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Accueil d'un enfant turc en PS


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Je ne suis pas du tout experte en enfants non francophones (bien que depuis 4 ans que j'enseigne, j'ai du en accueillir une bonne vingtaine, mais je me demande toujours bien comment m'y prendre), mais il me semble que ca n'est pas leur rendre service que d'essayer de parler leur langue :blush: .

Pour rassurer, les gestes, l'intonation, sont plus importants que les mots, a mon avis. Pour le pipi, dire "est-ce que tu veux faire pipi?" me semble plus interessant que de lui dire "pipim guelde", parce qu'il reperera bien le mot "pipi" qui est presque pareil, et puis avec le contexte, il comprendra facilement !! Mais il commencera a se familiariser avec "est-ce que". :blush:

L'essentiel, a mon avis, c'est plutot qu'il vienne regulierement, des que la separation sera mieux vecue, en attendant, le matin peut etre suffisant ? Surtout que si le reste de ta classe est francophone, ca va bien l'aider a apprendre le francais.

Mais c'est sur que ca doit etre dur a gerer pour toi... Cependant, je pense comme les autres que ca n'est sans doute pas tellement la langue le veritable "probleme", meme si ca n'aide pas, mais juste la separation.

Je trouve aussi difficile de demander a un parent de parler a son enfant une autre langue que la sienne.

Bon courage !

:)

Détrompez-vous, je ne parle sûrement pas le turc aussi bien que Lilie2fr , mais en douze ans de zep à dominante turkmène et kurde, j'ai gagné en crédibilité en pratiquant quelques mots avec opportunité autant auprès de mes élèves que des parents... Pour les gens d'origine nord-africaine, c'est pareil (choukrane!)...

Ces langues sont des richesses culturelles à ne pas ignorer lorsque l'on se situe, comme moi, dans une perspective d'acculturation et d'intégration...

Au fait Carolita si le Petit dont tu ne nous as pas dit le prénom vient à l'école assis à l'envers sur un âne :P , c'est qu'il aime les histoires de Nasreddin HODJA, tu connais ?

elles sont géniales les histoires de Nasredine :D , au Maroc, il s'agit d'ailleurs de Djeha :)

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Posté(e)
Je n'ai pas tout lu mais j'ai ce lien dans mes favoris: http://www.ac-nancy-metz.fr/cefisem/page1024.html  accompagner un élève non francophone...

et notamment un imagier franco-turc dans " les outils pour la classe"

Autre site Casnav carep le Cravie de l'académie de Strasbourg : :)

http://cravie.ac-strasbourg.fr/CD_clin/a_MENU_OUTILS_PETITS.htm

Posté(e)
elles sont géniales les histoires de Nasredine biggrin.gif , au Maroc, il s'agit d'ailleurs de Djeha smile.gif

Un exemple, de récit anecdotique populaire :

Hodja et le corbeau....

Posté(e)

Merci vraiment pour tous ces liens :wub:

je pense que là elle veut juste quelques mots (comme ceux qu'on lui a donné wink.gif ) pour rassurer l'enfant quand il pleure.

Tu as tout à fait bien compris ce à quoi je pensais Lilie ;):)

Tous les enfants de ma classe sont d'origine étrangère. La majorité est d'origine comorienne, ensuite vient la communauté maghrebine et enfin turque.

J'ai le cas d'un autre enfant dont la maman mahori ne parle pas français, mais le papa d'origine comorienne m'expliquait que lui parlait un peu français à la maison. Le petit ne parle pas mais comprend plus ou moins.

Il y a aussi le fait que le petit Omer (donc le turc) refuse tout contact, j'ai voulu le prendre par la main pour le conduire au coin jeu et il s'est mis à hurler de plus belle, la même chose avec l'ATSEM et les autres enseignantes. Un collègue PE en élémentaire m'avait parler de la réticence des enfants turcs quant au contact physique. Je ne veux pas généraliser, il y a des enfants qui sont très calins et qui ne me "déscotchent" pas de la journée et d'autres plus distants, je ne pense pas que cela ait un lien avec leur origine. Enfin, il passe son temps à me faire des sourires alors au moins ça repose mes oreilles :D et ça me rassure je ne suis pas effrayante à ce point :D

Au fait Carolita si le Petit dont tu ne nous as pas dit le prénom vient à l'école assis à l'envers sur un âne tongue.gif , c'est qu'il aime les histoires de Nasreddin HODJA, tu connais ?

Oui je connais mais je n'y avais pas pensé Calinours :) merci. On a un budjet BCD je m'en vais de ce pas chercher quelques albums sur ces histoires vraiment drôles et pertinentes !

