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Nos enfants en danger?


nonau

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Il y a 7 heures, AubergineFelee a dit :

Le secteur lucratif ne représente, pour le moment, qu'un quart de l'offre d'accueil collectif. Mais, il représente 80% des nouvelles places crées. Que les structures puissent être rentables, oui. Mais que les gestionnaires s'en mettent plein les poches sans réinvestir, que ce soit au niveau des locaux, du matériel, des professionnels non. Qu'ils fassent des bénéfices en rationnant les couches, les jouets, l'alimentation ... NON.

Quand un accident arrive, quand un dysfonctionnement est pointé du doigt, leur seul mode de défense, c'est "c'est à cause de la professionnelle, c'est à cause de la directrice ..."

Ce ne sont pas les professionnelles qui sont à blâmer. Même si, comme partout, ils y en a  qui n'ont rien à faire dans la petite enfance. Mais la majorité est là par conviction est essaie de faire du mieux possible, avec les moyen qu'on nous donne.

Et il n'est pas question non plus de jeter la pierre à tout le privé et dire que dans le public, tout est beau tout est merveilleux. Sûrement pas. Et des pros qui n'ont rien à faire là, j'ai connu aussi. J'ai, On a dénoncé pendant plus d'un an .... Je suis partie avant elle.

Je ne vais pas rentrer dans les détails du mode de fonctionnement des EAJE. Mais jusqu'en 2005, les parents payaient au forfait, 20  jours par mois, 11 mois de l'année.  Et les structures avaient une subvention. A partir de 2005, les subventions sont arrivées à l'acte. Donc, un enfant qui venait que 10 mois, par exemple, ou que 4 jours par semaine n'était plus rentable parce que, des berceaux restaient vides. Aucune structure ne rempli à 100%. Peu d'enfants sont présents de l'ouverture à la fermeture (et heureusement !), du coup, pour être "rentable" il faut faire du remplissage. Alors, on appelle telle famille parce que le mercredi, on a un berceau vide, pour le remplir. On fait du surbooking : on peut prendre jusqu'à 115% de la capacité d'accueil. Donc une micro-crèche de 12 enfants, ils peuvent accueillir jusqu'à 14 enfants certains jours ...

Dans les EAJE, les professionnels diplômés (AP, EJE, IPDE) doivent représenter au moins 40% du personnel encadrant.(quand j'ai commencé, on était 70%, puis, 50%). Aujourd'hui, n'importe qui peut venir travailler en crèche, et être laissé en responsabilité au bout de 120 heures de "formation" sur le terrain ... dans des équipes déjà surbookées. Jusqu'en 2021 ou 22, pour être directrice, il fallait avait fait au moins 3 ans de terrain. Aujourd'hui, une puer ou un EJE peut être directrice en sortant de l'école ... Une AP peut être référente technique (directrice) de 3 micro-crèches ... Aucune de nos formations ne nous apprend à gérer une équipe !

 Les VAE sont maintenant possibles au bout d'un an d'activité ! Certaines AP sortent de l'école, bossent un an dans une seule structure, une seule équipe et passent la VAE d'éducatrice de jeunes enfants. Certaines l'obtiennent ... et récupèrent ensuite un poste en direction, après un an de terrain en temps qu'auxiliaire de puériculture. Autant dire qu'elles deviennent des directrices incapables de gérer l'équipe. Pas à cause d'elles, mais parce qu'on ne leur a pas donné les billes nécessaires. Et ce sont les enfants qui trinquent quand on a une direction défaillante. Mais une jeune EJE coutera moins cher qu'une ancienne.

