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Départ en retraite de Philippe Meirieu


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Mouais.

Il faut aussi prendre notre part de responsabilité: en entrant dans l'EN, j'ai découvert un monde d'une docilité incroyable alors qu'en fait on dispose d'une large autonomie dans notre travail, même si le lavage de cerveau impressionniste et culpabilisateur qui a parfois tenu lieu de formation professionnelle n'a sans doute pas amélioré les choses.

On se gargarise de notre niveau d'étude mais, quand on a fait des études universitaires, on devrait être capable de lire (y compris du Meirieu) avec un minimum de distance critique.

c'est tout à fait juste

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Mouais.

Il faut aussi prendre notre part de responsabilité: en entrant dans l'EN, j'ai découvert un monde d'une docilité incroyable alors qu'en fait on dispose d'une large autonomie dans notre travail, même si le lavage de cerveau impressionniste et culpabilisateur qui a parfois tenu lieu de formation professionnelle n'a sans doute pas amélioré les choses.

On se gargarise de notre niveau d'étude mais, quand on a fait des études universitaires, on devrait être capable de lire (y compris du Meirieu) avec un minimum de distance critique.

Je suis d'accord avec toi. Il est clair que nous sommes mal formés et infantilisés. Mais en même temps, il y a clairement une part de servitude volontaire chez beaucoup d'entre nous. Des collègues qui lisent je n'en croise pas tant que cela. Des collègues qui suivent l'actualité du ministère ou des syndicats non plus. Et parfois ce sont les mêmes qui passent des heures en prep à réinventer la roue mais qui disent ne pas avoir le temps de s'intéresser à ce qui se passe au-dessus de nos têtes. J'avoue que je ne pige pas bien.

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Mouais.

Il faut aussi prendre notre part de responsabilité: en entrant dans l'EN, j'ai découvert un monde d'une docilité incroyable alors qu'en fait on dispose d'une large autonomie dans notre travail, même si le lavage de cerveau impressionniste et culpabilisateur qui a parfois tenu lieu de formation professionnelle n'a sans doute pas amélioré les choses.

On se gargarise de notre niveau d'étude mais, quand on a fait des études universitaires, on devrait être capable de lire (y compris du Meirieu) avec un minimum de distance critique.

Je suis d'accord avec toi. Il est clair que nous sommes mal formés et infantilisés. Mais en même temps, il y a clairement une part de servitude volontaire chez beaucoup d'entre nous. Des collègues qui lisent je n'en croise pas tant que cela. Des collègues qui suivent l'actualité du ministère ou des syndicats non plus. Et parfois ce sont les mêmes qui passent des heures en prep à réinventer la roue mais qui disent ne pas avoir le temps de s'intéresser à ce qui se passe au-dessus de nos têtes. J'avoue que je ne pige pas bien.

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Non, justement, tout le système d'infantilisation est précisément là : mal former les personnels est un atout essentiel pour pouvoir les manipuler aisément.

A quel moment est-on formé à travailler en équipes ou à mutualiser les outils ? (Dans le même temps, au regard de l'état de la formation, la question pourrait tout aussi bien être : à quel moment est-on formé ? )

Dès le départ, l'institution habitue le professeur à être seul dans sa classe et rien n'est mis en place pour casser cette solitude. Ni les directeurs, ni les conseillers pédagogiques, ni les inspecteurs travaillent pour construire cela. Qand des équipes se créent, c'est la plupart du temps les circonstances qui l'obligent pour que l'école n'implose pas.

A partir de ce constat, et une fois que l'on a bien plongé chaque enseignant dans ce système individuel, on ne peut pas s'attendre à ce qu'il devienne autre chose.

J'entends déjà les objections (projets d'école, programmations d'école, etc...) mais la plupart du temps le constat est que tout cela n'est qu'une façade qui masque à peine la pauvreté du contenu de ces éléments.

Tout reste à faire et au regard de l'état actuel de notre profession, il va être difficile de demander et d'attendre que chacun bouge ne serait-ce que le petit doigt.

Posté(e)

Tout à fait d'accord avec nola sur la docilité des enseignants. D'accord aussi sur l'infantilisation, cela va de pair avec la docilité d'ailleurs. Par contre, je ne crois pas à la théorie du complot, c'est-à-dire que les hautes sphères de l'EN tireraient les ficelles des marionnettes que nous serions.