Posté(e)
Il y a aussi le fait que le petit Omer (donc le turc) refuse tout contact, j'ai voulu le prendre par la main pour le conduire au coin jeu et il s'est mis à hurler de plus belle, la même chose avec l'ATSEM et les autres enseignantes. Un collègue PE en élémentaire m'avait parler de la réticence des enfants turcs quant au contact physique. Je ne veux pas généraliser, il y a des enfants qui sont très calins et qui ne me "déscotchent" pas de la  journée et d'autres plus distants, je ne pense pas que cela ait un lien avec leur origine. Enfin, il passe son temps à me faire des sourires alors au moins ça repose mes oreilles  :D et ça me rassure je ne suis pas effrayante à ce point  :D

Et moi je crois bien que si pour ce cas là, c'est lié, il y a vraiment un truc fort autour de la séparation de la famille et le fait qu'on laisse l'enfant parce qu'on sait bien qu'il le faut mais volonté de marquer que quand même on garde le pouvoir sur lui

Posté(e)
Et moi je crois bien que si pour ce cas là, c'est lié, il y a vraiment un truc fort autour de la séparation de la famille et le fait qu'on laisse l'enfant parce qu'on sait bien qu'il le faut mais volonté de marquer que quand même on garde le pouvoir sur lui

Je te crois volontiers Lul. C'est juste que je me fais violence quelques fois pour ne pas généraliser certaines choses mais dans ce cas-là je pense que l'influence culturelle a son importance.

J'ai une réunion de rentrée avec les parents d'ici 2 semaines et je pense que je vais insister sur l'importance de la fréquentation régulière de l'école ainsi que ses objectifs pédagogiques, j'espère que je saurai trouver les mots :huh:

Normalement Omer doit revenir demain, je vous tiendrai au courant

Encore merci à tous pour vos conseils

Posté(e)
Et moi je crois bien que si pour ce cas là, c'est lié, il y a vraiment un truc fort autour de la séparation de la famille et le fait qu'on laisse l'enfant parce qu'on sait bien qu'il le faut mais volonté de marquer que quand même on garde le pouvoir sur lui

Je te crois volontiers Lul. C'est juste que je me fais violence quelques fois pour ne pas généraliser certaines choses mais dans ce cas-là je pense que l'influence culturelle a son importance.

J'ai une réunion de rentrée avec les parents d'ici 2 semaines et je pense que je vais insister sur l'importance de la fréquentation régulière de l'école ainsi que ses objectifs pédagogiques, j'espère que je saurai trouver les mots :huh:

Normalement Omer doit revenir demain, je vous tiendrai au courant

Encore merci à tous pour vos conseils

je ne pense pas que tu auras des problèmes d'assiduité, mais bon on ne sait jamais...

Valeurs éducatives et rapport des familles turcophones à l’école française

Pour les parents turcs, l'école et l'enseignant sont sacrés. Ils sont très attachés à la réussite scolaire de leur enfant, même s'ils ne parlent pas la langue française.

Cependant, c'est en France qu'ils ont pour la première fois un contact avec l'école maternelle. Leurs habitudes éducatives, sociales et culturelles sont très éloignées du fonctionnement de l'école française. Quelques exemples :

• Les familles turcophones considèrent leurs enfants comme des bébés, jusqu'à l'âge de leur entrée à l'école élémentaire (7 ans). Elles ne comprennent donc pas facilement “ce que l'école maternelle veut faire avec les enfants”.

• Dans le milieu familial, avant 7 ans, l'éducation ne porte pas sur la construction des règles de la vie en groupe et de la discipline. En outre, les heures de coucher sont libres et tardives, pas du tout en adéquation avec les rythmes scolaires. Il est donc important de sensibiliser les familles turques à l'importance des apprentissages réalisés à l'école maternelle, en insistant notamment sur une fréquentation régulière le matin.

• Le public turcophone, tout comme les familles maghrébines ou certaines familles populaires, ne possèdent pas le jeu éducatif dans ses références : le jeu est uniquement perçu comme un passe-temps pour les hommes (référence aux bistros). Il est nécessaire de sensibiliser ce public aux apprentissages que l'enfant effectue par le jeu, sinon, il n'en comprend ni le rôle, ni l'intérêt.

Signalons encore que les systèmes scolaires turcs et français sont très différents. Par exemple, en Turquie, il n'y a ni RASED, ni CLIS, ni CLIN, ni CLA, ni de classes transplantées, ni d'organisation de la scolarité en cycles.

