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Les règles de féminisation dans les actes administratifs du MEN et les pratiques d'enseignement


André Jorge

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Citation

On voit très bien les opposants à l'écriture inclusive faire une association entre langue, nation et genre. Ils pourfendent l'écriture inclusive pour un idéal nationaliste.

https://www.francetvinfo.fr/societe/education/interdiction-de-l-ecriture-inclusive-a-l-ecole-c-est-voue-a-l-echec-selon-une-linguiste_4614999.html

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Comment comprendre cette polémique sur l'écriture inclusive ?

Mon analyse bassement politique : pour comprendre un message, il faut identifier l'émetteur, le contenu et le destinataire (McLuhan).

L'émetteur : l'aile droitière de la macronie.

Le contexte : la précampagne électorale pour les régionales et surtout la présidentielle de l'année prochaine.

L'objectif : créer un clivage qui favorise LREM et gêne les partis concurrents.

La situation : LREM a capté tout l'électorat de la gauche libérale (donc y compris les EELV qui voteront Macron au 2ème tour de la présidentielle). Reste à siphonner l'électorat de la droite libérale conservatrice.

L'opération : créer une polémique sur le terrain même de la droite conservatrice en affirmant une « valeur » très conservatrice qui va séduire cet électorat (« Voyez donc comme on a les mêmes valeurs que vous ! ») et mettre en porte-à-faux les dirigeants LR, qui ne pourront que surenchérir en se droitisant à l’extrême ou se rendre. Mais il s'agit surtout d'éviter un débat sur les réalités, la politique ne servant plus la réalité : on est dans le spectacle et le simulacre depuis longtemps. Croire ou non aux vertus émancipatrices de l'écriture inclusive n'est pas ici le vrai sujet.

Le destinataire : les électeurs de classe moyenne qui votent LR.

 

En tant que petit enseignant de base, je ne suis pas partie prenante dans cette lutte politicienne électoraliste. A la limite, s'amuser du mauvais spectacle des bruyantes indignations d'un côté comme de l'autre (« Nul ne ment autant qu'une personne indignée». Nietzsche).

Est-ce que je suis cynique ?

Réfléchir sur la forme historique de la langue est sans doute intéressant. Croire que changer la forme modifiera le fond (les concepts), et plus encore les comportements me paraît hasardeux.

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Aucune intention, pour moi, de discuter, ici, la "polémique". Il est aisé de voir la stratégie politicienne.

En revanche, le sujet étant posté dans la partie "Débats sur l'école", c'est une circulaire, émise par mon employeur, que je discute en tant que PE.

Si je choisis de l'appliquer (et telle que je la comprends), cette circulaire m'interdit de proposer aux élèves une leçon dans laquelle on trouvera:  "Vous êtes parti.e.s". C'est un problème. Pour moi. En tant qu'enseignante.

 

Il y a 1 heure, lecavalier a dit :

 

(...)Croire que changer la forme modifiera le fond (les concepts), et plus encore les comportements me paraît hasardeux.

Mais les lois, les interdictions ne font-elles pas "la forme" qui modifie "le fond"?

En son temps, les lois interdisant le travail des enfants (en dessous de 8 puis 10 puis 13 puis 16 ans) et celle de l'école obligatoire ne faisaient-elles pas la "forme" qui ont fini de modifier "le fond", ici le concept d'une société éduquée, de progrès, et en bonne santé, au delà de la finalité immédiate de la protection de l'enfant.

Même chose, dans un autre registre, pour les programmes de géographie (par exemple) dans lesquels on doit (théoriquement) enseigner "se déplacer" (la gare routière, l'aéroport, la gare TGV) et les "mobilités" plutôt que continents, océans, fleuves et montagnes. C'est bien ici "la forme" (les programmes) qui modifie "le fond" (ce que savent et connaissent les élèves: ZAC, ZEA, ZUP plutôt que le Rhône,la mer Caspienne, les Alpes ou l'Oural). Sans jugement de valeur hein😏 ...

Si la loi, les interdits, les droits sont la forme alors oui, ils ont total vocation (pour moi) à modifier les comportements (loi Evin, ceinture de sécurité obligatoire, etc...).

Et la façon dont on écrit on nous interdit d'écrire, oui, a une influence sur le fond. Je le pense.

 

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il y a 5 minutes, HYPO a dit :

 

Si je choisis de l'appliquer (et telle que je la comprends), cette circulaire m'interdit de proposer aux élèves une leçon dans laquelle on trouvera:  "Vous êtes parti.e.s". C'est un problème. Pour moi. En tant qu'enseignante.

 

L'écriture inclusive, c'est le point médian, non ? Donc tu ne peux pas utiliser "parti·e·s" dans un affichage par exemple mais rien ne t'empêche d'utiliser "parti.e.s", "parti(e)(s)" ou encore  "parti/e/s", etc.

Application stricto sensu de la circulaire. 😔

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Le 08/05/2021 à 20:35, Rudy a dit :

L'écriture inclusive, c'est le point médian, non ? Donc tu ne peux pas utiliser "parti·e·s" dans un affichage par exemple mais rien ne t'empêche d'utiliser "parti.e.s", "parti(e)(s)" ou encore  "parti/e/s", etc.

Application stricto sensu de la circulaire. 😔

J'ai entendu l'autre fois que l'écriture inclusive c'était en fait toutes les formes qui incluaient le masculin et le féminin.

Lorsque l'on écrit à la place de "bonjour à tous", "bonjour à toutes et à tous" on pratique l'écriture inclusive :wink: 

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Il y a 8 heures, Yuuko a dit :

J'ai entendu l'autre fois que l'écriture inclusive c'était en fait toutes les formes qui incluaient le masculin et le féminin.

Exact. 

Il y a 8 heures, Yuuko a dit :

Lorsque l'on écrit à la place de "bonjour à tous", "bonjour à toutes et à tous" on pratique l'écriture inclusive :wink: 

C'est ce que je m'efforce de faire à l'oral en classe mais il y a des loupés. Je n'utilise pas l'écriture avec le point médian en classe non plus, à mon avis comme la très grande majorité des enseignants. Les textes avec cette écriture sont faits pour des lecteurs experts, pas pour des élèves. 

Anecdote pour une élève dans une production qui écrit vouloir être pompier plus tard. Elle n'a pas voulu recopier pompière, elle trouvait ça moche. 

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Et elle a bien raison !

Réduire la défense des intérêts des femmes à l'écriture, ça en dit long du manque de volonté pour s'attaquer réellement au problème !

Et pendant ce temps, les hommes viennent d'obtenir plus de jours de paternité ... sans avoir besoin de se battre !

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il y a 8 minutes, Goëllette a dit :

Et elle a bien raison !

Réduire la défense des intérêts des femmes à l'écriture, ça en dit long du manque de volonté pour s'attaquer réellement au problème !

Et pendant ce temps, les hommes viennent d'obtenir plus de jours de paternité ... sans avoir besoin de se battre !

Mais c'est justement pour leur permettre de prendre leur place dans le quotidien de leur enfant dès la naissance. Comme le congé maternité, ce ne sont pas des vacances ;)

 

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il y a 9 minutes, Breizhonig a dit :

Mais c'est justement pour leur permettre de prendre leur place dans le quotidien de leur enfant dès la naissance. Comme le congé maternité, ce ne sont pas des vacances ;)

 

Je me doute, mais c'est quand même un droit, acquis sans effort, quand les femmes ont tant de mal à en obtenir.

Et leur demande-t-on de rendre des comptes, à ces pères, sur ce qu'ils font réellement de ces 14 jours, en rapport avec la naissance de leur enfant ?

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