Je pense plutôt que c'est plus affaire d'inconscience que d'autre chose. Autrefois, le maître seul suffisait dans sa classe, il pouvait tenir 30 élèves à lui tout seul, la société lui octroyant le droit de balancer une taloche si besoin....En plus, c'était une époque où le rôle de l'école était de repérer les meilleurs éléments pour les envoyer vers le collège, les autres ne tombaient pas dans la délinquance et le chômage mais prenaient le chemin de l'usine...Souvenez-vous du temps où nos parents nous disaient : "si tu ne fais pas d'études tu finiras ouvrier"...maintenant on dit : "si tu ne travaille pas bien à l'école tu finiras en prison."

Les "pédagogistes" des années 80 ont essayé de changer l'école en la démocratisant, avec l'intention de faire réussir tout le monde. Comme dans toutes les révolutions, le constat était bon, les mesures à mettre en place semblaient très séduisantes sur le papier et l'application de ces dîtes mesures fût catastrophique. Donc, puisque l'école n'a pas su prendre le grand tournant des changements sociétaux, de la fin du XXème siècle, elle a gardé ses fondamentaux par défaut.

Des fois, je me dis que la soumission fait partie de la culture des instits. C'est comme cela depuis des générations. Alors c'est un jeu de dupes qui se met en place. Les rapports avec l'IEN en son la preuve. L'IEN, on peut lui attribuer une certaine compétence pour tout ce qui est connaissance de textes, mais tout le monde sait que cela s'arrête là. Donc, quand il vient vous inspecter, il va vous juger et aussi vous conseiller sur l'exercice d'un métier qui n'est pas le sien et qu'au fond, il ne connait pas. Mais, lui, bien sûr, il a l'impression d'être un expert, alors il en rajoute, il veut impressionner, montrer que c'est lui qui sait et dit beaucoup de bêtises. Tout le monde le sait, mais personne ne lui dira jamais rien.

Une collègue m'a dit, il y a pas une semaine, parce que l'IEN lui avait raconté je ne sais quelle sottise lors de l'entretien d'après inspection : "bah, de toute façon, l'inspecteur, on va pas lui rentre dedans". Le "on" était vraiment une généralisation. Et c'est vrai, que moi le premier, j'utilise "ah, oui, c'est vrai chef, bonne idée chef !". La dernière fois qu'il est venu m'inspecter, il m'a fait remarquer (gentiment, pas de problème de ce côté là) que je parlais trop, qu'il fallait laisser plus d'autonomie à mes élèves, etc. Donc, il m'a invité à m'asseoir sur un banc pour "regarder" travailler mes élèves...Bilan, je me suis retrouvé comme un con au fond de la classe, assis à côté de lui, sans plus rien dire, à voir mes élèves de CP commencer à s'agiter sérieusement parce qu'ils n'étaient plus cadrés. Bon, j'allais pas lui dire que c'était stupide comme idée et que "l'élève autonome-citoyen-qui-apprend-à-vivre-dans-la-communauté-d'apprenants" cela fait 30 ans qu'on nous fait le coup. Le jeu de dupe arrange tout le monde : l'IEN est sûr d'être quelqu'un de compétent qui participe à l'amélioration du système scolaire (qui se casse la gueule, mais ça, on lui dira pas non plus) et l'enseignant que l'inspection gonfle profondément et qui n'a qu'une envie : que l'IEN se casse et ne revienne plus pendant au moins 3 ans et lui fasse au passage un bon rapport. Parce qu'on a pas beaucoup d'avantages dans l'EN mais on en à au moins un, on voit rarement notre supérieur hiérarchique. Ayez une pensée émue pour ceux qui supportent leur chef de service tous les jours.

Autre exemple de résignation : on a maintenant des animations pédagogiques le mercredi après-midi, quatre ou cinq dans l'année. Sympa, c'est juste le moment où vos enfants ont des activités sportives et culturelles. Donc, je me rend à l'une d'entre elle, c'était il y a 3 semaines. Le thème : "compréhension d'histoire en cycle 2".

