lilie2fr Posté(e) 28 juillet 2022 Posté(e) 28 juillet 2022 Déjà si tu pars sur HPI= surdoué, je te conseille de lire le professeur Revol ou Jeanne Siaud Facchin.
BaliBila Posté(e) 31 juillet 2022 Auteur Posté(e) 31 juillet 2022 Bonjour à toutes et à tous, Je reviens à vous suite aux derniers messages qui ont été postés. @juliette94la majorité des enfants (et adultes !) à haut potentiel intellectuel sont même parfaitement adaptés et n'ont, du coup, pour la plupart pas eu besoin de faire de test. L'exemple de ton élève montre qu'une identification précoce accompagnée d'une bonne prise en charge permet d'éviter bien des soucis ! @lilie2fr je trouve que le professeur Revol est une excellente référence (en tous cas, ses propos m'ont beaucoup éclairée à titre personnel) De mon côté, depuis que mon fils a été identifié à haut potentiel, je me suis rapprochée de l'association française pour les enfants à haut potentiel : l'AFEHP. Cette association - loi 1901 agréé par le Ministère de l'éducation nationale - organise des formations pour les enseignants, des conférences ou ateliers d'échange pour les parents, des activités pour les enfants. J'ai énormément appris grâce à cette association qui m'a permis de d'expliquer certaines choses à mon fils et de beaucoup mieux l'accompagner au quotidien de sorte que je peux dire aujourd'hui qu'il n'y a plus de problèmes ! Je recommande cette association aux enseignants qui cherchent à mieux comprendre les élèves identifiés à haut potentiel intellectuel, et surtout à mieux les accompagner au sein d'une classe chargée comprenant aussi des élèves dys, des élèves en difficulté, des élèves en situation de réussite, bref à les accompagner concrètement au sein d'une vraie classe. Pour les parents, cela peut être aussi intéressant. Par ailleurs, j'ai appris qu'il y avait des référents haut potentiel intellectuel dans chaque académie qui peuvent donner des pistes très concrètes. Enfin le livret d'eduscol "Scolariser un élève à haut potentiel" peut aussi aider même si je pense que les échanges et autres discussions de vive voix avec des personnes qui ont une réelle expérience sur le terrain sont beaucoup plus constructives et fructueuses ! Après réflexion, j'ai pensé qu'il valait mieux ne pas en parler aux enseignants de mon fils. Effectivement, si je suis persuadée que la majorité est ouverte et à l'écoute, je pense que l'information ne sert absolument à rien si l'enseignant n'a pas été formé. En parler c'est même prendre le risque de se retrouver face à des préjugés voire une certaine hostilité. Or quel est l'intérêt pour l'élève qui a retrouvé du mieux être ? Vous me direz que l'intérêt est pour l'enseignant ! Mais en réalité, l'étiquette "HPI" ne dit rien de qui est l'enfant en classe, ses besoins, pas plus que le bilan détaillé, si j'en crois certains propos. De plus, je pense qu'un enseignant compétent n'a pas besoin de cette information brute pour bien accompagner ses élèves. Le dialogue autour des faits précis, l'analyse et la compréhension des situations sont bien plus productifs. Tel est mon point de vue, à l'heure actuelle, étant donnée la situation. Je ne dis pas qu'il n'y aura pas de changement. Mais tant que tout va bien : je savoure et je partage en espérant que cela aidera ! Bien à vous. 1
fleur7 Posté(e) 18 août 2022 Posté(e) 18 août 2022 Le 28/07/2022 à 08:03, Tchervonenkis a dit : J'aimerais que l'on m'éclairât sur ce que vous considéreriez être un HPI. Connaissant bien les outils en tant que tel (WPPSI / WISC / WAIS), je m'interroge également sur l'interprétation faite par les professionnels des résultats. Car de nombreux enfants déclarés "multi-dys" et HPI ne brillent que par leurs compétences langagières orales (indice de compréhension verbale). Or j'ai pu observer à plusieurs reprises des enfants avec une faible mémoire de travail et une faible vitesse de traitement, déclarés haut-potentiel. Les résultats "chutés" étaient expliqués comme souvent par des éléments extérieurs et n'étaient donc pas pris en compte, ou peu. Etant directement concerné par le sujet, j'ai beaucoup de mal à voir dans les HPI qu'on me présente de véritables surdoués. Je n'ai croisé q'une élève dont je dirais qu'elle l'était réellement ; son intelligence était au-delà du verbiage et s'exprimait à tout niveau de son être, jusqu'à sa supersensibilité.