cchampagne Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 Je t'assure que la différenciation peut mener au désastre. Je le constate depuis l'arrivée d'une nouvelle collègue de cp : différenciation à fond à la moindre difficulté et surtout ne pas informer les parents car ce serait un aveu d'échec. Une grosse partie de ma classe de cette année ne sait pas écrire sur les lignes, n'a pas vu les nombres au-dessus de 60 et les sons les plus complexes. Et s'étonne et s'effraie car je demande le silence et pour certains, leur interdit de se rouler pat terre. Je regrette amèrement les vieilles instit parties en retraite qui avaient des méthodes rétrogrades. 1 1
Goëllette Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 il y a 27 minutes, cchampagne a dit : Je t'assure que la différenciation peut mener au désastre. Je le constate depuis l'arrivée d'une nouvelle collègue de cp : différenciation à fond à la moindre difficulté et surtout ne pas informer les parents car ce serait un aveu d'échec. Une grosse partie de ma classe de cette année ne sait pas écrire sur les lignes, n'a pas vu les nombres au-dessus de 60 et les sons les plus complexes. Et s'étonne et s'effraie car je demande le silence et pour certains, leur interdit de se rouler pat terre. Je regrette amèrement les vieilles instit parties en retraite qui avaient des méthodes rétrogrades. Ils ont connu les CP dédoublés ? L'inclusion d'élèves qui autrefois étaient dans des établissements fait, certes, baisser le niveau général, mais il n'y a pas que ça. Il y a le manque d'exigence général à l'égard des élèves, que ce soit par les parents que par les enseignants. Il y a 20 ans, ça ne se voyait pas trop, mais désormais, on est "le nez dans notre m..." et nous n'avons plus de solution. Je pose souvent cette question sur ces forums : Que s'est-il passé depuis 25 ans pour qu'il y ait autant d'élèves qui ne sachent plus lire en sortant de CP (bien que français de souche et issus de milieux convenables voire enfants d'enseignants) ? TCHERNOBYL ? Et désormais, ces mêmes élèves, malgré le grand retour du B-A-BA, l'aide d'AVS et la différenciation à outrance ... ne savent toujours pas lire en CM2 et on se pose encore la question des bienfaits de celles-ci ? Je rêve ! On attend quoi pour donner un grand coup de pieds dans la fourmilière ? 1
RififiHype Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 AUtrefois, il y avait aussi des enfants qui ne savaient pas lire à la fin du CP ou de la scolarité... la seule différence, c'est qu'ils étaient court-circuités et mis hors du système sans entrer dans les statistiques... on les mettait au cul des vaches dans les fermes, ils devenaient "hommes à tout faire" ou "boniches" et personne ne se pré-occupait d'eux, puisque pour exercer ces métiers, nul besoin de formation ou de diplôme, contrairement à aujourd'hui... S'il y a une différence, c'est qu'aujourd'hui, à la moindre difficulté, on cherche des excuses, des origines, des raisons médicales, sociales, psychologiques etc etc alors qu'autrefois, on demandait juste à l'élève de se secouer le popotin et de se mettre au boulot... 1 1
Goëllette Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 il y a une heure, RififiHype a dit : AUtrefois, il y avait aussi des enfants qui ne savaient pas lire à la fin du CP ou de la scolarité... la seule différence, c'est qu'ils étaient court-circuités et mis hors du système sans entrer dans les statistiques... on les mettait au cul des vaches dans les fermes, ils devenaient "hommes à tout faire" ou "boniches" et personne ne se pré-occupait d'eux, puisque pour exercer ces métiers, nul besoin de formation ou de diplôme, contrairement à aujourd'hui... Euh, mon "autrefois" date d'il y a 25 ans ...et la baisse a été progressive. il y a une heure, RififiHype a dit : S'il y a une différence, c'est qu'aujourd'hui, à la moindre difficulté, on cherche des excuses, des origines, des raisons médicales, sociales, psychologiques etc etc alors qu'autrefois, on demandait juste à l'élève de se secouer le popotin et de se mettre au boulot... Nous sommes d'accord. Et je rajouterai "les parents", devant "se secouer le popotin" ...
