Maethina Posté(e) 28 janvier 2015 Posté(e) 28 janvier 2015 Bonjour, Voilà je me pose de plus en plus la question de l'évaluation des élèves à qui on propose quasi systématiquement des exercices plus faciles et plus abordables qu'au reste de la classe. C'est le cas pour 3 de mes élèves (1 en numération essentiellement et les 2 autres à peu près en tout… très très faibles ). Jusqu'à présent j'adaptais un peu les évaluations pour les mettre en réussite et même comme ça c'est laborieux pour deux d'entre eux. Mais de ce fait, ils ne sont pas évalués pile poil sur les même compétences que les autres…. et quid de l'élève en difficulté à qui je mets un A, alors qu'il n'a pas le niveau attendu en CE2 ? Est-ce que ce n'est pas reculer pour mieux sauter ? bref… comment faites-vous ? merci de vos retours
Timis Posté(e) 28 janvier 2015 Posté(e) 28 janvier 2015 J'ai fait comme toi au début. Jusqu'à ce qu'un parent me dise "ah mais vous nous dites qu'il a des difficultés et il a tout juste". Du coup maintenant PPRE où je note que je différencie. J'évalue en continue les compétences travaillées du PPRE. Et je donne l'évaluation "normale". Alors certes c'est un peu les envoyer au casse pipe, mais sinon je trouve que c'est nécessaire pour que justement à un moment on envoie le signal "niveau pas attendu" à l'élève et à ses parents.
SepH Posté(e) 28 janvier 2015 Posté(e) 28 janvier 2015 Si je fais deux évaluations différentes, je joins l'évaluation "normale" à l'évaluation différenciée. Sinon, je barre juste les exercices que je n'attends pas qu'ils fassent, mais les parents voient qu'il y a adaptation.
Japet Posté(e) 28 janvier 2015 Posté(e) 28 janvier 2015 bonne question, les réponses m'interessent! Et au delà même de l'évaluation se pose la question du bulletin scolaire. Comment faites-vous?
SepH Posté(e) 28 janvier 2015 Posté(e) 28 janvier 2015 Sur les bulletins, on précise toujours dans les appréciations que les évaluations ont été adaptées, comme ça, même si on a écrit "acquis" c'est "acquis parce que adapté". C'est la seule solution qu'on a trouvé pour l'instant.
Goëllette Posté(e) 28 janvier 2015 Posté(e) 28 janvier 2015 Bonjour, Voilà je me pose de plus en plus la question de l'évaluation des élèves à qui on propose quasi systématiquement des exercices plus faciles et plus abordables qu'au reste de la classe. C'est le cas pour 3 de mes élèves (1 en numération essentiellement et les 2 autres à peu près en tout… très très faibles ). Jusqu'à présent j'adaptais un peu les évaluations pour les mettre en réussite et même comme ça c'est laborieux pour deux d'entre eux. Mais de ce fait, ils ne sont pas évalués pile poil sur les même compétences que les autres…. et quid de l'élève en difficulté à qui je mets un A, alors qu'il n'a pas le niveau attendu en CE2 ? Est-ce que ce n'est pas reculer pour mieux sauter ? bref… comment faites-vous ? merci de vos retours Euh ... Une évaluation, c'est bien pour savoir si les élèves savent ou ne savent pas ce qui est au programme, non ? Donc si tu ne leur fais pas faire la même chose qu'aux autres, tu ne les les auras pas évalués sur les mêmes compétences et connaissances, non ? Donc c'est effectivement reculer pour mieux sauter, et tu trompes l'élève comme ses parents. Après, tu peux avoir une réflexion sur ce que tu demandes comme évaluation à l'ensemble de tes élèves. (le nombre d'exercices, leur présentation, ...) Est-ce qu'une présentation plus simple, des exercices plus courts, ..., ne te permettraient pas d'évaluer aussi efficacement les mêmes connaissances et les mêmes compétences ? Après, pour certains élèves qui ont un handicap ou une difficulté motrice ou plus lentes mais qui ne sont pas en retard au niveau des connaissances et des compétences que tu veux évaluer, tu peux changer la présentation, faire des textes à trous, ...
