Que proposez-vous pour rétablir l'autorité des enseignants en classe ?

[Goëllette]

Et même certains collègues et représentants, pour qui la classe en responsabilité n'est qu'un vieux souvenir ...

[prune2007]

Pour moi, il serait nécessaire (mais comment ?) de rappeler aux Français que l'Ecole est une institution qui sert l'intérêt général (de façon globale, donner un niveau minimum de connaissances et compétences, le fameux socle) et non l'intérêt particulier.

Aujourd'hui, les parents se plaignent parce que pour LEUR enfant, l'école ne donne pas le meilleur. Sauf que l'Ecole devrait se moquer de l'intérêt personnel, comme toutes les institutions d'Etat. Il se trouve que, souvent, l'intérêt individuel ne rejoint pas l'intérêt collectif. C'est un choix de société.

[Goëllette]

Sauf que l'Ecole devrait se moquer de l'intérêt personnel, comme toutes les institutions d'Etat. Il se trouve que, souvent, l'intérêt individuel ne rejoint pas l'intérêt collectif. C'est un choix de société.

Je suis d'accord, cela dit, nous autres (et le forum "parents" de ce site en est un bel exemple) avons également versé du côté de "l'école-lieu-collectif-mais-qui-doit-se-plier-aux spécificités-de-mon-enfant-chéri-et-à-mes-impondérables".

Il faut que nous commencions par montrer l'exemple, de ce point de vue-là.

[Nao]

Sauf que l'Ecole devrait se moquer de l'intérêt personnel, comme toutes les institutions d'Etat. Il se trouve que, souvent, l'intérêt individuel ne rejoint pas l'intérêt collectif. C'est un choix de société.

Je suis d'accord, cela dit, nous autres (et le forum "parents" de ce site en est un bel exemple) avons également versé du côté de "l'école-lieu-collectif-mais-qui-doit-se-plier-aux spécificités-de-mon-enfant-chéri-et-à-mes-impondérables".

Il faut que nous commencions par montrer l'exemple, de ce point de vue-là.

Et il y a du boulot, quand je vois comme il difficile quelquefois de bosser réellement en équipe..... pour certains (rares) collègues, faire des concessions personnelles pour le bien commun relève de l'impossible.

[Goëllette]

Oui, mais rien que notre attitude en tant que parent ne laisse rien présager de bon ...

[prune2007]

Je te rejoins Nao. Parfois, je me dis que les enseignants sont les pires individualistes de notre société (peut-être simplement parce que ce sont ceux que je côtoie le plus...).

C'est effarant de n'arriver à penser qu'à sa petite personne, de vouloir des règles pour les autres qui ne s'appliquent jamais à soi-même.

[olivier34]

Je vais faire chanter cette chanson à mes CP pour la fête de fin d'année.

Pas sûr que cela règle le problème abordé dans ce fil...Mais j'aime bien le second degré.

https://www.youtube.com/watch?v=e-8zq-BUhf0

[LouisBarthas]

Sauf que l'Ecole devrait se moquer de l'intérêt personnel, comme toutes les institutions d'Etat. Il se trouve que, souvent, l'intérêt individuel ne rejoint pas l'intérêt collectif. C'est un choix de société.

Je suis d'accord, cela dit, nous autres (et le forum "parents" de ce site en est un bel exemple) avons également versé du côté de "l'école-lieu-collectif-mais-qui-doit-se-plier-aux spécificités-de-mon-enfant-chéri-et-à-mes-impondérables".

Il faut que nous commencions par montrer l'exemple, de ce point de vue-là.

Et il y a du boulot, quand je vois comme il difficile quelquefois de bosser réellement en équipe..... pour certains (rares) collègues, faire des concessions personnelles pour le bien commun relève de l'impossible.

Et c'est quoi le "bien commun", pour vous ? C'est vous qui décidez pour les autres de ce qu'est le "bien commun" ?

[prune2007]

Par exemple, un collègue qui râle qu'il ne veut pas un double-niveau à 24 alors que sans ce double-niveau, tu obtiens une autre classe à 30 élèves.

J'appelle cela penser au bien commun : voir que notre seul intérêt n'est pas le seul en jeu et que des concessions sont nécessaires pour le bien des autres.

Payer des impôts pour faire profiter à tous de services publics...

Ne pas passer sa tondeuse à minuit... même si ça arrange ta petite personne, tu peux comprendre que le bien commun, c'est d'interdire de faire du bruit quand on veut.

C'est quoi ça déjà... ?

Ah oui... le civisme

Et l'intérêt commun, c'est la loi qui la fixe. Nos élus. Nous quoi (enfin si tu votes...).

[LouisBarthas]

Par exemple, un collègue qui râle qu'il ne veut pas un double-niveau à 24 alors que sans ce double-niveau, tu obtiens une autre classe à 30 élèves.

J'appelle cela penser au bien commun : voir que notre seul intérêt n'est pas le seul en jeu et que des concessions sont nécessaires pour le bien des autres.

Payer des impôts pour faire profiter à tous de services publics...

Ne pas passer sa tondeuse à minuit... même si ça arrange ta petite personne, tu peux comprendre que le bien commun, c'est d'interdire de faire du bruit quand on veut.

C'est quoi ça déjà... ?

Ah oui... le civisme

Et l'intérêt commun, c'est la loi qui la fixe. Nos élus. Nous quoi (enfin si tu votes...).

Seul le premier exemple concerne l'école.

