éléphant67 Posté(e) 17 mars 2017 Posté(e) 17 mars 2017 Bonjour, Je me présente. J'ai 30 ans. J'ai eu le concours l'année dernière et donc, depuis septembre, je suis professeur des écoles stagiaire. Le problème face à de nombreuses difficultés, j'ai préféré me mettre en arrêt maladie pour recharger mes batteries, pour faire le point sur ma situation aussi, et peut-être également rechercher un autre travail (mais ça voudrait dire que je perdrai le bénéfice du concours). Ma tutrice (qui suit 3 stagiaires), m'a bien fait remarquer que ma classe était très difficile comparée aux autres. Ca m'a pris énormément d'énergie les premiers mois pour prendre mes marques. Je n'avais pas de formation liée l'enseignement à la base. J'ai un bac+5 dans un autre domaine. Il y avait un certain équilibre, mais très instable... Quelques exemples : - J'ai un double niveau "atypique" avec 21 CE1 et 4 CE2 (les CE2 sont très faibles, dont 3 qui ont redoublés leur CP !). Pour les CE1, c'est très hétérogène avec quelques cas difficiles (et d'autres plus sympas). - Ecole hors REP d'une commune de 3000 habitants, j'ai de nombreux cas difficiles (parent en prison, enfants peu suivis), le tout dans une ambiance multiculturelle complexe à gérer (tsiganes, Turcs, Algériens). J'ai 2 élèves très perturbateurs (avec moi comme avec ma binôme). Dans cet école de 300 élèves, la moitié suit un parcours bilingue (nous sommes en Alsace) et l'autre moitié, souvent les plus fragiles sont en monolingues. J'avais des "monolingues". - Fin septembre, la gendarmerie est venue dans l'école car le parent d'un de mes élèves (un de mes 2 très perturbateurs) a menacé de mort les parents d'un autre de mes élèves au portail de l'école. Un policier en tenue est resté 2 jours dans la cours de l'école pendant les récrés. Ca n'avait rien à voir avec moi, mais c'est un exemple qui montre que le climat scolaire était très moyen. L'élève dont les parents se sont fait insultés a dû changer d'école... - Mes préparations de classe étaient bien entendues pas terribles les premières semaines (mais j'ai appris au fur et à mesure des petits trucs). La gestion du double niveau était notamment pointée du doigt par ma tutrice, mais assez complexe je trouve avec des groupes mal équilibrés... Je prenais par moment du plaisir à enseigner, mais le poids des perturbateurs m'a fait déchanter. Après les vacances de Noël, je me suis dit que je ne me voyais pas faire carrière ainsi. C'est pour cela que j'ai décidé de me mettre en arrêt maladie pour me reposer, faire le point, voir même à rechercher du travail ailleurs. Le problème, c'est que je ne trouve pas de boulot ailleurs, et je me dis que je peux toujours redoubler mon année de stage (normalement). A votre avis, est-ce que ça me serait utile de refaire une année de stage (redoublement) ? Comment prendre plaisir à enseigner et être épanoui avec des classes très difficiles ? Merci de m'avoir lu. Cordialement. Elephant67
orime Posté(e) 17 mars 2017 Posté(e) 17 mars 2017 Ta tutrice a dit que tu étais susceptible de redoubler ton année de stage ? Sinon, ce que tu vis ici ne devrais même pas exister pour un stagiaire...qu'en disent tes collègues ? ils savaient qu'ils te donnaient une classe comme ça donc... Pour la gestion du double niveau, même pour un collègue chevronné ce n'est jamais évident.
