maiden Posté(e) 29 mars 2016 Posté(e) 29 mars 2016 Euh, je suis venue échanger des expériences, pas me justifier ou prescrire, d'autant que quand je lis ailleurs le quotidien de certains collègues, je vois bien qu'on n'a vraiment pas tous les mêmes conditions de travail. Donc je réponds sur le programme, sans généraliser mon expérience puisque les collèges sont tous différents. On a des élèves, on le sait de façon certaine, qui peuvent passer plusieurs années de collège sans faire une seule dictée ou leçon d'EDL. Certains profs ne trouvent pas le temps, d'autres saupoudrent, d'autres ne se gênent pas pour déclarer que "ça les emmerde" et qu'on apprend mieux la langue en lisant de la littérature et en écrivant. Ça agace ou non, en attendant on observe le devenir de nos élèves : le fait de faire moins d'anglais qu'ailleurs ne les pénalise pas une fois au collège (ben oui, là on sait que la prise en charge va être très bien), par contre on constate, et on nous signale, leur bon niveau général en maths et français. Et ça compte pas mal dans une scolarité et dans la vie, même si on choisit des filières courtes. On ne s'avance pas sur le collège (même si on sait que certains n'entendront parler du subjonctif qu'en espagnol...), on essaie de donner des bases solides en fin CM2. Il est hors de question de stigmatiser les enfants en difficulté. La stigmatisation tient à l'attitude de l'enseignant à leur égard, et non à son niveau d'exigence. J'espère bien n'avoir jamais fait se sentir débile un élève qui a besoin de plus de temps ou d'explications , 4 ans de SEGPA ça aide pas mal d'ailleurs. Pour autant on ne se prive pas de projets, même si on les limite et qu'on fait l'impasse sur le spectacle de fin d'année. Ce sont des choix d'équipe. On fait aussi le choix de donner des devoirs écrits à nos élèves, pour la simple et bonne raison que nous en donnerions à nos propres enfants s'ils n'en n'avaient pas. Et si les programmes visaient trop bas on complèterait à la maison. Alors oui, je veux faire pour mes élèves ce que je ferais pour mon enfant.
Timis Posté(e) 30 mars 2016 Auteur Posté(e) 30 mars 2016 Je suis désolée j'ai l'impression que tu as mal pris mon message. Je ne voulais pas du tout te juger ou quoi. Au contraire ton point de vue m'intéresse beaucoup et j'ai l'habitude de répondre ce que je pense. Donc je réagis aux éléments avec lesquels je ne suis pas d'accord mais il n'y avait aucune animosité ou jugement car je ne doute pas que ta démarche fonctionne auprès des élèves et de ton équipe. Mais ça ne marcherait pas chez moi, je voulais juste expliquer cela et en quoi les programmes qui préconisaient ce spiralaire me convenaient.
Nyméria Posté(e) 30 mars 2016 Posté(e) 30 mars 2016 Maiden, combien de temps consacres-tu à l'étude de la langue dans la semaine ? Et là dessus combien aux rituels ?
