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Comportement ingérable petite section


Pleione

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Bonjour,

Ayant un enfant extrêmement difficile dans ma classe, je viens chercher ici des témoignages de profs qui auraient déjà rencontré une situation similaire... et des pistes pour adapter ma classe en attendant les résultats des prises en charge.

Il a 3 ans et demi (né en novembre 2019), ne parle pas (commence à dire afa pour au revoir, bruite certains animaux, communique par des gestes). Il ne fait jamais dans les toilettes (ni à l'école ni chez lui) mais regarde beaucoup les autres faire (sous la porte). Il ne pédale pas en tricycle. Par contre il sait enfiler des perles, déchirer du papier, coller.

Il semble avoir un souci ORL, respiration bruyante et ronflements pendant la sieste. Quand il dort, car il est souvent agité et fait des bruits.

Il ne reconnaît pas l'interdiction, le non, la contrainte. Il fait exactement ce qu'il veut quand il veut même quand on le lui interdit fermement par la parole, les gestes et l'expression du visage : monter sur une chaise, ouvrir le vivarium des phasmes, attraper les ciseaux sur mon bureau, sortir de la classe, boire dans le pichet, manger la colle, ouvrir les placards, sortir la peinture, défaire les affichages pour regarder un détail, prendre les jouets des autres, dessiner sur les murs, la table, le sol, mettre les mains dans la pâte à gâteau, déchirer une page de livre pour la garder, percuter les autres en vélo, prendre les affaires de ses camarades, même la tétine d'un autre enfant dans son sac et la mettre dans sa bouche... 

De ce problème découlent des incidents toute la journée : chutes, vêtements trempés, disparitions (il faut aller le chercher dans l'école, parfois même dans le bureau de la directrice), désordre permanent, dégâts, dangers imprévisibles surtout, qui nécessitent une surveillance constante. Il s'en va même si on le rappelle, et continue à partir en nous regardant, car ce qu'il a à faire est bien plus impérieux. Quand on veut le retenir en le prenant par la main, il se laisse tomber au sol. Ma tendinite s'est aggravée. 

Il ne participe pas aux ateliers avec les autres car il fait ce qui lui plaît dans l'instant. 

En plus, il a tendance à pousser les autres, par jeu, ou les prendre pour les mettre par terre, s'asseoir en les forçant à descendre de leur chaise. Ce n'est pas par agressivité, c'est son désir pour lui-même, point.

Il renverse volontairement les caisses de jouets et refuse de ranger. Par contre, si je prends sa main et l'approche d'un jouet à ranger, il le saisit et le jette dans la caisse. C'est une attitude étrange que je ne comprends pas. Il agit de la même façon avec d'autres consignes : il l'applique si je commence le geste. Il a des réflexes de préhension de tout petit : s'il sent un truc à agripper, il va refermer sa main dessus (accidentellement, il a attrapé mon téton et un grain de beauté comme ça...)

Quand il est frustré d'être empêché physiquement, il donne des coups de pied, tape en balayant avec les bras, renverse les choses sur la table, pousse, voire se tape la tête par terre. 

Quand il se fait mal, il pleure et ne s'arrête que si on le distrait. Il peut se mettre à rire en une seconde et oublier qu'il s'est fait mal.

Il rit, se moque aussi des autres enfants, accepte de leur donner la main et les reconnaît tous quand on nomme leur prénom. Il peut même identifier les absents sur le trombinoscope et vient me montrer. Il comprend la plupart des consignes du quotidien, mais difficile de savoir pourquoi il ne réagit pas : il n'entend pas ? (c'est vérifié, petite otite séreuse mais pas de baisse d'audition) il ne veut pas ? il ne comprend pas ?

En arrivant à l'école, il ne savait pas faire oui avec la tête, je le lui ai appris. Il ne faisait que non. Il lui a fallu plusieurs mois pour savoir utiliser ce oui de manière autonome.

En motricité il ne fait que ce qu'il veut, il joue sans aucune règle, avec beaucoup de plaisir d'ailleurs. Le fait de le gronder quand il déplace le matériel ne l'arrête pas.

A la cantine, il est dangereux car il se lève en permanence et risque de faire tomber les agents qui se déplacent d'un enfant à l'autre. Ses parents ont autorisé les agents à l'attacher sur sa chaise, mais il n'existe pas d'équipement adapté. La mairie a fini par convoquer les parents et demander de le retirer de la cantine deux fois par semaine.

Le médecin traitant a prescrit de l'orthophonie, débutée en novembre. La psy scolaire qui l'a observé en novembre a recommandé aux parents le CAMSPS, et un bilan psychomoteur en attendant le rendez-vous au CAMSPS. Le bilan est fait et les séances viennent de commencer. La puéricultrice de la PMI, qui doit faire un dépistage aux MS, a accepté de le voir en avril. La psy scolaire est d'avis que si la situation n'évolue pas il faudra envisager une scolarisation à temps partiel. 

Les parents me parlent très peu de leur enfant, ne demandent jamais de nouvelles, ne restent pas pour discuter le soir. Je ne sais pas ce qui se fait en orthophonie, ni ce qui ressort du bilan chez la psychomotricienne. A l'équipe éducative ils ont semblé très partie prenante, ouverts, à l'écoute et communicatifs. Mais au quotidien j'ai la sensation qu'ils évitent de voir la réalité en face. Ils travaillent beaucoup et le petit va à la garderie et chez les grands parents.