lapuce06 Posté(e) 17 mars 2017 Posté(e) 17 mars 2017 il y a 34 minutes, éléphant67 a dit : Bonjour, Je me présente. J'ai 30 ans. J'ai eu le concours l'année dernière et donc, depuis septembre, je suis professeur des écoles stagiaire. Le problème face à de nombreuses difficultés, j'ai préféré me mettre en arrêt maladie pour recharger mes batteries, pour faire le point sur ma situation aussi, et peut-être également rechercher un autre travail (mais ça voudrait dire que je perdrai le bénéfice du concours). Ma tutrice (qui suit 3 stagiaires), m'a bien fait remarquer que ma classe était très difficile comparée aux autres. Ca m'a pris énormément d'énergie les premiers mois pour prendre mes marques. Je n'avais pas de formation liée l'enseignement à la base. J'ai un bac+5 dans un autre domaine. Il y avait un certain équilibre, mais très instable... Quelques exemples : - J'ai un double niveau "atypique" avec 21 CE1 et 4 CE2 (les CE2 sont très faibles, dont 3 qui ont redoublés leur CP !). Pour les CE1, c'est très hétérogène avec quelques cas difficiles (et d'autres plus sympas). - Ecole hors REP d'une commune de 3000 habitants, j'ai de nombreux cas difficiles (parent en prison, enfants peu suivis), le tout dans une ambiance multiculturelle complexe à gérer (tsiganes, Turcs, Algériens). J'ai 2 élèves très perturbateurs (avec moi comme avec ma binôme). Dans cet école de 300 élèves, la moitié suit un parcours bilingue (nous sommes en Alsace) et l'autre moitié, souvent les plus fragiles sont en monolingues. J'avais des "monolingues". - Fin septembre, la gendarmerie est venue dans l'école car le parent d'un de mes élèves (un de mes 2 très perturbateurs) a menacé de mort les parents d'un autre de mes élèves au portail de l'école. Un policier en tenue est resté 2 jours dans la cours de l'école pendant les récrés. Ca n'avait rien à voir avec moi, mais c'est un exemple qui montre que le climat scolaire était très moyen. L'élève dont les parents se sont fait insultés a dû changer d'école... - Mes préparations de classe étaient bien entendues pas terribles les premières semaines (mais j'ai appris au fur et à mesure des petits trucs). La gestion du double niveau était notamment pointée du doigt par ma tutrice, mais assez complexe je trouve avec des groupes mal équilibrés... Je prenais par moment du plaisir à enseigner, mais le poids des perturbateurs m'a fait déchanter. Après les vacances de Noël, je me suis dit que je ne me voyais pas faire carrière ainsi. C'est pour cela que j'ai décidé de me mettre en arrêt maladie pour me reposer, faire le point, voir même à rechercher du travail ailleurs. Le problème, c'est que je ne trouve pas de boulot ailleurs, et je me dis que je peux toujours redoubler mon année de stage (normalement). A votre avis, est-ce que ça me serait utile de refaire une année de stage (redoublement) ? Comment prendre plaisir à enseigner et être épanoui avec des classes très difficiles ? Merci de m'avoir lu. Cordialement. Elephant67 Contacte les syndicats pour leur exposer ton vécu et voir quelels aides/solutions ils pourront te donner Sinon, c'est bien peu mais je t'envoie des
Vibino Posté(e) 17 mars 2017 Posté(e) 17 mars 2017 Bonjour Elephant67, c'est juste honteux de placer un stagiaire dans une classe aussi complexe!! pas besoin de te remettre en cause...contacte un syndicat pour exposer ton vécu. Cette année dans mon école de rattachement, une PES a "redoublé" et elle a trouvé les conditions pour s'épanouir et montrer ses qualités! L'ambiance de l'école, l'aide des collègues ainsi que le niveau de classe ont tout changé. Perso, j'ai aussi eu une année de PES assez compliquée même si elle est bien loin de ta description et, les syndicats m'ont bien soutenue en me permettant de ne pas abandonner. Aujourd'hui, ça roule plus ou moins mais j'ai un job qui me plaît et me permet de vivre! Bon courage!
tiniouu Posté(e) 17 mars 2017 Posté(e) 17 mars 2017 Malheureusement, je crois que cette année te donne un avant goût de ce que peut être la vie d'un enseignant "lambda"....(Rajoute 1h de route et des postes fractionnés, et tu obtiens une vue de la vie de l'enseignant débutant.) La question est: "Est-ce que tu as envie de ça? Est-ce que tu penses que tu peux surmonter tout ça et en faire qq chose qui te donne envie de te lever le matin pour aller bosser?".... 1
azerty Posté(e) 17 mars 2017 Posté(e) 17 mars 2017 Vous pensez franchement qu'on a fait expresde lui donner une classe comme ça? L'administration a bloqué un poste dans cette école en se disant que hors rep, une école de village, c'était tout bon ( eh oui ilscroient encore que les "cas difficiles" ne sont que dans les grosses villes ou les banlieues. Les autres classes de l'école ne valent peut etre pas mieux. Je trouve que des classes comme ca, y'en a de plus en plus et partout.
philpelpet Posté(e) 17 mars 2017 Posté(e) 17 mars 2017 En effet ce n'est pas évident de débuter dans ces conditions, mais malheureusement... je suis assez d'accord avec Azerty...
