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Lien entre la loi El Khomri et les réformes EN en cours


mayre

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Sûrement pas! L'époque des blouses, c'est surtout l'absence d'accès au collège, le boulot à 13 ans pour ceux qui ont raté leur certificat d'étude, les brimades physiques et mentales... C'était la croyance que "lui, de toute manière, il n'apprendra jamais rien", fatalisme...
 On parle d'ascenseur social grâce à l'école, quand c'est l'absence de chômage qui l'a vraiment permis pour la majorité. Pour une frange d'élite, par contre, c'est vrai.

Les très bons avaient une bourse pour le collège et le lycée, mais quand on habitait la campagne et qu'on était une fille, certains parents ne laissaient pas partir. (Ma grand-mère par exemple, ou une copine de ma mère...)

Des très bons étaient laissés sur le bord de la route: mon grand-père, très bon élève, n'a pas pu aller au collège de la grande ville carmes arrières grands-parents n'avaient de sous que pour un de leurs enfants (mon grand-oncle, qui a fait polytechnique): il a commencé à bosser à 13 ans, a monté tous les échelons jusqu'à être DRH d'une très grande entreprise. Alors, certes, l'ascenseur social a fonctionné pour l'un, mais l'autre aurait pu faire aussi bien dans notre système actuel.

Des bons, justes bons, mais pauvres et éloignés de la ville: aucune chance...

Mon père, qui n'était pas "bon", a, lui aussi, monté les échelons dans une assurance bien connue: il n'aurait pas pu le faire dans un contexte de chômage massif.

L'école, c'est à mon sens se dire qu'on doit amener les élèves toujours plus loin, pour former des citoyens éclairés, sans contraintes d'argent et/ou de milieu social. Dans la réalité des faits, cela ne marche pas, mais ce n'est probablement pas que de notre fait.

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Il y a 5 heures, mayre a dit :

Sûrement pas! L'époque des blouses, c'est surtout l'absence d'accès au collège, le boulot à 13 ans pour ceux qui ont raté leur certificat d'étude, les brimades physiques et mentales... C'était la croyance que "lui, de toute manière, il n'apprendra jamais rien", fatalisme...

Mouais. D'une part, les brimades physiques et mentales, ça commence à tenir de la légende urbaine. Les normes relationnelles n'étaient certes pas les mêmes qu'aujourd'hui mais, de tout temps, la plupart des enseignants ont adoré les mômes. Et je ne parierais pas qu'il n'y a pas moins de vraies vocations aujourd'hui qu'aux époques où un enseignant digne de ce nom était sûr de trouver un autre boulot en quelques jours, s'il venait à perdre le sens du métier...

Il est certain que l'ancien système était une fabrique à frustration, avec des tas de "bons élèves" (plusieurs par classe) en manque de secondaire après le Certif'. Mais c'étaient des "frustrés" qui savaient parfaitement lire, écrire et compter et qui maîtrisaient les codes de la société : la plupart s'en sortaient très bien, en se formant par des voies détournées (comme le montrent d'ailleurs les exemples que tu évoques). Ca vaut toujours mieux que des gamins qui se croient bons avec une licence, voire un master obtenu haut la main, et qui ne comprendront jamais pourquoi ils sont inemployables en faisant deux fautes par ligne dans leurs lettres de candidature et en apparaissant tout à fait hermétiques aux mystères de la règle de trois : la frustration que le système éducatif induit chez bien des jeunes d'aujourd'hui risque de durer toute leur vie, et pas seulement le temps d'un apprentissage à la dure, de 13 à 16 ans..

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C'est un leurre que de croire que faire comme avant permettrait de faire mieux. C'est croire que l'on peut calquer une école d'hier sur la société d'aujourd'hui.

Cela me rappelle une anecdote. Dans un petit village, il y a quelques années, la petite école n'avait pas de cantine. Lors du conseil d'école, les parents ont demandé au maire comment ce problème pouvait se régler. Ce dernier, énervé par cette demande, a vertement répondu qu'à son époque chacun amenait sa soupe et la déposait au fond sur le poêle à bois. Et que c'était très bien ainsi, il en avait assez s'assister les gens. Mais l'école n'avait plus de poêle, remplacé par des radiateurs.... Difficile d'y poser sa soupe... Il a claqué la porte devant les arguments des parents...

Depuis, la petite école a fermé, un regroupement a été fait avec d'autres petites écoles, les enfants doivent prendre le car et tous manger à la cantine...

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Il existe un juste milieu entre les 2 que j'ai connu à la fin des années 80...

