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un peu de baume au cœur, témoignage d'une mère d'élève, après une sortie à la journée avec une classe de CP

(et je vous garantis qu'en cassage de sucre sur le dos des PE, elle a pu être d'enfer!) :

"Hier, je suis allée avec la classe de R... au .... , à une heure de route de chez nous. Le matin, on a visité .... , puis pique nique et le .... l'après midi. Je suis rentrée épuisée de cette journée, par le cris incessants et l'agitation inimaginable qui règne en permanence. Je ne me souviens pas que nous étions si agités à leur âge. Je suis persuadée que 80% des gosses n'ont rien retenu de la journée, occupés à courir et crier (alors que c'est interdit pour ne pas effrayer les animaux), faire des grands gestes, ne pas écouter, être insolent et tout faire en dépit du bon sens. Je plains les maîtresses et les élèves calmes !!! lipsrsealed.giflipsrsealed.giflipsrsealed.gif Quelque part, cela m'a permis de me rendre compte que R... est dans les plus calmes de sa classe, elle est également réfléchie et s'intéresse aux choses, et obéit aux consignes. Bref, ce qui parait être la base, mais qu'on ne retrouve que chez trop peu d'élèves tongue.giftongue.giftongue.gif Je me demande comment certains parents éduquent leurs enfants rolleyes.gifrolleyes.gifrolleyes.gif Et je m'interroge également pour l'avenir de ces enfants ! Comment pourront ils apprendre correctement les bases s'ils ne sont pas attentifs en classe, s'ils n'ont pas un minimum d'éducation pour écouter, apprendre, comprendre où est leur intérêt. Je comprends d'où vient la baisse de niveau des enfants. Ce n'est pas qu'ils sont plus bêtes qu'avant ; c'est juste qu'ils n'ont plus l'éducation nécessaire pour se comporter correctement et laisser aux enseignants la possibilité de leur apprendre des choses. Et peu de parents se rendent compte que ce sont eux les responsables de tout cela. C'est sans doute plus facile de dire que les enseignants font mal leur travail wink.giflipsrsealed.gif "

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Il est toujours intéressant de faire PRATIQUER ce genre d'expériences aux personnes EXTERIEURES :) Elles comprennent mieux les tenants et les aboutissants de notre profession vue de l'INTERIEUR!!!

En ce qui me concerne, je suis MAT et je reçois pas mal d'étudiants de l'ESPEE , ces derniers sont, il est vrai, effarés par ce qu'ils n'imaginaient pas, surtout au point de vue de nos multiples casquettes (enseignants, "directeurs de ressources humaines" (chez nous pôle emploi nous envoie les postulants AVS!!), "infirmiers", "diplomates", "cuisiniers", "administrateurs", "secrétaires à plein temps", "videurs" ( ;) ), "électriciens", "GPS ambulants" (le nombre de fois où l'on a dû expliquer la route aux chauffeurs de bus qui n'avaient aucune donnée à l'avance.... :angry: ), bon liste non exhaustive).

MAIS je reste convaincue que même avec des enfants agités ++++, on peut tirer le meilleur, si l'on a un minimum d'intérêt, d'espoir et de flamme personnelle. Si les enfants nous sentent démissionnaires, ils laisseront tomber; ils sont moins dociles, certes, on doit faire AVEC.

Et ce n'est pas de la simple théorie: j'ai vécu en cité avec les pires des pires , en REP +++++++, j'ai même failli devenir éduc spé tellement ces jeunes me semblaient passionnants derrière le vernis de la violence.

  • 4 semaines plus tard...
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Comme mon cher père avait demandé mes copies du bac (étant donné que j'avais 6,75 de moyenne générale et que j'ai eu une mention autre que passable, mes parents avaient du mal à croire que j'avais eu le bac et on a pas du tout été dans le caca d'ailleurs car il a fallu me trouver une orientation fissa), des collègues de lycée m'ont prise pour cobaye et vont les corriger avec les critères actuels. Mon frère cadet les a filés au lycée à côté de chez lui pour qu'ils s'amusent aussi, et mon frère aîné les a filés dans le 91 et le 77.

Cela n'aura aucune valeur statistique mais je suis comme les français de Bourdin, je veux savoir...

Ce qui est certain c'est que j'ai conservé des copies de mes parents, des devoirs sur table, et en ce qui concerne la philosophie, une copie de mon père que j'avais retapée (sinon on aurait vu qu'il avait eu douze) a obtenu 20, 19 et 19,5.... Bon, c'est une tronche, il a eu effectivement en 1952 19 à l'écrit en philo, son prof devait saquer pendant l'année, c'est un contre exemple.