Sur le terrain, beaucoup de pros ont des problèmes de dos, d'épaules, de genoux ...la seule solution qu'ils ont, ce sont les restrictions. "ne pas porter plus de 5kg" "ne pas se baisser" :clown:. Alors, on passe outre nos restrictions, ou bien les collègues font notre part de taf et du coup, s'usent encore plus vite, et finissent aussi avec des restrictions. Dans beaucoup de structures, ce sont des équipes qui s'appellent les Tamalou:clown:

Alors, quand on a des directions défaillantes, des gestionnaires qui doivent y aller à l'économie, des pros arrivées par hasard (parce que secteur tendu, donc, les gamines qui ne savent pas quoi faire, on les dirige par là) ou Pôle emploi pour les CAP, on arrive à des équipes en souffrance et si les équipes sont en souffrance, les enfants ne peuvent pas être bientraités. Sans être maltraités, ils sont mal traités.

Bref, j'arrête. Je voulais juste, pour ceux qui s'y intéressent, donner l'information de ces livres (où on apprend surtout les montages financiers, et les requins à la tête de ces grands groupes). Mais je pourrais en écrire des pages et des pages

Ton témoignage est très intéressant. Perso je n'idéalisais déjà pas les crèches, certaines nounous sont super et savent créer une ambiance "familiale". Mais là, ce que tu écris fait carrément peur 🙁...

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Il y a 1 heure, FemmeDeRochas a dit :

Ton témoignage est très intéressant. Perso je n'idéalisais déjà pas les crèches, certaines nounous sont super et savent créer une ambiance "familiale". Mais là, ce que tu écris fait carrément peur 🙁...

Certaines structures sont top aussi, la majorité même et heureusement. Mais une seule structure défaillante, c'est déjà de trop. Et, même quand on a bossé avec une pro qui n'avait rien a faire en crèche, on a fait tout notre possible pour que les enfants n'en pâtissent pas. Et pendant les 2 années, tous sont toujours venus avec le sourire (c'était des "grands"), aucune adaptation ne lui a jamais été confiée et la 2eme année, elle ne faisait plus de transmissions aux parents non plus. Plus d'ouverture et pas de fermeture non plus. Jamais seule avec un groupe. On en a bavé, mais on a protégé au mieux les enfants.

Et même si je ne suis plus sur le terrain, je continue de me battre pour améliorer les choses. Bon je ne suis pas toute seule.

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En parlant d'enfants en danger... Dans mon école, un enfant autiste arrivé en CP en septembre avec une notification de 24 h d'AESH: résultat ? Personne!  C'est encore au personnel de s'adapter et de faire "fusible".

4 autres en C3 qui bénéficient de notifications de 6h chacun depuis l'an dernier. Résultat? Plus aucune prise en charge. Toutes les réunions, les Gevasco etc n'ont servi à rien au final! 

J'inclue dans ma classe une élève trisomique en attente d'une place en IME depuis bien longtemps (2 ans de plus que mes élèves de CE1), niveau toute petite section sans aucune aide... Une sorte de marchandise... 

Dans l'école élémentaire d'à côté c'est pareil!

J'ai vu la "coordinatrice du Pial" pour lui parler de ces dysfonctionnements (qui passe le Cafipemf cette année ...). Je lui ai dit qu'il fallait pousser les parents à porter plainte contre l'Institution et à médiatiser pour faire avancer les choses dans l'intérêt des enfants et du personnel. Réponse: "Surtout pas ! Ce serait mal vu..."

 

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mon fils ainé est allé en crèche : cette crèche était parfaite (c'était celle du personnel de l'hopital où je travaillais) : la directrice était sensationnelle et ne faisait pas de concessions (cuisine sur place d'aliments frais, accueil personnalisé des enfants, transmission aux parents détaillée, activités de qualité...). Le personnel était en nombre et chacune semblait faire son travail avec bonheur. Tout était fait pour que nous, personnel hospitalier, puissions confier nos enfants tranquilles à cette équipe (avec les contraintes de changement d'horaire, de retard de débauche...). Je rencontre encore l'une des AP 40 ans après ... selon ses infos, il semblerait que les choses aient "bien" changé !

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Oui les choses ont changé..et pas en bien. Aujourd'hui il faut remplir, remplir... le bien être de l'enfant, on s'en fout du moment que chaque heure et chaque berceau sont remplis. 