 

" des gamins qui se croient bons avec une licence, voire un master obtenu haut la main, et qui ne comprendront jamais pourquoi ils sont inemployables en faisant deux fautes par ligne dans leurs lettres de candidature et en apparaissant tout à fait hermétiques aux mystères de la règle de trois : la frustration que le système éducatif induit chez bien des jeunes d'aujourd'hui risque de durer toute leur vie, et pas seulement le temps d'un apprentissage à la dure, de 13 à 16 ans.. " +1

 

 

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Je précise que ma remarque était une boutade au collègue qui faisait un parallèle entre "moins de travail" et "l'époque de la blouse" ... :D

Par contre, je suis persuadée qu les "80% d'une classe d'âge au Bac" résumée en une baisse du niveau d'exigence et à une déresponsabilisation des familles (au lieu au contraire de l'élévation du niveau d'exigence permise par une augmentation des moyens financiers et humains couplée d'une plus grande exigence à l'égard des familles) sont en grande partie responsables de la dégradation de nos conditions de travail et notre désillusion. 

 

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Ce n'était pas spécialement pour toi, Goëllette, mais j'entends en ce moment beaucoup ce genre de discours qui me hérisse.

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Il y a 20 heures, mayre a dit :

Sûrement pas! L'époque des blouses, c'est surtout l'absence d'accès au collège, le boulot à 13 ans pour ceux qui ont raté leur certificat d'étude, les brimades physiques et mentales... C'était la croyance que "lui, de toute manière, il n'apprendra jamais rien", fatalisme...
 On parle d'ascenseur social grâce à l'école, quand c'est l'absence de chômage qui l'a vraiment permis pour la majorité. Pour une frange d'élite, par contre, c'est vrai.

Les très bons avaient une bourse pour le collège et le lycée, mais quand on habitait la campagne et qu'on était une fille, certains parents ne laissaient pas partir. (Ma grand-mère par exemple, ou une copine de ma mère...)

Des très bons étaient laissés sur le bord de la route: mon grand-père, très bon élève, n'a pas pu aller au collège de la grande ville carmes arrières grands-parents n'avaient de sous que pour un de leurs enfants (mon grand-oncle, qui a fait polytechnique): il a commencé à bosser à 13 ans, a monté tous les échelons jusqu'à être DRH d'une très grande entreprise. Alors, certes, l'ascenseur social a fonctionné pour l'un, mais l'autre aurait pu faire aussi bien dans notre système actuel.

Des bons, justes bons, mais pauvres et éloignés de la ville: aucune chance...

Mon père, qui n'était pas "bon", a, lui aussi, monté les échelons dans une assurance bien connue: il n'aurait pas pu le faire dans un contexte de chômage massif.

L'école, c'est à mon sens se dire qu'on doit amener les élèves toujours plus loin, pour former des citoyens éclairés, sans contraintes d'argent et/ou de milieu social. Dans la réalité des faits, cela ne marche pas, mais ce n'est probablement pas que de notre fait.

A l'époque, tu pouvais quitter le système scolaire et trouver un boulot...Aujourd'hui un BAC+5 aura du mal à trouver un job bien payé...et un BAC+2 ne gagne même pas ce que valait un CAP ...Et n'oublie pas que justement, les écarts se sont accentués entre les classes sociales.

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Le 18/06/2016 à 14:06, mayre a dit :

Ce n'était pas spécialement pour toi, Goëllette, mais j'entends en ce moment beaucoup ce genre de discours qui me hérisse.

Je pense qu'on idéalise aussi beaucoup le (manque de ?) travail des enseignants de cette époque. Tout n'était pas si facile ...

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Souvent je pense à l'école de mon vieux temps. Combien de mes anciens camarade de classe s'en sont sortis ? Très peu à vrai dire. Et j'étais dans un village très privilégié. L'ascenseur social était-il aussi efficace qu'on le fantasme aujourd'hui ?

Je ne pleure pas sur le passé, mais alors pas du tout.

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Mais parmi les bons élèves, la plupart réussissait, au contraire d'aujourd'hui où ils sont tellement tirés vers le bas que peu ont réellement la capacité de s'en sortir.

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Je ne sais pas quel âge vous avez .Je peux vous dire le mien : bientôt 55 . Je peux aussi vous dire que" l’ascenseur social" a fonctionné à mon époque.

Pas à 100% bien sûr, et évidemment la catégorie socio-professionnelle à laquelle on appartenait avait un sacré rôle à jouer mais il y avait un espoir et si on était bon on pouvait y arriver si notre famille en avait l'ambition. J'en ai vu pas mal qui se sont" élevés" socialement parlant par les études : ils ont fait mieux que leurs parents , c'était le but et l'école de la république pouvait le leur offrir.Je suis certainement une vieille croûte qui bosse en ZEP depuis trop longtemps mais aujourd'hui je ne suis pas assurée que certains de mes très bons élèves de très bas niveau socio-pro (j'en ai un ou deux) puissent s'en sortir grâce à l'école.Maintenant j'ai l'impression qu'il n'y a plus que le fric et que ces un ou 2 mômes n'auront pas cette chance(.Mais c'est vrai que je suis devenue très pessimiste au fil du temps).

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