Eh bien, je préfère - et de loin - un cours simple à 30 plutôt qu'un double-niveau à 24. Ceux qui estiment, à la place des autres, qu'un double-niveau à 24 est mieux qu'un cours simple 30 n'ont qu'à le faire eux-mêmes.

Assimiler le refus d'un double-niveau à 24 plutôt qu'un cours simple à 30 au refus de payer ses impôts ou au fait de passer la tondeuse à minuit est un amalgame, c'est-à-dire un procédé consistant à dénigrer l'adversaire par l'emploi d'une comparaison abusive.

S'arroger le droit, dans l'école, d'imposer aux autres sa propre conception du bien commun relève d'une conception dictatoriale du travail d'équipe - quand bien même plusieurs en décideraient, ce qui relèverait d'une dictature de l'opinion. « L'opinion publique n'existe que là où il n'y a pas d'idées », disait Oscar Wilde.

[emapi]

Et il y a du boulot, quand je vois comme il difficile quelquefois de bosser réellement en équipe..... pour certains (rares) collègues, faire des concessions personnelles pour le bien commun relève de l'impossible.

J'adhère à 100%. Parfois j'ai l'impression que l'école devient une juxtaposition de classes et ça me désole. Il me semble que, pour avancer, la dimension collective, le penser ensemble, l'investissement dans l'équipe sont nécessaires.

[elsa.uzy]

Je ne suis pas certaine que ce soit "l'intrusion" des parents qui soient une cause. Leur comportement est plutôt une conséquence de la déliquescence de l'Ecole qui n'est plus un gage d'ascension sociale. C'est toute la société qui est malade, schizophrène : on demande à l'Ecole de sauver la France sans lui en donner les moyens. Du coup, lorsqu'il y a un problème, on nous tire dessus à boulets rouges.

L'individualisme est une plaie, c'est elle qui pousse les parents à venir nous sermonner sans cesse. "Monamourmaviemonange8èmerveilledumonde" est forcément unique au monde, il ne peut pas avoir fait de vilaines choses, enfin, je connais mon enfant, jamais il ne ferait ça ! C'est aussi un phénomène de société, un corollaire de l'ultralibéralisme économique qui est en train de laminer l'Etat-Nation protecteur : chacun pour soi....

L'attitude de la hiérarchie, condescendante, jamais là quand on appelle à l'aide, des gens complètement déconnectés des réalités et qui, pour être bien vus par la strate hiérarchique un cran au-dessus, pose des mouchoirs sur tous les dysfonctionnements connus, histoire de claironner "tout va bien, my circo is the best !!!"

Un message fort de cette même hiérarchie serait le bienvenu, effectivement. Mais il faudrait aussi révolutionner (inventer...) la formation initiale, nous former à la gestion de conflits, et aussi, revaloriser notre profession en espèces sonnantes et trébuchantes. Mettre en place tout un système de soutien lorsqu'il y a conflit, avec, effectivement, intervention immédiate du supérieur hiérarchique pour régler/réguler les problèmes.

Perso, j'en ai très très marre du manque de reconnaissance et des problèmes qui s'amplifient. Oh, je suis une vieille instit qui en a vu d'autres, je sais faire, mais quand je vois ce qui nous attend, je frémis d'horreur. J'ai dit cette année à ma hyène adorée, entre autres, que j'avais l'impression qu'on attendait toujours le fait divers sordide pour prendre des décisions qu'il aurait fallu prendre il y a longtemps.... Elle m'a regardée, sans rien dire, l'oeil torve.... En attendant, cette année, carton plein : une collègue en burn-out (et qui ne reviendra pas), deux autres au bord du gouffre, et tous les autres qui songent à une reconversion professionnelle. Perso, j'ai anticipé.

Je vais donc aller voir là-bas si j'y suis, je quitte l'enseignement primaire pour autre chose, pas forcément mieux, mais avec une reconnaissance institutionnelle véritable (et les sous qui vont avec, bien entendu....).

Bonjour,

je n'en suis qu' à la page 2 du sujet et je fais déjà une pause là car pour l'instant je ne lis que des choses "utopiques" oserais-je dire : changer les parents la hiérarchie, la formation .. Et je suis d'accord avec tout ça, c'est sûr!

Mais concrètement ce sont des aspects sur lesquels nous n'avons pas d'emprise: seul notre minstère pourrait remettre les parents à leur place, nous subissons (mon IEN à moi soutient les parents qui 'appellent tout les 4 matins, elle me rappelle aussitôt en m'invectivant : Mme machin vient de m'appeler, vous avez fait ça ça ça? Vos allez la voir pour vous excuser !!!!!!! Au temps pour le "nous prendre pour des adultes et le soutien...)

La formation est derrière nous, donc c'est mort (Dieu sait que je regrette de ne pas avoir eu de module théâtre : comment parler aux parents, la bonne posture corporelle (il parait que je suis avachie en permanence ??? comment manager une équipe en tant que directrice : je ne suis pas la supérieure, elles le savent bien, donc quand je dis quelque chose, elles n'en tiennent pas compte mais je suis tenue pour responsable: dernière en date: les APC, j'avais demandé qu'elles fassent du soutien mais elles ont décrété qu'elles feraient théâtre, jeu etc.. IEN: la directrice vous laisse faire ça? Il n'y a pas plus important à faire...Bin oui...))

Je pensais que le sujet était comment faire, à notre échelle, pour retrouver un peu d'autorité? non?