La CPC nous distribue un album : "Ami-Ami" de Rascal. On l'analyse, on l'épluche...Pour ceux qui ne connaissent pas, un loup et un lapin vivent seuls et isolés dans leur maison, ils aimerait beaucoup avoir un ami, ils finissent pas se rencontrer à la fin de l'histoire et le loup ramène le lapin chez lui. Lorsque l'on observe bien les images, on remarque qu'il y a une grande ambiguïté, car on ne sais pas si le loup cherche vraiment un ami ou bien un repas. Certains indices peuvent faire penser qu'il va manger le lapin après la rencontre, d'autres qu'il cherche sincèrement à se lier d'amitié avec lui. C'est vrai que cet album est bien, le principe de l'ambiguïté est intéressant, on partage nos impressions entre collègues, on joue le jeu, tout irait bien si...Vous l'avez peut-être remarqué : c'est totalement inadapté pour des cycles 2. Très bien sans doute pour des CM1 - CM2 mais intransposable pour mes CP. Pour des apprentis lecteurs, il faut des trames simples où justement il n'y a pas d'ambiguïté, faire des hypothèses, travailler sur des informations implicites, etc. mais ce qui était proposé lors de cette animation était bien trop complexe. L'idée était d'arriver à ce que les élèves fassent un débat (c'est bien les débat, mais là aussi, ça fait 30 ans qu'on le met à toutes les sauces) entre ceux qui pensent que le loup allait bouffer le lapin et ceux qui pensent qu'ils allaient devenir potes. Là, quand même, je me suis risqué à dire : "mais c'est pas plutôt du cycle 3, ça ?". Et la CPC qui me répond : "oui, c'est vrai, c'est plutôt du cycle 3, mais on nous avait demandé de tester cette séquence avec des CE1 de fin d'année..." Et qu'a donné le débat, allez-vous me dire ? Voilà ce qu'a dit la CPE : "on a été obligé de faire 2 groupes, ceux qui croyaient que le lapin allait se faire manger et ceux qui croyaient que le lapin et le loup allaient devenir amis". Oui vous avez bien lu ! "Obligés.." Mais pourquoi "obligés ?" Et je redonne la parole à la CPC : "...parce que ils étaient encore petits et ils voulaient tous que le lapin et le loup deviennent amis, donc on a trouvé personne pour défendre l'idée que le loup allait manger le lapin"...

Résumons ! On nous fait venir un mercredi après-midi pour nous former, qu'on apprenne des trucs, qu'on s'améliore, quoi ! On nous propose une situation bien belle, intéressante, mais complètement inadaptée au niveau de nos élèves. Que la formatrice a qui on avait demandé de tester cette situation l'ai testée avec des CE1, je trouve cela normal. Mais qu'elle nous la ressorte en formation, alors que visiblement, elle a bien vu par elle-même que cette séquence était inadaptée, là mystère ! J'aurais pu demander des explications, mais comme je la joue docile comme tout le monde, dès 16 h 30 j'ai pris mes cliques et mes claques et je suis parti, pas en courant mais presque. Cette expérience a confirmé une impression que j'ai depuis que je suis entré dans l'EN. Il y a quand même un paradoxe dans tout cela : d'un côté on est infantilisé avec ces inspections d'un autre âge et aussi en nous demandant de redevenir des élèves bien sages lors des animations pédagogiques, de l'autre on considère toujours l'élève comme un adulte en miniature en lui demandant d'avoir un avis que sa maturité ne lui permet pas forcément d'avoir, d'être responsable et autonome, de participer à de sempiternels débats où il va exprimer son point de vue, argumenter, démontrer à son contradicteur l'ineptie son propos, même s'il ne sait pas encore construire une phrase à l'oral (doit-on supposer qu' il l'apprendra plus tard).

Je pense que ce jeu de dupe marchera encore longtemps jusqu'à ce que le système explose. De toute façon si Sarko revient, je sens bien que ce coup-ci il ira jusqu'au bout : il privatisera l'enseignement. J'y suis absolument contre, mais au moins je me dit que cela fera changer les choses.

Ah, les jours de neige dans les écoles de campagne du sud-ouest...2 élèves cet après-midi dans l'école qui s'amusent en salle info avec un logiciel éducatif pendant que moi je disserte sur EDP...

  • J'adhère 1
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Les "pédagogistes" des années 80 ont essayé de changer l'école en la démocratisant, avec l'intention de faire réussir tout le monde. Comme dans toutes les révolutions, le constat était bon, les mesures à mettre en place semblaient très séduisantes sur le papier et l'application de ces dîtes mesures fût catastrophique. Donc, puisque l'école n'a pas su prendre le grand tournant des changements sociétaux, de la fin du XXème siècle, elle a gardé ses fondamentaux par défaut.