Maethina Posté(e) 28 janvier 2015 Auteur Posté(e) 28 janvier 2015 Bonjour, Voilà je me pose de plus en plus la question de l'évaluation des élèves à qui on propose quasi systématiquement des exercices plus faciles et plus abordables qu'au reste de la classe. C'est le cas pour 3 de mes élèves (1 en numération essentiellement et les 2 autres à peu près en tout… très très faibles ). Jusqu'à présent j'adaptais un peu les évaluations pour les mettre en réussite et même comme ça c'est laborieux pour deux d'entre eux. Mais de ce fait, ils ne sont pas évalués pile poil sur les même compétences que les autres…. et quid de l'élève en difficulté à qui je mets un A, alors qu'il n'a pas le niveau attendu en CE2 ? Est-ce que ce n'est pas reculer pour mieux sauter ? bref… comment faites-vous ? merci de vos retours Euh ... Une évaluation, c'est bien pour savoir si les élèves savent ou ne savent pas ce qui est au programme, non ? Donc si tu ne leur fais pas faire la même chose qu'aux autres, tu ne les les auras pas évalués sur les mêmes compétences et connaissances, non ? Donc c'est effectivement reculer pour mieux sauter, et tu trompes l'élève comme ses parents. Après, tu peux avoir une réflexion sur ce que tu demandes comme évaluation à l'ensemble de tes élèves. (le nombre d'exercices, leur présentation, ...) Est-ce qu'une présentation plus simple, des exercices plus courts, ..., ne te permettraient pas d'évaluer aussi efficacement les mêmes connaissances et les mêmes compétences ? Après, pour certains élèves qui ont un handicap ou une difficulté motrice ou plus lentes mais qui ne sont pas en retard au niveau des connaissances et des compétences que tu veux évaluer, tu peux changer la présentation, faire des textes à trous, ... Merci pour vos réponses ! Goellette, je suis bien d'accord avec toi, d'ou les questions que je me pose. Effectivement, "on" nous dit qu'il faut différencier et ok jusque là pourquoi pas, mais de ce fait, si je donne des exos plus faciles, ou avec des nombres moins grands ou des problèmes moins complexes, je ne peux pas ensuite leur donner la même évaluation qu'au reste de la classe. Sinon je les mets en échec et ils seront tentés de baisser les bras…. D'un autre côté, quand je donne une éval un peu plus facile et à leur portée, elle n'est pas au niveau des exigences attendues en CE2. Donc effectivement les parents sont au courant mais sur le livret je suis obligée de rajouter des compétences de CE1 pour certains d'entre eux pour pouvoir remplir les cases et au finish c'est vrai que c'est un peu du pipeau tout ça …. vu que pour moi, ils auraient dû être maintenus en CE1… bref c'est pour ça que ça me turlupine car l'année prochaine ça sera encore pire pour au moins deux d'entre eux Sur les bulletins, on précise toujours dans les appréciations que les évaluations ont été adaptées, comme ça, même si on a écrit "acquis" c'est "acquis parce que adapté". C'est la seule solution qu'on a trouvé pour l'instant. oui je bricole un truc dans le genre aussi : et je le marque aussi sur l'évaluation elle-même. Si je fais deux évaluations différentes, je joins l'évaluation "normale" à l'évaluation différenciée. Sinon, je barre juste les exercices que je n'attends pas qu'ils fassent, mais les parents voient qu'il y a adaptation. C'est une excellente idée : je vais la mettre en pratique ! J'ai fait comme toi au début. Jusqu'à ce qu'un parent me dise "ah mais vous nous dites qu'il a des difficultés et il a tout juste". Du coup maintenant PPRE où je note que je différencie. J'évalue en continue les compétences travaillées du PPRE. Et je donne l'évaluation "normale". Alors certes c'est un peu les envoyer au casse pipe, mais sinon je trouve que c'est nécessaire pour que justement à un moment on envoie le signal "niveau pas attendu" à l'élève et à ses parents. Ils ont tous les 3 un PPRE, mais j'ai pas pensé à noter que je différenciais, y compris les évaluations. Bon, les parents sont au courant, mais ça serait bien que je le formalise.
