rolilii Posté(e) 6 mai 2018 Posté(e) 6 mai 2018 Il y a 5 heures, Linette a dit : Rolili, merci (vraiment) de ta réponse. Je suis dans la même académie que toi et pourtant... bon, tant pis, je profiterai de mon dernier jour de vacances sans lire la prose de mon cher ministre Quelle tristesse ! Bon remarque moi je l'ai reçu, mais pas encore lu, alors on en est au même point ;))
LouisBarthas Posté(e) 6 mai 2018 Posté(e) 6 mai 2018 Il y a 4 heures, André Jorge a dit : Où as-tu lu/vu qu'il fallait procéder ainsi avec les albums ? Prendre appui sur des textes appris par coeur est ce que préconise Roland Goigoux lui-même : « Nous montrons, par exemple, l’intérêt de prendre appui sur les textes mémorisés par cœur (comptines, titres d’ouvrages, extraits de récits, etc.) afin d’étudier l’organisation de la langue écrite. Débarrassés du souci de comprendre le message écrit, puisque celui-ci est connu, les enfants peuvent se consacrer à l’étude du code écrit. C’est une véritable aventure « à la Champollion » qu’ils entreprennent, lorsqu’ils sont placés, comme le déchiffreur des hiéroglyphes, devant un message aux règles internes obscures mais dont la signification est claire. Comme Champollion, ils connaissent la signification du message, et cherchent, avec l’aide de la maîtresse et du groupe, à déduire le fonctionnement du système linguistique écrit. » (Cahiers pédagogiques n°352, mars 1997) http://crpeaixmars.free.fr/annales/anfrancais2001.pdf
cyrille1 Posté(e) 6 mai 2018 Posté(e) 6 mai 2018 il y a 5 minutes, LouisBarthas a dit : Prendre appui sur des textes appris par coeur est ce que préconise Roland Goigoux lui-même : « Nous montrons, par exemple, l’intérêt de prendre appui sur les textes mémorisés par cœur (comptines, titres d’ouvrages, extraits de récits, etc.) afin d’étudier l’organisation de la langue écrite. Débarrassés du souci de comprendre le message écrit, puisque celui-ci est connu, les enfants peuvent se consacrer à l’étude du code écrit. C’est une véritable aventure « à la Champollion » qu’ils entreprennent, lorsqu’ils sont placés, comme le déchiffreur des hiéroglyphes, devant un message aux règles internes obscures mais dont la signification est claire. Comme Champollion, ils connaissent la signification du message, et cherchent, avec l’aide de la maîtresse et du groupe, à déduire le fonctionnement du système linguistique écrit. » (Cahiers pédagogiques n°352, mars 1997) http://crpeaixmars.free.fr/annales/anfrancais2001.pdf Tu exagères un peu. L'article date de 1997. Aujourd'hui, dans ses conférences, il tient un tout autre discours.
LouisBarthas Posté(e) 6 mai 2018 Posté(e) 6 mai 2018 il y a une heure, cyrille1 a dit : Tu exagères un peu. L'article date de 1997. Aujourd'hui, dans ses conférences, il tient un tout autre discours. Pourrais-tu citer des propos de ses conférences où il renie cette façon de procéder ? Tout ce que j'ai pu trouver de récent sur cette question date d'octobre 2017. << Il est souhaitable de donner aux élèves, dans les activités où on leur demande de décoder, des textes « suffisamment déchiffrables » pour ne pas pénaliser les élèves en difficultés. >> http://centre-alain-savary.ens-lyon.fr/CAS/education-prioritaire/ressources/theme-1-perspectives-pedagogiques-et-educatives/lire-ecrire-parler-pour-apprendre-dans-toutes-les-disciplines/roland-goigux-enseigner-lire-ecrire-au-cp Or il y a un principe de base dans l'enseignement d'une lecture efficace, c'est que tout ce qui est demandé à l'enfant de lire doit être déchiffrable. Déchiffrable veut dire que chaque lettre composant le mot doit être connue, comprise dans sa nature phonique et dans sa relation avec les autres lettres. On voit, dans la citation que je donne, qu'il continue à séparer le déchiffrage de la compréhension, ce qui est le propre d'une conception globale de la lecture. Roland Goigoux est sur la sellette depuis pas mal d'années, il est aux abois, il a beaucoup reculé en insistant davantage sur l'importance du déchiffrage dans la lecture, il essaie de se tailler une place entre "syllabique et globale" en disant que la querelle est dépassée, mais il reste un globaliste par sa théorie des deux voies de la lecture.
cyrille1 Posté(e) 6 mai 2018 Posté(e) 6 mai 2018 Toute la nuance est peut-être là : "suffisamment déchiffrables". Ma source est la même que la tienne. Et allez, pour crédibiliser ce que tu dis, dans la même conférence, la recherche à laquelle il a participée, affirme qu'en dessous de 57% de graphèmes non étudiés, les élèves sont pénalisés. Pour le coup, pour moi, là, c'est vraiment trop peu. Pour le reste, dans cette conférence, je trouve qu'il lance des pistes très intéressantes.
