question "sensible"qu'on m'a posé à l'oral pro

[blueblue]

ça me fait du bien de voir que je n'ai pas été la seule l'année dernière à avoir tout une série de questions pièges. L'op m'a fait couler et cette année j'espère que ma bonne étoile sera de la partie!

Toutes les questions tournaient autour de la discipline:

* Vous savez tous les enfants connaissent les règles de vie par coeur, ils les récitent mais ne les appliquent pas, alors à quoi sert la 1/2 heure hebdo? Que faites vous?

*Après avoir formulé différentes solutions, le jury a continué longtemps (10 min), oui mais ça ne marche pas , tartenpion continue à faire le zouave... Que faites vous? J'ai fini par sortir "calmement" de mes gonds, mais ils l'ont surement senti et répondre que de toute façon je n'étais pas en situation réelle, que des solutions toutes faites n'existaient pas, et qu'il fallait tester différentes pistes, que l'on n'était quand même pas complètement seul (équipe pédagogique, soutien et conseil de l'IA...?).

* A ce moment là, un des membres a rebondi "Vous convoquez les parents de mohammed au sujet de la discipline, ils vous répondent avec étonnement: "à la maison, nous n'avons aucun problème de discipline, un coup de ceinturon et c'est réglé, nous ne comprennons pas que vous ayez des problèmes avec lui."

* Et pour finir "une fille de ma collègue rentre de l'école en disant à sa maman que sa maitresse est mal polie parce qu'elle boit son café devant les élèves" qu'en pensez vous?

Enfin bref jury franchement agaçant et persistant! Cette épreuve a été vraiment éprouvante! Bon mais l'avantage c'est que cette année je suis blindée.

[Shubert]

Pour l'histoire du café, je demanderais si c'est pendant la collation du matin (et là le jury qui va s'empresser de me demander si ça existe tjs?!) auquel cas, pas de problème. Mais je ne comprends pas quels sont les rôles? On est la maîtresse "mal polie" ou celle à qui on rapporte? On peut causer en classe de la politesse à partir de ce "problème", on peut parler avec la maîtresse en question aussi, non? Lui expliquer que ça choque ses élèves qu'elle sirote son jus pendant que les élèves bossent. Moi j'avais des enseignantes en CM1 et CM2 qui passaient 1/2 après chaque récré à causer ensemble de porte à porte pendant qu'un élève notait au tableau le nom de ceux qui parlaient au lieu de s'occuper intelligemment!!! Alors le coup du café, je ne suis pas trop choquée!!

Par contre, pour l'enfant maltraité (car le ceinturon, c'est de la maltraitance), ça paraît évident que c'est notre rôle de rebondir sur les propos des parents, non? Bien sûr, le jury va rebondir sur le rôle des enseignants et sur les relations avec la famille.... mais sans s'immiscer dans la famille, puisqu'on forme l'équipe éducative avec les parents et qu'il y a danger pour l'enfant, on ne peut pas fermer les ouies devant un tel propos. Vous êtes d'accord?

[maryl]

Je tente

* Vous savez tous les enfants connaissent les règles de vie par coeur, ils les récitent mais ne les appliquent pas, alors à quoi sert la 1/2 heure hebdo? Que faites vous?

Je me sert du débat pour voir pourquoi ils ne respectent pas les règles de vie et voir avec eux ce qu'il faudrait faire ... Je mettrai en place un contrat de classe. Et j'appliquerai les sanctions prévues.

*Après avoir formulé différentes solutions, le jury a continué longtemps (10 min), oui mais ça ne marche pas , tartenpion continue à faire le zouave... Que faites vous? J'ai fini par sortir "calmement" de mes gonds, mais ils l'ont surement senti et répondre que de toute façon je n'étais pas en situation réelle, que des solutions toutes faites n'existaient pas, et qu'il fallait tester différentes pistes, que l'on n'était quand même pas complètement seul (équipe pédagogique, soutien et conseil de l'IA...?).

oui l'enseignant n'est pas seul. Il faut en parler aux autres maîtres du cycle et de l'école, au CP... Si c'est un pb global de discipline il faut se remettre en question.

* A ce moment là, un des membres a rebondi "Vous convoquez les parents de mohammed au sujet de la discipline, ils vous répondent avec étonnement: "à la maison, nous n'avons aucun problème de discipline, un coup de ceinturon et c'est réglé, nous ne comprennons pas que vous ayez des problèmes avec lui."

2 choses :

- la 1ère c'est de leur rappeler que les coups ne sont pas des sanctions admises à l'école

- la 2ème j'ai vu ce pb pendant mon stage. L'enseignante se "plaignait" le moins possible aux parents pour éviter que l'enfant ne se prenne des coups. Elle essayait de régler le plus possible les situations en classe.

Je ne crois pas qu'il faille intervenir auprès des parents ce n'est pas le rôle de l'école de s'immiscer dans les affaires familiales. Maintenant, si les traces de coups sont visibles ou si on pense qu'il s'agit de maltraitance il faut en parler à la directrice et lancer la procédure de maltraitance (que je ne connais pas).

* Et pour finir "une fille de ma collègue rentre de l'école en disant à sa maman que sa maitresse est mal polie parce qu'elle boit son café devant les élèves" qu'en pensez vous?

Ben je vais voir la collègue (celle qui boit son café) et je lui raconte l'anecdote. Je n'ai pas à lui faire la morale. Maintenant mon avis sur le fait de boire du café en classe est qu'effectivement ce n'est pas top. Il y a la salle des maîtres pour cela pendant la récré.

