chacha72 Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 J'ai une classe de GS, et j'ai plein d'enfants qui disent jouer à Call of Duty et à GTA... Le problème n'est pas l'écran en tant que tel, mais la démission des parents qui au lieu d'en gérer les usages préfèrent en faire des nounous de substitution... +1
nola Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 Ce qui était mieux avant, à mon avis, c'est qu'on n'avait pas la lente dégradation du système comme horizon indépassable...
Yufi Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 L'éternel débat. On peut effectivement faire l'inventaire de ce qui était mieux avant (le statut de prof, du boulot pour tous au bout du tunnel, une alimentation saine...) et aussi de ce qui était moins bien (les violences, les humiliations, le cancre abandonné au fond de la classe, les instits Freinet mal vus...). Mais je crois qu'il faut avant tout se rappeler que toute société évolue en bien comme en mal. Soit on évolue avec elle, on exploite ce qu'elle a de positif, on s'adapte, soit on devient réac' et figé dans la critique. C'est le lot de chaque génération. "À tout cela, dis-je, s'ajoutent encore ces petits inconvénients : le professeur, dans un tel cas, craint ses élèves et les flatte, les élèves n'ont cure de leurs professeurs, pas plus que de tous ceux qui s'occupent d'eux ; et, pour tout dire, les jeunes imitent les anciens et s'opposent violemment à eux en paroles et en actes, tandis que les anciens, s'abaissant au niveau des jeunes, se gavent de bouffoneries et de plaisanteries, imitant les jeunes pour ne pas paraître désagréables et despotiques." Platon, République, VIII, 562b-563e (http://cristal.inria.fr/~weis/Rec/Mots/faq003.htm)
Polythene Pam Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 Avant, l'Ecole était respectable et respectée (même si elle a toujours été inégalitaire et facilitant la reproduction (cf Bourdieu), et les enseignants avec. Rien que ça....
olivier34 Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 C'était mieux avant...Dire cela c'est ne pas voir plus loin que le bout de son nez et surtout ne pas comprendre qu'on ne reviendra jamais à cet "avant" qui n'existe plus. Avant, ce n'était pas la même société. On pouvait sortir du système scolaire sans diplôme et trouver sa place dans le monde du travail, qui dans les champs, qui à l'usine...On visait le bon élève, on laissait les autres de côté. Dans ces conditions, c'était facile et moins fatigant d'enseigner qu'en 2015. Actuellement, on nous demande d'aller chercher tous ces élèves en difficultés et de les tirer vers le haut, ce qui est épuisant pour nous ! On sait aujourd'hui qu'avoir un diplôme ne signifie pas avoir du travail, alors, n'avoir aucun diplôme veut dire chômage, délinquance, précarité. L'intention est bonne mais la tâche plus difficile et demande des moyens. C'est là où les politiques n'ont pas le sens des réalités.On ne résout pas les inégalités à coup de différenciation ou de changements de programmes. Il faut une armée de spécialistes pour entourer ceux dont les parents n'ont pas fait d'études et ne savent pas gérer la scolarité de leur enfant. Donc, on nous demande gérer des problèmes beaucoup trop compliqués, et je ne parlerai pas de l'inclusion des élèves handicapés qui connait diverses fortunes (et qui revient moins cher à l'Etat). Et comme cela ne marche pas, on se sent stigmatisés et en échec. Et en plus on est mal payés... Je ne pense pas que cela s'arrange d'ici les dix prochaines années.
Polythene Pam Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 Avant, l'Ecole était respectable et respectée (même si elle a toujours été inégalitaire et facilitant la reproduction (cf Bourdieu), et les enseignants avec. Rien que ça.... Il faudrait quand même déterminer ce qu'on entend par "avant". La mauvaise réputation des enseignants date quand même de quelques décennies... Un sondage récent nous dit que 66% des gens ont une image positive des enseignants. http://www.francetvinfo.fr/societe/education/deux-francais-sur-trois-ont-une-image-positive-des-professeurs_939159.html Avant, oui avant, c'était bien davantage. Avant, c'était avant les années 2000. Avant, c'était quand la hiérarchie nous soutenait systématiquement. Depuis que les parents ont le dernier mot, pour les redoublements, pour l'orientation, pour le choix du futur de leurs enfants, en piétinant les avis des professionnels, avec l'aval de la hiérarchie, qui en profite pour asseoir son pouvoir, c'est la m.....