prof désécol Posté(e) 6 mai 2018 Posté(e) 6 mai 2018 il y a une heure, LouisBarthas a dit : Prendre appui sur des textes appris par coeur est ce que préconise Roland Goigoux lui-même : Et puis, sans même parler de préconisation, toute méthode mixte n'induit elle pas une forme de mémorisation par cœur de phrases/textes ? Lorsqu'un élève ne "reconnaît" pas un mot, ne lui demande-t-on pas, avec ce type de méthode, d'aller le "rechercher" dans le texte ? Ceci est possible seulement si on préalablement rabâché le texte et qu'il est connu à peu près par cœur. Combien d'élèves voit-on par exemple "relire" parfaitement un texte en suivant avec leur index... ...leur doigt étant en retard de trois ou quatre mots par rapport à ce qu'ils "lisent", sans que cela ne semble les gêner ?
GdM Posté(e) 6 mai 2018 Posté(e) 6 mai 2018 il y a une heure, LouisBarthas a dit : Or il y a un principe de base dans l'enseignement d'une lecture efficace, c'est que tout ce qui est demandé à l'enfant de lire doit être déchiffrable. Déchiffrable veut dire que chaque lettre composant le mot doit être connue, comprise dans sa nature phonique et dans sa relation avec les autres lettres. On voit, dans la citation que je donne, qu'il continue à séparer le déchiffrage de la compréhension, ce qui est le propre d'une conception globale de la lecture. Roland Goigoux est sur la sellette depuis pas mal d'années, il est aux abois, il a beaucoup reculé en insistant davantage sur l'importance du déchiffrage dans la lecture, il essaie de se tailler une place entre "syllabique et globale" en disant que la querelle est dépassée, mais il reste un globaliste par sa théorie des deux voies de la lecture. Peut-être parce qu'il préconise aussi de d'apprendre la compréhension bien avant d'apprendre à lire !
LouisBarthas Posté(e) 6 mai 2018 Posté(e) 6 mai 2018 il y a 34 minutes, GdM a dit : Peut-être parce qu'il préconise aussi de d'apprendre la compréhension bien avant d'apprendre à lire ! Là, c'est une lapalissade ! Tous les textes demandés à lire par un enfant de CP doivent évidemment être compréhensibles. Ce que Roland Goigoux évite d'aborder, c'est la question du rôle du déchiffrage. Ce n'est pas une question de proportion (il avance un seuil de 57 % de mots déchiffrables - merci cyrille 1 pour l'information). Or la recherche médicale montre que le déchiffrage est la condition de la lecture. Quand j'ai repris un CP après 13 ans de CM2, j'ai constaté en une semaine que les mots-outils soi-disant appris à la maternelle n'était pas reconnus par beaucoup de mes élèves, et que ceux qui y parvenaient en fait les déchiffraient, ils savaient le son des lettres et leur combinaison.
ratatouille Posté(e) 6 mai 2018 Posté(e) 6 mai 2018 Le 05/05/2018 à 10:54, Pepettebond a dit : Pour apprendre à déchiffrer oui il n'y a qu'une façon et pas cent mille .... Mais lire ce n'est pas QUE déchiffrer parce là je sais lire le chinois(phonétique) et l'arabe et ce n'est pas du bluff, je lis même relativement vite. Le problème ? Il n'y a aucun problème , cependant je ne comprends que 20 mots de chinois .... et une petite cinquantaine en arabe ... Suis-je lectrice ou non? Pourquoi ne réussis-tu pas à comprendre ce qu tu lis en chinois (ou en arabe)? Est-ce par manque de vocabulaire ? Es-tu capable de tenir une conversation dans ces langues? Si ce n'est pas le cas, il me semble que tu ne te trouves pas dans la même situation que nos élèves lambdas. - D'abord, un élève apprenti lecteur ne sera vraisemblablement pas confronté à des textes trop résistants au niveau du vocabulaire (Je pense que tous, nous choisissons les textes que nous proposons à nos élèves- quelque soit la classe- en fonction de ce critère.). - Ensuite, on peut raisonnablement penser que, même si nous constatons tous de grosses lacunes de vocabulaire chez nos élèves, ils possèdent généralement les connaissances nécessaires pour comprendre les textes que nous avons justement choisis à cette fin. Alors bien entendu, afin de les tirer vers le haut, il reste dans ces textes un certain nombre de mots plus résistant. Mais le contexte général et l'aide orale apportée par l'enseignant aide à comprendre. Bref, je n'ai jamais bien saisi cette opposition entre déchiffrage et compréhension. Il me semble que si on sait déchiffrer, et que l'on a suffisamment entrainé cette compétence pour qu'elle permette une certaine vitesse de lecture, la compréhension doit alors suivre automatiquement A CONDITION 1) que l'enfant ait vécu suffisamment de situations sociales (par exemple , être allé au restau aide à mieux comprendre une scène dans laquelle un serveur s'adresse à un client ; avoir ressenti et exprimé sa joie, sa peine, sa colère, sa jalousie... dans des situations peut aider à comprendre les sentiments des personnages etc ) et 2) qu'il possède le vocabulaire de base suffisant. 2