Goëllette Posté(e) 28 janvier 2015 Posté(e) 28 janvier 2015 Goellette, je suis bien d'accord avec toi, d'ou les questions que je me pose. Effectivement, "on" nous dit qu'il faut différencier et ok jusque là pourquoi pas, mais de ce fait, si je donne des exos plus faciles, ou avec des nombres moins grands ou des problèmes moins complexes, je ne peux pas ensuite leur donner la même évaluation qu'au reste de la classe. Sinon je les mets en échec et ils seront tentés de baisser les bras…. D'un autre côté, quand je donne une éval un peu plus facile et à leur portée, elle n'est pas au niveau des exigences attendues en CE2. Mais le but d'une différenciation, ça devrait être d'adapter le travail pour que l'enfant puisse rattraper les autres ! Pas de leur faire prendre de plus en plus de retard comme c'est le cas quand tu ne lui fais plus jamais faire la même chose car tu n'as plus du tout les mêmes attentes ! C'est comme si, quand quelqu'un se cassait la jambe, tu lui mettais un plâtre ... à vie pour qu'il puisse marcher. Ce qui fait baisser les bras à ces enfants c'est, en premier, le manque d'investissement ou d'éducation de leurs parents ou leur trop grande indulgence, qui est le plus souvent à l'origine des difficultés. Et ensuite, c'est que maintenant, avec le nivellement par le bas, le renoncement au redoublement, l'hypocrisie de l'inclusion, ..., qui amènent l'hétérogénéité à gogo dans les classes, on manque totalement d'exigences à leur égard ! Donc à la limite, ok, tu ne leur fais pas faire le même travail, tu les évalues sur ce travail-là, mais par contre, tu les évalues aussi sur les mêmes compétences que leurs camarades et tu inscris les résultats sur le bulletin. C'est plus honnête et c'est peut-être ce qui permettra aux parents de se remettre un peu en question et de faire travailler leurs enfants.
Maethina Posté(e) 28 janvier 2015 Auteur Posté(e) 28 janvier 2015 Goellette, je suis bien d'accord avec toi, d'ou les questions que je me pose. Effectivement, "on" nous dit qu'il faut différencier et ok jusque là pourquoi pas, mais de ce fait, si je donne des exos plus faciles, ou avec des nombres moins grands ou des problèmes moins complexes, je ne peux pas ensuite leur donner la même évaluation qu'au reste de la classe. Sinon je les mets en échec et ils seront tentés de baisser les bras…. D'un autre côté, quand je donne une éval un peu plus facile et à leur portée, elle n'est pas au niveau des exigences attendues en CE2. Mais le but d'une différenciation, ça devrait être d'adapter le travail pour que l'enfant puisse rattraper les autres ! Pas de leur faire prendre de plus en plus de retard comme c'est le cas quand tu ne lui fais plus jamais faire la même chose car tu n'as plus du tout les mêmes attentes ! C'est comme si, quand quelqu'un se cassait la jambe, tu lui mettais un plâtre ... à vie pour qu'il puisse marcher. Ce qui fait baisser les bras à ces enfants c'est, en premier, le manque d'investissement ou d'éducation de leurs parents ou leur trop grande indulgence, qui est le plus souvent à l'origine des difficultés. Et ensuite, c'est que maintenant, avec le nivellement par le bas, le renoncement au redoublement, l'hypocrisie de l'inclusion, ..., qui amènent l'hétérogénéité à gogo dans les classes, on manque totalement d'exigences à leur égard ! Donc à la limite, ok, tu ne leur fais pas faire le même travail, tu les évalues sur ce travail-là, mais par contre, tu les évalues aussi sur les mêmes compétences que leurs