Son assistante maternelle est en arrêt maladie depuis 3 mois.

Mon Atsem, très douce, d'une patience infinie, toujours de bonne humeur, a fini par développer des problèmes de santé, elle est en arrêt depuis 3 semaines et cela ressemble à un burn-out. Elle est remplacée en partie.

Moi je tiens encore le coup mais par moments je perds patience et j'ai peur de perdre contrôle. Surtout que dans ma petite classe de 22 PS-MS il y a d'autres loustics à gérer... Je tourne en boucle sur cette situation qui n'avance pas.

Je suis la seule classe de PS de l'école, nous sommes une école primaire de 5 classes (pas de RPI).

Je sais que ce forum n'est pas un cabinet pédopsy mais au point où j'en suis, j'attends tout témoignage ou conseil avec une grande impatience.

Merci à ceux et celles qui sont allés au bout du pavé, que j'ai repris plusieurs fois car il y a tellement à dire... 

Pléione

 

Modifié par Pleione
  • Solidaire 6
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Bonjour.

Cet enfant est clairement dans des troubles. Lesquels ? Les bilans le diront peut-être...

En attendant en effet, envisager une équipe éducative en présence du médecin scolaire et éventuellement de l'IEN pour mettre en place une scolarisation à temps partiel semble un premier pas pour rendre les choses supportables... le médecin de la PMI peut sans doute les recevoir aussi. J'ai eu un cas semblable, et le spectre de l'autisme avait été diagnostiqué chez cet enfant... Vous pouvez déjà envisager un dossier MDPH pour demander un AESH pour l'an prochain. Bon courage !

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Merci Madeus et Lolita, la lecture de ces topics (que je n'avais pas trouvés dans mes recherches) va dans le même sens. 

C'est tellement dur que la longueur, on se sent seul et c'est très culpabilisant de voir qu'après toutes ces années on souffre toujours de ces situations.

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Garde le moral, et arrange-toi pour ne plus l'avoir l'an prochain. La scolarisation à temps partiel doit être envisagée. Déjà deux jours de cantine, c'est beaucoup. Je constate en passant que les services municipaux sont plus rapides que nous à se protéger. La bienveillance, c'est notre talon d'Achille.

Petite question : où étaient ces "élèves" il y a 20 ans ? J'ai eu des terribles, mais pas à ce point. 

Deux solutions : il y avait des structures adaptées à leurs troubles (hôpital de jour, autre) ou bien ces pathologies n'existaient pas. Je n'ai pas la réponse.

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Je pense que les deux réponses sont vraies. 

Pour revenir sur la cantine : c'est un service, pas un droit, voilà pourquoi c'est si facile de négocier avec les familles un temps réduit. 

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Il y a 9 heures, Pleione a dit :

Ses parents ont autorisé les agents à l'attacher sur sa chaise,

J'avoue que ça m'interpelle. Je ne sais pas dans quel sens....

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Ces temps-ci, je crois qu’on arrive à un moment où il faut vraiment être capable de se détacher complètement de sa classe, de son métier… et ne pas hésiter à se mettre en arrêt…

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J'ai eu le cas et frôlé le burn out. C'était un enfant avec des troubles du comportements uniquement liés à l'éducation et à force (et là je parle de force de tenir un enfant de trois ans très tonique en permanence par les deux mains, à le plaquer contre le mur derrière moi pour pouvoir parler aux autres sans qu'il ne se jette sur eux, faire un espace préservé dans la classe en laissant 50 cm de passage entre deux étagères...). Ca a été épuisant mais j'ai tenu le coup car je voyais des progrès chaque semaine, que les parents me soutenaient à fond (j'ai expliqué que les services sociaux allaient venir leur prendre leur gosse s'il restait sauvage comme ça: il était capable de se jeter dans le feu de camp du père qui récupérait des métaux).

Après noël c'était déjà mieux. L'année suivante il était comme les autres enfants.

Si je n'avais pas compris que le problème pouvait se résoudre par du "dressage intensif", j'aurai surement craqué dès les premières semaines. :(

Bref, à l'impossible nul n'est tenu! et surtout pas au détriment de sa propre santé!

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il y a 11 minutes, Lady Oscar a dit :

C'était un enfant avec des troubles du comportements uniquement liés à l'éducation

Ca m'intéresse donc est-ce que tu pourrais en dire plus si ça ne te dérange pas? Un enfant très dur dans mon école mais pour lequel aucun trouble spécifique n'a jamais été détecté. Je soupçonne l'éducation mais comment en être sûr? Comment as-tu fait toi?

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il y a 16 minutes, snowy a dit :

.Du genre qu'il faut décrocher de la grille à 2

J'en ai eu quelque uns, comme ça, à chaque fois en début d'année. Sauf que moi, je ne décroche personne, je ne touche pas les gamins pour les "arracher" à leurs parents. C'est pas moi le méchant. Je les regarde se démerder avec leur môme, les bras croisés et je te jure que la fois d'après, le môme est briefé à la maison parce qu'il ne recommence pas sa comédie !

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