Il me semble que c'est surtout dans les années 90 (et sa fameuse école du XXIè siècle) qu'on s'est égaré.

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Tout à fait d'accord avec nola sur la docilité des enseignants. D'accord aussi sur l'infantilisation, cela va de pair avec la docilité d'ailleurs. Par contre, je ne crois pas à la théorie du complot, c'est-à-dire que les hautes sphères de l'EN tireraient les ficelles des marionnettes que nous serions.

Je pense plutôt que c'est plus affaire d'inconscience que d'autre chose. Autrefois, le maître seul suffisait dans sa classe, il pouvait tenir 30 élèves à lui tout seul, la société lui octroyant le droit de balancer une taloche si besoin....En plus, c'était une époque où le rôle de l'école était de repérer les meilleurs éléments pour les envoyer vers le collège, les autres ne tombaient pas dans la délinquance et le chômage mais prenaient le chemin de l'usine...Souvenez-vous du temps où nos parents nous disaient : "si tu ne fais pas d'études tu finiras ouvrier"...maintenant on dit : "si tu ne travaille pas bien à l'école tu finiras en prison."

Les "pédagogistes" des années 80 ont essayé de changer l'école en la démocratisant, avec l'intention de faire réussir tout le monde. Comme dans toutes les révolutions, le constat était bon, les mesures à mettre en place semblaient très séduisantes sur le papier et l'application de ces dîtes mesures fût catastrophique. Donc, puisque l'école n'a pas su prendre le grand tournant des changements sociétaux, de la fin du XXème siècle, elle a gardé ses fondamentaux par défaut.

Des fois, je me dis que la soumission fait partie de la culture des instits. C'est comme cela depuis des générations. Alors c'est un jeu de dupes qui se met en place. Les rapports avec l'IEN en son la preuve. L'IEN, on peut lui attribuer une certaine compétence pour tout ce qui est connaissance de textes, mais tout le monde sait que cela s'arrête là. Donc, quand il vient vous inspecter, il va vous juger et aussi vous conseiller sur l'exercice d'un métier qui n'est pas le sien et qu'au fond, il ne connait pas. Mais, lui, bien sûr, il a l'impression d'être un expert, alors il en rajoute, il veut impressionner, montrer que c'est lui qui sait et dit beaucoup de bêtises. Tout le monde le sait, mais personne ne lui dira jamais rien.

Une collègue m'a dit, il y a pas une semaine, parce que l'IEN lui avait raconté je ne sais quelle sottise lors de l'entretien d'après inspection : "bah, de toute façon, l'inspecteur, on va pas lui rentre dedans". Le "on" était vraiment une généralisation. Et c'est vrai, que moi le premier, j'utilise "ah, oui, c'est vrai chef, bonne idée chef !". La dernière fois qu'il est venu m'inspecter, il m'a fait remarquer (gentiment, pas de problème de ce côté là) que je parlais trop, qu'il fallait laisser plus d'autonomie à mes élèves, etc. Donc, il m'a invité à m'asseoir sur un banc pour "regarder" travailler mes élèves...Bilan, je me suis retrouvé comme un con au fond de la classe, assis à côté de lui, sans plus rien dire, à voir mes élèves de CP commencer à s'agiter sérieusement parce qu'ils n'étaient plus cadrés. Bon, j'allais pas lui dire que c'était stupide comme idée et que "l'élève autonome-citoyen-qui-apprend-à-vivre-dans-la-communauté-d'apprenants" cela fait 30 ans qu'on nous fait le coup. Le jeu de dupe arrange tout le monde : l'IEN est sûr d'être quelqu'un de compétent qui participe à l'amélioration du système scolaire (qui se casse la gueule, mais ça, on lui dira pas non plus) et l'enseignant que l'inspection gonfle profondément et qui n'a qu'une envie : que l'IEN se casse et ne revienne plus pendant au moins 3 ans et lui fasse au passage un bon rapport. Parce qu'on a pas beaucoup d'avantages dans l'EN mais on en à au moins un, on voit rarement notre supérieur hiérarchique. Ayez une pensée émue pour ceux qui supportent leur chef de service tous les jours.

