prof désécol Posté(e) 12 août 2015 Posté(e) 12 août 2015 Donc oui mais je continue à dire qu'il ne faut pas confondre réforme de la semaine scolaire et municipalisation. On aurait très bien pu changer de rythmes sans introduire une municipalisation. Il était quand même évident depuis le départ que pour les technocrates du ministère, la réforme des rythmes permettait de créer le chaos à partir duquel il sera beaucoup plus simple d'amener la territorialisation de l'enseignement. Il suffisait d'un peu de bon sens et je suis convaincu que beaucoup des hauts dirigeants du SNUIPP en sont dotés. Alors pourquoi avoir soutenu la mise en place de cette réforme?? Boulette ou pas boulette? On aurait pu oui, mais ça ne répondait pas aux objectifs affichés (amélioration des résultats des élèves) donc ça a bien été fait dans un autre but. La structure même de la réforme et le forcing fait sur les PDET nous disent quel était le vrai but... A lire pour s'en convaincre le BO du 1er janvier 2015 : http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=85078 Il [le PeDT] permet d'identifier l'offre d'activités périscolaires existantes et de la formaliser au sein d'un projet éducatif qui propose, à tous les enfants, des activités qui peuvent être organisées dans le cadre d'un accueil non déclaré, de type espace ludique surveillé ou garderie, ou dans le cadre d'un accueil collectif de mineurs (ACM) déclaré auprès des services de la DDCS/PP conformément à la règlementation rappelée au paragraphe II ci-dessous. La liste des activités organisées dans ce cadre est annexée à la convention. Quel que soit le mode d'accueil retenu, la mise en œuvre d'un PEDT peut servir d'appui à une démarche de professionnalisation des intervenants rémunérés et de formation des bénévoles. Le machin doit passer, et tant pis pour les belles ambitions affichées au départ... Et ça passe : http://www.lagazettedescommunes.com/365745/rythmes-scolaires-le-bilan-des-villes-moyennes/ 67% des villes [villes moyennes] s’appuyaient déjà sur un contrat ou projet éducatif local avant la réforme, 98% d’entre elles ont désormais un PEDT ou sont en train de le finaliser. Avec, bien sûr, un argument persuasif : http://www.lagazettedescommunes.com/309318/publication-de-la-nouvelle-circulaire-detaillant-les-pedt/ Le projet éducatif territorial n’est pas obligatoire. Néanmoins, l’obtention du fonds de soutien, ex-fonds d’amorçage pérennisé par l’article 96 de la loi de finances, est soumise à la rédaction d’un PEDT. Les conditions d’éligibilité au fonds, ainsi que le calendrier des versements, seront dévoilés au cours du premier trimestre 2015. Leur rédaction impliquera les associations d’élus locaux. Pas de PEdT, pas d'indemnité. Le gouvernement suivant n'aura plus qu'à y ajouter ce que bon lui semblera....
nola Posté(e) 12 août 2015 Posté(e) 12 août 2015 Les PEDT, c'est un flop... Plein de mairies n'en ont pas mis en place, certaines même qui proposaient des activités après la classe. D'autres en reviennent. Une commune proche de chez moi a décidé de tout stopper et de remplacer les activités périscolaires par l'allongement de l'accueil de loisirs (ce qui n'est pas bête au passage). Il n'y a que le gouvernement pour s'en rendre compte. Mais on en revient toujours au même constat. Le problème ne vient pas des 4 jours et demi... Oui, c'est souvent un flop éducatif, mais c'est bien leur mise en place à tout prix qui importe au gouvernement. La territorialisation n'est pas un objectif partagé par tous les soutiens de la refondation, ni même par tout le PS, mais une fois la poussière retombée, c'est bien tout ce qu'il restera du quinquennat Hollande. La droite va se régaler... Edit: grillé par profdesecole qui a tout très bien expliqué.
Frédo45 Posté(e) 12 août 2015 Auteur Posté(e) 12 août 2015 Non mais il y a aussi ce qu'on met derrière le mot territorialisation. A priori, je ne suis pas défavorable à la décentralisation. Il y a des choses qui ne peuvent se régler efficacement au niveau national. C'est d'ailleurs un peu pour ça que je ne souhaite pas la fin des départements (il n'y a qu'à imaginer des commissions paritaires sur le mouvement en mode académique pour se rendre compte de l'intérêt du découpage départemental). Le problème de la décentralisation exigée, contrairement à la décentralisation de 82 (ou 83 ?), c'est qu'elle n'a que des objectifs de désengagement de l'Etat. Et les missions sont reportées sur des collectivités elles-mêmes endettées. Une décentralisation peut être acceptable si elle est effectuée dans un souci d'efficacité, pas si elle l'est par simple besoin budgétaire.
nola Posté(e) 12 août 2015 Posté(e) 12 août 2015 Oh, on pourrait effectivement discuter d'une décentralisation possible ou nécessaire. Celle des années 80 a tout de même eu une face bien sombre. Mais il n'y avait pas besoin d'être Nostradamus pour savoir que les dotations des collectivités locales allaient être taillées à la hache (le gouvernement l'avait annoncé). On savait ce qui allait se passer, oui. Du moins, ceux qui avaient pris la peine de s'informer.
