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Posté(e)

Bonjour

J'ai le mercredi matin un groupe de collégien mineurs non accompagnés en lecture-écriture.

Ma mission est de leur apprendre à lire et à écrire (en français). 

Certains, dont un en particulier, n'entendent pas le u et ne font pas la différence avec le ou. Ce qui est logique puisque le son u n'existe pas dans leur langue.

J'ai demandé conseil à la prof de FLE qui ne sait pas, à la prof d'espagnol qui comprend bien mais ne sais pas non plus.

Mon père avait donné des cours de français à un hispanophone.  Il a avoué qu'il n'a pas trouvé comment faire pour qu'Oscar arrête de dire "l'amour de la maçonne" au lieu de "le mur de la maison" 😂😍

Et je suis désemparée.  Je vais continuer à essayer de lui faire dire u et non ou tous les mercredis mais je doute de l'efficacité.

Quelqu'un a-t-il une aide, un truc pour moi ?

Merci

Posté(e)

ahh le crible vocalique, l'enfer du [y]

Beaucoup s'y sont cassé les dents...Tellement nombreuses sont les langues dans lesquelles cette voyelle n'existe pas, et les enfants en bas âge la zappent de leur cerveau. Moi j'opte pour une approche de type expérimental, exercices pour comprendre ou ça vibre, et grimaces pour refaire le "miaou" du triangle vocalique, répétitions..ça marche, ou pas. Vu le nombre très important d'adultes d'origine étrangère qui ne prononcent pas ce fichu [y], je ne ferais pas non plus une fixette dessus.

Posté(e)

Ça m'embêterait moins si je devais juste leur apprendre à lire mais pour écrire c'est malheureusement indispensable sinon cela amène des contresens pour le lecteur. Pur pu pour ce n'est pas la même chose. Nous avons eu un exercice que je n'ai plus en tête mais le u et le ou pouvait être placé de 2 façons (mot de 2 syllabes) mais du coup on obtient deux mots différents. 

Posté(e)

Bonjour,

tu peux travailler à partir du positionnement de la langue dans la bouche. Faire des jeux d'échauffement, comme pour chauffer la voix pour le chant avec un travail sur les voyelles. Puis relier le son aux gestes Borel-Maisonny.

Tu peux reprendre le travail phono comme en GS, travail sur les rimes en u, en ou, étirer les rimes pour bien entendre...

Bon courage

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Posté(e)

Peut être aussi avec des onomatopées ?

En exagérant le "ouuuuh" du loup ou "boum !"

et le "tuuut tuuut" du klaxon...

Il y a 1 heure, aleytys a dit :

tu peux travailler à partir du positionnement de la langue dans la bouche. Faire des jeux d'échauffement, comme pour chauffer la voix pour le chant avec un travail sur les voyelles. Puis relier le son aux gestes Borel-Maisonny.

Tu peux reprendre le travail phono comme en GS, travail sur les rimes en u, en ou, étirer les rimes pour bien entendre...

+ 1

Posté(e)
Il y a 2 heures, aleytys a dit :

tu peux travailler à partir du positionnement de la langue dans la bouche. 

Ah oui merci ça peut marcher. Faudrait que je révise tout ça. Il est loin mon CP et que je retrouve mes exercices d'articulation. Bon là j'ai 10 jours car mercredi prochain, ils sont en stage de 3ème (même si le cours est prévu sur pronote 🤔 )  mais j'ai aussi ma classe de cm2, les livrets semestriels ...

Faire écouter et répéter ne fonctionne pas car il n'entend pas la différence 

Pour ce qui la phono GS, ça ne va pas être possible car je n'ai que 2h par semaine et 40h en tout donc ce serait trop long mais je peux en parler à la prof de FLE. Et puis ça n'a pas de sens pour eux car ils ne comprennent pas ce qu'ils disent. 

Sur les 6 (pour l'instant), 1 seul n'entend pas le u. Il vient d'arriver en France. Et je peux étirer tant que je veux, pour lui pas de différence. Les 5 autres y arrivent (ils sont là depuis plus longtemps). 

Je vais attaquer les sons voyelles on/en...mais ça j'ai plus l'habitude de cette difficulté grâce à nos élèves de l'école même en cm2... Le e va être ma prochaine grande partie de rigolade (certains le prononcent é,  d'autres i ...) 

J'ai commencé à repérer leurs difficultés sur les sons consonnes... pareil, ce n'est pas une nouveauté pour moi. (Merci chers élèves dys 🙂)

Il y a 2 heures, aleytys a dit :

Bon courage

Merci. En fait, c'est passionnant et rafraichissant. Et même... revigorant.

