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Pour une réforme intelligente de l'évaluation des enseignants


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Posté(e)
Je reviens d'un séminaire sur la pédagogie au Québec, là-bas, la grille de salaire est basée sur le niveau d'étude, si en cours de carrière tu valides un doctorat, le salaire double par rapport à un enseignant avec un niveau "basique". Et bien entendu sans aller aussi loin dans le niveau d'étude car tout le monde n'est pas capable de faire un doctorat, les chefs d'établissements-qui sont chargés d'évaluer les enseignants là-bas- prennent en compte les démarches de formation des enseignants.

Ici en France, je ne sais pas si cela pourrait fonctionner, on est quand même une "corporation" (ne le prenez pas mal!!) assez pantouflarde.

Tiens, justement, à propos du Québec que certains aimeraient prendre en modèle... là-bas non-plus, tout n'est pas idyllique :

4/08/15

http://www.journaldemontreal.com/2015/08/04/une-greve-des-enseignants-possible-des-la-rentree

Une grève des enseignants possible dès la rentrée

Les profs de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) seront les premiers à obtenir le droit de grève qui pourrait s’exercer dès les premières semaines de la rentrée.

[...] Le gouvernement Couillard veut hausser le nombre d’élèves par classe et faire passer la semaine de travail des enseignants de 32 à 35 heures sans hausse salariale. [...]

«Il y a un volonté des profs de ne pas laisser saccager leur contrat de travail», ajoute le président de la FAE. [...]

C’est le conseil de négociation de la FAE qui décidera, les 3 et 4 septembre, des moyens de pression à mettre en branle cet automne. [...]

Souhaitons aux enseignants québécois de parvenir à se mettre en branle pour défendre leur contrat de travail face à ce gouvernement Couillard, tabernacle !

Posté(e)

Ce serait bien que l'évaluation des enseignants prennent en compte le niveau que qualification acquis une fois titularisé. Combien d'enseignants sacrifient du temps et de l'énergie pour reprendre des études, valider leur Master 2 (pour ceux qui sont en poste depuis longtemps), préparer un doctorat? Et ce n'est pas du tout pris en compte par la hiérarchie. J'ai croisé pas mal d'instit' de maternelle qui ont sacrifié leurs vacances, mis de l'argent perso pour financer des formations Montessori. Elles apportent une valeur ajoutée dans leur approche qui pourrait servir à tous mais pareil, ce n'est pas pris en compte.

Et je dirai que c'est normal. Cela voudrait dire que les enseignants qui ont les moyens financiers de se former seraient mieux payés alors que ceux qui ne le peuvent pas, resteraient des enseignants sous-payés.

Ces formations devraient être accessibles à tous et sur le temps de travail.

Ici en France, je ne sais pas si cela pourrait fonctionner, on est quand même une "corporation" (ne le prenez pas mal!!) assez pantouflarde. Et notre hiérarchie ne propose rien qui nous motiverait. En fait, une fois que le concours et la titularisation sont passées, plus rien ne nous oblige à nous dépasser. Et même si au cours de notre carrière, les inspections, les évaluations devaient révéler que nous étions des enseignants médiocres ce n'est pas pour autant que nous serions inquiétés.

Il y a aussi beaucoup l'inverse, des enseignants investis et qualifiés et qui ne sont jamais reconnus...

Posté(e)

Pourquoi ces formations (Montessori, Freinet, Decroly, Steiner...) ne sont-elles pas proposées pendant la formation initiale? Pourquoi n'y a t-il pas de formation ou juste une présentation de ces pédagogies dans les Ateliers Pédagogiques? Ou même des avancées en neuro psycho? Ah oui c'est vrai il n'y a plus de formation initiale...

Ah oui j'oubliais M@gistère le nouveau joujou du gouvernement qui croit résoudre le problème du financement de la formation continu par un outil informatique...Mais là non plus aucune trace de ses pédagogies...

Si chaque enseignant doit se former seul sur son temps personnels il risque d'y avoir des dérives stakhanovistes ...Pourquoi pas aussi passer une certification en Belgique pour l'accueil des enfants autistes? Il faudrait aussi que chaque enseignant ait son BEESAN ou au minimum son BNSSA...Il faudrait aussi qu'il soit en possession de tous ses brevets de secourismes, et bien sûr avoir le TOIEC...

Posté(e)

Effectivement, valoriser les formations qu'on se paye soi-même, on voit tout de suite à qui ça profiterait. Ceux qui approuvent ça, vous avez financé vos études vous-mêmes? Ce n'est pas la même chose que de compter sur les autres...

Posté(e)

Pourquoi ces formations (Montessori, Freinet, Decroly, Steiner...) ne sont-elles pas proposées pendant la formation initiale? Pourquoi n'y a t-il pas de formation ou juste une présentation de ces pédagogies dans les Ateliers Pédagogiques? Ou même des avancées en neuro psycho? Ah oui c'est vrai il n'y a plus de formation initiale...

