Nao Posté(e) 4 novembre 2015 Auteur Posté(e) 4 novembre 2015 Si on ne parle que des postes, 80 000 postes d'enseignants (primaire et secondaire) ont été supprimés sous Sarko, certes, mais ce n'est pas 60 000 postes d'enseignants qui sont prévus par la loi de refondation de Peillon, mais 36 000 (primaire et secondaire). Pour le moment, tous les postes ouverts ne sont pas pourvus. Concernant les postes, toujours, il ne faut pas croire qu'un poste = un enseignant. Un poste est équivalent à un ETP (Equivalent Temps Plein, 24h, quoi). Or, la réforme des rythmes a créé des sous-services (nos collègues Titulaire de Secteur, ou Titulaire Départemental) qui créent des 0.9 ETP, par exemple. Or, ces pertes doivent être compensées. Une partie des ETP créés sert à ça. Vous me direz, oui, mais il y a des sur-services aussi! Oui, mais ceux-là ne comptent pas, car il faut rendre les heures! Conclusion, une partie des postes créés compensent la réforme des rythmes. Et ne se voient pas sur le terrain. D'où le projet d'annualisation des heures (que nos collègues du secondaire devrait subir en premier). La première annualisation, on la doit à Sarko, avec le passage de 26h devant la classe au 24h + 108h. La deuxième est dans les tuyaux (un projet de réécriture des PRS est en cours au Ministère). La droite a sabordé les RASED en mettant l'Aide Perso, la gauche n'a ni supprimé les temps d'Aide Perso (même s'il est possible de faire autre chose) ni rétabli les RASED. Preuve en est, les départs en formation sont toujours aussi peu nombreux, non pas faute de candidats mais faute de place. L'idée des EPEP (gestion d'un gros groupe scolaire sur une commune avec gestion par un chef d'établissement en lien avec les mairies) est une idée de la droite. La gauche la rend possible en créant autant d'horaires que de communes, en créant aussi les communes nouvelles. La droite voulait "la fin d'un statut d'un autre temps", la gauche fait signer aux syndicats le PPCR dont le préambule est la nécessité de fusionner les trois fonctions publiques. L'étape suivante sera plus simple (et qui sera au pouvoir dans 2 ans?): les enseignants deviennent fonctionnaires territoriaux (enfin, ça n'existera plus, mais la fusion des trois fonctions amènera une redéfinition des corps de chacun) La droite a fait la retraite à 63 ans, la gauche discute de la passer à 67. La droite a gelé le point d'indice, la gauche a continué. La droite a supprimé la formation initiale, la gauche l'a restauré, mais chaque Espé a un programme de formation libre. J'arrête là ou je continue? Je précise que je suis loin d'être une sarkoziste, et que je suis profondément déçue. Edit: je précise aussi que je tente d'être factuelle, merci de m'indiquer en quoi je me trompe avant d'être traitée de menteuse... Déprimant, tout ça. Mais bien vu.
Timis Posté(e) 5 novembre 2015 Posté(e) 5 novembre 2015 Edit: je précise aussi que je tente d'être factuelle, merci de m'indiquer en quoi je me trompe avant d'être traitée de menteuse... Personnellement je reconnais que c'est très factuel. Cependant (et même si je ne trouve pas ça suffisant loin de là) : Je trouve quand même qu'ouvrir des postes c'est mieux que d'en fermer (même si pas assez, même si pas de RASED, même si pas tous pourvus). Que remettre de la formation (même avec des ESPE très contestables et des programmes pas à la hauteur) c'est mieux que de supprimer toute formation. Que j'aurai préféré (et de loin) que la gauche dégèle le point d'indice, mais que malgré tout Sarko réélu je n'aurai pas eu l'ISAE qui "compense" un peu (et très insuffisamment) les pertes de salaire qu'on a tous les ans. Que la retraite de toute façon, je ne pense pas qu'un seul gouvernement ne pensera pas à la reculer. Que l'éducation sous Sarkozy c'était quand même juste quasiment inexistant, et avec des programmes que je trouve débiles, et que là il me semble quand même que l'éducation est reconnue comme une vraie priorité au sein du gouvernement (et là encore, c'est pas assez ce qu'ils font et tout, mais rien que de dire que l'éducation c'est important, je trouve que ça a du sens auprès du "grand public"), et je suis plutôt contente de plusieurs changements à propos des programmes (même s'ils ne sont pas parfaits là aussi, mais je trouve qu'on évolue dans un sens plutôt correct). Donc, loin de moi l'idée de dire qu'il faut se contenter de ça, parce que clairement ce n'est pas suffisant, cependant je trouve quand même que malgré les déceptions, on va vers du mieux qu'avant....