Autre exemple de résignation : on a maintenant des animations pédagogiques le mercredi après-midi, quatre ou cinq dans l'année. Sympa, c'est juste le moment où vos enfants ont des activités sportives et culturelles. Donc, je me rend à l'une d'entre elle, c'était il y a 3 semaines. Le thème : "compréhension d'histoire en cycle 2".

La CPC nous distribue un album : "Ami-Ami" de Rascal. On l'analyse, on l'épluche...Pour ceux qui ne connaissent pas, un loup et un lapin vivent seuls et isolés dans leur maison, ils aimerait beaucoup avoir un ami, ils finissent pas se rencontrer à la fin de l'histoire et le loup ramène le lapin chez lui. Lorsque l'on observe bien les images, on remarque qu'il y a une grande ambiguïté, car on ne sais pas si le loup cherche vraiment un ami ou bien un repas. Certains indices peuvent faire penser qu'il va manger le lapin après la rencontre, d'autres qu'il cherche sincèrement à se lier d'amitié avec lui. C'est vrai que cet album est bien, le principe de l'ambiguïté est intéressant, on partage nos impressions entre collègues, on joue le jeu, tout irait bien si...Vous l'avez peut-être remarqué : c'est totalement inadapté pour des cycles 2. Très bien sans doute pour des CM1 - CM2 mais intransposable pour mes CP. Pour des apprentis lecteurs, il faut des trames simples où justement il n'y a pas d'ambiguïté, faire des hypothèses, travailler sur des informations implicites, etc. mais ce qui était proposé lors de cette animation était bien trop complexe. L'idée était d'arriver à ce que les élèves fassent un débat (c'est bien les débat, mais là aussi, ça fait 30 ans qu'on le met à toutes les sauces) entre ceux qui pensent que le loup allait bouffer le lapin et ceux qui pensent qu'ils allaient devenir potes. Là, quand même, je me suis risqué à dire : "mais c'est pas plutôt du cycle 3, ça ?". Et la CPC qui me répond : "oui, c'est vrai, c'est plutôt du cycle 3, mais on nous avait demandé de tester cette séquence avec des CE1 de fin d'année..." Et qu'a donné le débat, allez-vous me dire ? Voilà ce qu'a dit la CPE : "on a été obligé de faire 2 groupes, ceux qui croyaient que le lapin allait se faire manger et ceux qui croyaient que le lapin et le loup allaient devenir amis". Oui vous avez bien lu ! "Obligés.." Mais pourquoi "obligés ?" Et je redonne la parole à la CPC : "...parce que ils étaient encore petits et ils voulaient tous que le lapin et le loup deviennent amis, donc on a trouvé personne pour défendre l'idée que le loup allait manger le lapin"...

Résumons ! On nous fait venir un mercredi après-midi pour nous former, qu'on apprenne des trucs, qu'on s'améliore, quoi ! On nous propose une situation bien belle, intéressante, mais complètement inadaptée au niveau de nos élèves. Que la formatrice a qui on avait demandé de tester cette situation l'ai testée avec des CE1, je trouve cela normal. Mais qu'elle nous la ressorte en formation, alors que visiblement, elle a bien vu par elle-même que cette séquence était inadaptée, là mystère ! J'aurais pu demander des explications, mais comme je la joue docile comme tout le monde, dès 16 h 30 j'ai pris mes cliques et mes claques et je suis parti, pas en courant mais presque. Cette expérience a confirmé une impression que j'ai depuis que je suis entré dans l'EN. Il y a quand même un paradoxe dans tout cela : d'un côté on est infantilisé avec ces inspections d'un autre âge et aussi en nous demandant de redevenir des élèves bien sages lors des animations pédagogiques, de l'autre on considère toujours l'élève comme un adulte en miniature en lui demandant d'avoir un avis que sa maturité ne lui permet pas forcément d'avoir, d'être responsable et autonome, de participer à de sempiternels débats où il va exprimer son point de vue, argumenter, démontrer à son contradicteur l'ineptie son propos, même s'il ne sait pas encore construire une phrase à l'oral (doit-on supposer qu' il l'apprendra plus tard).

Je pense que ce jeu de dupe marchera encore longtemps jusqu'à ce que le système explose. De toute façon si Sarko revient, je sens bien que ce coup-ci il ira jusqu'au bout : il privatisera l'enseignement. J'y suis absolument contre, mais au moins je me dit que cela fera changer les choses.

