mims Posté(e) 9 octobre 2005 Posté(e) 9 octobre 2005 Un petit mot lors du rendu des copies, la maîtresse qui parle en mauvais termes d'un élève à une collègue alors qu'il est à côté d'elle, le classement des copies...je trouve que toutes ces attitudes sont autant d'humiliation ! Le classement des copies ? Ca veut dire que des générations entières d'élèves (moi, vous, nos parents, nos grand-parents) ont été humiliés à l'école parce qu'ils n'étaient pas les premiers de la classe et que ça se savait ? Ah...
Enna Posté(e) 9 octobre 2005 Posté(e) 9 octobre 2005 Un petit mot lors du rendu des copies, la maîtresse qui parle en mauvais termes d'un élève à une collègue alors qu'il est à côté d'elle, le classement des copies...je trouve que toutes ces attitudes sont autant d'humiliation ! Le classement des copies ? Ca veut dire que des générations entières d'élèves (moi, vous, nos parents, nos grand-parents) ont été humiliés à l'école parce qu'ils n'étaient pas les premiers de la classe et que ça se savait ? Ah... <{POST_SNAPBACK}> Ben vi Mims moi la première : j'ai eu bien du mal avec celà et ai été en échec à cause de ça (j'ai repris mes études à 27 ans). D'ailleurs c'est probablement pour cette raison que je suis devenue enseigante spécialisée. Tu sais j'ai eu en charge des élèves en classe de perf, en regroupement d'adaptation et en SEGPA. Ben je peux te dire que certains arrivaient complètement détruits et qu'il a fallu vraiment que je commence d'abord à les reconstruire pour qu'ils reprennent confiance en eux. Par ailleurs un élève en échec renvoie nécessairement l'enseigant à son propre échec donc, certains (et je dis bien pas tous et surtout je ne te vise pas en disant cela) ont du mal à accepter cela car ils ne peuvent accepter leur propre échec.
mims Posté(e) 9 octobre 2005 Posté(e) 9 octobre 2005 Oui, mais ce que je veux dire quand je parle de sensibilité différentes, c'est que toi, tu l'as mal vécu, maiq que d'autre, peut-être pas... C'est pas parce qu'on classait les copies que TOUS les élèves se sont sentis humiliés... Tu vois ? C'est pas parce que j'isole un élève à une table qu'il va se sentir humilié... Mais c'est pas parce que cet élève ne ressentira pas ça qu'un autre ne le prendrait pas mal... Certains sont détruits, tu dis. Oui, je sais... Certains arrivent détruits de la maison déjà, dans le circuit "normal"... parce qu'ils ne sont pas aimé ou reconnus... Moi, mes élèves, je ne les ménage pas quand ils me rendent un "torchon", mais ça m'empêche pas de les respecter et de leur faire confiance... Donc, réduire le "attitudes vexatoires" à des "classement de copie" ou des "isoler"... quelque part ça me gêne. Il me semble que ça relève plus du caractère profond de l'enseignant, d'être renvoyé à son propre échec, peut-être... Exemple : quand je parlais de torchon... J'exige de mes élèves un travail soigné et bien présenté : ça m'insupporte moi, les ratures partout, etc... Il m'arrive régulièrement de barrer, ou d'arracher une page (j'aime autant, quand c'est possible, pour qu'on ne voit plus la partie cochonnée) et de faire recommencer... Les élèves connaissent exactement mes critères et mes exigeances dans ce domaine (comme dans le suatres d'ailleurs), et pas de colère dans cet acte. C'est mal fait, tu recommences... Ca peut être assimilé à une attitude vexatoire, pourtant, pour moi, c'est juste "c'est mal fait, tu recommences", et j'ai l'impression que ça passe comme ça... Je respecte, par ailleurs, les capacités de chaque élève : un élève brouillon qui fait un effort, je respect, même si c'est pas top... Voilà, donc je pense que ça passe plus par l'attitude intérieure de l'enseignant que par l'acte lui-même... non ?
