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Haut potentiel intellectuel passé inaperçu


BaliBila

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Bonjour,

Je viens ici partager une expérience qui, je l'espère, pourra permettre à d'autres - élèves, parents et enseignants - de surmonter les difficultés que nous avons surmontées à grands renforts de rendez-vous et de dialogue mais qui n'a pas été sans une souffrance que nous aurions pu panser plus aisément si nous avions eu les outils pour ce faire ...

Mon fils, après une scolarité très difficile psychologiquement à l'école primaire, vient d'être diagnostiqué à haut potentiel intellectuel.

L'école maternelle s'est bien passée. 

Mais en primaire, il n'y a eu que deux années où cela s'est relativement bien passé car ces deux années les enseignants lui donnaient du travail supplémentaire quand il avait terminé ou alors il avait des petits "privilèges" quand il avait fini, comme jouer au Rubik's cube, ou tout simplement il se sentait apprécié ou au moins respecté - je remercie infiniment ces enseignants bienveillants qui avaient tissé une belle relation pédagogique avec mon fils - mais il y a eu des années terribles - les trois autres ! - où mon fils était constamment ou très souvent puni et où il rentrait quasiment tous les jours de l'école en pleurant ... il se croyait nul, se dénigrait, et détestait ces enseignants qui le grondaient, selon lui, injustement.

De mon côté, je voyais bien que certains reproches des enseignants étaient infondés ou reposaient sur une vision erronée de la situation et, sachant qu'en maternelle cela s'était extrêmement bien passé et que je suis très rigoureuse quant au respect des autres et des règles, quand en CP il y a eu des problèmes, j'ai pensé que le problème n'était pas de fond mais lié au contexte. La scolarité de primaire ainsi été en dents de scie selon les enseignants et  j'ai dû redoubler de diplomatie pour éviter les points de non retour.

J'ai conduit mon fils voir une première psychologue qui a estimé qu'il n'y avait pas de problème et n'a pas du tout parlé de haut potentiel, dont, du coup, je n'ai pas osé parler. De même avec une autre quelques années plus tard. Enfin un pédiatre m'a quand même dit après l'avoir écouté lire quelques mots en CP "Il n'est pas en avance". A l'époque j'étais venu sur ce forum des enseignants m'avaient rassurée ! Je les remercie d'ailleurs. La première enseignante de petite section m'avait signalé la richesse de son vocabulaire et son niveau de langage qu'elle n'avait selon elle jamais vu. Mais moi-même je m'étais illustrée ainsi à l'école. Aussi, pour moi, c'était de famille. Par ailleurs, on sait l'importance du milieu sur le développement de l'enfant. Ensuite, les enseignants soulignaient ses capacités mais aucun ne m'a laissé entendre que mon fils était à haut potentiel. Par exemple, les compétences étaient toujours "atteintes" mais jamais "dépassées". Le travail était qualifié de bon, très bon, parfois excellent mais les compliments étaient généralement temporisés par les mentions de bavardages, voire de manque de concentration.

Quand au début du collège, j'ai entrevu la même situation qu'à l'entrée au CP, j'ai poussé la porte d'une psychologue habilitée à faire passer des bilans psychométriques.

L'annonce de ce diagnostic a provoqué en moi un grand soulagement : les problèmes en classe ne venaient pas d'un problème de comportement, d'éducation ou d'un trouble cognitif mais d'un haut potentiel intellectuel. C'est ainsi que je l'interprète. Je pense que si je n'avais pas autant cherché à comprendre et à dialoguer, mon fils serait devenu un cancre à partir du CP et aurait fini par poser d'importants problèmes de comportement et relationnels.

Désormais je dispose des instruments pour mieux comprendre mon fils et mieux lui apprendre à s'adapter et ... à s'apprécier pour s'élever. Toutefois je regrette de ne pas avoir osé chercher avant à faire ce bilan psychométrique.

Je vous remercie d'avoir pris le temps de lire ce -trop ? - long témoignage.

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Merci pour ce témoignage, à l'issue heureuse, grâce à votre ténacité.