Pire, des devoirs de maths auraient obtenu plus de points également (ben oui à l'époque faux c'est faux, le raisonnement on s'en moque).

Quand je vois la fille de mon cousin il y a quelques années a eu son bac avec plus de 21, je me pose quand même des questions...

Et quand je vois ma mère qui a été enseignante avec le brevet supérieur et a foiré son bac, qui l'a repassé pour le plaisir en enseignant, en candidate libre, qui est capable avec ce niveau de maths de l'époque d'aider un petit voisin en maths spé ou la petite fille d'un ami en polytechnique, oui, je me dis que le niveau a baissé, elle va avoir 75 ans quand même... Alors malgré tout le respect que j'ai pour elle, ben je me demande... (Bon pis ça m'énerve aussi parce que j'ai doublé ma moyenne au bac, j'ai eu 6, elle m'a même pas transmis ses gènes)

A côté de cela je connais une gamine qui vient d'avoir le bac en redoublant. Au collège bonne élève, elle a des capacités d'analyse politiques et philosophiques que j'aurais bien eu du mal à avoir à son âge... Mes copains profs qui sont en train de se payer ma tronche en corrigeant mes copies m'ont dit qu'elle avait des compétences non reconnues par le système mais que ça irait beaucoup mieux en IUT puis master... Je me pose des questions...

Pire, quand je vois les cahiers de ma fille, je me pose aussi des questions. Pas une seule expression écrite en trois ans, un niveau d'orthographe pitoyable, pas de résolution de problèmes.

Désolée, vu l'état de sa classe les enseignants ne vont pas faire des miracles. Et ça va pas plaire, mais la suppression du samedi matin et donc de nombreuses heures de cours (depuis remplacées par toupty.com dessin libre) ça n'a pas arrangé son cas non plus.

Bref, oui, je me pose beaucoup de questions, on aura compris...

La question est surtout: qu'évaluons-nous maintenant, franchement?

Qu'apprenons-nous à l'école aussi?

Posté(e)

Bonsoir!

voici ma modeste contribution à l'avancée de cette question bien complexe:

Tout d'abord, mine de rien, vous lire fait beaucoup de bien puisque tout le monde dresse plus ou moins le même constat DONC il y a une réelle prise de conscience générale, minorée ou majorée par l'état d'optimisme de chacun :getlost:

Puis, la question nécessite des éclaircissements: "mieux avant" pour qui, pour quoi ? Effectivement, nous étions moins noyés par une surconsommation ....de tout: matériel divers, infinies possibilités informatiques, surutilisation de paperasses, tsunamis administratifs et du coup nous allions peut-être davantage à l'essentiel et cependant, les facilités d'accès que nous offre l'informatique et la banalisation de matériel divers devraient nous réjouir au lieu de nous plomber!

Peut-être oublions-nous trop souvent de nous poser des questions sur les "fins" de tout cela et nous attachons-nous désespérément aux "moyens"....Je cherche...

Je me dis aussi que le manque de volonté d'efforts chez les plus jeunes nous exaspère et cependant, cependant, ces enfants sont infiniment courageux si on leur donne matière à se confronter aux situations adaptées (ayé , j'ai perdu l'estime de la moitié des inscrits :sweatingbullets: ).

Leur montrons-nous le modèle???

Allez, soyons lucides envers nous-mêmes:

Combien de personnes ici présentes préfèrent chercher sur google l'explication d'un mot au lieu de feuilleter patiemment un bon vieux (ou pas vieux :) ) Larousse quitte à tomber sur d'autres mots au cours de la recherche? Je fais les deux car c'est complémentaire. La Bibliothèque est fort utile également.

Combien d'autres n'ont plus écrit plus de 10 lignes à un être cher (même à l'ordi!) depuis la colo ( bon je m'adresse quand même à ma génération ceux qui approche la quarantaine!)? Moi souvent. La plus longue missive au machin qui me sert de compagnon parce que j'avais très peur pour lui et entre autre qu'il ne mette fin à ses jours.

Combien s'avachissent devant leur écran (télé, PC, smartphone) en pensant mieux exister mais en ne créant plus rien sous prétexte d'être exténués le soir, et pourtant lorsqu'on est exténué, les écrans ensevelissent l'exténuement (ça se dit?) alors que la création (recherches, cuisine, bricolage, écriture, ...) le transcende (expérience vécue)? Je dois dire que je communique pas mal par le net lorsqu'il s'agit de sujets politiques ou associatifs, dirons-nous parce qu'autour de moi ça n'intéresse personne.