marjorie Posté(e) 30 mars 2016 Posté(e) 30 mars 2016 Lors de ma réunion au collège, une prof de français a fait la remarque suivante : "les élèves arrivent en 6e avec un bon niveau d'orthographe..., qu'ils perdent en 4e" cherchez l'erreur ! 1
maiden Posté(e) 30 mars 2016 Posté(e) 30 mars 2016 BonTimis, je me suis peut-être aussi échauffée de mon côté Alors l'étude de la langue c'est après le quart d'heure de calcul mental. - le matin, mots du jour qu'on enrichit (divers déterminants, puis adjectif, puis complément du nom, puis PSR) 10 minutes - les lundi, mardi et jeudi, phrase du jour avec découverte, consolidation et révision de notions en EDL (conjugaison, ortho), analyse formelle ou découverte des natures jusqu'en février, puis analyse ou découverte des natures (les plus dures, type conjonctions, adverbes etc., le reste étant rafraîchi seulement à l'oral) et surtout des fonctions en deuxième partie d'année. 30 minutes - le mercredi, mots du jour et "squelette" : on donne un schéma-type à respecter à la lettre. Quand le principe est bien acquis (4 séances environ), on demande de remplacer les mots un peu bateaux par des mots plus recherchés en s'aidant du dictionnaire des synonymes. On essaie de passer de "Le petit chat chasse la souris du grenier." à, en fin d'année, " Ce malicieux chaton guette un campagnol à poils ras." 30 minutes. Pour diriger l'écriture, les élèves proposent un thème ou c'est moi, en fonction de l'actualité (sonde Rosetta, ou aujourd'hui anniversaire de Van Gogh). Le vendredi, dictée sous n'importe quelle forme (préparée ou non, autodictée, commentée, en binôme, etc.) + un travail d'analyse sur un passage du texte. 40 minutes avec correction. Ce qui me laisse encore 4 heures par semaine pour les leçons formelles avec entraînement (2 séances de 35 minutes), la lecture (30 minutes de révision des sons, lecture rapide, diction, etc.), le vocabulaire (1 séance de 40 minutes), la littérature (3 séances de 40 minutes) et de temps en temps, une "vraie" rédaction, mais ça je le pompe sur l'horaire d'anglais ... Je pique aussi un quart d'heure à l'art, très présent en EDL et histoire s'il faut me justifier à l'inspection. Pour l'instant ça me va, j'essaie d'améliorer chaque année, mais il reste de gros écueils. Autant le mercredi je peux consacrer mon temps aux élèves en difficulté car les doués font plusieurs phrases qu'ils se corrigent entre eux, en essayant de bâtir un petit texte, autant les mots censés être préparés à la maison ne le sont pas toujours, surtout, évidemment par les enfants en difficulté. Il faudrait que je les prépare en classe, mais QUAND ?! J'essaye de les placer dans les exercices, mais ce n'est pas toujours possible. De plus, le temps de littérature étant consacré à l'étude de texte, comment répondre à une question, recherche d'indices, sens implicite et tout le toutim, la notion de lecture plaisir / lecture offerte est trop maigre pour les enfants en difficulté, qui ont moins de temps que les bons pour bouquiner quand ils ont fini en avance. Du point de vue des enfants, ils aiment beaucoup l'aspect rituel (mêmes horaires, mots du jour classés en noms le lundi, verbes le mardi, adjectifs le jeudi, etc. - pompé là), l'aspect ludique et créatif du mercredi et l'ambiance "enquête de police" qu'on instaure dès le début de l'année. Mais les plus faibles voient bien que je leur donne des dictées à trous et que d'autres avancent bien pus vite, à ce titre je trouve que la classe de CM1 est celle où les inégalités deviennent criantes dès la Toussaint et c'est dur quand on en voit certains se décourager. On leur en demande moins, certains comprennent que c'est pour leur donner du temps, mais on en a toujours un ou deux qui lâcheraient bien l'affaire ... Voilà, autant dire que c'est un sujet qui me passionne, car comme beaucoup de collègues littéraires, j'ai moins de difficultés à enseigner les fractions auxquelles je ne comprenais rien en primaire que le français, qu'il m'a fallu des centaines d'heures d'échecs, de travail et de pompage sur internet pour doucement améliorer. Savoir qu'il va falloir consacrer à nouveau des heures à retaper des progressions, programmations et documents de travail pour les nouveaux programmes me contrarie gentiment. Vive le forum en tout cas pour l'auto-formation, rien que d'exposer clairement mon système m'a remis les pendules à l'heure sur les progrès à faire :-)
thalie83 Posté(e) 30 mars 2016 Posté(e) 30 mars 2016 J'aime bcp ta façon de faire Maiden. je fais moi même 2 fois par semaine de l'analyse de phrase en début d'année c'est une vraie galère mais maintenant les doigts dans le nez! cela dit j'ai même pas commencé les phrases complexes avec les cm2, on ne le fait jamais au cm1! Et pourtant on a un public facile et plutôt bon. je préfère assoir de réelles bases en phrase simple. j'ai des souvenirs de ça petite fille, et je pigeais rien de rien vraiment. J'ai jamais rien pigé en grammaire. Et le pire était la concordance des temps... Rien que le mot j'en frémis! je pars du principe que si on veut aller plus loin faut donner des bases ok, voir les choses, mais j'exige juste l'essentiel comme complètement acquis soit: sujet verbe accords adjectifs attribut et cod. parce que honnêtement le reste en grammaire ça sert pas forcément à écrire correctement. apres la lecture oui! La découverte des textes, de leur construction etc... (Mais ça sert à rien pour l'orthographe.... J'en suis la preuve vivante, grosse lectrice et incapable en orthographe jusque très tard!)