* L'interprétation des résultats laisse la place à ce qui me paraît être plus idéologique qu'objectif. Peut-on alors réellement dire que l'on a pas vu un HPI et s'en vouloir sur la seule présentation d'un résultat WPPSI ou WISC ? Oui un élève au quotient intellectuel fort ou supérieur peut passer inaperçu, en particulier pendant l'adolescence si son intelligence le rend rebelle à une autorité qu'il jugera médiocre comparativement à lui. Plus jeune, les injustices subies (réelles ou ressenties) peuvent également entraîner des comportements inadaptés. Mais il est pour moi impertinent de mettre dans le même panier un surdoué (plus doué en tout) et un haut potentiel qui peine à démontrer...son potentiel, sauf dans un ou deux domaines. Le surdoué ne souffre a priori d'aucun problème, si ce n'est celui d'accepter la "normalité" ambiante sans en faire le drame de sa vie. * différente de l'émotivité ou de la susceptibilité, la supersensibilité (je n'aime pas le terme hypersensible car il est faux étymologiquement, la sensibilité ne se situant pas au-delà, tel un superpouvoir, mais au-dessus) est objective, elle est la capacité à analyser avec acuité les informations renvoyés par nos sens Tu écris que tu ne vois pas en tes élèves présentés comme HP de génie. Je te conseille de suivre leur parcours et d'observer ce qu'ils deviennent à l'âge adulte car justement la plupart de ces enfants ne se révèle pas en élémentaire ou dans le secondaire mais arrivés dans des études qui leur correspondent. Je pense que le rôle des parents et des enseignants est justement d'éviter qu'ils ne se perdent en chemin par leur attitude ou parce que leur dys les entrave. J'ai plusieurs exemples d'anciens élèves avec wisc hétérogènes qui sont plus que brillants dans le supérieur au point d'être recrutés par de hautes institutions avant la fin de leurs études. Einstein lui-même si on en croit sa biographie n'aurait certainement pas brillé au wisc😉 Toutefois je suis d'accord sur le fait que les résultats des tests sont soumis à une part de subjectivité liée au psychologue qui les fait passer.
maryl Posté(e) 18 août 2022 Posté(e) 18 août 2022 Le 28/07/2022 à 08:03, Tchervonenkis a dit : Car de nombreux enfants déclarés "multi-dys" et HPI ne brillent que par leurs compétences langagières orales (indice de compréhension verbale). Or j'ai pu observer à plusieurs reprises des enfants avec une faible mémoire de travail et une faible vitesse de traitement, déclarés haut-potentiel. Les résultats "chutés" étaient expliqués comme souvent par des éléments extérieurs et n'étaient donc pas pris en compte, ou peu C'est mon fils ça 🤣 la psy à été sérieuse et n'a pas calculé de QI car il y a avait une trop grande différence. Elle a parlé de EIP car elle le connaissait. Il n'a donc aucun diagnostic posé, on sait simplement qu'il est différent, le tda a été écarté. Et il est tellement difficile de poser un diagnostic quand les accidents de la vie, la maltraitance viennent brouiller les cartes. Témoignage d'une maman d'enfants différents. Le primaire à été très compliqué pour diverses raisons. C'est sa maîtresse de ce2 qui m'a alertée. Suspicion de haut potentiel et de tda. Le collège a été correct en 6eme/5eme puis un enfer mais il avait été prévenu et soutenu (pas par tous malheureusement). Il a eu le brevet avec la mention bien et on ne s'y attendait pas... Il se sentait nul (pour ça il a bien été aidé par certains profs et un membre de sa famille🤬). Mais il a appris à s'accepter comme différent et là j'avoue que j'étais 1) épatée par sa maturité mais ce n'est pas la première fois, petit je l'appelais "mon petit philosophe" 2) jalouse car si j'avais pu être capable de faire la même chose à son âge... Mais il s'en est aussi servi comme carapace, excuse et n'a pas cherché à progresser scolairement. Pendant cette période il a montré qu'il était capable d'avoir une réflexion d'aldulte, de choisir un chemin et de mener à terme les projets qui vont avec. Tout en respectant sa différence et en mettant ses limites. Sa première seconde a été catastrophique mais le proviseur et quelques profs l'avaient repérés, son potentiel avait identifié et reconnu. On a obtenu difficilement, enfin il a obtenu car il s'est battu pour, j'ai juste initié la demande. La deuxième seconde, le proviseur le suivait de près, il a été élu délégué, est rentré dans une instance. Le premier semestre a été bon, le second moins car il s'est bloqué suite à un échec. Mais c'est resté correct. Mais qu'est-ce qu'il a évolué en tant que personne. Déjà au début à la première seconde, il s'est fait des potes tous de la catégorie "différents". Pour une fois, il s'est senti accepté dans un groupe. C'était un progrès même si cela l'a encore enfermé dans son étiquette "différent", au