On embauche des personnes qui n'ont aucune connaissance du jeune enfant...mais ça permet d'avoir, sur le papier, le nombre de personnes pour l'encadrement.  Les professionnelles sont maltraitées. Aucune reconnaissance. Le grand public n'a aucune connaissance de nos métiers : on change des couches. Les directrices croulent sous l'administratif. Et la PMI n'a pas les moyens de faire des contrôles alors, son rôle d'accompagnement amont, autant dire qu'il est absent.

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On 9/17/2023 at 10:50 AM, nonau said:

En parlant d'enfants en danger... Dans mon école, un enfant autiste arrivé en CP en septembre avec une notification de 24 h d'AESH: résultat ? Personne!  C'est encore au personnel de s'adapter et de faire "fusible".

4 autres en C3 qui bénéficient de notifications de 6h chacun depuis l'an dernier. Résultat? Plus aucune prise en charge. Toutes les réunions, les Gevasco etc n'ont servi à rien au final! 

J'inclue dans ma classe une élève trisomique en attente d'une place en IME depuis bien longtemps (2 ans de plus que mes élèves de CE1), niveau toute petite section sans aucune aide... Une sorte de marchandise... 

Dans l'école élémentaire d'à côté c'est pareil!

J'ai vu la "coordinatrice du Pial" pour lui parler de ces dysfonctionnements (qui passe le Cafipemf cette année ...). Je lui ai dit qu'il fallait pousser les parents à porter plainte contre l'Institution et à médiatiser pour faire avancer les choses dans l'intérêt des enfants et du personnel. Réponse: "Surtout pas ! Ce serait mal vu..."

 

Double peine, double injustice, double colère : ces enfants ne sont pas accueillis dans les conditions qui sont pourtant définies clairement, et dans les médias ça va fanfaronner que les élèves en situation de handicap sont accueillis, ils sont inclus c'est merveilleux vous comprenez ils vivent leur vie d'élèves comme les autres, tout est beau circulez.
Et en plus l'argument du pas de vague qui vient clore tout ça, c'est parfait, ne changez rien.

Le problème c'est que dans la vie réelle, tout le monde trinque, les enfants, les autres élèves lorsqu'il y a des débordements, et les personnels.
En même temps comment cela pourrait-il en être autrement ? Les notifications sont faites n'importe comment avec des AESH qui ont X prises en charge et sont payées à coup de lance-pierres. La honte sur toute la ligne.

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  • 1 mois plus tard...
Le 03/11/2023 à 12:32, nonau a dit :

Pour le petit Gabriel...

https://www.arte.tv/fr/videos/082725-000-A/bien-nourrir-son-cerveau/

Que fait il contre ce fléau qui empoisonne nos enfants et impacte directement leur intelligence et leur apprentissage ? Une évaluation d'école ? Un pacte? 

La, sur ce sujet, ce n'est pas Attal qu'il faut interpeler mais le ministre de la santé. Il me semble que l'hygiène alimentaire est au programme. N°5, j'en suis sûre avait eu, en maternelle et en élémentaire des séances sur l'alimentation (il est de 2008). Les grands, il me semble mais pas sûre, c'est trop loin).

Après, ce sont les parents, c'est a dire nous, qu'il faudrait re éduquer sur ce sujet. 

Et tout l'agroalimentaire...mais ça, ça ne dépend pas du ministère de l'éducation.

 

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il y a une heure, AubergineFelee a dit :

La, sur ce sujet, ce n'est pas Attal qu'il faut interpeler mais le ministre de la santé. Il me semble que l'hygiène alimentaire est au programme. N°5, j'en suis sûre avait eu, en maternelle et en élémentaire des séances sur l'alimentation (il est de 2008). Les grands, il me semble mais pas sûre, c'est trop loin).

Après, ce sont les parents, c'est a dire nous, qu'il faudrait re éduquer sur ce sujet. 

Et tout l'agroalimentaire...mais ça, ça ne dépend pas du ministère de l'éducation.

 

C'était une boutade bien entendu contre ce nouveau Don Quichotte. 

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  • 2 mois plus tard...

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