Le soucis c'est que les enseignants ne sont absolument pas formés pour détecter les enfants à haut potentiel (comme pour plein d'autres problèmes ou spécificités d'ailleurs...) du coup, peu les repèrent. Si je ne m'étais pas interrogée sur ma fille et n'avais pas lu tout plein de livres/sites sur le sujet, je serais sans doute passé à côté d'une petite fille HPI dans ma classe l'an dernier. Surtout que ma collègue plus expérimentée, qui l'avait eu l'année précédente, m'assurait que non, elle ne pouvait pas l'être...

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Je suis d'accord avec toi Gribouillette, les enseignants ne sont pas assez formés sur un sujet sur lequel on a, par ailleurs, des préjugés. De plus, chaque enfant est différent. Aussi c'est difficile de pouvoir repérer les enfants à haut potentiel.

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On n'est effectivement pas formés aux élèves différents.

 

C'est grâce à mes enfants que j'arrive à détecter des HPI (mon grand l'est, il a 21 ans maintenant) et les troubles DYS (mon petit dernier est dyspraxique).

 

Ces enfants sont souvent catalogués: chiants, rêveurs, maladroits, pas concentrés... Or, pour certains, il y a un réel trouble, ou handicap.

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"Chiant" personne ne me l'a dit mais je pense que certains l'ont pensé si fort que j'ai failli l'entendre 😂 !

On me parlait au mieux de bavardages ou au pire de problème de comportement en passant par l'évocation d'un "manque de concentration" voire d'une lenteur excessive.

En réalité, pour avoir vu mon fils se concentrer de manière intense lors de lectures, de recherches ou d'activités spécifiques et travailler extrêmement vite, je pense que lorsqu'il avait compris, il pensait à autre chose ou s'intéressait à autre chose.

Par ailleurs, il est très sensible à tout ce qui se passe autour et dans une classe, il se passe constamment beaucoup de choses.

Donc oui, IsaG c'est tout à fait ça.

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Merci pour ce témoignage... 

Mon fils est cm1, hpi et multi dys... en effet, avant de savoir on tâtonne, on veut pas faire d'impair et surtout on veut être diplomate avec les collègues..  mon fils en a énormément souffert (me disait qu'il était nul et qu'il ne servait à rien)

Aujourd'hui il sait davantage comment il fonctionne, a une super enseignante. Toute cette "errance" à été difficile mais en effet grâce à lui j'ai beaucoup appris sur ces enfants pour aider mes élèves. 

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Merci pour ce témoignage ! Moi aussi, je me retrouve un peu dedans même si le cas de ma fille a été un peu différent... j'ai été confrontée à des enseignants qui méconnaissaient (par manque de formation ou par a priori obtus) les enfants HPI... 

De fait, grâce à ma fille notamment, je suis bien renseignée sur ces élèves atypiques et j'ai dans ma classe un élève qui pourrait être catalogué de lent et "chiant" par méconnaissance alors qu'il est plus que probablement HPI (né en décembre en plus, le pauvre...). Il est en CP et depuis que je l'ai intégré pour certaines activités avec les CE1, il revit... de "chiant" et lent, il est devenu performant, motivé, rapide, y compris pour les activités de CP... Je n'ai pas encore rencontré les parents, mais je pense les conseiller dans ce sens (avec toutes les précautions nécessaires)... car je sais par expérience qu'il n'aura pas toujours un enseignant formé et capable de distinguer l'échec de l'ennui, donc autant être bien renseignés soi même en tant que parents... 

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  • 2 weeks later...

Je vous remercie pour vos retours.

Effectivement, l'absence de formation des enseignants est un problème. Il ne s'agit pas de leur demander d'être des spécialistes de chaque cas particulier auxquels ils peuvent être confrontés mais au moins de leur apprendre à toujours s'interroger quand un élève pose des problèmes en classe et à trouver des solutions adaptées plutôt que de juger ou punir systématiquement. Bien sûr ce n'est pas le cas de toutes et tous !