GdM Posté(e) 6 mai 2018 Posté(e) 6 mai 2018 Il y a 3 heures, LouisBarthas a dit : Quand j'ai repris un CP après 13 ans de CM2, j'ai constaté en une semaine que les mots-outils soi-disant appris à la maternelle n'était pas reconnus par beaucoup de mes élèves, et que ceux qui y parvenaient en fait les déchiffraient, ils savaient le son des lettres et leur combinaison. Peut-être parce que : 1) les mots outils appris ne sont pas les mêmes (et d'ailleurs en GS, je ne travaille pas la dessus...) 2) "en vacances j'oublie tout" ! Je suis moi-même assez surpris que mes élèves de PS reconnaissent leur prénom en fin d'année et qu'à leur rentrée en MS, ils ne le retrouvent pas... Donc la globale ne marche pas sur tous. Il y a 3 heures, LouisBarthas a dit : Là, c'est une lapalissade ! Tous les textes demandés à lire par un enfant de CP doivent évidemment être compréhensibles. Ce que Roland Goigoux évite d'aborder, c'est la question du rôle du déchiffrage. Ce n'est pas une question de proportion (il avance un seuil de 57 % de mots déchiffrables - merci cyrille 1 pour l'information). Or la recherche médicale montre que le déchiffrage est la condition de la lecture. A condition que le déchiffrage soit automatisé. Non ?! Ayant eu seulement 1 mois consécutif de CP, + quelques jours perlés, lorsque j'étais brigade, je ne suis pas expert de la lecture... Je n'ai seulement que mon expérience de GS !
LouisBarthas Posté(e) 7 mai 2018 Posté(e) 7 mai 2018 Le 05/05/2018 à 10:54, Pepettebond a dit : Mais lire ce n'est pas QUE déchiffrer. Mais personne n'a jamais dit que lire ce n'était que déchiffrer. C'est la fausse accusation menée par les tenants des méthodes mixtes pour justifier de demander aux enfants de lire des mots qu'ils n'ont pas appris à déchiffrer. Ce que la recherche médicale nous a permis de comprendre - même si le simple bon sens le laissait supposer - c'est que déchiffrage et compréhension ne sont pas séparables : le déchiffrage est la condition de la compréhension. Je vois bien chaque jour que la plupart des mots que les enfants ne savent pas lire sont connus d'eux, sont tout à fait courants, y compris au CP. Même si ça joue un rôle, le principal obstacle à la lecture chez des enfants francophones n'est pas le manque de vocabulaire, c'est la difficulté à décoder ; ils lisent mal parce qu'ils déchiffrent mal, pas parce qu'ils ne comprennent pas. Il ne faut pas, comme on le voit souvent, faire un jour du décodage et un autre jour de la compréhension, il faut faire les deux en même temps. Tous les textes que l'on demande à lire à l'apprenti-lecteur doivent être déchiffrables. C'est pour ça que les textes des méthodes alphabétiques sont pauvres au début et suscitent la risée de leurs adversaires. Mais il suffit de consulter un manuel de lecture alphabétique pour voir que très vite les textes s'étoffent pour aboutir à une lecture courante à la fin de l'année. Je l'ai expérimenté avec le manuel Léo et Léa et je peux vous assurer que ça marche, c'en est même impressionnant, même pour moi qui suis convaincu de la supériorité d'une méthode alphabétique. D'ailleurs, à ma connaissance, tous les orthophonistes procèdent de manière alphabétique pour rééduquer les enfants (j'ai une amie orthophoniste qui le confirme). Je sais que les auteurs de deux des meilleurs manuels de lecture alphabétique, Lire avec Léo et Léa (T. Cuche, M. Sommer) et J'apprends à lire et à écrire (C. Ouzilou) sont des orthophonistes. Il faudrait se poser la question : pourquoi les orthophonistes ne travaillent pas comme ça se fait à peu près partout dans les écoles, avec des méthodes mixtes ?
prof désécol Posté(e) 7 mai 2018 Posté(e) 7 mai 2018 il y a 43 minutes, LouisBarthas a dit : Je l'ai expérimenté avec le manuel Léo et Léa et je peux vous assurer que ça marche, c'en est même impressionnant, même pour moi qui suis convaincu de la supériorité d'une méthode alphabétique. LouisBarthas, as-tu déjà travaillé avec d'autres méthodes mais mixtes ?
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