moins il n'était plus seul. Pendant les vacances, il a "servi" des personnes âgées et handicapées. Il a montré son potentiel et accepté à reculons par sa responsable dans la mission (ce que j'ai bien compris), il est devenu demandé. On a tous pensé qu'il avait trouvé sa voie, mais il ne veut pas, uniquement comme bénévole. A la fin de sa première seconde, j'ai suivi une formation sur les EIP. C'était en visio, je lui ai parfois demandé de venir lire, écouter, il m'a clairement fait comprendre que je le soûlait.. Et puis, lors de la formation, on a parlé des zèbres puis de l'autisme. (Le lien est parfois ténu). J'ai demandé à mon fils s'il se reconnaissait dans les descriptions (sans donner les étiquettes). Pour une fois, il s'est assis, a dit que oui ça lui parlait. J'ai proposé qu'on aille chercher à condition d'aller au bout. Il a accepté avec une condition (que ça reste entre lui et moi jusqu'au résultat). Je me suis dit qu'on verrait dans l'année. Parallèlement il suivait une thérapie. Et puis la deuxième seconde se passant bien, j'ai zappé. Il avait un groupe de copains "normaux". Il s'est ouvert aux autres, il a commencé à sortir. Je ne le reconnaissait pas et quel soulagement de le voir s'intégrer, avoir une vie sociale. Il a aussi su s'affirmer et se défendre....Refuser la maltraitance. Le fait d'avoir mis des mots sur les maux l'a certainement beaucoup aidé. Je n'ai pas eu envie de le renvoyer dans le monde des "différents". Maintenant comme toute maman j'angoisse pour sa première et surtout le bac. Il semble avoir compris qu'avoir survolé le primaire et le collège le pénalise maintenant. Il sait qu'il va devoir redoubler d'efforts pour combler certaines lacunes. Va t'il le faire ou trouver la montagne trop haute ? Il connaît l'enjeu mais j'ai cessé la pression qui ne le fait que se renfermer dans sa coquille. Pour le bac, il y va sans filet car si son fonctionnement hors norme est identifié, il n'a pas de reconnaissance officielle, ce qui m'a été rappelé par son prof principal. En octobre après les premiers résultats, je verrai s'il faut faire les démarches pour un pap. Pour un diagnostique réel c'est trop tard. Mais je sais que j'aurai l'appui du lycée et de mon IEN. Peut-être reprendra t'il la thérapie qui a si bien su l'accompagner dans son évolution. Il sait ce qu'il veut faire après depuis quelques années. Il sait que ce sera très difficile. A moi de l'accompagner en respectant son choix même s'il me fait peur. Sa sœur... Elle rentre dans la case des "précoces". Inutile de la tester selon sa psy et de toute façon le suivi était en place pour gérer ses angoisses, son mal être qui vont avec (hypersensibilité, maturité de réflexion en décalage)... Scolairement elle roulait, elle a sauté une classe. Bac covid mention bien (pas de triche du lycée bien qu'ils y aient pensé) à son grand désespoir car elle visait la mention très bien. Elle regrette toujours de n'avoir pas pu passer les épreuves. Et malgré tout elle a une piètre image d'elle. Elle fait du droit et c'est une filière destructrice. Elle a eu sa première année avec mention. La seconde sans (mais toujours dans le haut du classement) alors qu'on pensait qu'elle échouerait vu son état psy au moment des partiels (heureusement que le fait d'être boursière l'a obligé à y aller, les mains dans les poches certes mais bon). Aujourd'hui elle est complètement perdue. Je l'ai inscrite en 3ème année. Elle a l'impression qu'elle n'atteindra jamais ses objectifs. Cette filière détruit les étudiants. Beaucoup de pression inutile, de rabaissement. Même son chéri en médecine halluciné. Bref elle se sent nulle. La confronter à son bon classement permet de la remotiver mais il faut sans cesse le remettre sur le tapis. Beaucoup de choses personnelles ont remontées dont la maltraitance. Enfin elle en parle. Elle a l'air d'avoir trouvé la psy qui lui convient, enfin. Cette dernière a posé le mot des la première séance en lui indiquant quels actes étaient de la maladresse et lesquels relevaient de la maltraitance. Et elle a été reboostée cet été en servant les personnes âgées et handicapées. Je lui avais dit que nous étions nombreux à soigner notre mal être en s'occupant de celui d'autres. S'oublier une semaine en se mettant au service des autres avec une vraie fatigue physique n'efface pas les problèmes mais permet de prendre du recul, de se décentrer (et aussi d'effacer temporairement quelques mauvais fonctionnements). Sur le papier elle a tout pour être heureuse mais on ne vit pas en théorie et son passé complique son