Ah oui j'oubliais M@gistère le nouveau joujou du gouvernement qui croit résoudre le problème du financement de la formation continu par un outil informatique...Mais là non plus aucune trace de ses pédagogies...

Si chaque enseignant doit se former seul sur son temps personnels il risque d'y avoir des dérives stakhanovistes ...Pourquoi pas aussi passer une certification en Belgique pour l'accueil des enfants autistes? Il faudrait aussi que chaque enseignant ait son BEESAN ou au minimum son BNSSA...Il faudrait aussi qu'il soit en possession de tous ses brevets de secourismes, et bien sûr avoir le TOIEC...

L'école publique n'a pas les financements pour appliquer ces méthodes. C'est aussi simple que ça.

Posté(e)

C'est bien tout le problème de l'austérité et de la gabegie.

Posté(e)

Pourquoi ces formations (Montessori, Freinet, Decroly, Steiner...) ne sont-elles pas proposées pendant la formation initiale? Pourquoi n'y a t-il pas de formation ou juste une présentation de ces pédagogies dans les Ateliers Pédagogiques? Ou même des avancées en neuro psycho? Ah oui c'est vrai il n'y a plus de formation initiale...

Ah oui j'oubliais M@gistère le nouveau joujou du gouvernement qui croit résoudre le problème du financement de la formation continu par un outil informatique...Mais là non plus aucune trace de ses pédagogies...

Si chaque enseignant doit se former seul sur son temps personnels il risque d'y avoir des dérives stakhanovistes ...Pourquoi pas aussi passer une certification en Belgique pour l'accueil des enfants autistes? Il faudrait aussi que chaque enseignant ait son BEESAN ou au minimum son BNSSA...Il faudrait aussi qu'il soit en possession de tous ses brevets de secourismes, et bien sûr avoir le TOIEC...

L'école publique n'a pas les financements pour appliquer ces méthodes. C'est aussi simple que ça.

Heu les écoles freinet sont publiques, et pas besoin d'un immense matériel. Par contre des enseignants formes ça oui. J'ai du avoir 30mn de freinet à l'iufm y'a 15 ans. Montessori même pas une seconde.

Ok là c'est bien plus cher, mais on peut aussi y aller petit à petit au fil des ans, bcp le font depuis qq années.

Mais non on continue à fermer les yeux sur tous ces essais chacun de son côté, certains se faisant même taper sur les doigts par lubie de petits chefaillons.

Mais je suis contre une valorisation des formations privées! Même si j'en ai faite une par choix, je le pouvais à ce moment là de ma vie, mes collègues en avaient envie mais pas la possibilité. Alors on a partagé tout ça après mais c'est pas pareil. J'aimerais continuer mais c'était soit mon boulot soit la vie perso, j'ai choisi la maison ;)

Et l'argent dépensé dans magister, génial! Alors, même plus de stage, même plus de rencontres avec les collègues, seul devant son écran pour entendre du vide! Franchement si cets pas du gaspillage et surtout du dénigrement de notre métier.

Je leur avais mis la première année: pour un métier de communication, vraiment seul face à un écran! Bravo! Bel exemple!

Posté(e)

Oui ici au Québec ce n'est pas tout rose aussi, voici un spot télé financé par le syndicat qui passe à la télé.

C'est assez difficile d'avoir un poste à soi (l'obtention du diplôme ne permet pas forcément d'avoir un poste, c'est "juste" un diplôme) et il est courant de commencer de nombreuses années par faire des remplacements et/ou compléter des collègues à temps partiel.

Par contre la formation pour adultes (au sens large) est beaucoup plus valorisée ici avec de nombreux cours du soir ou par téléenseignement. Quand je vois les galères que nous avions eu quand mon mari avait repris ses études à 27 ans en France :scratch:

Posté(e)

C'est assez difficile d'avoir un poste à soi (l'obtention du diplôme ne permet pas forcément d'avoir un poste, c'est "juste" un diplôme) et il est courant de commencer de nombreuses années par faire des remplacements et/ou compléter des collègues à temps partiel.

Pour les remplacements et compléments des temps partiels en début de carrière, en France aussi, c'est un peu le cas, mais sans doute avec le sentiment de précarité en moins grâce à la titularisation.

A lire à ce propos :

http://www.radio-canada.ca/regions/abitibi/2013/12/03/002-enseignants-statut-precaire.shtml

L'article laisse penser que la "formation des adultes" ne va pas forcément très bien la-bas non plus.

Plus d'un enseignant sur deux a un statut précaire au Québec

Un chercheur de l'Université de Montréal craint que la précarité d'emploi des enseignants du Québec nuise aux élèves en difficulté.

Maurice Tardif lance un cri du coeur, alors qu'il constate que plus d'un enseignant sur deux a un statut précaire. Cette réalité se vit aussi dans la région. Des professeurs doivent jumeler plusieurs tâches pour arriver à un emploi à temps complet.