Finalement, nous voulons que les autres soient meilleurs, mais cela commence à notre porte!

Celà dit, je retrouve autour de moi tout ce que vous dénoncez, je vous rejoins sur le constat, peut-être pas complètement sur l'explication du constat.

Pour finir, courage à vous tous, ne baissez pas les bras continuer à avancer "La tête haute"! :applause:

Posté(e)
L'école était-ce vraiment mieux "avant" ?

De quel "avant" parles-tu ? Pour moi, le tournant majeur est 1968 dont, une fois la poussière retombée, les conséquences ont vraiment commencé à se faire sentir à l'école au milieu des années 70. Un élément de comparaison serait donc "l'avant" de l'école des années 60. Né en 63, mes souvenirs personnels en sont ceux d'un élève.

Si on considère des évolutions plus récentes, je suppose qu'on peut aussi chercher à comparer l'école de 2015 à celle "d'avant" les IUFM/ESPE, disons autour de 1990.

Qualité de l'enseignement

Qualité de l'enseignement : Pour moi, elle a considérablement baissé, sur 25 comme sur 50 ans.

Les instits des années 60 n'avaient pas de master, mais leur culture générale de bacheliers dépassait largement celle de la plupart des jeunes collègues actuels dans toutes les matières classiques : une faute d'orthographe ou de calcul du maître était un événement, et un petit scandale sur un document vu par les parents. Ils ne se voyaient pas comme des intellectuels, mais c'étaient de petits notables, très bien considérés et d'un niveau de vie assez supérieur à la moyenne. Leurs techniques didactiques étaient frontales et assez primitives — mais, compte tenu du public de l'époque, elles faisaient très bien l'affaire.

25 ans plus tard, les IUFM ont été créés entre autres pour tenter de corriger un début de dérapage du niveau des jeunes recrutés. Le statut social des maîtres s'était dégradé, la profession devenait moins attractive et on commençait à entendre les parents râler à causes de bévues — mais les hénaurmités restaient assez rares pour scandaliser. Les techniques d'enseignement s'étaient un peu modernisées et, surtout, la liberté pédagogique n'était plus bridée par un modèle quasi-unique.

Personnellement, je situerais le plongeon autour des années 2000.

niveau scolaire des élèves

Evolution parallèle à celui des maîtres, logiquement.

autorité des enseignants

Incontestée dans les années 60, déjà ébranlée en 1990, en chute libre depuis. En la matière, la création des IUFM a été un drame. Les anciens élèves des écoles normales avaient disposé de modèles d'enseignants chevronnés et capables de partager leur expérience de classe, y compris en ce qui concerne le déploiement d'autorité magistrale. Ceux des IUFM ne voyaient plus que des universitaires déconsidérés et sans la moindre expérience de terrain. Le baratin n'a pas suffi.

public accueilli par l'école

L'évolution la plus significative concerne l'intégration des élèves porteurs d'une pathologie lourde, pratiquement abandonnés à leurs parents dans les années 60, bien mieux suivis dans des IME et assimilables dans les années 80/90.

En ce qui concerne la diversité culturelle, pas de réel changement. Il y a toujours eu des flux de migrants et leurs familles ont toujours eu des difficultés d'intégration. On est plus sensible aujourd'hui mais, dans les années 60, il y avait littéralement des bidonvilles en banlieue parisienne.

bien-être, stress des élèves, etc.

C'est assez subjectif, mais je tendrais à penser que, alors que les conditions d'enseignement sont objectivement bien plus confortables (effectifs bien moindres, ATSEM dans les petites classes, nouvelles technologies, etc.) que dans les années 60, le stress et le mal-être des élèves a considérablement augmenté — sauf peut-être en ce qui concerne les "cancres", un concept qui n'a plus tellement cours.

Mais je tendrais à associer cela à un problème général d'éducation, plus que d'école.

éducation

C'est là que le bât blesse. Comme plusieurs intervenants l'ont déjà relevé, on reçoit parfois, aujourd'hui, des gamins que leurs parents n'ont même pas commencé à éduquer. Or, pour moi, l'école ne peut pas tout — et même si elle le pouvait, ce ne serait pas nécessairement son rôle de se substituer aux parents.

C'était mieux avant...Dire cela c'est ne pas voir plus loin que le bout de son nez et surtout ne pas comprendre qu'on ne reviendra jamais à cet "avant" qui n'existe plus.