Pour la collation du matin elle n'est pas recommandé en maternelle et je pense interdite en élémentaire. Attention le café c'est chaud et parfois brulant alors devant des petits enfants c'est un risque. Si on a soif autant boire de l'eau ou du jus de fruit comme eux.

[Shubert]

Je ne crois pas qu'il faille intervenir auprès des parents ce n'est pas le rôle de l'école de s'immiscer dans les affaires familiales.  Maintenant, si les traces de coups sont visibles ou si on pense qu'il s'agit de maltraitance il faut en parler à la directrice et lancer la procédure de maltraitance (que je ne connais pas).

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Les coups n'ont pas besoin d'être visibles pour être réels. Et en fonction de quoi "on pense que c'est de la maltraitance"? A partir de quel degré de violence faut-il intervenir? Quand est-ce que c'est intolérable?

Il ne s'agit pas dans cet exemple de s'immiscer dans les affaires familiales, mais de rebondir sur des propos de parents qui nous donnent cette information au cours d'une conversation. D'accord, ça ne doit pas être facile. Mais pas plus difficile que de rentrer peinard chez soi en se disant qu'il y a des enfants qui prennent des coups de ceinturon. Ce n'est que mon avis et j'espère qu'il est partagé.

Si ce n'est pas possible au cours de la conversation, effectivement, il faut en parler au directeur de l'établissement qui saura peut-être par quels moyens faire comprendre aux parents que c'est de la violence.

Pour la procédure de signalisation, il faut faire un courrier au procureur de la République (pas sûre non plus, mais c'est un courrier envers un représentant de la justice). Il y a aussi un n° vert à rappeler aux élèves (115 je crois?).

[snoop59]

c'est le 119, 115 c'est le plan grand froid, pour signaler un SDF en détresse.

[maryl]

Shubert je ne disais pas que des coups de ceinturons ne sont pas de la maltraitance. Je partage ton avis. Je disais simplement que nous n'avons pas le droit de dire aux parents comment élever leur enfant. Il faut donc en parler à la directrice (directeur) car c'est son rôle de faire le lien avec les parents en tant qu'institution et aussi avec les autres maîtres pour voir comment réagir. Evidemment je ne rentrerais pas chez moi tranquillement en me disant "tiens y a un petit qui se fait battre... pas grave"

[Shubert]

D'ac! Excuse-moi d'avoir conclu un peu vite sur tes propos, mais on entend tellement d'exemple de lâcheté d'enseignants qui ont fermé les yeux sur ce que faisaient des parents ou des collègues.

[maryl]

pour la signalisation je crois qu'il faut passer par l'iA (ou l'ien). Ce n'est pas Mme Tartempion qui signale mais l'école trucmuche.

[Shubert]

Un proche à moi (enseignant) a dû faire un signalement pour des violences soupçonnées sur une fillette à sa domicile. Je ne sais plus auprès de qui il a eu la procédure à suivre, mais on lui a dit de faire un courrier au procureur de la république. Peut-être parce que le suspect a déjà été accusé d'autres maux sur une autre personne?

[vap0risat0r]

d'apres ce que j'ai appris cette année, on sollicite d'abord le RASED, au moyen d'une fiche je crois, qui va faire sa petite enquete interne, et si ca se confirme, il y a prise de contact entre les services scolaires et la famille.

Mais il faut être absolument TRES prudent avec ce genre de mesures, car les familles voients ces "accusations" d'un tres mauvais oeil ...

[melody]

Ma soeur travaillie à l'Aide Sociale à l'Enfance et m'a expliqué la procédure:

En cas de maltraitance, tu fais un courrier à un conseillere technique de l'inspection académique du département (service actions sociales en faveur des élèves).

La conseillere va transmettre le dossier à l' ASE ou s'il y a urgence au procureur.

L'ASE fera alors une enquête.

S'il y a dénonciation de la part de l'enfant, le faire entendre tout de suite en plus par le psycologue scolaire, médecin scolaire... pour qu'il y ait plusieurs témoins de la parole de l'enfant.

[blueblue]

C'est intéressant votre point de vue car lors de mon oral et même après je n'aurai jamais pensé faire le lien avec la maltraitance.

Avec un peu plus de recul (2ème année de révision), je me rend compte à quel point les thèmes et la façon d'aborder l'exposé influence sur les questions après. Les texte de l'année dernière abordait en réalité deux axes, l'auteur expliquait son point de vue concernant le débat hebdommadaire de 30 min aussi bien sur les règles de vie que sur les notions de citoyenneté. La citoyenneté était un sujet que je redoutais car je le comprennais mal, je ne l'avais pas beaucoup travaillé et il me mettais très mal à l'aise. Du coup, j'ai à peine abordé ce point lors de mon exposé et les questions ont tout naturellement dérivé sur l'autorité et sont devenues de plus en plus génantes.

Donc un conseil, pas d'impasse sur des sujets comme la citoyenneté ou la laïcité, de toute façon ils tombent très souvent. Il faut lire lire lire des textes sur la question comme cela on peut s'appuyer dessus et élargir pendant l'oral sur des thèses qui ne sont pas les notres (donc beaucoup moins engageantes et on évite des pentes glissantes).

Cette année je sais que je préfère mille fois tomber sur la citoyenneté que sur l'autorité.