraine et mener des guerres coloniales. Les temps ont changé. Aujourd'hui, l'école doit remplir une double mission : primo, la transmission des savoirs fondamentaux qui, c'est vrai, ne sont plus transmis ; secundo, la formation de la personne, afin d'éviter la généralisation de la violence comme mode d'expression. Ce qui caractérise un certain nombre de jeunes, c'est que, lorsqu'ils ne sont pas d'accord, ils tapent. Or la spécificité de la démocratie, c'est de discuter en cas de désaccord plutôt que de recourir à la force. Concrètement, que proposez-vous pour lutter contre cette violence ? Il y a d'abord la répression. Je pense qu'il faut sanctionner tout ce qui relève du code civil. Mais il faut aussi des outils de formation. L'un des problèmes du collège, c'est que les professeurs ont tous des exigences différentes. Certains sont plus répressifs, d'autres plus permissifs. Cette différence d'approche de la discipline est déstructurante pour l'élève. Il faut que les professeurs définissent une seule règle qui s'impose à tous. Le niveau des élèves est en chute libre. N'est-ce pas le résultat de trente ans d'errements pédagogiques ? Je suis assez d'accord pour reconnaître que le niveau a baissé dans de nombreux domaines, comme l'orthographe ou l'histoire. Personnellement, je milite pour la revalorisation absolue de l'écrit, qui est en désuétude. Mais je souhaite rappeler une chose : l'école de Jules Ferry n'était pas confrontée aux mêmes difficultés. Elle n'a jamais eu affaire à une population hétéroclite., avec un pourcentage significatif d'enfants d'immigrés, avec un environnement très défavorable (je pense au rôle nocif de la télévision). La situation actuelle est inédite. Il est un peu facile d'incriminer la télévision. L'école a tout de même sa part de responsabilité. Oui, bien sûr. L'école n'a pas su s'adapter aux défis modernes, au nouveau contexte. L'inculture historique des élèves, par exemple, est scandaleuse. En revanche, je conteste certains chiffres, comme les 40 % d'illettrés recensés en France par l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Si l'on prend une classe de sixième, disons qu'il y a 10 % d'enfants qui ne maîtrisent pas la langue. Évidemment, c'est 10 % de trop. Que faire pour y remédier ? Dans mon dernier livre, Des enfants et des hommes (ESF éditeur), je plaide pour l'étude systématique de la littérature classique. C'est la culture fondamentale de l'humanité. Je n'ai pas toujours pensé comme ça, je le reconnais. Les pédagogues. dont je fais partie, ont commis des erreurs. Il y a quinze ans, par exemple, je pensais que les élèves défavorisés devaient apprendre à lire dans des modes d'emploi d'appareils électroménagers plutôt que dans les textes littéraires. Parce que j'estimais que c'était plus proche d'eux. Je me suis trompé. Pour deux raisons : d'abord, parce que les élèves avaient l'impression que c'était les mépriser ; ensuite, parce que je les privais d'une culture essentielle. C'est vrai que, à l'époque, dans la mouvance de Bourdieu, dans celle du marxisme, j'ai vraiment cru à certaines expériences pédagogiques. Je le répète, je me suis trompé. Vous admettez donc que l'école actuelle paye les expériences postsoixante-huitardes ? Possible. Il y a des gens qui se sont parfois entêtés dans des voies qui n'étaient pas les bonnes. PROPOS RECUEILLIS PAR J.-L. T. Le Figaro magazine, samedi 23 octobre 1999 http://www.sauv.net/meirieu.htm
ronin Posté(e) 6 janvier 2015 Posté(e) 6 janvier 2015 Exemple : sachant que j'ai le souvenir d'en avoir lu plus de lui sur le sujet : http://www.sauv.net/meirieu.htm Ah, en même temps !
olivier34 Posté(e) 6 janvier 2015 Posté(e) 6 janvier 2015 Meirieu aura dit des choses justes, pertinentes, intelligentes. Le problème, c'est qu'après son passage aux commandes, et il a tout de même eu une certaine influence sous Jospin, il ne restera pas grand chose de son oeuvre car le passage de la théorie à la pratique aura été catastrophique. Toutefois, on peut lui reconnaitre de bonnes intentions, d'avoir cherché à trouver d'autres voix d'apprentissages pour les élèves défavorisés. Il s'est trompé, certes, mais je crois qu'il aura été sincère dans sa démarche. Cependant, Meirieu restera le symbole de l'échec de cette école qui cherche à séduire l'élève. Aujourd'hui, j'ai malheureusement l'impression que nous sommes à court d'idées. L'école pour tous du 21ème siècle n'est pas encore née...Surtout quand on voit tous les adeptes du retour à l'école "d'autrefois" comme étant une (fausse) solution d'avenir.
nola Posté(e) 7 janvier 2015 Posté(e) 7 janvier 2015 Bon pour faire court. Meirieu n'a jamais rien inventé, créé de valable. Il s'est contenté d'importer des idées issues des pédagogues américains qui ont influencé les années 50 et 60 là-bas. Il s'est essentiellement inspiré des textes de Dewey (celui de la classification décimale). Toutefois, on peut lui reconnaitre de bonnes intentions, d'avoir cherché à trouver d'autres voix d'apprentissages pour les élèves défavorisés. Il s'est trompé, certes, mais je crois qu'il aura été sincère dans sa démarche. Cependant, Meirieu restera le symbole de l'échec de cette école qui cherche à séduire l'élève. Aujourd'hui, j'ai malheureusement l'impression que nous sommes à court d'idées. L'école pour tous du 21ème siècle n'est pas encore née...Surtout quand on voit tous les adeptes du retour à l'école "d'autrefois" comme étant une (fausse) solution d'avenir. L'enfer est pavé de bonnes intentions et s'inspirer de travaux peu scientifiques et datés parfois d'un siècle, même remplis de bonnes intentions à chaque ligne, ne fera pas avancer les choses. La seule vraie question, c'est de savoir quel système d'éducation publique est le moins inégalitaires et donne les meilleurs résultats. Essayer d'y répondre implique de réfléchir à la société et à l'économie.
Zarko Posté(e) 7 janvier 2015 Posté(e) 7 janvier 2015 Derrière tout discours pédagogique, il y a forcément un courant idéologique et politique. Meirieu n'y échappe pas et, c'est là où ça énerve le plus, il fait la girouette pour ses intérêts...
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