Frédo45 Posté(e) 12 août 2015 Auteur Posté(e) 12 août 2015 Les dotations c'est autre chose. Les coupes auraient été faites, réforme des rythmes ou pas. Là encore, on mélange. En effet, la décentralisation des années 80 a une face sombre mais elle a aussi des vertus.
nola Posté(e) 12 août 2015 Posté(e) 12 août 2015 Effectivement, je n'ai pas été très clair: les belles activités qu'on faisait miroiter aux parents pour améliorer la "réussite éducative", le gouvernement savait qu'elles ne seraient pas financées. Entre ça, les déclarations de Peillon aux élus comme quoi nous serions prêts à faire le périsco vu que la politique salariale resterait sarkozyste et plus si affinités, la "catastrophe" (imaginaire) des résultats PISA 2012, due aux 4 jours (pour des élèves qui n'avaient pas connu la semaine Darcos en primaire), ça fait beaucoup de cynisme, pour rester poli.
Frédo45 Posté(e) 12 août 2015 Auteur Posté(e) 12 août 2015 Le souci, c'est qu'on a eu droit à une bataille d'égo. Peillon est loin d'être un abruti et n'a pas eu que des mauvaises idées. Il a cependant deux défauts : son orgueil et son parti. Il n'a pas voulu reculer, ne serait-ce qu'un peu. Il a dû cependant le faire mais sous la pression et pas devant les enseignants mais devant le PS, peureux de prendre une déculottée aux municipales (qu'il a quand même pris au final). Ce qui aboutit à une réforme bordélique et qui a aucun moment ne peut résoudre le problème qu'elle était sensée résoudre : la fatigue des élèves. Pour moi, le PS est pris à son propre piège entre impératif budgétaire, impératifs électoraux et volonté d'imposer le social-libéralisme. Ils ont voulu gagner sur tous les fronts et ils sont en train de tout perdre.
nola Posté(e) 12 août 2015 Posté(e) 12 août 2015 Le souci, c'est qu'on a eu droit à une bataille d'égo. Peillon est loin d'être un abruti et n'a pas eu que des mauvaises idées. Il a cependant deux défauts : son orgueil et son parti. Il n'a pas voulu reculer, ne serait-ce qu'un peu. Il a dû cependant le faire mais sous la pression et pas devant les enseignants mais devant le PS, peureux de prendre une déculottée aux municipales (qu'il a quand même pris au final). Ce qui aboutit à une réforme bordélique et qui a aucun moment ne peut résoudre le problème qu'elle était sensée résoudre : la fatigue des élèves. Pour moi, le PS est pris à son propre piège entre impératif budgétaire, impératifs électoraux et volonté d'imposer le social-libéralisme. Ils ont voulu gagner sur tous les fronts et ils sont en train de tout perdre. sans le dire... La droite va avoir du mal à faire pire, mais on peut faire confiance à leur imagination. D'autant plus que la com du gouvernement laisse croire qu'on est particulièrement choyés.
Frédo45 Posté(e) 12 août 2015 Auteur Posté(e) 12 août 2015 Oh ! Si ! La droite peut faire pire. Définitivement enterrer les RASED et de manière générale tout l'ASH. Remplacement par des boîtes d'interim (tu me diras on a déjà des contractuels recrutés par Pôle Emploi mais là je te parle des titulaires remplaçants qui disparaitront). Programmes rétrogrades et on ira encore plus loin dans "l'adaptation aux réalités locales". Concernant la formation, formation uniquement accordée sur le temps de vacances. 35 h dans les établissements. Bon, ça, on s'en fout, on les fait déjà. Le statut des directeurs... La blouse... Ils peuvent en inventer des conneries. Tu verras quand on aura Balkany rue de Grenelle...