ColdTurkey Posté(e) 5 novembre 2015 Posté(e) 5 novembre 2015 Certes tu as raison Timis, mais la gauche a fait un tel battage médiatique sur des presque riens que la droite aura beau jeu de dire qu'avec tout ce qui nous a été offert, nous n'avons pas progressé, bien au contraire. Ce gouvernement a tout mis en place pour que l'Education Nationale soit massacrée.
nonau Posté(e) 5 novembre 2015 Posté(e) 5 novembre 2015 Sarkozy et Hollande se sont les mêmes tenus par l'Union Européenne elle même tenue par les lobbys des groupes industriels et des banques! Pour les 60 000 postes on fera le bilan à la fin du mandat...car il y a manipulation des chiffres... Pendant ce temps Hollande continue de supprimer un poste sur 2 de fonctionnaires dans les impôts, à l'hôpital public, à la Justice.... Sous Sarkozy (que j'exècre) nous avions la prime de 400 euros pour corriger des évaluations nationales sous Hollande : rien; nous avions aussi les heures sup. défiscalisées sous Hollande rien.. Avec le PPCR c'est gel du point d'indice pour toujours et fusion des corps! Qui a supprimé le Décret de 1950? Qui crée les conditions pour territorialiser notre école et donc au bout du bout la privatiser? Qui permet aux élus locaux de participer à la carte scolaire depuis cette année? Chez nous les Rased sont quasi inexistants, pour leur intervention est autrement plus efficace qu'un maître sup., cette année encore aucun départ en formation pour maître E ou G... Toutes ces régressions (car je n'ai pas envie de parler de Réforme au sens noble du terme) n'ont qu'un seul but: détruire notre statut, individualiser les carrières pour faire des économies et nous diviser... La prime ISAE? Je constate qu'elle compense tout juste la baisse de mon salaire (augmentation des cotisations retraites, 36 allers retours de plus dans l'année et j'en passe) et que la promesse de 1200 euros n'est pas tenue... Quant aux réformes, celles des rythmes (la même que Chatel voulait nous imposer) est un échec sur tous les plans et l'Académie de médecine a bien dit qu'il faut un break dans la semaine! Quid du privé?!! Réforme du collège: médiocrité à tous les étages (dans les cartons depuis 2006...). Notre formation continue...?? Ah oui il y a M@gistère! Les ESPE: une formation au rabais. Notre formation continue
zouar Posté(e) 5 novembre 2015 Posté(e) 5 novembre 2015 +1 Des cache-misère pour préserver autant que se peut un potentiel électoral, rien de plus. Le but poursuivi par les partis libéraux est le même: désengager l'Etat. N'oublions pas non plus les inégalités accrues à travers les ateliers éducatifs, la remise en cause du statut de fonctionnaire.
Argon Posté(e) 5 novembre 2015 Posté(e) 5 novembre 2015 là il me semble quand même que l'éducation est reconnue comme une vraie priorité au sein du gouvernement (et là encore, c'est pas assez ce qu'ils font et tout, mais rien que de dire que l'éducation c'est important, je trouve que ça a du sens auprès du "grand public" A ceci près qu'il s'agit d'une acception extrêmement réductrice de l'éducation : si l'apprentissage du "vivre ensemble" (qui ne veut pas dire grand chose), "l'intégration" scolaire (qui a tout du nivellement par le bas, quand il ne s'agit pas de sacrifier une classe rendue ingérable...) et la promotion forcée de quelques dadas de notre ministre préférée sont effectivement des priorités du gouvernement, 1/ ce n'est absolument pas le cas de l'instruction publique ; et 2/ c'est largement en remplacement de l'éducation familiale, les parents-consommateurs ayant de plus en plus de "droits" et de moins en moins de devoirs.