Ce projet lecture-écriture pour ENAF vient d'être lancé (juste avant les vacances de Noël). Il s'est monté super vite. Entre le moment où le principal m'en a parlé et celui où le DASEN a accepté mon intervention au collège et que le rectorat finance 40h (soit 20 semaines), il s'est passé moins d'une semaine.

Autant dire que nous n'avons pas vraiment eu le temps de se caler entre les différents profs intervenant auprès de ses élèves (issus de 3 établissements différents, de centres éducatifs ou familles d'acceuil différents aussi...).

Je ne connais rien en FLE, je découvre donc. Formation sur le terrain. Ceci dit la prof de FLE m'a dit n'avoir pas été formée lors de son master au cas d'allophone non lecteur ni scripteur.

Le travail de coordination est en train de se faire et comme les PE sont vus comme les spécialistes de l'apprentissage de la lecture et l'écriture par les PLC, je me retrouve à dire qui doit faire quoi. 

Sauf que nous sommes les spécialistes de la lecture et l'écriture pour des apprenants francophones. Alors mes anciens réflexes de cp-ce1 sont très utiles mais la progression n'est pas la même et j'ai quelques surprises 😌

Ma première séance a été consacrée à faire connaissance et surtout pour moi l'objectif était de déterminer ce qu'ils savaient faire ... ou pas. Et de découvrir que s'ils connaissaient l'alphabet....ils ne savaient pas combiner ni faire "chanter" les lettres... Bon ben on reprend à zéro. Mais impossible même s'ils sont hyper motivés de faire deux ans (cp et ce1) en 40h. A la récré j'ai demandé aux profs qui les ont en charge d'arrêter tout ce qu'ils avaient mis en place et que la 1ère chose qui m'aiderait seraient de leur apporter du lexique de base et du langage et de la compréhension et surtout de stopper l'apprentissage de la lecture. Bref d'axer sur l'oral.

Pendant les vacances j'ai découvert le monde du fle et trouvé une méthode phonie-graphie qui me parlait. 

A la 2ème séance, confiante, j'ai abordé le son a et là... j'ai mesuré l'ampleur de la tâche.  Ils ont très peu de vocabulaire actif. Le planisphère nous a sauvé. Depuis nous avons vu le son i, le son u et le son ou.

Par contre contrairement aux CP, dès que nous voyons un son voyelle, nous voyons aussi toutes les graphies correspondantes ainsi que les tous les cas "je vois mais je n'entends pas", les différentes valeurs  de la lettre donc finalement nous allons assez vite car nous abordons de fait en même temps des sons consonnes. Et commençons à avoir une belle banque de mots repères. Ainsi que quelques bases grammaticales à cause des lettres muettes. 

Heureusement car l'objectif est que dans 15 séances, ils soient capables d'écrire de manière phonétiquement acceptable. 

 

Ma crainte est que d'autres élèves arrivent. Je sais que les PLC m'en donneraient bien mais le projet est réservé aux mineurs non accompagnés nouvellement arrivés en France (critère 1) et motivés. (Ouf)

Sur les 6, 2 sont là depuis le début, 1 est arrivé à la première séance, un autre à la 3ème. C'était mon groupe de 4 prévu au départ.  Deux autres sont  arrivés à la 4ème séance et l'un n'est pas venu à la suivante.

Ils sont tous arrivés très motivés mais le 3ème semble se décourager face à la difficulté du français.

Ce sont des profils très différents : 

- Le dernier ne parlait pas du tout français le 1er jour avec moi (son 3ème jour au collège) , du coup il me fait réviser mon anglais 😊 et le langage par geste. Il a été scolarisé dans son pays d'origine et est très scolaire.

- Celui qui n'est venu qu'une fois parle bien, lit bien même et je pense qu'il est capable d'écrire.  Je l'ai mis en autonomie. Mais il pense le contraire. 

- Un autre va trop vite et se trompe. Il a besoin de se montrer, d'être valorisé. C'est mon "chahuteur" mais comparé aux élèves "standard" de mon CM2 c'est un ange. 

-Mon "décrocheur", il faut que je trouve le moyen de le raccrocher mais je crois qu'il a d'autres soucis que le collège. Il ne faudrait cependant pas qu'il devienne perturbateur, je serai alors obligée de le sortir du groupe. 

- Les 2 qui sont là depuis le début ont une soif d'apprendre impressionnante. Ce sont les seuls qui m'ont un peu raconté leur histoire. Leur regret de ne pas pouvoir être allé à l'école pour l'un ou à peine pour l'autre. Il ont un respect total pour l'école et les enseignants et grondent d'ailleurs très fort "décrocheur" et "chahuteur".