Pratiques de médiation

Il est donc indispensable d'expliquer aux parents turcs le fonctionnement de l'école française, si possible avec l'aide d'un médiateur qui peut traduire et surtout trouver les mots pour expliquer des pratiques et réalités qui n'existent pas dans le système de référence des populations turques.

tiré du lien donné plus haut :

http://www.ac-nancy-metz.fr/cefisem/pagesd...li/confalir.htm

des pistes qui peuvent t'aider :

ntervention de la salle : C’est vrai que les mamans disent souvent que l’enfant à l’école maternelle a encore le temps. Il doit jouer.

Ali Basaran : Si elles disent qu’il doit jouer, ça a sans doute le même sens que pour vous, c’est positif. Mais souvent elles pensent que l’enfant doit s’amuser, faire passer le temps sans la notion d’apprentissage et de socialisation.

De plus, l’école maternelle n’est pas dans leurs références. Elles ne comprennent pas ce que l’école française veut faire avec leurs enfants. Ce n’est pas de la mauvaise volonté.

Deuxième aspect : Elles pensent qu’ils sont encore des bébés à qui il ne faut pas mettre des cadres tout de suite, comme pour les enfants en âge scolaire, pour tout ce qui concerne le respect des règles, de la discipline… Quand ils grandiront, ils apprendront cela. Je rappelle que grandir, c’est fréquenter l’école élémentaire.

Vous allez voir beaucoup d’enfants turcophones en maternelle qui ne connaissent pas la vie de groupe, le respect de l’autre, des règles, de leur tour de parole… Ce n’est pas parce que l’enfant est méchant, mouvementé ou timide, mais parce que dans le milieu familial, on croit que l’enfant de cet âge doit se comporter ainsi. En grandissant, il apprendra.

LE JEU À L’ÉCOLE MATERNELLE

Vous avez évoqué tout à l’heure le jeu. Le jeu dans les cultures populaires, y compris maghrébine, est considéré comme une action permanente, mais pas du tout utile. On fait passer le temps en s’amusant. Pourquoi ? Parce que ce public n’a aucune référence pour le jeu éducatif. Il a pour référence le jeu des hommes qui jouent dans les bistrots, au tric-trac « tavla », aux jeux de cartes, etc. Les jeux sont inutiles et existent pour « tuer » le temps.

L’école maternelle propose le jeu éducatif comme média de scolarisation et d’apprentissage. L’enseignant dit aux enfants : « Viens, on va jouer », la maman dit : « Va jouer », mais le message de l’enseignant est : « Viens, on va apprendre par le jeu », celui de la mère est « Va tuer le temps. » Enseignant et famille parlent du jeu, mais pas de la même manière. D’où l’importance de sensibiliser ce public autour des jeux éducatifs. Nous organisons énormément de réunions dans les écoles maternelles avec le public turcophone, entre autres. On montre des jeux par niveaux et on explique comment ça se joue et à quoi ça sert. De temps en temps, on demande aux mères de venir participer aux jeux (ce sont souvent les mères qui sont disponibles les après-midi). Elles se rendent compte que ce n’est pas facile, ce n’est pas comme on le voit de l’extérieur et que cela nécessite une réflexion, du vocabulaire, des stratégies, etc.

C’est ce qu’on peut appeler de « l’éducation populaire ». Il faut passer par là. Tout à l’heure, je vous montrerai des jeux que j’ai rapportés ici. Les mères ont participé à la fabrication de certains d’entre eux. Cette démarche a permis de créer des liens entre les élèves et les parents ainsi que de restaurer les parents dans leur rôle éducatif :« je sais, donc je peux t’apprendre ». Cela crée également des liens entre l’école et les familles.

RYTHMES FAMILIAUX – RYTHMES SCOLAIRES

Dernier point sur l’école maternelle : les enfants turcophones n’ont pas un rythme tel que l’école française le souhaite, en ce qui concerne les horaires de coucher et de lever. C’est également le cas dans d’autres pays méditerranéens, et dans les pays chauds en général.

N’oublions pas que les parents proviennent pour une grande majorité de milieu rural : ils grandissent au village. Chaque enfant est l’enfant de tout le monde. Tout le monde fait attention à tous les enfants. Un contrôle social est exercé collectivement : si un enfant fait une bêtise, il peut être corrigé par d’autres personnes que ses parents, même physiquement. Les parents sont d’accord, ils disent que c’est bien. Ici, ça ne se fait pas. Cette approche est liée à la culture de milieu rural. Ce n’est possible ni en Turquie de milieu urbain, ni en France.

Deuxièmement, les enfants comme leurs parents regardent la télé tard. On se rend visite entre familles. Les enfants dorment quand ils tombent de sommeil vers 22 heures, 23 heures ou minuit. Ce qui fait que le matin, ces enfants n’arrivent pas à se réveiller pour venir à l’école. Les mères ne les réveillent pas et ne les emmènent que l’après-midi à l’école.