Goëllette Posté(e) 5 novembre 2015 Posté(e) 5 novembre 2015 Si on se place du point de vue de l'enseignant, on peut estimer que nos conditions de travail se sont dégradées. C'est discutable mais le débat existe. Par contre, du point de vue de l'élève, je considère que c'est une malhonnêteté intellectuelle d'affirmer que la réforme des rythmes est une casse aussi importante que la suppression de 80 00 postes et la volonté de destruction des rased (oui, ils existent encore, mais dans quel état?). Par ailleurs, je ne cherche pas à défendre ce gouvernement, mais il faut lui reconnaître qu'il tente de réparer les pots cassés par ceux qui l'ont précédé. Ca ne veut pas dire que tout va bien et le chemin à parcourir est encore long mais l'état d'esprit a radicalement changé. Dans mon coin, les RASED fonctionnent toujours avec autant de personnes qu'avant qu'ils soient menacés. Pas assez, je te le concède, mais la casse annoncée n'a jamais eu lieu. J'aurais préféré que les syndicats nous envoient en grève pour ce qui nous touchait réellement. Je ne sais pas pour vous, mais dans mon coin, les élèves ne vivent pas mieux que sous Sarko : - Ils sont toujours autant (si ce n'est plus) dans les classes. - Les élèves devant aller en CLIS restent dans les classes banales car ceux de CLIS devant être orientés ailleurs n'y vont pas faute de place ou de trop grand écoute des familles au détriment de l'intérêt de ces pauvres mômes. - Il n'y a pas plus de remplacements et, pire, cette année, on a positionné contre leur gré des TR sur des postes non pourvus au mouvement donc il y en a encore moins. - Des milliers d'élèves ont toujours face à eux des enseignants non titulaires et non formés. - ... Et si, les élèves vivent très mal la réforme des rythmes et je ne connais pas d'enseignants qui ait constaté une hausse de leur niveau grâce eux. Bien au contraire, de plus en plus de collègues ne font que du ludique le mercredi en raison de leur fatigue ou de l'absentéisme et tous avouent qu'ils n'en tirent plus rien dès le jeudi après-midi ...
abel27 Posté(e) 7 novembre 2015 Posté(e) 7 novembre 2015 Chez nous, les RASED sont devenus inexistants. Et la dernière nouveauté : si on fait une fiche rased pour un enfant, un conseiller péda viendra nous voir en classe. Traduction : ce n'est pas l'enfant qui a un problème, c'est nous qui ne savons pas faire notre métier. Déjà que la psy, le référent ash sont dans cette optique en proposant des solutions impossibles à mettre en place dans la classe mais rien pour les parents qui ne font aucun des soins demandés.
zouar Posté(e) 7 novembre 2015 Posté(e) 7 novembre 2015 Les inspections et les ERSEH qui ne font rien pour convaincre les parents que leur enfant tirerait bénéfice d'une scolarité en MDPH ou ITEP lorsque c'est pourtant nécessaire en toute évidence...le tout étant de ne pas les fâcher, il reviendra au PE d'assumer. Et que penser de la transformation des CLIS en ULIS ? J 'avoue ne pas m'être trop posé la question jusqu'à présent... edit: relecture/orthographe
Polythene Pam Posté(e) 7 novembre 2015 Posté(e) 7 novembre 2015 Les inspections et les ERSEH qui ne font rien pour convaincre les parents que leur enfant tirerait bénéfice d'une scolarité en MDPH ou ITEP lorsque c'est pourtant nécessaire en toute évidence...le tout étant de ne pas les fâcher, il reviendra au PE d'assumer. Et que penser de la transformation des CLIS en ULIS ? J 'avoue ne pas mettre trop posé la question jusqu'à présent... Les mômes sont donc inscrits dans des classes ordinaires. Résultat ? Beaucoup fondent un plomb et reviennent de plus en plus avec leur enseignant ULIS....
Goëllette Posté(e) 7 novembre 2015 Posté(e) 7 novembre 2015 A terme, il paraît qu'il n'y aura plus de CLIS ou de CRI du tout et que leurs enseignants viendront nous expliquer comment nous dém... avec les élèves en relevant jadis. Juste nous expliquer.
ColdTurkey Posté(e) 7 novembre 2015 Posté(e) 7 novembre 2015 A terme, il paraît qu'il n'y aura plus de CLIS ou de CRI du tout et que leurs enseignants viendront nous expliquer comment nous dém... avec les élèves en relevant jadis. Juste nous expliquer. Là encore, un seul principe : faire des économies. Un élève dans une classe de 25 ou 30 coûte bien moins cher que dans un milieu spécialisé. L'astuce est simple : faire croire aux parents que cette intégration sera profitable à l'enfant. Au final, l'enfant n'est pas mis dans de bonnes conditions et les autres élèves sont mis dans de mauvaises conditions. Et UN responsable : l'enseignant !
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