Je ne comprends pas ton raisonnement. Dire que l'école fonctionnait mieux par le passé, c'est dire que l'école fonctionnait mieux par le passé, point, pas développer une théorie générale. Et "jamais", c'est long...

Avant, les mômes prenaient des baffes par les enseignants,quelque fois pour des motifs futiles

Avant, quand un instituteur avait "un problème" avec une élève..on le mutait

Non.

Quand on monte dans un TGV, on ne se dit pas "le train, c'était mieux avant". Au contraire, car on a trouvé plus performant, plus adapté à ce qui se faisait avant.

Tu rigoles ? Dans les années 60, tu récupérais un vieil horaire des chemins de fers dans un tiroir, tu regardais ta montre et tu arrivais sur le quai en même temps que le train, à trente secondes près. Il y avait des liaisons intercité fréquentes, des trains de nuits pour toutes les destinations. Les trains étaient propres, les contrôleurs polis, les vendeurs de billets prêts à te renseigner avec le sourire. Rendez-nous la SNCF d'avant !

Mais j'avoue que l'on passe d'un extrême à l'autre. Oui il y a actuellement un problème "d'enfant-roi" qui n'est pas traité par l'institution et quelques parents pensent que l'école doit se plier à tous leurs désirs. Ce sont deux problèmes, entre autres, qui influent négativement sur les apprentissages mais qui sont déniés par l'institution.

Yep.

Je ne pense pas que cela s'arrange d'ici les dix prochaines années.

Moi non plus, malheureusement.

Tout pareil. Désolée, mais quand je vois que ma fille en CE1 a fait du CEMEA toute l'année avec son enseignante qui a fait partie de la super promo où il n'y avait même plus d'IUFM mais une espèce de "compagnonnage" jusqu'à la toussaint puis deux ou trois jours de formation. AU SECOURS!!! Les jeunes sont balancés comme ça, ils souffrent, se démènent comme ils peuvent, croient que le problème vient d'eux et désespèrent, ou alors comme la charmante enseignante de la puce font du CEMEA et s'arrangent pour être surtout très forts en com...

Par contre sa classe a fait un tabac à la kermesse.

Comment effectuer un travail correct sans formation? Je me souviens à l'époque, je défendais les IUFM parce que c'était mieux que rien, à part râler "j'ai rien appris à l'IUFM", franchement, pas grand chose. Du coup plus rien ou presque, des formations complètement différentes d'une académie à l'autre, plus d'unité, plus de cadrage national clair, non franchement tout part de là.

Personnellement pour mes élèves autistes heureusement que j'ai les sites de l'Ontario ou des potes en Belgique...

Mais déjà au moins dans mon IUFM on m'avait appris à m'auto former...

Ma formation continue: parlons-en, j'ai eu mon concours en 1995, j'ai seulement eu ma formation CAPSAIS SEGPA en alternance pendant trois ans et en dehors de ça des conférences sur mon temps libre: RIEN, pas de stage, RIEN (on ne mettait pas de PE2 sur des SEGPA, faut dire)...

Les stages FC ça sert pas seulement à avoir des cours mais aussi à rencontrer ses pairs, à échanger, à se construire et se déconstruire...

Alors on fait quoi, on va sur edp. Alors ok je suis un cas spécial vu que je suis en HJ/CATTP mais là je viens encore de foirer le CAPASH option D... La didactique apparemment,encore. Ok, mais si on me laisse pas avoir accès aux stages même ridicules des enseignants lambda je fais comment?

Non franchement je ne serais pas obligée financièrement je ne suis pas certaine que je resterais enseignante, j'aime faire correctement mon travail, là je trouve que je n'ai plus les moyens de le faire...

Posté(e)

Et ça va pas plaire, mais la suppression du samedi matin et donc de nombreuses heures de cours (depuis remplacées par toupty.com dessin libre) ça n'a pas arrangé son cas non plus.

Euh je pense que nous sommes nombreux à le penser. Moi je milite pour un retour aux 27 heures, ça sera toujous plus efficace que des APC faits à la va-vite après l'école...

J'aime bien mes 24h (+ 3h entre parenthèses)... mais j'ai tendance à penser comme vous aussi malgré tout.

Posté(e)

Quand j'ai débuté il y a 20 ans après un passage inutile à l'IUFM, internet n'existait pas et je me suis trouvée très très désarmée et isolée devant une classe de 30 TPS/PS/MS/GS en pleine campagne.

Ce qui est mieux maintenant: le travail énorme que des collègues mettent à notre dispostion en ligne.

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