journée pour deuil ...non rémunérée

[Nao]

Mon médecin ne m'arrêterait jamais pour des obsèques, même si je montre des signes évidents de tristesse...

De manière générale, sa politique est claire : arrêt si pathologie. La tristesse, l'abattement... cela n'entre pas en ligne de compte.

Pour ce genre de médecins, si cela ne va pas au travail, il faut se tourner vers l'employeur. Si celui-ci n'accorde pas d'autorisations pour se rendre à un enterrement, même réponse.

J'ai discuté avec d'autres médecins qui pensent exactement la même chose.

J'ai donc toujours été très étonnée quand on m'a dit dans diverses situations : "Va chez ton médecin, il va t'arrêter". Où trouve-t-on ce genre de docteurs ???

C'est souvent ce que je me demande.... je me suis vue dans un état second, bloquée à cause d'un lumbago ou d'une fièvre de cheval, et sans arrêt. J'ai du aller bosser quand même.

[Pascal Oudot]

Ce genre de journée est à la discrétion de l'IEN, ou plutôt du DASEN (supérieur hiérarchique réel) qui suivra le choix de l'IEN. Ce genre de chose se règle au téléphone. Jamais eu de souci par chez moi. Pour ce qui concerne les obsèques d'un tiers qui n'est pas de la famille, ça se règle en interne, les élèves sont répartis le temps des obsèques par le directeur qui donne son accord pour le temps d'absence et prévient l'IEN -qui peut très bien l'interdire, c'est sa responsabilité-. En général, ça ne cause de souci.

J'ai quand l'impression que beaucoup d'IEN ne pannent que couic à la gestion de personnels. D'où l'intérêt d'un dirlo qui sait où il va et sait s'imposer auprès de sa hiérarchie.

[Goëllette]

Et je n'ai pas écrit que vous n'aviez pas écrit le contraire.

Je réponds à la personne qui me dit que, pour obtenir un arrêt de son médecin, il lui faudrait "simuler" son mal être.

Aller à des obsèques n'est pas une obligation, y compris quand il s'agit de quelqu'un de notre famille.

Et la mort d'un ami ou d'un parent éloigné peut nous toucher davantage que celle d'un parent proche.

Il m'est arrivé une fois de perdre un ami cher qui a été inhumé un jour de classe.

Je n'ai pas été obligée de feindre pour obtenir mon arrêt.

Par contre, je ne suis pas allée aux obsèques de ma cousine.

Je n'ai même pas essayé d'obtenir l'autorisation.

[Lena]

Alors je t'explique:

tu vas chez le doc un matin à 8h30.

De fait, tu ne prends pas ton service.

De fait, le doc est coincé, il se sent obligé de te "donner" au moins cette journée-là.

Et voilà.

[Goëllette]

Je m'exprime peut-être mal.

Voici ce que tu as écrit et qui a motivé ma réponse :

Effectivement. Pour cela il faudrait que je présente des signes dépressifs, ce qui serait le cas pour des proches très proches (pour lesquels on a une autorisation en général). Là, ça marcherait, mais comme j'aurais déjà l'autorisation de l'IEN, l'arrêt ne serait pas forcément utile pour assister aux obsèques.

Si tu es affecté au point de vouloir te rendre à des obsèques, tu les présentes, ces signes.

Que ce soit un membre de ta famille proche ou un ami.

[Goëllette]

C'est la fin qui m'interpelle, que je ne comprends pas. Ton : "mais dans les autres cas".

Dans quels autres cas ?

Les cas où tu n'es pas réellement malheureuse ? Mais pourquoi veux-tu aller aux obsèques alors ?

[Goëllette]

J'ai du mal en effet à comprendre ce que tu appelles syndrôme dépressif mais je suis sûre que si je suis effondrée par la mort d'un proche et explique à mon médecin que je ne peux pas me rendre aux obsèques car je n'ai pas le droit, il m'arrêtera, car il verra que je suis vraiment atteinte.

C'est autant valable qu'une gastro comme motif d'arrêt de travail, à mon sens.

[gigi38000]

Cette semaine une collègue a perdu son oncle. L'enterrement était en Normandie hier donc elle a tout d'abord demandé 2 journées à l'ien car avec le trajet... Avant même d'avoir la réponse, la collègue à fait son maximum pour n'être absente qu'une journée : prendre l'avion au lieu du train, arriver en pleine nuit dans sa famille... L'ien a tout refusé, du coup elle est allée voir son médecin qui était outrée qu'on refuse une absence d'une journée pour un décès dans la famille.

L'ien a dit qu'elle ne donnait une autorisation que pour le décès d'un ascendant direct! Avant d'aller voir son médecin, ma collègue a entendu dire qu'on a le droit à 2 jours d'absence pour convenance personnelle, sans justificatif. Trop honnête, elle a donc envoyé un mail à l'ien pour savoir si elle aurait le droit à un jour pour convenance personnelle ou si elle devait aller voir son médecin pour avoir un arrêt de travail.