C'est le cas de Mathieu Caron, enseignant en éducation physique à contrat pour la Commission scolaire de l'Or-et-des-Bois. Depuis qu'il a obtenu son diplôme en 2011, il a travaillé dans plus de sept écoles de Val-d'Or et de Senneterre.

Il n'est pas le seul dans cette situation. Certains de ses collègues ont attendu jusqu'à huit ans avant d'obtenir leur permanence. Ces histoires préoccupent Maurice Tardif, du Centre de recherche interuniversitaire sur la formation et la profession enseignante de l'Université de Montréal. Selon lui, cette précarité d'emploi se répercute particulièrement sur les élèves à risque et en difficulté. « En réalité, à la formation générale des adultes, il n'y a plus d'adultes là-dedans, explique-t-il. C'est tous les jeunes qui ont échoué le secondaire ou qui ont décroché qui se ramassent dans la formation des adultes. »

La Fédération des syndicats de l'enseignement salue le cri d'alarme du professeur Tardif. Elle considère que les commissions scolaires peuvent jouer leur rôle pour améliorer la situation, malgré les compressions budgétaires de Québec.

La présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement, Josée Scalabrini, pense « que les commissions scolaires pourraient travailler à amener plus vers la permanence. Oui, elle est là, la marge de manoeuvre dans les milieux », dit-elle.

Au primaire et au secondaire, près d'un enseignant sur deux n'est pas un employé permanent. Pour la formation générale et professionnelle des adultes, le taux grimpe à plus de 75 %.

Maoria, pourrais-tu nous en dire plus sur les obligations de service des enseignants au Québec ?

Ils doivent effectuer 32 heures, mais j'imagine pas toutes devant élèves ; y a-t-il par exemple des astreintes dans l'établissement, et sous quelles formes ?

Et qu'y a-t-il exactement dans leur contrat de travail (CDI, CDD...) ?

Posté(e)

Mais ici il est possible par exemple d'avoir un contrat à 40% (2 jours par semaine) et être remplaçant le reste du temps.

Donc les semaines où on n'a rien (rentrée par exemple) + les vacances => pas de salaire !

Pour les obligations de service je suis en lycée français mais sous contrat local, je pense que c'est un peu différent des écoles publiques.

On doit un certain nombre d'heures (27h00 ? 28h00 ?) mais on enseigne un peu moins.

On a les APC à faire mais je trouve que notre directeur (qui est notre supérieur hiérarchique) nous fait pas mal confiance.

On a des réunions le soir et deux journées pédagogiques (rentrée + vendredi de la Toussaînt), la journée porte ouvertes (2h00 un samedi) et la kermesse (2h00 un samedi), les RDV parents. Sinon c'est tout, pas d'astreinte pour nous.

Je sais que les écoles publiques ont beaucoup de journées pédagogiques sur un jour banalisé (les enfants vont au centre aéré ce jour là, qui est situé dans l'école) mais nous non.

Pour les contrats de travail pour ma part j'ai eu

- un contrat à temps partiel complété par des suppléances en début d'année

- deux contrats de 1 an appelés "contrats à vocation permanente" qui équivaut à des CDD

- et là je vais signer contrat permanent (CDI). Mais ici le "CDI" est moins protégé qu'en France et c'est tout à fait possible de te faire virer en cas de problème.

Moi j'ai eu de la "chance" j'ai attendu juste un an avant d'un poste à moi à temps plein et 3 ans pour la permanence. Mais ça peut être beaucoup plus long et douloureux c'est vrai (une amie à Trois Rivières a été obligée d'enseigner à ses débuts dans des réserves indiennes et ça équivalait à de bonnes SEGPA française, une autre a été obligée de faire une formation en enseignement religieux pour intégrer une commission scolaire axée sur l'anglicanisme, certaines commissions scolaires demandes des portfolio de réalisations lors des entretiens ...)

Posté(e)

Maoria, merci pour ta réponse.

une amie à Trois Rivières a été obligée d'enseigner à ses débuts dans des réserves indiennes et ça équivalait à de bonnes SEGPA française

Lire à ce propos :

Ce mal qui ronge les jeunes autochtones du Québec

http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/dossiers/autochtones/mal.html

[...] Beaucoup d'enfants autochtones vivent et grandissent dans des conditions qui ont et continueront d'avoir de fâcheuses conséquences pour leur santé. On estime que la moitié d'entre eux (que ce soit dans les réserves ou hors réserve) subsistent plutôt qu'ils ne vivent, immergés dans la pauvreté. Ainsi, ces jeunes sont plus susceptibles de connaître des problèmes de santé chronique ou des troubles mentaux et affectifs.

Lorsque l'on consulte les études effectuées sur la question, on constate que cette condition débute dès la petite enfance et ne fait que se perpétuer au fil des ans. Objectivement, davantage d'enfants autochtones que d'enfants non autochtones sont victimes de violence physique et sexuelle, se heurtent à des obstacles lorsqu'ils tentent d'atteindre un niveau de scolarité adéquat, sombrent dans la toxicomanie ou se suicident.

[...]

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