On a fait énormément de sensibilisation autour de cela. On sait bien qu’à l’école maternelle, l’essentiel des activités se déroule le matin, surtout en petite section où les enfants font la sieste l’après-midi. On explique aux parents le fonctionnement d’une journée d’école maternelle : accueil, langage, ateliers, goûter, W-C, comptines…

Je vais vous donner un exemple de ce qui s’est passé dans un village tout près de Phalsbourg. Les Turcs, habitants de ce village, viennent de Kayseri, ils sont de la même province de Turquie. Nous avons découvert que les enfants turcs ne fréquentaient pas l’école maternelle. Pourquoi ? Parce que les parents fonctionnent comme ils faisaient dans leur village de Turquie, les enfants restaient avec leurs parents. Nous avons organisé une réunion spécifique pour en parler, l’année d’après, tous les enfants ont fréquenté l’école maternelle. Les familles ont transposé ici ce qu’elles vivaient en Turquie.

D’où l’importance de l’information et de la sensibilisation. Il faut le faire. Si le message passe, les choses se passent très facilement par la suite.

INTERPRÉTARIAT ET MÉDIATION

Question de la salle : Comment faire quand les parents ont des difficultés pour parler et comprendre notre langue ?

Ali Basaran : Vous avez souvent dans la famille ou l’entourage, quelqu’un qui parle le français. On peut le prendre comme intermédiaire, mais en faisant attention. Par exemple pendant des années, les nationalismes turcs et kurdes étaient très fortement marqués et en opposition ; les alévites et les sunnites ne se fréquentaient pas non plus. Mais maintenant ces tensions se calment un peu. On peut mieux discuter. Beaucoup d’associations réalisent ce travail d’intermédiaire. Les emplois-jeunes, les aides-éducateurs parlant ces langues peuvent vous aider.

En Alsace, nous avons à disposition des personnes, qui travaillent dans des associations, des centres socioculturels, sur lesquelles nous pouvons compter. Nous orientons certaines familles vers eux en cas de difficulté à se comprendre.

http://www.ac-nancy-metz.fr/cefisem/pagesd...nt.htm#premiers

Posté(e)
Question de la salle : Attache-t-on de l’importance à la scolarité de l’enfant quelle que soit l’origine des parents, urbaine ou rurale ?

Ali Basaran : L’école est sacrée pour les parents turcophones, tout comme pour les parents maghrébins. Il y a un proverbe peu utilisé mais qui est très présent dans les mentalités des parents : « eti senin kemigi benim ». En voici la traduction : « La chair est à toi, les os sont à moi ». Cela signifie que, quand on amène un enfant à l’école, on le confie à la maîtresse. « Vous avez le droit de former cet enfant pour qu’il devienne quelqu’un, un Homme. Mais, s’il ne fait pas le travail qu’il faut, vous avez tous les droits, même de le tuer, je viendrai ramasser les os ! »

C’est très lié à une mentalité populaire qui existe depuis des siècles en Turquie et dans certaines régions de l’empire ottoman.

Vers le XIVe siècle, des confréries ont mis au point un système d’apprentissage professionnel performant qui a donné une valeur très importante à l’apprentissage d’un métier. Une phrase du califat Ali dit : « Je serai l’esclave de celui qui m’apprend un mot – Bana bir kelime ögretenin kölesi olurum. »

Cette mentalité est très ancrée dans les pratiques du public turcophone. L’enseignant de village, en milieu rural, est un savant. Il est juriste, avocat, juge, médecin, il a plusieurs rôles, il sait tout ! Quand quelqu’un a un problème, il va voir le « médecin !», je veux dire l’enseignant. Il va lui demander des informations, de l’aide, des prescriptions pour des maux de tête ou autres…

C’étaient les références de l’immigration originaire de Turquie en France, même si des choses ont changé depuis.

Donc, l’école est sacrée, l’enseignant est sacré, il faut absolument réussir dans la vie scolaire pour réussir socialement. Les parents turcs s’impliquaient énormément à l’école en Turquie. Ils s’y rendaient spontanément et immédiatement lorsqu’ils avaient une question à poser sur son fonctionnement ou sur la scolarité de leur enfant.