Pour les petits lecteurs, petit scripteurs au collège, s'ils ne sont pas allophones (et encore dans ce collège, il y a une prof de fle depuis peu et uniquement pendant 10h sinon même pour eux), il n'y a rien... juste des profs désemparés et les élèves perdus. Le RASED n'existe pas dans le secondaire. Et nous, ben les élèves avec un niveau trop faible pour la segpa ou ceux dont les parents refusent la segpa, on les envoie en 6ème... C'est un autre débat, je dévie...

Bon je me suis un peu épanchée mais peut-être que cette expérience servira à d'autres.

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Posté(e)

Bonsoir

tu écris que tu les prends en lecture-ecriture

Avec les élèves allophones non lecteurs il est préférable de  partir de ce qu’ils disent et l’écrire (si besoin en dictée à l’adulte). A partir de ce support « authentique » de lecture on peut travailler et au fur et à mesure observer des régularités dans les relations grapho- phonologiques.

 

Par rapport à la prononciation d’un son inexistant dans leur langue maternelle , il est, à mon avis, pour le moment inutile de perdre du temps avec cela. Il faut que leur oreille s’habitue à entendre ce son, et au bout d’un moment ils en auront conscience et là il sera possible qu’ils prononcent ce son. 

 

 

Posté(e)
Il y a 10 heures, fillensucre a dit :

Avec les élèves allophones non lecteurs il est préférable de  partir de ce qu’ils disent et l’écrire (si besoin en dictée à l’adulte). A partir de ce support « authentique » de lecture on peut travailler et au fur et à mesure observer des régularités dans les relations grapho- phonologiques.

C'est ce que je fais en tout en début de séance quand je leur demande des mots "français " dans lequel ils entendent le sons du jour.  Et je les écris au tableau (que cela corresponde ou pas) mais cela s'arrête très vite car leur vocabulaire est très limité.

Aucun n'a le niveau A1 en langage d'après la prof de fle et effectivement nos conversations sont courtes voir pour certains inexistantes. Comme ils sont en stage la semaine prochaine, j'ai essayé justement de parler de cela avec eux. Quel stage, où ? 2 sur 4 ont pu m'expliquer. Avec un, on a même pu dévier un peu sur ses compétences  ... le 3ème m'a répondu en 2 mots et le 4ème m'a regardé comme ça 😶. Les autres non plus n'ont pas réussi à le faire parler, lui faire comprendre. Bref avant que le soufflé ne retombe il s'est passé 5 min.

Il y a 10 heures, fillensucre a dit :

Par rapport à la prononciation d’un son inexistant dans leur langue maternelle , il est, à mon avis, pour le moment inutile de perdre du temps avec cela. Il faut que leur oreille s’habitue à entendre ce son, et au bout d’un moment ils en auront conscience et là il sera possible qu’ils prononcent ce son. 

Je cherchais juste un petit truc et on me l'a donné. Je l'aiderai lui grâce aux mouvements de langue et de bouche sur ce son ... allez une 1 min par semaine puis sur les autres sons pour ceux qui en ont besoin.

 

 

 

 

Mais je neux peux pas attendre car j'ai très peu de temps. (40h, on en a déjà utilisées 10)

Je crois que je me suis mal exprimée sur la finalité de ce projet : l'objectif est qu'ils écrivent plus qu'ils ne lisent. Enfin, les deux ... Pas un texte littéraire mais remplir des papiers... ils ont 15 ans. Et pour ça j'ai 40h.

La difficulté est double :

- certains sont en France depuis 3 mois et d'autres quelques jours. Je ne peux me baser sur ce qu'ils savent car certains ne savent rien. Ils ont atterrit ici sans rien demander.  Pour au moins l'un d'eux vu ses connaissances et compétences, l'Angleterre aurait été plus adaptée.

- le manque de temps car il y a deux urgences :

1ère urgence : ils sont en 3ème et en fin de scolarité obligatoire. Il faut donc les armer le plus possible avant la fin de la 3ème. Je ne sais pas ce qu'il est prévu pour eux à leurs 16 ans, je n'ai pas demandé. 

2ème urgence plus côté administration : si ça fonctionne alors on pourra essayer de faire renouveler le projet l'an prochain car il y aura probablement d'autres migrants (mineurs non accompagnés) - appelons un chat un chat pour plus de clarté - qui arriveront et si on peut les aider tant mieux. Si le projet n'a pas fonctionné, je pourrais toujours dans mon bilan trouver des explications mais le risque sera grand d'un non renouvellement et donc de jeunes en détresse laissé sur le carreau. Dans mon groupe je n'ai que ces migrants de 15 ans... Les autres sont pris en charge par le système plus classique du fle.

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