Polythene Pam Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 Avant les années 2000, OK. Mais combien de temps avant? Parce que le discour sur les enseignants toujours en vacances et qui ne bossent que six heures par jour, qui sont trop payés, qui sont incapables, je l'entends depuis mon entrée dans l'EN en 1983. Et mes parents l'entendaient déjà depuis bien longtemps avant moi (ils était profs). D'ailleurs, en relisant Pagnol, on se rend compte que l'oncle tenait déjà ce disour... Alors avant... Pour l'orientation des élèves, les parents sont responsables de leurs enfants. On propose une orientation puis on dialogue (souvent inutilement) et on émet une décision d'orientation. Ils (parents, EN) vont contre, ils nous déchargent de toute responsabilité quant à l'avenir de ces élèves pour nous et enfants pour eux. Personnellement, ça ne me pose pas (enfin plus) de cas de conscience et j'y puise une grande sérénité. Il n'empêche que, "avant", on ne n'était pas menacé de bourre-pif tous les 4 matins, et à part le poivrot du coin, il n'y avait pas grand'monde qui, du temps de Pagnol, ou du temps de tes parents, venait régulièrement menacer les profs de plaintes et autres menaces plus physiques. D'autant que, à l'époque, la maréchaussée se déplaçait sans coup férir.... "Avant", les parents subissaient les orientations. Aujourd'hui, c'est l'inverse. Je m'interroge : il n'y aurait donc que la manichéisme pour réguler notre monde en mouvement ? Perso : oui, ça me pose un problème que ce soit les parents qui aient le dernier mot, parce que la société d'aujourd'hui, de consommation, de l'immédiateté, de la victimisation, permet cela, sans aucun filet. Résultat : certains parent sont dans la toute puissance, et nous marchent sur la gueule. Ben désolée, avant, c'était pas comme ça.
framboise sauvage Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 Je pense que l'Enseignant (en tout cas en primaire) a fait de gros progrès en terme de pédagogie. Il y a une recherche de méthodes, d'organisation, pour parvenir à enseigner dans un contexte très difficile. Après comme c'est dit plus haut avant il n'y avait pas: -les écrans qui coupent les enfants du monde et de la réalité -les familles re re-composée, les familles mono parentales -la suspicion des parents largement alimentée par les médias et les politiques - 33 élèves dans une classe de maternelle avec 2 enfants handicapés au milieu - Tous ces produits, pesticides, perturbateurs endocriniens, OGM, médicaments...qui entraînent des troubles du comportement dans le meilleur des cas... Les enseignants bénéficiaient d'une véritable formation initiale (Ecole Normale) et continue! Le syndicat de l'époque, la FEN,a largement collaboré dans toutes ces pertes (on peut ajouter le logement de fonction, la retraire à 55 ans...) et largement imité par ses successeurs le SE unsa et le SNUIPP...(explosion du rythme hebdomadaire et annuel, abrogation du décret de 50, et j'en passe...) Tout à fait d'accord avec toi!J'enseigne depuis 1990 et pour moi le plus dramatique c'est la déliquescence de la société. Des cellules familiales qui n'existent plus;des parents qui n'eduquent plus leurs enfants dans le respect de l'autre; l'individualisme; plus de formation continue; des salaires qui dégringolent etc... Je vous conseille de lire un article sur le nouveau "Marianne"au sujet de l'utilisation des tablettes chez les enfants de moins de six ans: nous sommes nuls en maths, et bien cela ne va pas s'arranger! L'article est édifiant. Quant aux réformes : combien de réformes ai-je connues? Je crois cinq! De toutes manières on ne reviendra pas en arrière. Le service public vit ses dernières années. L'éducation n'est plus Nationale depuis longtemps. Je suis de nature plutôt optimiste dans la vie, mais pas pour mon boulot. Les syndicats ne se bougent que pour des broutilles.C'est la fin d'un merveilleux système qui a fait que je suis devenue institutrice, qui a permis à mes enfants de recevoir un bon enseignement, mais qui ne remplit plus ses fonctions depuis les années Sarko grand fossoyeur du système public. -
Polythene Pam Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 Pour Dajta et les autres, un p'tit tour vers le Code Soleil, que les vieux de la vieille auront connu... http://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2015/06/06/que-linstituteur-donne-a-ses-eleves-le-courageux-spectacle-de-la-dignite-de-sa-vie-ainsi-parlait-le-code-soleil.html
olivier34 Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 Avant, les mômes prenaient des baffes par les enseignants,quelque fois pour des motifs futiles Avant, on pouvait humilier un enfant en lui faisant traverser la cour avec son cahier sale accroché dans le dos Avant, quand un instituteur avait "un problème" avec une élève..on le mutait Avant, les élèves en difficultés étaient tous qualifiés de feignants Avant, les parents n'avaient majoritairement pas fait d'études et la parole de l'enseignant était d'or (et la gamine citée ci-dessus prenait deux baffes pour avoir raconté n'importe quoi) Mais j'avoue que l'on passe d'un extrême à l'autre. Oui il y a actuellement un problème "d'enfant-roi" qui n'est pas traité par l'institution et quelques parents pensent que l'école doit se plier à tous leurs désirs. Ce sont deux problèmes, entre autres, qui influent négativement sur les apprentissages mais qui sont déniés par l'institution. Nous qui sommes au contact de la réalité tout les jours, on ne nous de mande jamais notre avis. A quand un sondage sur l'utilité du Livret de Compétence que l'on doit remplir au CM2 ? Que pensent les enseignants des nouveaux rythmes ?
Polythene Pam Posté(e) 6 juin 2015 Posté(e) 6 juin 2015 Olivier 34 a raison : on passe d'un extrême à l'autre. Le manichéisme ou rien, mais de toutes manières, Valls est en plein dedans.
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