EncreRouge Posté(e) 17 mars 2017 Posté(e) 17 mars 2017 Je pense que ça serait "dommage" d'abandonner après une seule expérience, aussi malheureuse soit-elle... peut-être gouteras-tu ensuite à d'autres classes, d'autres niveaux (maternelle ?) qui te plairont davantage. Tu es en train de faire tes armes dans une école difficile : vois ça comme un avantage, le reste te semblera plus simple Sinon, je compatis, car quand j'ai atterri en T1 dans mon école en zone violence, j'ai vécu un peu les mêmes chose que toi Et puis, quand tu auras un peu plus d'expérience, gérer les classes difficiles ne te semblera plus insurmontable
éléphant67 Posté(e) 17 mars 2017 Auteur Posté(e) 17 mars 2017 Il y a 2 heures, cpette a dit : Malheureusement, je crois que cette année te donne un avant goût de ce que peut être la vie d'un enseignant "lambda"....(Rajoute 1h de route et des postes fractionnés, et tu obtiens une vue de la vie de l'enseignant débutant.) La question est: "Est-ce que tu as envie de ça? Est-ce que tu penses que tu peux surmonter tout ça et en faire qq chose qui te donne envie de te lever le matin pour aller bosser?".... C'est sûr qu'il y a un décalage énorme entre ce que je pensais du métier et la réalité. D'où ma recherche d'emploi (depuis janvier) sur un poste lié à mon diplôme. J'avais une autre vie avant de passer le concours. Je pensais que c'était un beau métier, mais le manque de moyens, la mise en responsabilité directement, la quantité de travail importante à fournir, etc. Ca m'a fait douter. Et le fait de penser aux probables postes fractionnés difficiles des premières années, ça m'a fait encore plus douter... Donc je me dis que si je ne trouve rien d'ici juin, je vais demander le redoublement (je suis en arrêt, normalement ils ne peuvent pas me licencier je pense), et je m'accrocherai et je prierai pour avoir le moins de perturbateurs possibles.
tiniouu Posté(e) 17 mars 2017 Posté(e) 17 mars 2017 Rien ne sert de prier...même en Alsace. Il y a des montagnes de choses à gérer dans une classe, qui ne relèvent pas que de la pédagogie. Les perturbateurs feront toujours partie de notre métier....Tu apprendras à les gérer au fur et à mesure. C'est (malheureusement) en étant confronté à des problèmes qu'on ne sait pas résoudre d'emblée qu'on progresse, en réfléchissant, en se remettant en question, en commettant des erreurs, en rectifiant le tir. C'est très enrichissant...mais aussi fatigant nerveusement. Mais effectivement, peu de personnes extérieures sont conscientes de la difficulté de notre métier...
calia Posté(e) 18 mars 2017 Posté(e) 18 mars 2017 Il faut se faire une raison : il y a peu de classes idéales... Les problèmes peuvent venir des élèves, des parents, des collègues aussi parfois... Il faut que tu fasses vraiment le point sur ta motivation, car même après ta titularisation tu risques de tomber sur des postes qui ne font pas vraiment rêver. En lisant ton message, je me suis dis : s'il est déjà en train de chercher un autre boulot, c'est que ça n'est pas fait pour lui. Mais toi seul peut savoir!
myrtille3413 Posté(e) 18 mars 2017 Posté(e) 18 mars 2017 Il y a 21 heures, azerty a dit : Vous pensez franchement qu'on a fait expresde lui donner une classe comme ça? L'administration a bloqué un poste dans cette école en se disant que hors rep, une école de village, c'était tout bon ( eh oui ilscroient encore que les "cas difficiles" ne sont que dans les grosses villes ou les banlieues. Les autres classes de l'école ne valent peut etre pas mieux. Je trouve que des classes comme ca, y'en a de plus en plus et partout. Le reste de l equipe aurait du prendre le double niveau et lui laisser un simple niveau.
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