Yseult Posté(e) 9 octobre 2005 Posté(e) 9 octobre 2005 Ce post me rappelle celui de la page arrachée : on va retrouver les mêmes arguments...
Mel(yMélo) Posté(e) 9 octobre 2005 Posté(e) 9 octobre 2005 Il m'arrive régulièrement de barrer, ou d'arracher une page (j'aime autant, quand c'est possible, pour qu'on ne voit plus la partie cochonnée) et de faire recommencer.. j'aurais tendance à trouver ça vexatoire : quelque soit le résultat, c'est une partie du travail de l'élève qui est détruite. Et une page de rature dans un cahier, ça fait aussi partie de la vie de l'élève à mon avis (très humble avis : je suis maman d'un enfant pas encore à l'école, et je ne suis pas PE). Bon, heu. .je sais pas si c'est bien le sujet de dire ça est vexatoire ça est pas. Je sais pas non plus si c'est plus ou moins qu'avant - en tous cas c'est différent ( plus bonnet d'âne ou trucs de ce style). Et en tous cas, si on entend qu'il y a humiliation, à mon avis, c'est plus une invitation à s'interroger sur ses pratiques, plutôt que dire "ouaf, un-e tel-le est très sensible"... (je ne veux pas dire par là, mims, que tu traite cette question par dessus la jambe).
Louise Posté(e) 9 octobre 2005 Posté(e) 9 octobre 2005 J'ai constaté un grand changement lorsque mon "grand" est passé de l'élémentaire au Collège. Je ne crois pas qu'il y ait forcément plus ou moins d'humiliations entre le 1er et le second degré mais certains enseignants ne considèrent pas l'élève comme un enfant ou un ado mais simplement comme un élève, point barre. Dans le premier degré, nous cotoyons nos élèves 6 h par jour nous créons un autre rapport avec lui, je pense que nous le voyons plus dans son intégralité. Les contacts avec les parents sont aussi plus nombreux donc il y a moins de malentendus de part et d'autre. Je suis fille de prof du secondaire et de fac et j'avoue avoir été choquée par les propos tenus par mes parents ou par leurs collègues. Pourtant ils n'avaient pas la réputation d'être humiliants mais ils considéraient être les maîtres détenteurs du savoir et que les élèves qui ne réussissaient pas étaient soit intellectuellement faibles soit fainéants. Quand j'ai eu des élèves de cycle 3 j'ai eu beaucoup de mal à mettre des notes (j'étais décharge de directeurs <_< ) à faire des commentaires au stylo rouge. Pour avoir été mauvaise élève et pour avoir redouté moi aussi le classement des copies je trouvais totalement inhumain de mettre un 3/20 avec un "manque de travail" à côté. A quoi cela sert-il sinon d'enfoncer le clou ?? Parce qu'il y a la première humiliation : celle du verdict de la mauvaise note en voyant la pile de copies diminuer dans le sens des bonnes notes ou des mauvaises. La 2ème humiliation : devoir affronter les sarcasmes des autres mieux notés et se dire aussi (comple du comble) , il y en a 1, 2 ou plus qui ont eu une moins bonne note que moi. Alors pour moi, déjà la notation est une humiliation. C'est donc d'abord au système d'évaluation qu'il faut réfléchir. Certains profs réagissent de façon constructive en établissant avec leurs élèves un système de révision avant contrôle, un barême clair. Les élèves savent sur quoi ils seront interrogés et n'ont pas peur de lever la main pour demander des explications complémentaires. Parce que les humiliations ne concernent en général que les "mauvais" élèves non ? Ou les dissipés mais qui sont vite excusés s'ils ont de bonnes notes. Une de mes filles est en CE1 cette année et elle a la même instit que l'année dernière. C'est une enseignante vraiment formidable et qui remet souvent en question ses fonctionnements de classe. Elle a remarqué l'année dernière que les enfants étaient entrés en compétition à cause du fichier de maths Ils comparaient entre eux leur avançée dans le cahier <_< et le nombre d'exos réussis par rapport au voisin. Elle n'avait pas trop le choix concernant l'emploi du fichier avec 27 élèves en GS-CP-CE1 mais cette année elle a moins d'élèves et elle fait des maths sans fichier pour éviter la compétition entre les enfants De même pour l'évaluation, les enfants savent quelle est la notion à apprendre, à travailler, ils s'auto-évaluent et la maîtresse en discute ensuite avec eux individuellement. Mais il lui arrive de pousser une gueulante comme elle dit :P ou d'isoler un enfant qui fait le pitre. Humilier c'est atteindre l'estime, la confiance en soi. Mon fils aîné qui est en échec scolaire en a entendu de vertes et de pas mûres mais je crois qu'aujourd'hui les élèves et les parents sont plus conscients que ce n'est pas "normal" et que ce n'est pas acceptable. Lorsque j'étais enfant, c'était en fait plus courant d'humilier un élève et personne ne le contestait vraiment.