évolution. Voilà. Être un enfant précoce, différent, zèbre ... n'est pas une chance. C'est un poids. Il n'y a pas que l'intelligence qui entre en compte. Finalement c'est peut être le point le plus anecdotique. L'hypersensibilité qui va avec,ce raisonnement trop mâture sont des dangers plus importants. Être parent d'un enfant différent est très compliqué. Être enseignant de ces mêmes enfants l'est tout autant. Alors oui quand on est formé par l'institution ou par la vie on les repère plus facilement. Mais après on fait quoi ? Le gros du travail est comportemental, donc psy. Or nous ne sommes pas psy. Et même eux galèrent face à ses enfants. J'ai eu en classe plusieurs de ces enfants qui roulent tout seul. En général on me les mets car "tu sais gérer les enfants angoissés". Je pense à une en particulier. Je l'avais repérée deux ans plus tôt. Elle m'avait épatée par sa réflexion, son aplomb sans arrogance. Il a fallu la nourrir intellectuellement sans faire peur aux autres (les nombres relatifs au cm2 ce n'est pas évident) mais ce n'est pas le plus difficile. Il a fallu aussi lui donner des objectifs comportementaux. Cette année a permis d'alerter les parents non sur le devenir scolaire (pas d'inquiétude à ce niveau là) mais sur les risques psy. La maman étant infirmière psy, la discussion a été plutôt facile. La gamine s'ennuie ferme au collège mais a des activités exigeantes à côté qui compense ce besoin de se dépasser et une hyperactivité. Elle a appris à rentrer dans le moule scolaire, patienter et comme c'est une performeuse, elle réussit scolairement. Une autre, trop facile l'école mais avec des angoisses +++ et une estime d'elle même très faible. Elle est venue dans ma classe à sa demande pour ces raisons là (c'est la maman qui me l'a expliqué). Mon travail a surtout été de la mettre en valeur, de l'apaiser (pour le scolaire un manuel suffisait et comme beaucoup de ces enfants, elle a fait une cm2-6eme). Le collège a roulé jusqu'au jour où elle s'est effondré. La première année (4ème) elle venait en devoirs faits avec moi juste pour retrouver son bâton (moi) C'était un créneau 6ème, elle faisait ses devoirs et aidait les autres. Ensuite le problème est devenu médical. Ce n'était déjà pas de mon ressort, ça ne l'était plus du tout. Elle aussi était (est) victime de maltraitance. Un troisième étiqueté nul y compris pas ses parents. Un de ses attachants parfois surtout ch**. Un de ceux qui ne travaillent pas et perturbe. Le début du cm2 a été très compliqué. Il a fallu comprendre le bonhomme et tenter d'enlever l'étiquette. Encore une fois le travail à été davantage comportemental que scolaire. En 6eme j'entendais beaucoup parlé de lui...en mal. Il s'est inscrit dans mon groupe de devoirs faits (on a triché pour cela avec l'accord des profs - qui eux aussi, on pris l'habitude de venir me parler de ces enfants là voire de me les confier) et venait surtout discuter tous les mercredi matins. Beaucoup de ces gamins ont besoin d'un repère stable, d'une bouée. Pour lui c'était moi. Les notes sont correctes, le comportement s'est un peu amélioré. A voir s'il va tenir. Ses parents ne semblent pas avoir évolués. J'en envoie un en 6eme à la rentrée. J'ai peur pour lui. Au collège ils ne peuvent créer ce cocon que nous pouvons leur apporter. J'en ai à la pelle des exemples, quelques réussites et au moins autant d'échecs. En tant qu'enseignant, repérer les enfants différents (la grande famille des EBEP) est difficile. Les gérer (comportement, émotions...) l'est encore plus. On peut s'y abîmer. Il n'y a pas d'outil et il faudrait une vraie formation psy pour pouvoir vraiment les aider. Le rased est débordé et ne peut de toute façon pas intervenir sans l'accord des parents. Le suivi extérieur est par endroit, difficile d'accès quand il n'est pas impossible. En tant que parents d'enfants différents je sais qu'il est difficile d'accepter cette différence. En tant qu'enseignant, je sais que sans les parents rien n'est possible. Et même avec eux, le manque d'aide extérieure entraîne de grandes difficultés. Il faudrait des équipes pluri disciplinaires y compris médicales. Il faudrait avoir le temps de se poser de les comprendre... Et il y a tous les autres de la classe... Et point important, ce n'est pas notre travail de poser une étiquette. (Le faut-il d'ailleurs ?) Ce que nous pouvons faire, et cela concerne presque tous les enfants, est de les aider à améliorer leur estime d'eux-mêmes, leur faire confiance pour qu'ils prennent confiance en eux. 1
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