En France, lorsqu’on a la charge d’élèves dans une classe, on ne peut pas se permettre de recevoir les parents sur le champ. Je peux vous donner un exemple arrivé à Colmar. Un jour, un papa turc arrive dans une école, il va directement dans la classe de son enfant, et frappe à la porte pour s’entretenir tout de suite avec l’institutrice. La maîtresse lui dit : « Ecoutez, je fais classe, je ne peux pas vous recevoir tout de suite, je suis désolée, mais on peut prendre un rendez-vous. » Le papa s’en va sans rien dire. Plus tard, il fait la même démarche et obtient la même réponse. Il se fâche, claque la porte, et lance quelques gros mots à l’institutrice, comme quoi elle n’est pas une bonne enseignante et qu’elle est raciste. Et il s’en va très énervé . Lors d’une réunion bilingue que j’anime avec des parents turcophones et des enseignants, ce papa intervient pour dire qu’il n’est pas content, que l’enseignante n’aime pas les Turcs, etc. L’enseignante réagit en disant qu ‘elle ne comprend pas pourquoi ce monsieur est tellement agité et qu’elle n’a rien dit de méchant. Alors le papa turc explique qu’il a fait deux démarches pour discuter de son enfant, mais la maîtresse n’a pas voulu discuter avec lui. Elle a refusé le dialogue. Pour lui, c’est une sorte d’atteinte au respect de l’homme en tant qu’être humain : en refusant de discuter avec lui, l’institutrice ne l’a pas respecté. Ce monsieur continue : « chez nous [en Turquie], on dit que celui qui frappe à ta porte “même s’il est ton ennemi, il faut ouvrir tes bras pour l’accueillir”. » Pour lui, c’est cette représentation qui prédomine.

Ce papa est resté dans ses repères culturels. Mais les deux protagonistes ont tout à fait raison, chacun dans ses références. Le papa turc, en Turquie, trouvera toujours l’enseignant disponible pour discuter avec lui. C’est une pratique répandue là-bas, surtout dans le milieu rural. Il règlera son affaire et il partira tranquillement. L’enseignant a également raison car, en France, les pratiques sont différentes. S’il n’y a pas de médiation pour expliquer pourquoi ce monsieur a réagi ainsi dans ses références, et pourquoi l’enseignant a réagi autrement, on ne peut pas se comprendre.

C’est ce qui manque actuellement pour tous les publics, pas seulement turcophones, dont les références scolaires sont différentes. S’il n’y a pas de véritable explication, enseignants et parents ne peuvent pas se comprendre pour pouvoir avancer ensemble.

Ce décalage existe encore, mais certaines familles turcophones qui sont en France depuis longtemps commencent à connaître le système.

Un autre exemple de décalage scolaire : c’est par rapport aux psychologues scolaires. En Turquie, je vous l’ai déjà dit, ils n’existent pas. Quand on parle de psychologues, on pense tout de suite psychiatrie. Il faut donc rassurer, expliquer qu’ils ne sont pas les « médecins des fous » et que les psychologues scolaires sont des enseignants spécialisés qui font partie de l’Éducation nationale.

D’une manière générale, si les parents ont compris tout ça, et qu’on leur a expliqué le travail qui va être fait avec leur enfant, ils acceptent la prise en charge, font confiance et confient leur enfant.

http://www.ac-nancy-metz.fr/cefisem/pagesd...nt.htm#premiers

voilà c'est ça que je voulais dire, décidément au top ces Alsaciens :)

Posté(e)

Le petit Omer est revenu ... et il n'est pas turc mais kurde :cry:

Enfin, j'avais un doute le voilà confirmé ;)

Il a pas mal pleuré quand sa maman était là, j'ai eu de grosses difficultés à la faire partir (elle ne parle pas du tt français). Ensuite, comme les sourires et les calins n'y faisaient rien et bien j'ai fait un truc que j'aime pas faire mais qui marche pas mal "les gros yeux" :angry: , oui comme le smiley.... il s'est arrêté tout net :D

Quand sa maman est venu le chercher, j'ai essayé de mimer la scène :) pour lui expliquer qu'il avait cessé de pleurer, elle a compris et m'a dit 34214 fois merci !

Bref, chuis contente de ma journée ! et encore merci pour votre aide !

Posté(e)

Ah ah

alors il est Kurde de Turquie ou d'ailleurs?

Meme Kurde de Turquie il a une chance de ne pas parler Turc...

Posté(e)

5 petits turcs sont arrivés dans notre école en TPS et PS et depuis 2 semaines, hurlements en continu le matin : "Anè, anè !" (maman) J'ai recopié la liste de mots fournis et l'ai donné aux collègues et ATSEM. Résultats : nette diminution des pleurs. Je vais aussi imprimer l'imagier franco-turc pour commencer à avoir un dialogue avec les mamans - aucune ne parle français, l'inscription s'est faite avec un interprète.

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