L'ien a répondu par un mail incendiaire, lui disant qu'elle ne faisait pas remonter le mail aux ressources humaines cette fois-ci mais que son attitude n'était vraiment pas professionnelle. Ben oui mais bon, on est humains avant tout!

Du coup maintenant on est fixés. Si décès d'un membre de la famille ou ami, on ira directement voir notre médecin.

Mon médecin me connaît très bien et sait que si je vais la voir et lui demande d'être arrêtée pour un enterrement, c'est que je ne peux me résoudre à ne pas aller à ces obsèques. Elle serait même capable de m'arrêter plusieurs jours, juste pour faire ch... mon IEN!

[Goëllette]

Mon IEN m'avait expliqué qu'il ne pouvait pas accéder à ma demande d'autorisation d'absence mais par contre, il m'avait encouragée, à l'oral bien sûr, à aller chez le médecin. En même temps, il me connaissait bien et savait que ma demande était légitime.

Mon médecin a énormément de mal à comprendre le fonctionnement de l'EN et c'est grâce à ses patients enseignants qu'il s'est rendu compte du gouffre entre ce qu'on raconte de nos privilèges et la réalité du terrain.

Mais dans le même temps aussi, certains abusent en s'absentant sans cesse et pas toujours pour des raisons honnêtes, en simulant le malheur ou en essayant d’extorquer des certificats d'incapacité. C'est sûr que ça ne nous aide pas.

[Lena]

Franchement, ces "certains", tu en a croisés beaucoup, dans le 1aire?

Le contrôle social qui s'exerce sur nous est tel qu'il faut un sacré applomb pour assumer vis à vis de ses propres élèves, vis à vis de leurs parents, et vis à vis des collègues qui se coltinent les élèves à répartir, avant même de penser à l'ien et au-dessus.

Gigi, ton témoignage s'ajoute à la longue liste des ...

[lilie2fr]

Cette semaine une collègue a perdu son oncle. L'enterrement était en Normandie hier donc elle a tout d'abord demandé 2 journées à l'ien car avec le trajet... Avant même d'avoir la réponse, la collègue à fait son maximum pour n'être absente qu'une journée : prendre l'avion au lieu du train, arriver en pleine nuit dans sa famille... L'ien a tout refusé, du coup elle est allée voir son médecin qui était outrée qu'on refuse une absence d'une journée pour un décès dans la famille.

L'ien a dit qu'elle ne donnait une autorisation que pour le décès d'un ascendant direct! Avant d'aller voir son médecin, ma collègue a entendu dire qu'on a le droit à 2 jours d'absence pour convenance personnelle, sans justificatif. Trop honnête, elle a donc envoyé un mail à l'ien pour savoir si elle aurait le droit à un jour pour convenance personnelle ou si elle devait aller voir son médecin pour avoir un arrêt de travail.

L'ien a répondu par un mail incendiaire, lui disant qu'elle ne faisait pas remonter le mail aux ressources humaines cette fois-ci mais que son attitude n'était vraiment pas professionnelle. Ben oui mais bon, on est humains avant tout!

Du coup maintenant on est fixés. Si décès d'un membre de la famille ou ami, on ira directement voir notre médecin.

Mon médecin me connaît très bien et sait que si je vais la voir et lui demande d'être arrêtée pour un enterrement, c'est que je ne peux me résoudre à ne pas aller à ces obsèques. Elle serait même capable de m'arrêter plusieurs jours, juste pour faire ch... mon IEN!

C'est une légende urbaine, toute absence doit être justifiée...

[Nao]

Mon IEN m'avait expliqué qu'il ne pouvait pas accéder à ma demande d'autorisation d'absence mais par contre, il m'avait encouragée, à l'oral bien sûr, à aller chez le médecin. En même temps, il me connaissait bien et savait que ma demande était légitime.

Mon médecin a énormément de mal à comprendre le fonctionnement de l'EN et c'est grâce à ses patients enseignants qu'il s'est rendu compte du gouffre entre ce qu'on raconte de nos privilèges et la réalité du terrain.

Mais dans le même temps aussi, certains abusent en s'absentant sans cesse et pas toujours pour des raisons honnêtes, en simulant le malheur ou en essayant d’extorquer des certificats d'incapacité. C'est sûr que ça ne nous aide pas.

Les profiteurs se croisent dans tous les corps de métier et franchement, depuis le temps que je navigue d'école en école, de département en département, je peux dire que je compte ces gens sur les doigts d'une main.

Les temps sont durs pour beaucoup de français, il faut trouver quelqu'un à envier, et nous sommes les cibles idéales (non licenciables, salaires corrects par rapport à beaucoup, et les sacro saintes vacaaaaaaaaannnnces). Je ne pense pas que les éventuels profiteurs aient un réel impact sur l'opinion publique ou même sur nos IEN.