maiden Posté(e) 30 mars 2016 Posté(e) 30 mars 2016 J'ai le chance d'avoir des élèves qui arrivent en majorité avec des acquis, et comme les collègues de CE ont adopté la méthode "Réussir son entrée en grammaire", je fais la transition en début d'année avec ce tableau de "stylo rouge et crayon gris" que je plastifie. C'est seulement une fois que le mécanisme est installé qu'on travaille sur le cahier du jour, et puis je reprends un court temps ce tableau plastifié quand on aborde les fonctions. Mes élèves ont aussi un sous-main qui contient un tableau des natures et des fonctions en cas de doute, que je ne fais cacher que le vendredi pour voir où ils en sont vraiment. Les phrases simples et complexes, c'est sûr que tous les CM1 n'y arrivent pas, mais je trouve que par le spiralaire les bons y arrivent très vite (petits sketches en classe : deux élèves représentent chacun une proposition écrite sur une ardoise, ils doivent se promener côte à côte s'ils sont juxtaposés, main dans la main s'ils sont coordonnés, et la principale "porte" l'autre si elles sont subordonnées, c'est un peu coucouille mais ça marche!); je limite les phrases complexes à des phrases sans compléments circonstanciels et avec une PSR en fin de phrase, et ceux qui restent fragiles partent au CM2 en sachant qu'on trouve les propositions par la recherche des verbes conjugués (les trouver tous c'est une autre affaire aux temps composés !) Si je fais le compte des élèves qui partent au CM2 avec des acquis nettement insuffisants, ce sont généralement des enfants probablement atteints de dys ou de troubles psys, dont pour la plupart les parents refusent ne serait-ce que de faire un bilan chez l'ortho il y a 34 minutes, thalie83 a dit : je pars du principe que si on veut aller plus loin faut donner des bases ok, voir les choses, mais j'exige juste l'essentiel comme complètement acquis soit: sujet verbe accords adjectifs attribut et cod. C'est le fantasme de nos collègues de langues vivantes au collège
Nyméria Posté(e) 30 mars 2016 Posté(e) 30 mars 2016 Merci pour ces explications. J'aime bien l'activité "squelette" ! Finalement en terme de temps je suis à peu près comme toi. Pourtant mes élèves ne vont pas aussi loin dans leur connaissance des natures. Il y a 5 heures, maiden a dit : les mots censés être préparés à la maison ne le sont pas toujours De quoi s'agit-il ? De mots pour la dictée ?
maiden Posté(e) 30 mars 2016 Posté(e) 30 mars 2016 Il s'agit de listes de mots que j'ai piquées à la classe bleue, telles quelles :-) http://laclassebleue.fr/cycle-3-les-dictees-de-mots-2/ J'allais moins loin dans la connaissance des natures 1) avant de me former mieux et surtout 2) avant d'avoir des collègues tip-top. Je n'y connais rien au CP, mais quand je vois qu'ils en sont en ce moment à intuiter ce qu'est un verbe, l'encadrer par la négation et le conjuguer oralement au passé-présent-futur ... j'admire !!!