Enna Posté(e) 9 octobre 2005 Posté(e) 9 octobre 2005 Mims dans ton affirmation que je ne réfute pas à savoir : certaines pratiques peuvent être vexatoires, tout dépend de la sensibilité. C'est le fait qu'elle puisse l'être qui est important. Un enseignant se doit, à mon sens, parce qu'il est un professionnel payé pour cela, il se doit donc de se poser un certain nombre de questions sur ses pratiques afin que PERSONNe ne soit blessé. Non pas par altruisme mais tout simplement par éthique professionnel. Tu ne crois pas ?
Yseult Posté(e) 9 octobre 2005 Posté(e) 9 octobre 2005 Mims dans ton affirmation que je ne réfute pas à savoir : certaines pratiques peuvent être vexatoires, tout dépend de la sensibilité. C'est le fait qu'elle puisse l'être qui est important. Un enseignant se doit, à mon sens, parce qu'il est un professionnel payé pour cela, il se doit donc de se poser un certain nombre de questions sur ses pratiques afin que PERSONNe ne soit blessé. Non pas par altruisme mais tout simplement par éthique professionnel. Tu ne crois pas ? <{POST_SNAPBACK}> J'ajoute pour aller dans ton sens et simplement en toute objectivité, que le référentiel de compétences du PE conclut en disant que "Conclusion Quelles que soient les situations d’exercice de ce métier, il convient que le professeur des écoles porte un regard positif sur l’enfant développe une attitude réflexive sur sa pratique donne une dimension sociale au métier d’enseignant."
Magohamot Posté(e) 9 octobre 2005 Auteur Posté(e) 9 octobre 2005 Même moi, professeur d'informatique avec des BTS, je fais attention...j'ai quelques élèves en difficultés et je fais attention aux commentaires sur les copies. Ces élèves ont fait leur première année de BTS seuls, et déja je leur tire mon chapeau. Tirer par le haut, pas par le bas... De toutes façons à quoi cela sert d'être une peau de vache ? A rien...et puis ce n'est pas mon tempérament...