camarades et tu inscris les résultats sur le bulletin. C'est plus honnête et c'est peut-être ce qui permettra aux parents de se remettre un peu en question et de faire travailler leurs enfants. Je ne peux que te rejoindre ! Mais malgré tous mes efforts (et je ne suis que PES…) je n'arrive pas à les amener au même niveau que les autres car le retard accumulé est trop important ! Un y arrivera certainement, les deux autres je ne le sens pas très bien Maintenant, je suis consciente que toute cette différenciation à gogo c'est de l'enfumage ! Et mes trois loulous ne sont pas dupes : ils voient bien qu'ils ne sont pas au niveau des autres ! pas certaine que ce soit mieux pour l'estime de soi …
Goëllette Posté(e) 28 janvier 2015 Posté(e) 28 janvier 2015 A l'impossible, nul n'est tenu, et tu ne pourras pas rattraper à toi toute seule tout ce qui n'a pas été fait avant, pour une raison ou une autre et surtout si les parents n'en ont rien à faire. Par contre, tu leur donnes les mêmes évals que les autres (et aussi les évaluations du travail que tu leur donnes) et tu reportes les résultats dans le livret. Et je te garantis que c'est ta façon de l'expliquer aux enfants qui fait qu'ils le vivent bien ou pas, et pas ton système d'évaluation et ta façon de l'évaluer.
Troubadour Posté(e) 28 janvier 2015 Posté(e) 28 janvier 2015 Mes collègues et moi même donnons des évals adaptées aux élèves qui sont vraiment en grande difficulté (à quoi bon évaluer la technique de la division en CM1 quand la technique de la soustraction ne veut pas entrer ?...). L'enfant travaille donc sur des compétences qui lui sont abordables. Par contre, dans le bulletin les parents trouvent les items validés par les autres enfants du même niveau, accompagnés des items adaptés réellement validés. Ca permet à l'enfant de montrer ce qu'il sait faire,de voir qu'il progresse tout en montrant la différence avec le niveau requis. Je ne pense que cela soit de "l'enfumage". Les élèves savent qu'ils sont en difficulté par rapport aux autres mais ils ont au moins plaisir à travailler car le travail demandé leur est accessible. Je suis contre le nivellement par le bas mais il faut quand même reconnaître que certains élèves ne peuvent pas acquérir l'ensemble des compétences exigées pour un niveau donné. Donc pour ceux-là, j'adapte histoire qu'ils aient plaisir à venir à l'école et qu'ils voient qu'ils arrivent à progresser. Je crois qu'on a beaucoup apprendre sur ce sujet avec la pédagogie Freinet : ceux qui la pratiquent vraiment arrivent à adapter le travail à chaque élève sans pour autant niveler par le bas.
Goëllette Posté(e) 28 janvier 2015 Posté(e) 28 janvier 2015 Il y a déjà eu des sujet sur ... le sujet et j'y ai déjà écrit que j'appréciais beaucoup ce type de pédagogie, même s'il était souvent dévoyé par des enseignants pas très rigoureux. A partir du moment où on ne ment ni à l'élève ni à ses parents, et que régulièrement on les sollicite, qu'on n'adapte pas dans toutes les matières et pas forcément toute l'année, ok. Le problème, c'est comme avec les RASED, y a-t-il réellement beaucoup d'élèves suivis depuis la maternelle qui réussissent à rattraper les autres au CM2 ? J'en connais très peu, surtout maintenant qu'on diabolise le redoublement et que les parents sont tout puissants pour l'orientation. Si ça, ce n'est pas une preuve d'échec et une incitation à chercher les responsabilités ailleurs qu'à l'école ...
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