lilie2fr Posté(e) 1 avril 2016 Posté(e) 1 avril 2016 Sur mon blog, les programmations histoire et géo, je fais la mise en page pour les maths, les langues et le français ce week end, et je mettrai les sciences dans le mois normalement
teuteuche Posté(e) 1 avril 2016 Posté(e) 1 avril 2016 Le 30 mars 2016 à 16:35, maiden a dit : BonTimis, je me suis peut-être aussi échauffée de mon côté Alors l'étude de la langue c'est après le quart d'heure de calcul mental. - le matin, mots du jour qu'on enrichit (divers déterminants, puis adjectif, puis complément du nom, puis PSR) 10 minutes - les lundi, mardi et jeudi, phrase du jour avec découverte, consolidation et révision de notions en EDL (conjugaison, ortho), analyse formelle ou découverte des natures jusqu'en février, puis analyse ou découverte des natures (les plus dures, type conjonctions, adverbes etc., le reste étant rafraîchi seulement à l'oral) et surtout des fonctions en deuxième partie d'année. 30 minutes - le mercredi, mots du jour et "squelette" : on donne un schéma-type à respecter à la lettre. Quand le principe est bien acquis (4 séances environ), on demande de remplacer les mots un peu bateaux par des mots plus recherchés en s'aidant du dictionnaire des synonymes. On essaie de passer de "Le petit chat chasse la souris du grenier." à, en fin d'année, " Ce malicieux chaton guette un campagnol à poils ras." 30 minutes. Pour diriger l'écriture, les élèves proposent un thème ou c'est moi, en fonction de l'actualité (sonde Rosetta, ou aujourd'hui anniversaire de Van Gogh). Le vendredi, dictée sous n'importe quelle forme (préparée ou non, autodictée, commentée, en binôme, etc.) + un travail d'analyse sur un passage du texte. 40 minutes avec correction. Ce qui me laisse encore 4 heures par semaine pour les leçons formelles avec entraînement (2 séances de 35 minutes), la lecture (30 minutes de révision des sons, lecture rapide, diction, etc.), le vocabulaire (1 séance de 40 minutes), la littérature (3 séances de 40 minutes) et de temps en temps, une "vraie" rédaction, mais ça je le pompe sur l'horaire d'anglais ... Je pique aussi un quart d'heure à l'art, très présent en EDL et histoire s'il faut me justifier à l'inspection. Pour l'instant ça me va, j'essaie d'améliorer chaque année, mais il reste de gros écueils. Autant le mercredi je peux consacrer mon temps aux élèves en difficulté car les doués font plusieurs phrases qu'ils se corrigent entre eux, en essayant de bâtir un petit texte, autant les mots censés être préparés à la maison ne le sont pas toujours, surtout, évidemment par les enfants en difficulté. Il faudrait que je les prépare en classe, mais QUAND ?! J'essaye de les placer dans les exercices, mais ce n'est pas toujours possible. De plus, le temps de littérature étant consacré à l'étude de texte, comment répondre à une question, recherche d'indices, sens implicite et tout le toutim, la notion de lecture plaisir / lecture offerte est trop maigre pour les enfants en difficulté, qui ont moins de temps que les bons pour bouquiner quand ils ont fini en avance. Du point de vue des enfants, ils aiment beaucoup l'aspect rituel (mêmes horaires, mots du jour classés en noms le lundi, verbes le mardi, adjectifs le jeudi, etc. - pompé là), l'aspect ludique et créatif du mercredi et l'ambiance "enquête de police" qu'on instaure dès le début de l'année. Mais les plus faibles voient bien que je leur donne des dictées à trous et que d'autres avancent bien pus vite, à ce titre je trouve que la classe de CM1 est celle où les inégalités deviennent criantes dès la Toussaint et c'est dur quand on en voit certains se décourager. On leur en demande moins, certains comprennent que c'est pour leur donner du temps, mais on en a toujours un ou deux qui lâcheraient bien l'affaire ... Voilà, autant dire que c'est un sujet qui me passionne, car comme beaucoup de collègues littéraires, j'ai moins de difficultés à enseigner les fractions auxquelles je ne comprenais rien en primaire que le français, qu'il m'a fallu des centaines d'heures d'échecs, de travail et de pompage sur internet pour doucement améliorer. Savoir qu'il va falloir consacrer à nouveau des heures à retaper des progressions, programmations et documents de travail pour les nouveaux programmes me contrarie gentiment. Vive le forum en tout cas pour l'auto-formation, rien que d'exposer clairement mon système m'a remis les pendules à l'heure sur les progrès à faire :-) J'adore cette idée !!!
teuteuche Posté(e) 1 avril 2016 Posté(e) 1 avril 2016 Il y a 17 heures, lilie2fr a dit : Sur mon blog, les programmations histoire et géo, je fais la mise en page pour les maths, les langues et le français ce week end, et je mettrai les sciences dans le mois normalement Merci Lilly!!!
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