Invité Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 Il y a 1 heure, RififiHype a dit : AUtrefois, il y avait aussi des enfants qui ne savaient pas lire à la fin du CP ou de la scolarité... la seule différence, c'est qu'ils étaient court-circuités et mis hors du système sans entrer dans les statistiques... on les mettait au cul des vaches dans les fermes, ils devenaient "hommes à tout faire" ou "boniches" et personne ne se pré-occupait d'eux, puisque pour exercer ces métiers, nul besoin de formation ou de diplôme, contrairement à aujourd'hui... S'il y a une différence, c'est qu'aujourd'hui, à la moindre difficulté, on cherche des excuses, des origines, des raisons médicales, sociales, psychologiques etc etc alors qu'autrefois, on demandait juste à l'élève de se secouer le popotin et de se mettre au boulot... Je suis bien d'accord. Certains élèves ne prennent même plus la peine d'écouter durant les séances de découverte, ils savent que de toute façon, la maitresse va les aider et différencier pour eux. Les enseignants en font plus que les élèves. Il y a un hic, là!! Le souci est que ces élèves n'ont pratiquement plus d'attention soutenue; je n'ose imaginer toutes ces notions à côté desquelles ils sont complètement passés depuis le CP non pas par manque de compétences, ou de capacités intellectuelles, mais uniquement par manque d'attention et de concentration ; plus j'observe mes élèves en difficulté et plus je réalise que c'est bien là que le bât blesse. Et là, que faire???? Car les écarts sont maintenant énormes! Il y a d'excellentes méthodes, qui fonctionnent; mais qui ne fonctionneront pas sur ces élèves qui n'écoutent pas ou peu. Et tous les enseignants avec lesquels j'en discute font le même constat alarmant: on aura beau avoir les meilleurs outils, les meilleures préparations, si en face, les élèves n'écoutent pas un minimum, il ne se passera rien. Ma collègue de CM2 m'a montré ses évaluations sur la multiplication en général: effarant! Un bon tiers de sa classe n'a toujours pas mémorisé les tables de multiplication, le calcul réfléchi est catastrophique, et la technique est loiiiiiin d'être acquise!! Elle est dépitée de constater leur niveau de compréhension en lecture. Un autre collègue de CP m'a décrit ses journées depuis la rentrée: un élève crie, court dans la classe, une petite tornade qu'elle va devoir gérer seule car lors de l'EE, la synthèse est que rien ne sera mis en place pour cet élève; le 1er rdv au CMP sera en juin; d'ici là, l'enseignante devra faire au mieux..sympa comme solution, non? Et encore, si elle n'avait que ce souci: un élève avec des troubles autistiques, d'autres élèves avec des troubles de comportement, un élève à haut potentiel mais pas assez mature pour être dans une classe de CP encore inadaptée par rapport à ses capacités intellectuelles du niveau CE1. Cet élève s'ennuie toujours et le fait bien sentir en classe. Et au milieu de cette situation , des élèves qui subissent tout ceci et une enseignant épuisée, au bord du burn out. Mais qu'on va presque culpabiliser de ne pas savoir s'en sortir dans ces conditions. Pas d'écoute en classe, pas de travail à la maison; plus de communication dans les familles, un temps énorme passé devant des jeux, la TV, ou des vidéos qui font le buzz de You tubers qui sont maintenant des stars...et après on nous parle d'élèves , hyperactifs??? ras le bol! 1 2
Goëllette Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 il y a 8 minutes, Norah a dit : Marre de me tuer à la tâche , de sacrifier mes weekends pour penser et préparer cette différenciation. J'ai toujours énormément travaillé pour mes classes, mais pas pour des choses dans lesquelles je ne crois pas, et ce type de différenciation, où c'est l'enseignant qui travaille et non l'élève en retard et ses parents, je n'y ai jamais cru. Les élèves en retard et leurs parents doivent en être conscients dès le CP, et le travail pour le combler ne doit pas unilatéral. Je "harcèle" mes élèves faibles en les sollicitant en permanence, en les faisant venir à mon bureau pour travailler leurs manques EN PLUS du programme de la classe. Je "harcèle" leurs parents en annotant tous les cahiers, livrets, avec le nombre d'absences, de retards, de leçons non sues (et pas non apprises, pour ne pas froisser et m'attirer d'ennuis), de matériel non fourni, de fatigue, de cahiers non signés, ... Et je garde une copie de tout, que je peux leur présenter à chaque rencontre, réunion, ... Et je veille à niveler par le haut, de façon à tirer le maximum de chacun, à satisfaire les (de plus en plus rares) parents qui ont de l'ambition pour leurs enfants, ce qui crée une grande émulation. Que je regrette mes débuts où les élèves de différentes écoles (y compris difficiles) se narguaient, dans les clubs sportifs ou culturels ou en famille, en montrant qu'ils en étaient plus loin qu'eux dans le programme voire même qu'ils l'avaient terminé et faisaient des exercices de la classe au-dessus !
cchampagne Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 Il y a 2 heures, Goëllette a dit : Ils ont connu les CP dédoublés ? non.