Ah, les jours de neige dans les écoles de campagne du sud-ouest...2 élèves cet après-midi dans l'école qui s'amusent en salle info avec un logiciel éducatif pendant que moi je disserte sur EDP...

Entièrement d'accord !!! Lis mon post dans la rubrique "les évaluations" et dis-moi ce que tu en penses.

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Je plussoie au regard de la soumission de bon nombre d'entre nous. Ca me fait hurler depuis le début de ma carrière (qui, du coup, a progressé bien moins vite que d'autres, parce que je l'ouvre très souvent....).

Ce n'est sans doute pas volontaire, mais lorsque l'on voit les nouveaux IEN depuis une dizaine d'années, on peut se poser des questions quant au recrutement.

Lorsque je suis sortie de l'IUFM, il y a 20 ans, on nous avait dit que, dorénavant, nous n'avions que des devoirs, en tant que fonctionnaire de l'Education Nationale. Certains s'y sont pliés, d'autres sont devenus IEN et les brebis galeuses dont je suis s'en prennent toujours plein la g....

Effectivement, ce système ne peut plus durer. Mais à quelle sauce seront nous mangés au prochain quinquennat ???? On peut craindre un bouleversement, cela ne peut pas être autrement. Mais à quel prix....

Le fonctionnaire zélé me fait hélas toujours penser au pire, quoi qu'il arrive : la banalisation du mal décrite par Hannah Arendt, et le procès Eichmann "nous avions des ordres, nous n'étions que des exécutants". Rompez. OK, moi aussi j'atteins le point Godwin, mais enfin, il y a franchement de quoi.

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Je plussoie au regard de la soumission de bon nombre d'entre nous. Ca me fait hurler depuis le début de ma carrière (qui, du coup, a progressé bien moins vite que d'autres, parce que je l'ouvre très souvent....).

Ce n'est sans doute pas volontaire, mais lorsque l'on voit les nouveaux IEN depuis une dizaine d'années, on peut se poser des questions quant au recrutement.

Lorsque je suis sortie de l'IUFM, il y a 20 ans, on nous avait dit que, dorénavant, nous n'avions que des devoirs, en tant que fonctionnaire de l'Education Nationale. Certains s'y sont pliés, d'autres sont devenus IEN et les brebis galeuses dont je suis s'en prennent toujours plein la g....

Effectivement, ce système ne peut plus durer. Mais à quelle sauce seront nous mangés au prochain quinquennat ???? On peut craindre un bouleversement, cela ne peut pas être autrement. Mais à quel prix....

Le fonctionnaire zélé me fait hélas toujours penser au pire, quoi qu'il arrive : la banalisation du mal décrite par Hannah Arendt, et le procès Eichmann "nous avions des ordres, nous n'étions que des exécutants". Rompez. OK, moi aussi j'atteins le point Godwin, mais enfin, il y a franchement de quoi.

Comme je suis d'accord avec toi!

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Je plussoie au regard de la soumission de bon nombre d'entre nous. Ca me fait hurler depuis le début de ma carrière (qui, du coup, a progressé bien moins vite que d'autres, parce que je l'ouvre très souvent....).

Ce n'est sans doute pas volontaire, mais lorsque l'on voit les nouveaux IEN depuis une dizaine d'années, on peut se poser des questions quant au recrutement.

Lorsque je suis sortie de l'IUFM, il y a 20 ans, on nous avait dit que, dorénavant, nous n'avions que des devoirs, en tant que fonctionnaire de l'Education Nationale. Certains s'y sont pliés, d'autres sont devenus IEN et les brebis galeuses dont je suis s'en prennent toujours plein la g....

Effectivement, ce système ne peut plus durer. Mais à quelle sauce seront nous mangés au prochain quinquennat ???? On peut craindre un bouleversement, cela ne peut pas être autrement. Mais à quel prix....

Le fonctionnaire zélé me fait hélas toujours penser au pire, quoi qu'il arrive : la banalisation du mal décrite par Hannah Arendt, et le procès Eichmann "nous avions des ordres, nous n'étions que des exécutants". Rompez. OK, moi aussi j'atteins le point Godwin, mais enfin, il y a franchement de quoi.

Comme je suis d'accord avec toi!

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