En me renseignant sur la question, j'ai appris qu'il y avait différents "profils" d'enfants à haut potentiel intellectuel - à nuancer, je pense, car chaque enfant est différent et il ne s'agit pas de coller des étiquettes ! - mais certains, comme mon fils, je pense, qui ont une pensée divergente et sont par conséquent créatifs ont aussi des difficultés à entrer dans le cadre. Ils ne sont pas appréciés de certains enseignants qui, pour la majorité, n'identifient même pas leurs capacités et leur demandent de "faire des efforts", de "se concentrer", et finissent par les punir et les gronder alors que ces enfants ont besoin qu'on leur fasse confiance, qu'on les valorise, qu'on les conduise à exploiter leur créativité, qu'on les aide à se conformer au cadre mais avec empathie et bienveillance.

J'ai bien conscience de la difficulté car en tant que parent c'est déjà très compliqué ! Toutefois, c'est le rôle de l'école de permettre aux enfants de devenir "élève" autrement dit littéralement de permettre aux élèves de "s'élever".

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  • 2 months later...

Il y a aussi des HPI tout à fait "adaptés" au système scolaire. Je viens d'apprendre qu'une de mes élèves a été diagnostiquée HPI en maternelle. C'est ma collègue de l'époque qui avait conseillé à la mère de consulter. Avec une bonne prise en charge la môme est top en classe, socialement tout va bien. 

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il y a 4 minutes, juliette94 a dit :

Il y a aussi des HPI tout à fait "adaptés" au système scolaire. Je viens d'apprendre qu'une de mes élèves a été diagnostiquée HPI en maternelle. C'est ma collègue de l'époque qui avait conseillé à la mère de consulter. Avec une bonne prise en charge la môme est top en classe, socialement tout va bien. 

+1

C'est plus souvent le cas des filles a priori, qui ont tendance à se fondre dans le moule. 

Mais attention quand même car parfois elles ont tendance à se suradapter, cacher leur mal-être, à prendre sur elles, et ça explose plus tard... Donc rester très attentif...

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  • 1 month later...

Déjà si tu pars sur HPI= surdoué, je te conseille de lire le professeur Revol ou Jeanne Siaud Facchin. 

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Bonjour à toutes et à tous,

Je reviens à vous suite aux derniers messages qui ont été postés.

@juliette94la majorité des enfants (et adultes !) à haut potentiel intellectuel sont même parfaitement adaptés et n'ont, du coup, pour la plupart pas eu besoin de faire de test. L'exemple de ton élève montre qu'une identification précoce accompagnée d'une bonne prise en charge permet d'éviter bien des soucis !

@lilie2fr je trouve que le professeur Revol est une excellente référence (en tous cas, ses propos m'ont beaucoup éclairée à titre personnel)

De mon côté, depuis que mon fils a été identifié à haut potentiel, je me suis rapprochée de l'association française pour les enfants à haut potentiel : l'AFEHP. Cette association - loi 1901 agréé par le Ministère de l'éducation nationale - organise des formations pour les enseignants, des conférences ou ateliers d'échange pour les parents, des activités pour les enfants.

J'ai énormément appris grâce à cette association qui m'a permis de d'expliquer certaines choses à mon fils et de beaucoup mieux l'accompagner au quotidien de sorte que je peux dire aujourd'hui qu'il n'y a plus de problèmes !

Je recommande cette association aux enseignants qui cherchent à mieux comprendre les élèves identifiés à haut potentiel intellectuel, et surtout à mieux les accompagner au sein d'une classe chargée comprenant aussi des élèves dys, des élèves en difficulté, des élèves en situation de réussite, bref à les accompagner concrètement au sein d'une vraie classe.

Pour les parents, cela peut être aussi intéressant.

Par ailleurs, j'ai appris qu'il y avait des référents haut potentiel intellectuel dans chaque académie qui peuvent donner des pistes très concrètes.

Enfin le livret d'eduscol "Scolariser un élève à haut potentiel" peut aussi aider même si je pense que les échanges et autres discussions de vive voix avec des personnes qui ont une réelle expérience sur le terrain sont beaucoup plus constructives et fructueuses !

Après réflexion, j'ai pensé qu'il valait mieux ne pas en parler aux enseignants de mon fils.

Effectivement, si je suis persuadée que la majorité est ouverte et à l'écoute, je pense que l'information ne sert absolument à rien si l'enseignant n'a pas été formé.

En parler c'est même prendre le risque de se retrouver face à des préjugés voire une certaine hostilité. Or quel est l'intérêt pour l'élève qui a retrouvé du mieux être ?

Vous me direz que l'intérêt est pour l'enseignant !

Mais en réalité, l'étiquette "HPI" ne dit rien de qui est l'enfant en classe, ses besoins, pas plus que le bilan détaillé, si j'en crois certains propos.

De plus, je pense qu'un enseignant compétent n'a pas besoin de cette information brute pour bien accompagner ses élèves. Le dialogue autour des faits précis, l'analyse et la compréhension des situations sont bien plus productifs.

Tel est mon point de vue, à l'heure actuelle, étant donnée la situation. Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de changement. Mais tant que tout va bien : je savoure et je partage en espérant que cela aidera !

Bien à vous.

 

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  • 3 weeks later...
Le 28/07/2022 à 08:03, Tchervonenkis a dit :

J'aimerais que l'on m'éclairât sur ce que vous considéreriez être un HPI. Connaissant bien les outils en tant que tel (WPPSI / WISC / WAIS), je m'interroge également sur l'interprétation faite par les professionnels des résultats.
Car de nombreux enfants déclarés "multi-dys" et HPI ne brillent que par leurs compétences langagières orales (indice de compréhension verbale). Or j'ai pu observer à plusieurs reprises des enfants avec une faible mémoire de travail et une faible vitesse de traitement, déclarés haut-potentiel. Les résultats "chutés" étaient expliqués comme souvent par des éléments extérieurs et n'étaient donc pas pris en compte, ou peu.

Etant directement concerné par le sujet, j'ai beaucoup de mal à voir dans les HPI qu'on me présente de véritables surdoués. Je n'ai croisé q'une élève dont je dirais qu'elle l'était réellement ; son intelligence était au-delà du verbiage et s'exprimait à tout niveau de son être, jusqu'à sa supersensibilité.*

L'interprétation des résultats laisse la place à ce qui me paraît être plus idéologique qu'objectif. Peut-on alors réellement dire que l'on a pas vu un HPI et s'en vouloir sur la seule présentation d'un résultat WPPSI ou WISC ?
Oui un élève au quotient intellectuel fort ou supérieur peut passer inaperçu, en particulier pendant l'adolescence si son intelligence le rend rebelle à une autorité qu'il jugera médiocre comparativement à lui. Plus jeune, les injustices subies (réelles ou ressenties) peuvent également entraîner des comportements inadaptés. Mais il est pour moi impertinent de mettre dans le même panier un surdoué (plus doué en tout) et un haut potentiel qui peine à démontrer...son potentiel, sauf dans un ou deux domaines. Le surdoué ne souffre a priori d'aucun problème, si ce n'est celui d'accepter la "normalité" ambiante sans en faire le drame de sa vie.

* différente de l'émotivité ou de la susceptibilité, la supersensibilité (je n'aime pas le terme hypersensible car il est faux étymologiquement, la sensibilité ne se situant pas au-delà, tel un superpouvoir, mais au-dessus) est objective, elle est la capacité à analyser avec acuité les informations renvoyés par nos sens

Tu écris que tu ne vois pas en tes élèves présentés comme HP de génie. Je te conseille de suivre leur parcours et d'observer ce qu'ils deviennent à l'âge adulte car justement la plupart de ces enfants ne se révèle pas en élémentaire ou dans le secondaire mais arrivés dans des études qui leur correspondent. Je pense que le rôle des parents et des enseignants est justement d'éviter qu'ils ne se perdent en chemin par leur attitude ou parce que leur dys les entrave. 

J'ai plusieurs exemples d'anciens élèves avec wisc hétérogènes qui sont plus que brillants dans le supérieur au point d'être recrutés par de hautes institutions avant la fin de leurs études.

Einstein lui-même si on en croit sa biographie n'aurait certainement pas brillé au wisc😉 Toutefois je suis d'accord sur le fait que les résultats des tests sont soumis à une part de subjectivité liée au psychologue qui les fait passer.

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