cchampagne Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 il y a 29 minutes, Norah a dit : Je suis bien d'accord. Certains élèves ne prennent même plus la peine d'écouter durant les séances de découverte, ils savent que de toute façon, la maitresse va les aider et différencier pour eux. Les enseignants en font plus que les élèves. Il y a un hic, là!! Le souci est que ces élèves n'ont pratiquement plus d'attention soutenue; je n'ose imaginer toutes ces notions à côté desquelles ils sont complètement passés depuis le CP non pas par manque de compétences, ou de capacités intellectuelles, mais uniquement par manque d'attention et de concentration ; plus j'observe mes élèves en difficulté et plus je réalise que c'est bien là que le bât blesse. Et là, que faire???? Car les écarts sont maintenant énormes! Il y a d'excellentes méthodes, qui fonctionnent; mais qui ne fonctionneront pas sur ces élèves qui n'écoutent pas ou peu. Et tous les enseignants avec lesquels j'en discute font le même constat alarmant: on aura beau avoir les meilleurs outils, les meilleures préparations, si en face, les élèves n'écoutent pas un minimum, il ne se passera rien. Ma collègue de CM2 m'a montré ses évaluations sur la multiplication en général: effarant! Un bon tiers de sa classe n'a toujours pas mémorisé les tables de multiplication, le calcul réfléchi est catastrophique, et la technique est loiiiiiin d'être acquise!! Elle est dépitée de constater leur niveau de compréhension en lecture. Un autre collègue de CP m'a décrit ses journées depuis la rentrée: un élève crie, court dans la classe, une petite tornade qu'elle va devoir gérer seule car lors de l'EE, la synthèse est que rien ne sera mis en place pour cet élève; le 1er rdv au CMP sera en juin; d'ici là, l'enseignante devra faire au mieux..sympa comme solution, non? Et encore, si elle n'avait que ce souci: un élève avec des troubles autistiques, d'autres élèves avec des troubles de comportement, un élève à haut potentiel mais pas assez mature pour être dans une classe de CP encore inadaptée par rapport à ses capacités intellectuelles du niveau CE1. Cet élève s'ennuie toujours et le fait bien sentir en classe. Et au milieu de cette situation , des élèves qui subissent tout ceci et une enseignant épuisée, au bord du burn out. Mais qu'on va presque culpabiliser de ne pas savoir s'en sortir dans ces conditions. Pas d'écoute en classe, pas de travail à la maison; plus de communication dans les familles, un temps énorme passé devant des jeux, la TV, ou des vidéos qui font le buzz de You tubers qui sont maintenant des stars...et après on nous parle d'élèves , hyperactifs??? ras le bol! C'est à peu près le profil de ma classe.
Goëllette Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 Dès la rentrée, mise en place de la "pédagogie de la réalité " (je viens de l'inventer) : Au tableau, empilement (type livre) de points au programme par matière et petite croix pour montrer où vous en êtes, avec une projection sur le temps qui reste jusqu'en juin pour avoir tout vu. (ensuite, tu fais la même chose en face à face avec chaque élève ne difficulté) Et, à grand renfort de "tu peux le faire", tout le monde au travail !!
cchampagne Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 C'est ce que je fais et j'ai fait le point avec certains parents qui sont tombés de haut. Il m'a fallu 5 bonnes semaines pour avoir une ambiance de classe correcte et une mise au travail plus rapide. Me reste un élève qui relève de l'ITEP et dont je ne sais que faire.
Goëllette Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 Il y a 1 heure, cchampagne a dit : C'est ce que je fais et j'ai fait le point avec certains parents qui sont tombés de haut. Il m'a fallu 5 bonnes semaines pour avoir une ambiance de classe correcte et une mise au travail plus rapide. Me reste un élève qui relève de l'ITEP et dont je ne sais que faire. A l'impossible, nul n'est tenu. 2
Invité Posté(e) 20 octobre 2019 Posté(e) 20 octobre 2019 Il y a 3 heures, Goëllette a dit : J'ai toujours énormément travaillé pour mes classes, mais pas pour des choses dans lesquelles je ne crois pas, et ce type de différenciation, où c'est l'enseignant qui travaille et non l'élève en retard et ses parents, je n'y ai jamais cru. Les élèves en retard et leurs parents doivent en être conscients dès le CP, et le travail pour le combler ne doit pas unilatéral. Je "harcèle" mes élèves faibles en les sollicitant en permanence, en les faisant venir à mon bureau pour travailler leurs manques EN PLUS du programme de la classe. Je "harcèle" leurs parents en annotant tous les cahiers, livrets, avec le nombre d'absences, de retards, de leçons non sues (et pas non apprises, pour ne pas froisser et m'attirer d'ennuis), de matériel non fourni, de fatigue, de cahiers non signés, ... Et je garde une copie de tout, que je peux leur présenter à chaque rencontre, réunion, ... Et je veille à niveler par le haut, de façon à tirer le maximum de chacun, à satisfaire les (de plus en plus rares) parents qui ont de l'ambition pour leurs enfants, ce qui crée une grande émulation. Que je regrette mes débuts où les élèves de différentes écoles (y compris difficiles) se narguaient, dans les clubs sportifs ou culturels ou en famille, en montrant qu'ils en étaient plus loin qu'eux dans le programme voire même qu'ils l'avaient terminé et faisaient des exercices de la classe au-dessus ! De quel manière différencies-tu Goëllette? Que donnes-tu à tes élèves faibles? Je suis preneuse de conseils pour que la classe entière progresse.
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