lul Posté(e) 9 octobre 2005 Posté(e) 9 octobre 2005 encore une fois d'accord avec Enna sur sa précision sur l'éthique professionnelle, je rejoins aussi Mel sur la page arrachée et si c'est "torchon" je préfère laisser trace de ce torchon et faire refaire l'exercice , je l'ai fait dès la maternelle avec un élève qui se fichait ouvertement de moi, mais j'ai choisi le moment pour lui faire refaire, j'ai laissé tomber un peu la pression avant de lui reproposer, après tout il n'était sans doute pas dispo la première fois.. L'isolement, je ne crois pas que ce soit quelque chose d'humiliant, on le pratique tous : isoler un enfant parce qu'il perturbe le groupe, le mettre sur une chaise magique, l'éloigner un peu pour qu'il se calme etc, là encore ce n'est pas le coin car il n'y a pas de paroles blessantes par contre j'estime nécessaire de mettre des mots au moment où on isole : "tu vas aller t'asseoir là parce que tu perturbes" pour rappeler le cadre de la classe qui a ses propres règles. Quand je dis que je pense que les humiliations ou attitudes vexatoires existent, c'est plus dans notre façon de nous adresser aux enfants,d'éventuellement les laisser s'empêtrer dans des situations où ils sont en échec, de parler des enfants qui nous posent problème entre collègues de façon pas très correcte et non pour chercher des solutions, de parler des parents avec des préjugés énormes, de ne pas être correct avec eux non plus etc... Je suis d'accord qu'on peut rencontrer des difficultés concernant certains mômes et que parfois ça fait du bien de se "lâcher" entre collègues, mais jamais en cassant du sucre sur le dos des gosses , quand la marmite est trop pleine nous on se programme un restau ou un pot, certaines fréquentent les ateliers de réflexion sur notre pratique professionnelle, et à l'école on est de nouveau dispo pour trouver des solutions
Magohamot Posté(e) 9 octobre 2005 Auteur Posté(e) 9 octobre 2005 Moi ce que je ne comprends pas c'est pourquoi certains adultes s'autorisent un comportement avec les enfants alors qu'ils ne supporteraient pas ce même comportement de la part de quelqu'un d'autre à leur égard. Trouveriez vous cela formateur que l'IEN qui vous inspecte déchire une feuille de votre cahier journal car il/elle estime que c'est "n'importe quoi" ? Accepteriez vous que celui ci vous fasse des réflexions devant vos collègues ? Pour ma part je ne fais pas aux élèves des choses qui me déplairaient à moi...par respect pour eux. Parfois on peut avoir l'impression qu'ils se moquent de nous, mais en fait c'est rarement le cas... Ceci dit je reconnais que ce n'est pas facile d'enseigner
Yseult Posté(e) 9 octobre 2005 Posté(e) 9 octobre 2005 Moi ce que je ne comprends pas c'est pourquoi certains adultes s'autorisent un comportement avec les enfants alors qu'ils ne supporteraient pas ce même comportement de la part de quelqu'un d'autre à leur égard.Trouveriez vous cela formateur que l'IEN qui vous inspecte déchire une feuille de votre cahier journal car il/elle estime que c'est "n'importe quoi" ? Accepteriez vous que celui ci vous fasse des réflexions devant vos collègues ? Pour ma part je ne fais pas aux élèves des choses qui me déplairaient à moi...par respect pour eux. Parfois on peut avoir l'impression qu'ils se moquent de nous, mais en fait c'est rarement le cas... Ceci dit je reconnais que ce n'est pas facile d'enseigner <{POST_SNAPBACK}> Merlin : je ne veux plus entrer dans ce genre de discussions : la dernière fois que je l'ai fait, je peux te donner des liens de forums où j'emploie mot pour mot ce que tu dis (copieur !), je me suis faite lyncher... Enna, Lul, d'accord, évidemment !... D'autant que, ce n'est peut être que de la psy de bazar, mais on ne renouvelle une expèrience que si elle est gratifiante. On peut difficilement penser qu'un enfant de maternelle , de CP et plus torchonne son travail par plaisir, pour se voir infliger une remontrance... sauf à supposer qu'il y a une sorte d'érotisation de la sanction encourue afin de développer une relation duale avec le maître... C'est difficilement pensable.. (non exclu toutefois) donc, ne reste que, comme le disait Enna, le fait que le travail non conforme renvoie à l'adulte son propre échec. L'enfant est un objet de désir pour le maître comme il l'est pour le parent : il est le lieu où se révèle le narcissisme de l'adulte qui enseigne, qui eduque...
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