Silvestri Posté(e) 12 août 2015 Posté(e) 12 août 2015 (modifié) Effectivement, je n'ai pas été très clair: les belles activités qu'on faisait miroiter aux parents pour améliorer la "réussite éducative", le gouvernement savait qu'elles ne seraient pas financées. Entre ça, les déclarations de Peillon aux élus comme quoi nous serions prêts à faire le périsco vu que la politique salariale resterait sarkozyste et plus si affinités, la "catastrophe" (imaginaire) des résultats PISA 2012, due aux 4 jours (pour des élèves qui n'avaient pas connu la semaine Darcos en primaire), ça fait beaucoup de cynisme, pour rester poli. Ou comment résumer en quelques lignes un enfumage de première (la manipulation de PISA pour justifier les 4,5 jours...mais ça personne ne s'en est emparé) En parlant des PEDT: Pour près de la moitié des PEDT, les 3 heures d’activités périscolaires sont gratuites. http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/rub1841/nouveautes-rentree-scolaire-2015-programmes-calendrier-scolaire-carte-education-prioritaire.html Ou comment ne pas dire que plus de la moitié seront payants... Comment peut-on se regarder dans la glace et soutenir cette réforme? Modifié 12 août 2015 par forrester
prof désécol Posté(e) 12 août 2015 Posté(e) 12 août 2015 (modifié) Un aperçu de ce que propose l'IFRAP, jamais en manque d'idées pour déboulonner réformer la fonction publique... et de ce qui attend l'école à plus ou moins long terme (extrait du blog La vie moderne) : http://www.laviemoderne.net/grandes-autopsies/68-reconnue-d-inutilite-publique [...] Voici, au gré des nombreux articles de l’iFRAP consacrés à l’école, un petit catalogue de ses propositions pour l’école, bien sûr toutes plus scientifiques les unes que les autres. Les propositions en bleu convergent opportunément avec les réformes auxquelles aspirent les nouveaux pédagogues : — supprimer les concours de l’enseignement et le principe de la titularisation — retirer aux enseignants le statut de fonctionnaires pour en faire des contractuels — permettre aux élèves et aux parents d’évaluer les enseignants « par un classement sur Internet » — recruter des professeurs bivalents, voire polyvalents — aligner tous les professeurs « sur le temps de travail » (sic) des professeurs des écoles, par annualisation ou, à défaut, par augmentation du temps de service des professeurs certifiés ou enseignant en classe préparatoire de deux heures et des professeurs agrégés de cinq heures — diminuer le nombre d’enseignants et parmi eux le nombre d’agrégés, — étendre les missions des agrégés et les affecter en priorité « dans les lycées où il y a des classes préparatoires et dans les lycées ZEP qui en ont besoin » — sélectionner à l’entrée à l’université et permettre la liberté de fixer des droits d’inscription — fondre l’école primaire et le collège dans une « école fondamentale » — obliger les enseignants à une formation continue obligatoire et en dehors de leur temps de service — recruter des « formateurs extérieurs » à l’Éducation nationale avec « une autre approche pédagogique » — territorialiser l’éducation en confiant la charge des établissements et des enseignants aux communes et leur recrutement aux communes, voire aux établissements eux-mêmes — définir localement les obligations et les rémunérations des enseignants — expérimenter la gestion des écoles publiques par des organismes privés — supprimer la carte scolaire et mettre en concurrence les établissements — faciliter la création des écoles libres — mettre en place un forfait par élève (ou « chèque éducation ») Ou encore, si on préfère un condensé avec les formulations d'origine : http://www.ifrap.org/education-et-culture/education-la-france-surpaye-de-30-milliards Les 6 propositions de la Fondation iFRAP pour une école moins chère et de meilleure qualité : Décentraliser l'éducation au niveau des régions et du bloc communal (dans le cadre d'une fusion des communes de moins de 10.000 habitants), les régions absorbant les académies et les communes étant responsables de tous les établissements (primaires et secondaires) sur leur sol et d'abord de la masse salariale (et non plus seulement du personnel technique). Supprimer les académies et instaurer des agences régionales de l'éducation chargées d'assurer la transition vers la complète décentralisation. Mettre en place un forfait par élève et par an – une sorte de "tarification à l'activité" qui serait versée à des établissements autonomes en fonction du nombre d'élèves dans l'établissement. Réformer le statut des enseignants qui date de 1950 en passant de 18 à 20 heures (voire 22 heures) de cours pour tous les professeurs, y compris les agrégés, instaurer la bivalence, annualiser les heures d'enseignement. Allonger comme en Allemagne, la durée de probation avant de devenir titulaire à 5 ans. Rémunérer les enseignants à la performance et diversifier les statuts et types de contrats en payant mieux les enseignants et en réduisant leur nombre. Accorder l'autonomie de gestion aux écoles et à leurs chefs d'établissements, notamment pour ce qui est de la constitution des équipes pédagogiques et de l'évaluation des professeurs. Rendre automatique la publication des comptes consolidés de chaque établissement. Modifié 12 août 2015 par prof désécol
Pablo Posté(e) 12 août 2015 Posté(e) 12 août 2015 Mais quand a-t-on soutenu la réforme des rythmes scolaires ? Encore une fois, malhonnêteté. Et non, une réforme des rythmes n'est pas forcément synonyme de municipalisation. La preuve, la réforme Darcos. Il y en a des Nostradamus après coup. Rho le fou rire.. merci Frédo merci.. non parce que j'ai du vérifier 10 fois le pseudo pour en croire mes yeux. Tu as la mémoire bien courte tant mieux pour toi ça doit t'aider au quotidien mais n'en rajoute pas trop stp.
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant