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Haut potentiel intellectuel passé inaperçu


BaliBila

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Le 28/07/2022 à 08:03, Tchervonenkis a dit :

Car de nombreux enfants déclarés "multi-dys" et HPI ne brillent que par leurs compétences langagières orales (indice de compréhension verbale). Or j'ai pu observer à plusieurs reprises des enfants avec une faible mémoire de travail et une faible vitesse de traitement, déclarés haut-potentiel. Les résultats "chutés" étaient expliqués comme souvent par des éléments extérieurs et n'étaient donc pas pris en compte, ou peu

C'est mon fils ça 🤣 la psy à été sérieuse et n'a pas calculé de QI car il y a avait une trop grande différence. Elle a parlé de EIP car elle le connaissait. Il n'a donc aucun diagnostic posé, on sait simplement qu'il est différent, le tda a été écarté. Et il est tellement difficile de poser un diagnostic quand les accidents de la vie, la maltraitance viennent brouiller les cartes.

Témoignage d'une maman d'enfants différents.

Le primaire à été très compliqué pour diverses raisons. C'est sa maîtresse de ce2 qui m'a alertée. Suspicion de haut potentiel et de tda.

Le collège a été correct en 6eme/5eme puis un enfer  mais il avait été prévenu et soutenu (pas par tous malheureusement). Il a eu le brevet avec la mention bien et on ne s'y attendait pas...

Il se sentait nul (pour ça il a bien été aidé par certains profs et un membre de sa famille🤬). Mais il a appris à s'accepter comme différent et là j'avoue que j'étais 1) épatée par sa maturité mais ce n'est pas la première fois, petit je l'appelais "mon petit philosophe" 2) jalouse car si j'avais pu être capable de faire la même chose à son âge... Mais il s'en est aussi servi comme carapace, excuse et n'a pas cherché à progresser scolairement.

Pendant cette période il a montré qu'il  était capable d'avoir une réflexion d'aldulte, de choisir un chemin et de mener à terme les projets qui vont avec. Tout en respectant sa différence et en mettant ses limites. 

Sa première seconde a été catastrophique mais le proviseur et quelques  profs l'avaient repérés, son potentiel avait identifié et reconnu. On a obtenu difficilement, enfin il a obtenu car il s'est battu pour, j'ai juste initié la demande.

La deuxième seconde, le proviseur le suivait de près, il a été élu délégué,  est rentré dans une instance. Le premier semestre a été bon, le second moins car il s'est bloqué suite à un échec. Mais c'est resté correct. 

Mais qu'est-ce qu'il a évolué en tant que personne. Déjà au début à la première seconde, il s'est fait des potes tous de la catégorie "différents".  Pour une fois, il s'est senti accepté dans un groupe. C'était un progrès même si cela l'a encore enfermé dans son étiquette "différent", au moins il n'était plus seul.

Pendant les vacances, il a "servi" des personnes âgées et handicapées. Il a montré son potentiel et accepté à reculons par sa responsable dans la mission (ce que j'ai bien compris), il est devenu demandé. On a tous pensé qu'il avait trouvé sa voie, mais il ne veut pas, uniquement comme bénévole.

A la fin de sa première seconde, j'ai suivi une formation sur les EIP. C'était en visio, je lui ai parfois demandé de venir lire, écouter, il m'a clairement fait comprendre que je le soûlait.. Et puis, lors de la formation, on a parlé  des zèbres puis de l'autisme. (Le lien est parfois ténu). J'ai demandé à mon fils s'il se reconnaissait dans les descriptions (sans donner les étiquettes). Pour une fois, il s'est assis, a dit que oui ça lui parlait. J'ai proposé qu'on aille chercher à condition d'aller au bout. Il a accepté avec une condition (que ça reste entre lui et moi jusqu'au résultat). Je me suis dit qu'on verrait dans l'année. Parallèlement il suivait une thérapie. 

Et puis la deuxième seconde se passant bien, j'ai zappé. Il avait un groupe de copains "normaux". Il s'est ouvert aux autres, il a commencé à sortir. Je ne le reconnaissait pas et quel soulagement de le voir s'intégrer, avoir une vie sociale. Il a aussi su s'affirmer et se défendre....Refuser la maltraitance. Le fait d'avoir mis des mots sur les maux l'a certainement  beaucoup aidé. Je n'ai pas eu envie de le renvoyer dans le monde des "différents".

Maintenant comme toute maman j'angoisse pour sa première et surtout le bac. Il semble avoir compris qu'avoir survolé le primaire et le collège le pénalise  maintenant. Il sait qu'il va devoir redoubler d'efforts pour combler certaines lacunes. Va t'il le faire ou trouver la montagne trop haute ? Il connaît l'enjeu mais j'ai cessé la pression qui ne le fait que se renfermer dans sa coquille. 

Pour le bac, il y va sans filet car si son fonctionnement hors norme est identifié, il n'a pas de reconnaissance officielle, ce qui m'a été rappelé par son prof principal. En octobre après les premiers résultats, je verrai s'il faut faire les démarches pour un pap. Pour un diagnostique réel c'est trop tard. Mais je sais que j'aurai l'appui du lycée et de mon IEN. Peut-être reprendra t'il la thérapie qui a si bien su l'accompagner dans son évolution. 

Il sait ce qu'il veut faire après depuis quelques années. Il sait que ce sera très difficile.  A moi de l'accompagner en respectant son choix même s'il me fait peur.

Sa sœur... Elle rentre dans la case des "précoces". Inutile de la tester selon sa psy et de toute façon le suivi était en place pour gérer ses angoisses, son mal être qui vont avec (hypersensibilité, maturité de réflexion en décalage)... Scolairement elle roulait, elle a sauté une classe. Bac covid mention bien (pas de triche du lycée bien qu'ils y aient pensé) à  son grand désespoir car elle visait la mention très bien. Elle regrette toujours de n'avoir pas pu passer les épreuves. Et malgré tout elle a une piètre image d'elle. Elle fait du droit et c'est une filière destructrice. Elle a eu sa première année avec mention. La seconde sans (mais toujours dans le haut du classement) alors qu'on pensait qu'elle échouerait vu son état psy au moment des partiels (heureusement que le fait d'être boursière l'a obligé à  y aller, les mains dans les poches certes mais bon). Aujourd'hui elle est complètement perdue. Je l'ai inscrite en 3ème année. Elle a l'impression qu'elle n'atteindra jamais ses objectifs.  Cette filière détruit les étudiants. Beaucoup de pression inutile, de rabaissement. Même son chéri en médecine halluciné. Bref elle se sent nulle. La confronter à son bon classement permet de la remotiver mais il faut sans cesse le remettre sur le tapis.

Beaucoup de choses personnelles ont remontées dont la maltraitance.  Enfin elle en parle. Elle a l'air d'avoir trouvé la psy qui lui convient, enfin. Cette dernière a posé le mot des la première séance en lui indiquant quels actes étaient de la maladresse et lesquels relevaient de la maltraitance. 

Et elle a été reboostée cet été en servant les personnes âgées et handicapées. Je lui avais dit que nous étions nombreux à soigner notre mal être en s'occupant de celui d'autres. S'oublier une semaine en se mettant au service des autres avec une vraie fatigue physique n'efface pas les problèmes mais permet de prendre du recul, de se décentrer (et aussi d'effacer temporairement quelques mauvais fonctionnements).

Sur le papier elle a tout pour être heureuse mais on ne vit pas en théorie et son passé complique son évolution. 

Voilà. Être un enfant précoce, différent, zèbre  ... n'est pas une chance. C'est un poids. Il n'y a pas que l'intelligence qui entre en compte. Finalement c'est peut être le point le plus anecdotique. L'hypersensibilité qui va avec,ce raisonnement trop mâture sont des dangers plus importants. 

Être parent d'un enfant différent est très compliqué. 

Être enseignant de ces mêmes enfants l'est tout autant.

Alors oui quand on  est formé par l'institution ou par la vie on les repère plus facilement.  Mais après on fait quoi ? Le gros du travail est comportemental, donc psy. Or nous ne sommes pas psy. Et même eux galèrent face à ses enfants.

J'ai eu en classe plusieurs de ces enfants qui roulent tout seul. En général on me les mets car "tu sais gérer les enfants angoissés".

Je pense à une en particulier. Je l'avais repérée deux ans plus tôt. Elle m'avait épatée par sa réflexion, son aplomb sans arrogance. Il a fallu la nourrir intellectuellement sans faire peur aux autres (les nombres relatifs au cm2 ce n'est pas évident) mais ce n'est pas le plus difficile.  Il a fallu aussi lui donner des objectifs comportementaux. Cette année a permis d'alerter les parents non sur le devenir scolaire (pas d'inquiétude à ce niveau là) mais sur les risques psy. La maman étant infirmière psy, la discussion a été plutôt facile. La gamine s'ennuie ferme au collège mais a des activités exigeantes à côté qui compense ce besoin de se dépasser et une hyperactivité. Elle a appris à rentrer dans le moule scolaire, patienter et comme c'est une performeuse, elle réussit scolairement. 

Une autre, trop facile l'école mais avec des angoisses +++ et une estime d'elle même très faible. Elle est venue dans ma classe à  sa demande pour ces raisons là (c'est la maman qui me l'a expliqué). Mon travail a surtout été de la mettre en valeur, de l'apaiser (pour le scolaire un manuel suffisait et comme beaucoup de ces enfants, elle a fait une cm2-6eme). Le collège a roulé jusqu'au jour où elle s'est effondré. La première année (4ème) elle venait en devoirs faits avec moi juste pour retrouver son bâton (moi) C'était un créneau 6ème, elle faisait ses devoirs et aidait les autres. Ensuite le problème est devenu médical. Ce n'était déjà pas de mon ressort, ça ne l'était plus du tout. Elle aussi était (est) victime de maltraitance. 

Un troisième étiqueté nul y compris pas ses parents. Un de ses attachants parfois surtout ch**. Un de ceux qui ne travaillent pas et perturbe. Le début du cm2 a été très compliqué.  Il a fallu comprendre le bonhomme et tenter d'enlever l'étiquette. Encore une fois le travail à été davantage comportemental que scolaire. En 6eme j'entendais beaucoup parlé de lui...en mal. Il s'est inscrit dans mon groupe de devoirs faits (on a triché pour cela avec l'accord des profs - qui eux aussi, on pris l'habitude de venir me parler de ces enfants là voire de me les confier) et venait surtout discuter tous les mercredi matins. Beaucoup de ces gamins ont besoin d'un repère stable, d'une bouée. Pour lui c'était moi. Les notes sont correctes, le comportement s'est un peu amélioré. A voir s'il va tenir. Ses parents ne semblent pas avoir évolués.

J'en envoie un en 6eme à la rentrée. J'ai peur pour lui. Au collège ils ne peuvent créer ce cocon que nous pouvons leur apporter. 

J'en ai à la pelle des exemples, quelques réussites et au moins autant d'échecs. 

En tant qu'enseignant, repérer les enfants différents (la grande famille des EBEP) est difficile. Les gérer (comportement, émotions...) l'est encore plus. On peut s'y abîmer. Il n'y a pas d'outil et il faudrait une vraie formation psy pour pouvoir vraiment les aider.  Le rased est débordé et ne peut de toute façon pas intervenir sans l'accord des parents. Le suivi extérieur est par endroit, difficile d'accès quand il n'est pas impossible. 

En tant que parents d'enfants différents je sais qu'il est difficile d'accepter cette différence. En tant qu'enseignant, je sais que sans les parents rien n'est possible. Et même avec eux, le manque d'aide extérieure entraîne de grandes difficultés. 

Il faudrait des équipes pluri disciplinaires y compris médicales. Il faudrait avoir le temps de se poser de les comprendre...

Et il y a tous les autres de la classe...

Et point important, ce n'est pas notre travail de poser une étiquette. (Le faut-il d'ailleurs ?)

Ce que nous pouvons faire, et cela concerne presque tous les enfants, est de les aider à améliorer leur estime d'eux-mêmes, leur faire confiance pour qu'ils prennent confiance en eux.

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